Tous inégaux devant la cantine

D’un côté il y a Elias, 8 ans, qui va à l’école dans le 10e arrondissement de Paris et ne mange rien à la cantine (sauf quand le menu propose pizza, fromage et glace au chocolat), au point que sa pédiatre lui demande d’au moins prendre le pain et le fromage, et que son père, accessoirement le rédacteur en chef de Slate.fr, me demande un article sur «pourquoi la cantine c’est pas bon».

Mais il y a aussi Sasha, 4 ans, qui va à l’école maternelle dans le 12e arrondissement, et «n’aime rien à la maison et tout à la cantine», raconte sa mère Nadia, qui ajoute:

«Il n’y a pas longtemps elle m’a dit qu’elle avait mangé des blettes. Même moi j’ai jamais mangé des blettes!»

Persuadée que «ça allait être atroce», Nadia s’est rendue (avec plaisir!) à l’évidence:

«C’est vachement bien, et mieux que chez moi.»

Sasha et Elias ne sont que deux exemples parmi des millions d’autres de vécus opposés, qui tiennent en partie aux goûts personnels des enfants, mais pas seulement:

6 millions d’enfants et d’adolescents fréquentent la cantine scolaire, pour un total d’environ un milliard de repas servis par année. Dans une semaine scolaire, la cantine peut représenter jusqu’à 1 repas sur les 3 ou 4 (si on compte le goûter) de la journée, parfois le seul repas avec des légumes ou des fruits. Mais mange-t-on aussi bien (ou mal!) dans toutes les écoles, collèges et lycées à travers le pays? Les écoliers sont-ils tous égaux devant la cantine?

Très peu de règles en commun

Pas du tout, puisque l’organisation de la restauration scolaire ne se fait pas au niveau national mais au niveau local, et qu’à part des normes de sécurité vétérinaire, ses différents acteurs ont très peu de règles communes à respecter.

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Le yaourt est-il bon pour la santé ?

Les bonnes bactéries sont à la mode. On en trouve dans les yaourts, les pizzas, les glaces et même dans les matelas et l’après-rasage. Dans ses publicités américaines, Danone affirme que son yaourt aux probiotiques Activia «contribue naturellement à la régulation de votre système digestif» et que sa boisson DanActive [Actimel] «aide à renforcer vos défenses naturelles» [En France, les deux produits ont renoncé à leur slogan vu le règlement européen sur les allégations santé].

Exagération des bienfaits des probiotiques

Jala proclame pour sa part que ses barres glacées aux bactéries actives possèdent «toutes les vertus des probiotiques» en citant également leurs effets sur la digestion et le système immunitaire. Quant à Naked Pizza, avec ses bactéries capables de résister à la chaleur d’un four, l’un de ses co-fondateurs va jusqu’à rappeler dans son blog que les hommes étaient à l’origine «nus et couverts de microbes», évoquant même l’image d’une femme accouchant accroupie et de son bébé atterrissant sur un tapis d’excréments maternels bien naturels. Enfin, n’oublions pas les produits aux probiotiques supposés combattre les punaises ou calmer les symptômes de l’autisme.

La réponse ne s’est, évidemment, pas fait attendre. La Federal Trade Commission (Commission fédérale du commerce) a accusé Danone d’avoir exagéré les bienfaits de ses probiotiques (la société est parvenue à un accord, mais n’a reconnu aucun tort). Une armée d’avocats a également attaqué General Mills pour sa publicité vantant les mérites sur la digestion de sa marque Yoplus.

Selon eux, ces affirmations manquent de preuves scientifiques et sont «propres à tromper le public». Le New York Times a récemment mis tous ces «alicaments» au pilori, probiotiques compris, en remettant en cause la plupart de leurs soi-disant bienfaits. Même le célèbre animateur Stephen Colbert a plaisanté dernièrement sur ces yaourts «prétendument pleins de bonnes bactéries» en affirmant:

«Ne les écoutez pas. J’ajoute toujours une bonne cuillérée de désinfectant avant d’en manger.»

Bien plus vastes et complexes qu’on ne le pense

Il ne faudrait toutefois pas aller trop vite en besogne. Les probotiques sont, par définition, «des microorganismes vivants qui, lorsqu’ils sont administrés dans des proportions adéquates, présentent des avantages pour la santé du consommateur». La diversité de ces organismes (et le spectre de leurs bienfaits possibles) est bien plus vaste et complexe que ce que peut laisser penser un tour rapide au supermarché.

Différentes souches d’une bactérie bien connue comme le lactobacillus peuvent avoir des effets différents sur le corps humain, raison pour laquelle il est extrêmement important que les recherches soient menées avec soin et que la communication soit précise.

Des recherches universitaires ont, par exemple, suggéré que certaines souches de probiotiques pourraient être utiles dans le traitement de certaines affections intestinales, notamment la diarrhée. Une autre étude séduisante, mais qui n’en est qu’à ses balbutiements, s’intéresse aux effets de différents microorganismes sur le système immunitaire, notamment à leur capacité d’éviter certaines infections courantes ou de prévenir certaines allergies chez les nouveaux-nés.

Le problème, c’est le marketing

Certains articles parlent de prévenir les maladies chez les personnes en bonne santé, d’autres se concentrent sur le traitement des maladies. Mais le problème ne vient pas de la recherche. Il vient du marketing et de ses propos exagérés ou trop vagues pour ne pas prêter à confusion (comment interpréter, par exemple, «l’équilibre de la digestion» vanté par certains produits?).

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Vous mangeriez de la viande synthétique?



De la viande de synthèse créée en laboratoire à partir de cellules animales pourrait bientôt être servie dans nos assiettes, d’après le New Scientist (relayé par notre grand frère Slate.com).

Des scientifiques hollandais de l’université de Maastricht ont en effet annoncé qu’à l’aide de cellules de cochons ils seraient capables de faire des saucisses synthétiques dans les six prochains mois. Pour des hamburgers cela prendra probablement un an.

Le quotidien britannique The Telegraph explique qu’avec la croissance actuelle de la population mondiale, on ne pourra bientôt plus produire assez de viande pour nourrir tout le monde. La viande de synthèse semble donc être une solution adaptée au futur problème de sous-production alimentaire.

Produire de la viande en laboratoire présente aussi l’avantage d’être plus écologique selon le Telegraph:

«Déplacer la production de viande de la ferme vers les laboratoires va aussi aider à diminuer les milliards de tonnes de gaz à effet de serre que les bétails relâchent, et permettre d’utiliser 99% de terre en moins qu’avec les élevages.»

Cependant, le Telegraph ajoute que cette viande de synthèse ne semble pas encore prête pour la commercialisation. Mark Post, professeur en charge des recherches sur la création de nourriture de synthèse à l’université de Maastricht, précise que la production du premier hamburger coûtera en effet plus de 250.000 euros.

De plus, en raison de règles d’hygiène et de procédures de contrôle très strictes, personne n’a pu pour le moment essayer cette nourriture de synthèse, on ne sait donc pas non plus si elle a du goût. La couleur est aussi un problème: la viande de synthèse n’ayant pas de sang, l’équipe de Mark Post n’a pas encore réussi à faire autre chose que de la viande blanche ou grisâtre.

Slate souligne le fait que cette nouvelle technique, si elle se diffuse, pourrait créer polémique: de plus en plus d’adeptes de la nourriture bio ou «naturelle» dénoncent la production d’aliments génétiquement modifiés, il ne serait donc pas étonnant que des produits qui n’ont absolument rien de naturel provoquent des débats encore plus enflammés.

Malgré tous ces bémols, Slate finit sur une note mi-optimiste mi-ironique:

«Mais peut-être que si le bacon sent suffisamment bon, il y aura assez de demande pour qu’un marché de la viande de synthèse se développe.»

A.B.

Photo: Blackened burger Louisiana cajun dust garnished with lettuce / pointnshoot via Flickr CC License By

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Bataille de tomates géantes!

Vous avez apprécié l’article de Jean-Marc Proust sur le goût des tomates? Mais est-ce que vous aimez autant ce fruit-légume que les milliers d’espagnols qui se rendent chaque année fin août au festival de la Tomatina, à Brunol? Pour voir plus de ces superbes photos de batailles de tomates en très grand format, direction Big Picture.

Photo: un participant couvert de pulpe de tomates, le 31 août 2011. REUTERS/Heino Kalis

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