Les tomates ont-elles encore du goût?

Au rayon fruits et légumes des supermarchés, les tomates sont toujours belles, rondes, rouges. Si la forme et la couleur sont parfaites, en revanche, côté papilles, on a l’impression de croquer dans… euh. En fait, dans rien. La tomate n’aurait plus de goût?

«Je vais vous citer une anecdote, raconte, mi-rigolard, mi-consterné Roland Robin, président de l’association Jardins de tomates. Il y a quelques années, lorsque nous commencions à distribuer des plants de tomates rares, une vieille dame m’a dit : “Je voudrais celles en grappes“. J’ai souri, parce que c’était la mode. Puis, j’ai précisé qu’il s’agissait d’une variété ancienne, donc qu’elles ne seraient pas toutes mûres en même temps, comme dans un magasin. Et j’ai demandé :

Quelle couleur ?

Rouge !

Quelle saveur ?

Pourquoi ? Ca a du goût ?»

10.000 variétés de tomates

Jardins de tomates réunit quelques centaines de jardiniers amateurs animés d’une passion pour ce fruit qui n’est pas toujours ce que l’on croit.

Car la tomate, ça peut être ça…

Ça…

Ou ça.

Sans oublier ça!

Petites, grosses, rondes, cornues, oblongues, jaunes, vertes, rouges, orange, noires… Il y en a pour tous les goûts. On recense environ 10.000 variétés de tomates! Or, seule une infime portion est commercialisée. En France, on en compte une centaine, avec des zones de ventes plutôt régionales. Ce qui fait que le consommateur se retrouve au mieux face à une petite dizaine de variétés… Un choix restreint et souvent décevant : les tomates vendues sont fades.

D’où cette interrogation:

Les tomates ont-elles encore du goût ?

«Vaste question!, s’amuse Mathilde Causse, directrice de l’unité génétique et amélioration des fruits et légumes à l’INRA. Non, elles n’ont pas complètement perdu leur goût». En fait, il n’y a pas un seul goût que les tomates auraient perdu, mais «plusieurs bonnes tomates selon les consommateurs». Si certains les préfèrent fermes, d’autres les apprécient fondantes…

D’une variété à l’autre, l’équilibre des saveurs sucrées et acides varie. Un peu de technique: «il y a plus de 400 molécules volatiles présentes dans la tomate. Elles sont dégagées lorsqu’on mâche le fruit et sont perçues par voie rétro-nasale». A quoi servent-elles? A nous «dire» les arômes, le goût et les odeurs. Mais la saveur n’est pas le seul critère d’appréciation. Fermeté, caractère farineux ou fondant: la texture entre aussi en considération. Et de plus en plus.

La tomate standardisée, offense au bon goût

Car, depuis quelques décennies, les «sélectionneurs» se sont adaptés aux nouveaux modes de consommation. On fait ses courses une fois par semaine, le plus souvent en grandes surfaces… Les tomates achetées un samedi seront éventuellement mangées le vendredi d’après. La logique industrielle a donc conduit à privilégier des variétés plus fermes, plus robustes (résistance aux maladies, aux chocs…), au détriment de leurs qualités gustatives. Enfin, les conditions de culture (hors-sol, sous serre, l’hiver…), de récolte (des fruits cueillis trop tôt), de transport et de stockage ont une influence considérable sur le goût.

«Les tomates commercialisées ont une peau épaisse pour résister au transport, indique Béatrice de Reynal, nutritionniste. Les fruits sont cueillis à maturité, mais pas mûrs, et les producteurs ont obligation de les conserver dans du froid positif, ce qui les empêche de mûrir. A l’arrivée, il n’y a guère de différence entre ça et une rave».

A la maison, le frigo est un nouvel ennemi. «Le passage dans le froid bloque la synthèse des arômes, détaille Mathilde Causse. A 4 degrés, certaines variétés ne dégagent plus du tout d’arômes! A l’inverse, d’autres peuvent en récupérer une partie pour peu qu’on les sorte du frigo 24 heures à l’avance», comme on le fait pour les fromages par exemple. Mais c’est loin d’être le cas de toutes les tomates. «En les gardant à température ambiante plusieurs jours, on a une toute petite chance de les faire mûrir», complète Béatrice de Reynal.

L’idéal est donc de les conserver dans un endroit pas trop frais ou plutôt de les savourer le plus vite possible. Sans oublier –et pourtant, on l’a tous oublié–, que les tomates sont des fruits de saison. Déguster une «cœur-de-bœuf» en plein hiver est une illusion car c’est l’été qu’elle aura du goût! Même si on l’a payée 8 ou 10 euros le kilo… «Le véritable attrape-couillons, ce sont les tomates en grappe, dénonce Béatrice de Reynal. C’est la grappe qui a de l’odeur et on ne la mange pas».

Les tomates long life

Fruit (légume ?) préféré des Français, le plus consommé avec la pomme de terre, la tomate est un produit de masse, avec des exigences décuplées depuis un demi-siècle. Pour un agriculteur, le calcul est vite fait. La culture en plein champ permet des rendements de l’ordre de 20 tonnes à l’hectare. En serre et hors-sol, certains plants atteignent 8 à 10 mètres, la production peut bondir jusqu’à 600 tonnes à l’hectare… 30 fois plus et cela toute l’année. Les produits sont standardisés, non tâchés, ce qui garantit la vente de la totalité de la récolte. Imparable.

Pour cette «agriculture quasi-industrielle, je pense par exemple aux hybrides F1, ce qui compte c’est la productivité. Le goût n’est pas une préoccupation», déplore Louis Albert de Broglie, surnommé le prince jardinier. Depuis les années 60, la sélection des variétés hybrides a visé à «cumuler les résistances des deux parents pour davantage de productivité», confirme Mathilde Causse. Ce sont les «long life».

«Depuis les années 90, observe l’INRA, une mutation naturelle apparue dans un gène (le gène rin, pour ripening inhibitor) est utilisée dans de nombreuses variétés de tomate afin de leur assurer une plus longue conservation. Mais ces variétés dites “long life”, si elles se conservent bien, présentent une qualité gustative limitée.»

En finir avec le déficit gustatif ?

Cette logique de la tomate résistante et sans goût a ses limites. La profession semble vouloir réagir. Dans la dernière édition (16 juin 2008) du baromètre de la tomate, le Comité interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL) observe que «le déficit gustatif des tomates demeure une préoccupation des consommateurs, à laquelle les Cerises et les Cocktails, les plus appréciées, tentent de remédier». Un euphémisme qui montre que «les sélectionneurs ont pris conscience d’un certain mécontentement des consommateurs», comme l’indique Mathilde Causse. La diversification de la production en témoigne.

Le travail sur la qualité organoleptique mobilise les chercheurs de l’INRA tandis qu’à l’Institut technique de l’agriculture biologique, on souhaite, via l’analyse sensorielle, marquer la différence du «bio», dans le cadre du programme de sélection européen Solibam. «Le goût, c’est d’abord la génétique, ensuite le terroir, l’année climatique, puis, tout au bout, les pratiques culturales», explique Camille Vindras, chargée de mission à l’ITAB. En fait, si le bio a un avantage nutritionnel, une tomate bio a un goût presque identique à une tomate issue de l’agriculture traditionnelle. Difficile de vendre sa différence…

«Des jurys d’analyse sensorielle (1) et des tests de consommateurs sont mobilisés pour tester et apprécier diverses variétés de tomates. Nous travaillons à partir de variétés anciennes, une dizaine de “Marmande” et de “Cœur-de-Boeuf”, issues des collections génétiques de l’INRA. Il n’y a pas de tomates “long-life”. L’objectif est de sélectionner des variétés adaptées à l’agriculture biologique avec du goût, parce que le bio c’est la diversité.»

L’agriculture biologique disposerait ainsi de variétés qui lui seraient spécifiques (tomates mais aussi haricots, brocolis…) alors qu’aujourd’hui «ce sont à peu près les mêmes variétés qui sont cultivées en bio et en conventionnel».

Et en plus, le consommateur est complice

Si la question du goût est devenue secondaire, c’est aussi parce que les consommateurs n’en font pas forcément un critère déterminant. Car non seulement ils n’ont pas tous les mêmes goûts mais «les critères ont beaucoup changé avec les variétés modernes», souligne Mathilde Causse. Un signe qui ne trompe pas: les associations de consommateurs se préoccupent très rarement du goût (2) mais toujours du prix.

Les consommateurs sont-ils moutonniers? «Acheter les trucs hybrides de supermarchés, c’est pas la peine, regrette Roland Robin. C’est immangeable, ces trucs-là». L’habitude est pourtant bien ancrée. Les consommateurs ignorent la diversité et achètent souvent les mêmes produits. «Ils hésitent à acheter des noires ou des jaunes… Et puis, lorsqu’ils les ont goûtées, ils les trouvent excellentes!»

C’est vrai aussi lorsqu’il s’agit de faire son jardin. «Lorsqu’ils prennent des plants, les jardiniers amateurs choisissent des tomates rondes et rouges, regrette Louis Albert de Broglie. “Comme ça, je sais ce que je vais manger”, disent-ils… Mais il n’y a aucune raison qu’une tomate verte ou noire soit moins bonne ! On a 50 ans d’a priori… Il y a toute une éducation à refaire. On a des a priori sur les rutabagas et les topinambours parce que ce sont des légumes liés à la Seconde Guerre mondiale. Or, on en fait des veloutés à tomber par terre…»

Le passé, voilà l’avenir

Le retour de variétés anciennes répond à une demande gustative récente mais réelle. «Il y a 19 ans, lorsque j’ai fondé le conservatoire de la tomate, toutes ces variétés, c’était une découverte totale pour les visiteurs», constate Louis-Albert de Broglie. Sur les marchés, de nouvelles formes et de nouvelles couleurs sont apparues, des jardiniers –plus ou moins– amateurs y écoulant une production étroite mais très diversifiée.

Des associations se sont créées, parvenant parfois à créer d’impressionnantes collections. Ainsi, Tomodori propose plus de 470 variétés commentées, tandis que Jardins de tomates en comptabilise quelque 2000 (!) préservées et cultivées par ses adhérents. Si l’échange de fruits et de graines y tient un rôle-clef, les associations sont parfois animées par un militantisme plus marqué, comme chez Kokopelli où les militants «œuvrent avec un très grand dynamisme et un dévouement total pour la cause de la biodiversité  et des Semences de Vie». Plus souvent, elles organisent des dégustations ou des «fêtes de la tomate».

La qualité, un marché haut de gamme ?

La révolte des papilles? Les agriculteurs suivent progressivement le mouvement. Désormais, Savéol, une coopérative maraîchère du Finistère, commercialise diverses variétés de tomates cerise, des «noire de Crimée», «sicilienne», «ananas»… Les producteurs bio, comme Pronatura ou Terre2sens, proposent des variétés anciennes, en misant sur la proximité avec leurs clients.

Il s’agit sans doute de faire revenir un consommateur déçu avec des produits nouveaux et originaux. Mais ça reste un «marché de niche», estime Mathilde Causse. Car le prix, évidemment, reste un paramètre déterminant. Si la tomate cerise est plus parfumée, elle est souvent vendue fort cher, en raison notamment de coûts de manutention plus élevés.

Pour peu qu’il y ait deux ou trois couleurs différentes, l’étiquette bondit. «Les barquettes de tomates cerises de 250 grammes, c’est hors de prix, c’est de l’ordre de 10 euros le kilo!», s’exclame Roland Robin. Chez Savéol, la «collection gourmande est présentée sur paille de bois»: on est ici dans le moyen/ haut-de-gamme (3).

«C’est aussi parce qu’on a perdu la proximité, observe Louis-Albert de Broglie. Le kilo de tomates est parfois vendu à 5 euros. Il est évident qu’en allant chez le petit producteur du coin, on en trouverait à 1 ou 2 euros le kilo. C’est la standardisation des produits et les modes de distribution qui sont en cause. Il n’y a aucune raison de payer plus cher pour une culture de qualité. Mais si vous achetez une tomate d’Espagne passée par Rungis, oui vous la payerez plus cher…»

Roland Robin a un avis plus mitigé. «C’est un choix à faire. Soit on mange en petites quantités des produits excellents, soit on accepte de manger des choses moins bonnes…», déclare ce tomatophile (4), qui plaide pour une cohabitation pacifique entre tomates de masses et variétés anciennes.

Le plaisir, c’est la santé

Dans tous les cas, il faut retrouver la notion de plaisir. «On ne doit pas abandonner le goût des fruits et légumes sur l’autel de la standardisation!, dénonce Louis Albert de Broglie. La biodiversité est une richesse extraordinaire. La biodiversité, c’est le goût. Et le goût, c’est à la fois une valeur culturelle et la qualité de la vie…»

Sans oublier, conclut Béatrice de Reynal, que «la teneur en vitamines et souvent proportionnelle à la teneur en goût». Une bonne tomate est une tomate riche en micro-nutriments: vitamines, minéraux, oligo-éléments…

Et vous hésitez encore ?

Jean-Marc Proust

A lire également sur Slate.fr:

Les fruits deviennent des marques déposées

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Le routard de la tomate

–       Fête de la tomate et des légumes anciens, dimanche 11 septembre 2011 à Haverskerque (Nord).

–       13ème Festival de la tomate, 10 & 11 septembre 2011, château de la Bourdaisière, 37270 Montlouis-sur-Loire. Visite du potager (650 variétés), bar à tomates…

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(1) Ce sont d’abord les industries des cosmétiques et de l’automobile qui ont eu recours aux jurys d’analyse sensorielle. Exemple : trouver des odeurs de voiture grâce auxquelles un homme se sent viril. Retour à l’article.

(2) Ainsi, parmi ses nombreuses enquêtes, la CLCV n’en a consacré qu’une seule sur la qualité gustative des fruits (été 2010)… En novembre 2007, l’UFC Que choisir s’était intéressé aux tomates anciennes. «En réaction contre les tomates insipides, les variétés anciennes font un retour remarqué sur les étals. Mais attention aux imitations». Retour à l’article.

(3) Contactée, l’agence de presse de Savéol n’a pas souhaité répondre à nos questions, en raison du caractère “haut de gamme” de Slate. Retour à l’article.

(4) Ok, c’est pas dans le dico. Retour à l’article.

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Photo de une: Latter fall harvest / luilainez via Flickr CC License By

Autres photos: Jardins de tomates

25 commentaires pour “Les tomates ont-elles encore du goût?”

  1. Comment pouvez-vous ne pas citer la Marmande parmi les tomates a grande valeur gustative ?????

  2. Bien je l’ai trouvée parmi les variétés, mais etant de nos régions, transport limité et particulièrement savoureuse ell mérite une mention spéciale

  3. Bien je l’ai trouvée parmi les variétés, mais étant de nos régions, transport limité et particulièrement savoureuse elle mérite une mention spéciale

  4. En guise de témoignage : Je cultive uniquement des variétés de tomates que l’on ne trouve pas dans la grande distribution , pour avoir des saveurs absolument incomparables MAIS AUSSI pour résister aux lobbies semenciers qui voudraient IMPOSER LEURS VARIETES HYBRIDES, donc nous OBLIGER à leur acheter tous les ans des semences (avec la complicité des Pouvoirs publics, il faut bien le dire !) ET C’EST UN MARCHE ENORME , non seulement pour la tomate mais pour beaucoup d’autres légumes. La quasi totalité des tomates vendues en grande distribution, mais régulièrement aussi dans d’autres petits commerces de proximité, sont juste bonnes à servir de projectiles dans les manifestations ; ça vous transperce un casque de CRS sans coup férir. Mais, comme chacun sait, en France il n’y a plus de manifestations, donc…

  5. Personnellement je n’ai pas le goût de la tomate, c’est le seul aliments que je n’aime pas… 🙁

    Donc forcement je trouve que les tomates de magasin ont du goût (un sale goût comme toutes les tomates, donc du goût), après il doit y avoir une différence entre celles vendues à 1€ le kilo et celles vendues à 4€

    Mais dans mon jardin je cultive des tomates depuis une dizaine d’années et j’ai une trentaine de variétés que je préserve : de toutes les formes, de toutes les couleurs, de toutes les tailles, avec autours tout un tas de légumes originaux.

    Certes ont est loin des milliers de variétés existantes (mais 30 variétés pour quelqu’un qui n’en mange pas c’est déjà pas mal), mais je trouve qu’on ne peine pas à avoir des variétés originales, sachant que ça pousse très bien dans un pot sur un balcon, il ne faut pas se priver d’en cultiver si on veut des tomates avec du (mauvais) goût…

  6. Il faut se méfier des tomates soi-disant anciennes et vendues très chères mais qui ne sont que des nouveautés sans intérêt culinaire. Cher et pas bon.

  7. Pour apprécier le goût de la tomate, le mieux est encore de la cultiver dans son jardin, voire même en pot sur son balcon ou sa terrasse ! C’est un légume de culture très facile et, quelle que soit la variété choisie, vous ferez tout de suite la différence avec vos achats “du commerce” ! En cultivant en pleine terre, en laissant le fruit venir à maturité, en consommant juste après récolte… le goût et la texture n’ont plus rien à voir !

  8. Les hybrides sans gouts? c’est n’importe quoi, il y a des hybrides avec de très bonne qualité gustative, mais ils n’ont pas d’intérêt pour la grande distribution, la résistance au transport est étroitement lié au gout: une tomate récolté verte et à longue conservation sera toujours infecte.

    Les semenciers vous arnaques? Personne ne vous oblige a en planter, mais ça produit deux fois plus et ça nécessite moins de traitement. Il est possible de faire ses propres hybrides de tomate, il suffit d’isoler les fleurs avec de la gaze et de faire la fécondation manuellement. Vu la quantité de graines que produit une tomate c’est jouable.

  9. Le pire c’est de cultiver soi-même ses tomates, mais d’acheter des plants en jardinerie donc…des variétés résistantes mais fades!

  10. les variétés anciennes ne possèdent aucunes résistances aux maladies et sont peu adaptées aux conditions de distributions actuelles que ce soit grande distribution ou marchés traditionnels de plus les consommateurs ne sont majoritairement pas enclins à payer plus cher ces variétés peu productives qui ont des couts de productions très élevés et nécessitent une logistique adaptée
    si la culture de ces variétés a été abandonnée par les producteurs au fil du temps c’ est tout simplement du fait que cela n’était plus rentable
    aujourd’hui le retour en grace des variétés anciennes
    reste un phénomène marginal réservé aux consommateurs
    ayant un pouvoir d’achat élevé
    enfin ,les producteurs de tomates français continuent de se
    préocuper des attentes des consommateurs et attendent avec impatience que l’INRA sorte des variétés répondants
    à ces attentes et qui soient compatibles avec les exigences
    et les contraintes de la production et la satisfaction du plus
    grand nombre de consommateurs

  11. Je cultive aussi des tomates dans mon jardin(sans abri),j’ai acheté des plans de variétés anciennes qui se sont avérées trés sensibles aux malaies,j’ai également semé et repiqué des tomates achetées en hard discount (40cent le paquet) et surprise: feuillage luxuriant ,gout , densité de la chair sont présents,et absence de maladies. Moralité: le potager doit apporter la qualité,mais doit rester économique

  12. Beaucoup plus important, et même primordial, que la variété de la tomate, c’est ce qu’elle a mangé !

    Vous le dites à demi-mot dans la courte phrase “Enfin, les conditions de culture (hors-sol, sous serre, l’hiver…), de récolte (des fruits cueillis trop tôt), de transport et de stockage ont une influence considérable sur le goût”

    Pourtant, qu’elles soient hors sol ou en plein champ c’est très similaire si on les a gavées du maléfique triptyque azote – phosphate – potassium. Trois seuls minéraux quand la plante en a besoin de dixaines. Et c’est principalement de ces minéraux que la tomate tire son goût.
    Si on la gave de ces engrais, non seulement elle aura peu de goût, non seulement elle se gavera d’eau parce que trop riche en sels, mais surtout elle fait des carences alimentaires, donc elle est malade, donc il faut la traiter. On nous nourrit avec des organismes malades, c’est la norme !

    Je viens de l’INRA aussi, et je suis persuadé que ma collègue n’a même pas envisagé dans son étude cette dimension essentielle. Des années d’études scientifiques sur la génétique des tomates ne remplaceront jamais le bon sens paysan. Mais bon, comme chacun sait, les paysans ne sont pas très malins, faut leur expliquer comment faire !

    Ceci étant dit, il faut évidemment lutter ardemment contre les hybrides F1 et promouvoir les variétés anciennes, se refiler les graines et oublier celles des magasins !

  13. Effectivement, les variétés anciennes ne résistent pas au triptyque infernal. Les hybrides au supermarché, elles, oui. On a modifié les tomates pour qu’elles poussent malgré tout. Nous mangeons du malgré tout. Avec les variétés anciennes il faut aussi retrouver les pratiques anciennes. Compost, fibres végétales, point barre.

  14. Pour répondre à Pierre (qui accumule erreur sur erreur) au sujet du pouvoir d’achat : j’ai un salaire de 1200 euros et je mange à 99% bio, et non hybride. Je ne dis pas que c’est facile et applicable à tout le monde, mais c’est possible, grâce aux AMAP entre autres. Pour m’amuser, quand on me traite de bobo, je dis qu’avec mon salaire je suis une égratignure : un petit bobo de rien du tout ! 😉

  15. Vous connaissez la blague : “Quel est le quatrième état de la matière pour l’eau ? ”

    réponse : la tomate hollandaise….

    CQFD

  16. @Alain Huard: non faite des essais, un pied de tomate en hors sol dans un placard et un autre dans votre jardin, c’est la génétique et la maturité à la cueillette qui fait le gout. Même topo avec la volaille, un poulet de race industriel va grandir vite et aura un chair flasque et sèche quoiqu’on lui donne à bouffer.

    D’autre part les productions hors sols utilisent des mélanges d’engrais bien plus complexe que du NPK…

    Aucune étude n’a mis en évidence un avantage du bio ou du traditionnel en terme de gout.

  17. Karg, des sources, des publications ? Ce que vous dites est faux. La génétique a son importance, mais ne fait pas tout.

    De mon côté je vous renvoie à la conférence de Bourguignon.
    http://video.google.com/videoplay?docid=-2909489196349752965

    Pour le poulet, faites l’expérience vous-même. Oui, un poulet dédié à l’industrie ne sera pas de même qualité gustative de toute façon, mais sera quand même meilleur si vous le nourrissez correctement, faut pas déconner.

    Rien que des phrases définitives.

    Quand à la dernière, l’apothéose, les études qui les finance ? Prennent elles en question ce que je dis sur l’apport du terrain, la méthode de culture ?
    Parceque s’ils font leurs études en achetant le bio au supermarché, évidemment…

    Bref

  18. Une dernière chose. Pour savoir si une tomate est meilleure qu’une autre, vous avez besoin d’une étude scentifique. Moi je la croque.

    Comme le groupe Oblomoff, je me pose la question s’il faut sauver la recherche scientifique

  19. mois je mange plus de fruit il y a plus de pesticide que de vitamine les tomate elle pousse en hydro avec le minimum d engrais pasque c cher est pi apres elle vont au frigo alors qu elle ne sont pas cueilli a maturité enfin c comme dab la seul chose qui reste de qualité c la vie

  20. Moi les tomates, j’en achète pas, comme disent certain, c’est de la merde.
    Pour les tomates et comme pour tout le reste il y une saison. Les tomates, j’en mange beaucoup, mais en été, elle viennent de mon jardin et ce sont toutes des variétés anciennes. J’en cultive environ 40 variétés différente, de toutes les couleurs et de toutes les formes.
    Les variétés ancienne que nous propose par exemple saveol, ne sont en fait que des variétés nouvelles et sont a la limite de la tromperie. Ex la coeur de boeuf, elle n’à rien à voir avec une vraie coeur de boeuf qui a une forme de coeur et pas de poire. Elle ressemble beaucoup a une costulo genovense variété italienne.
    La noire de crimée, elle y ressemble un peu mais pas bonne du tout.
    La tomate ananas, C’est pas une tomate ananas, c’est tout sauf ça. Je cultive ces trois tomates depuis plus de 30 ans ce sont d’excellentes variétés, elles ont des gouts différents.
    Ces soir, j’ai dégusté une tomate ananas de mon jardin,de 800 g, elle a une couleur extraordinaire jaune orange veiné de rouge et un gout sucré inimitable.
    Effectivement, ces variétés, sont moins productives, elles n’ont pas toutes des beaux fruits rond lisse et bien rouge, elles résistes certes moins aux maladies, mais elles sont trop bonnes.
    De toutes les façons, je produit tout, je produit mes graines, mes plants et j’achète jamais de graines, je fais des échanges de variétés avec d’autres amateurs.
    Quand je vois la pauvreté des rayons de graines dans les jardineries et les prix des graines, j’ai l’impression que l’on se l’on se fait arnaquer. D’autant plus que maintenant la plupart des graines sont des F1, qu’il faut systématiquement racheter tout les ans car on ne peut pas récupérer les graines. C’est ça le lobby des semenciers.
    Il y a le même problème avec les pommes de terre, il existent des variétés qui n’attrapent pas le mildiou, un fléau pour les pommes de terre. Eh bien il est impossible de trouver ces variété ou de se les faire livrer du plant en France.
    Ca fait maintenant 3 ans que je cultive la variété sarpo mira, sans aucun traitement, Et je fais de très belles récoltes sans rien faire.

  21. une tomate c est quoi?
    la saveur du fruit de son enfance, sucre , que l on mange aussi le matin qu a 4 heure l apes midi, sans acidite, tout en saveur,
    c est ce que nous mangeons ma famille et moi cueilli dans notre jardin
    ne pas oublier que tomate est aussi le fruit de la revolution
    autant bourgeoise fut elle
    la vrai tomate est celle que tu plante et recolte
    pour les autres discusions vois les grandes surfaces ou tout a le gout de rien

  22. Vous avez mis du temps à vous en apercevoir que les tomates qu’on nous vend n’ont aucun goût le problème est que si on continue à nous en vendre c’est qu’on trouve toujours suffisamment d’imbéciles pour en acheter.
    Et grâce à eux Savéol Prince de Bretagne et Paysan Breton qui sont ultra majoritairement représentés dans les rayons de légumes des supermarchés, ceux qui passent du stade pas murs à pourris sans étape intermédiaire, continue à polluer les côtes bretonnes en cultivant des légumes qui ont la particularité de ne jamais toucher terre !

  23. Bonjour,

    Merci de vos commentaires.
    @Malherbe: impossible de citer TOUTES les tomates savoureuses. Mais, oui, la Marmande reste un délicieux classique.
    @tena, @karg, @arnaud: en effet, il y a aussi des hybrides F1 qui ont du goût (tomates cerises par exemple). Pour des jardiniers amateurs, acheter des plants en grande surface peut être aussi une solution lorsqu’on n’a pas la place, le temps ou le climat pour faire germer ses propres graines…
    @Alain Huard : avez-vous tenté de nourrir différemment des mêmes variétés et constaté que le goût changeait? Ce serait intéressant à savoir.
    @karg: euh… cultiver des tomates dans un placard, vous y croyez vraiment ou vous confondez avec des champignons de paris?
    @Alain51 Tomo: cessez de nous faire saliver avec vos tomates ananas.
    @prof tomato: je me souviens des tomates encore couvertes de rosée, l’été, dans les Cévennes, qu’on savourait en se levant…

  24. Bien sur que les tomates ont du goût (sauf evidemment celles des grande surface)
    pour revenir sur la marmande comme sur certaine réponse beaucoup de variétés dépassent largement la marmande gustativement (j’en cultive 300 variétés)

  25. Le commentaire de noël mérite que je réagisse pour sa vacuité. C’est fait. En précisant que les papilles nous été données pour goûter et que “ne pas aimer” est un syndrôme de sujets de l’abondance. Des sujets peu intéressants.

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