Encore loin des JO, les concours de goinfres

Voilà une discipline que vous ne risquez pas de voir à Londres cette année: les concours de bouffe, consistant à manger le plus possible, en moins de temps possible. Npr raconte cette drôle de tradition américaine… Ces luttes alimentaires existent  depuis le XIIIème siècle dans des légendes scandinaves, mais se sont popularisées et organisées aux Etats-Unis au cours des 100 dernières années. Qu’est ce qui a bien pu encourager des gens à engloutir d’énormes quantités de nourriture à toute allure? Le plaisir, la notoriété et les prix? Ces compétitions seraient nées dans les fêtes locales, pour célébrer la générosité des récoltes.

Aujourd’hui, il existe une Major League Eating (MLE), un groupe qui développe, encourage et juge les concours de nourriture au niveau international. La MLE organise environ 80 compétitions par an, dont le fameux Concours du plus gros mangeur de hot-dogs organisée par la chaîne de fast-food Nathan’s, le 4 juillet, jour de la Fête nationale, à New York.

Cette année, le grand gagnant était Joey Chesnut, un mangeur à l’impressionnant palmarès: il a avalé 68 hot-dogs en dix minutes! Précisons qu’un hot-dog de chez Nathan’s contient 296,9 calories et 18,21 grammes de graisses, ce qui fait un total de 20189 calories et 1,2 kilos de graisses.

Une discipline sportive?

Npr se demande si forcer la nourriture à atteindre le plus vite possible l’estomac peut être considéré comme un sport… Pour les pratiquants, la réponse est oui. Les compétition de bouffe ont certaines caractéristiques du sport moderne, comme la présence de «stars» du circuit, des prix sonnants et trébuchants, une foule de supporters bruyants, des managers, des gros sponsors (Pizza Hut par exemple!)… Il existe de nombreux challenges, pour le meilleur et souvent pour le pire.

Et selon Richard Shea, le président de la MLE, manger beaucoup et vite nécessite des compétences précises comme «la vitesse dans la main, la force de la mâchoire, la capacité de l’estomac»…

Chacun a d’ailleurs sa petite technique, son propre style pour gagner. Certains trempent la nourriture dans l’eau pour l’aider à descendre plus vite. D’autres se penchent en avant ou bondissent pour mieux avaler. En cas de vomissement importun, c’est la disqualification immédiate. Les dures lois de la compétition…

Il y a aussi toutes les morphologies parmi les compétiteurs. Par exemple, la championne Sonya Thomas fait moins de 50 kg, mais la taille de son estomac est impressionnante.

En Europe, ces compétitions de bouffe existent aussi, en particulier chez les anglo-saxons. Le Championnat du monde des mangeurs de tarte se tient ainsi à Wigan, en Angleterre. A Brighton, il y a même un concours de mangeurs de piments. En Russie, on fait des concours du plus gros mangeur de caviar.

Ces concours de goinfres modernes gagnent en popularité, démontrant une société de consommation excessive. Et sans grande préoccupation pour les conséquences de telles goinfreries sur le corps… Selon Richard Shea, 40 000 personnes ont assisté au grand concours de hot-dog du 4 juillet. La MLE veut s’étendre au monde entier. Npr rapporte que la Ligue a approché le Comité national Olympique des Etats-Unis et même le CIO pour entrer dans la compétition, sans résultat jusqu’à présent.

Photo: IMG_3409.jpg / Hello Turkey Toe via Flickr CC License by

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