Cannes jour 10: la grande image

aJaclyn Jose dans Ma’ Rosa, Adrian Titieni et Maria Dragus dans Baccalauréat

«La Fille inconnue» des frères Dardenne, «Ma’ Rosa» de Brillante Mendoza et «Baccalauréat» de Cristian Mungiu, films profondément différents, posent pourtant les mêmes questions essentielles.

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Cannes jour 9: les oiseaux et les arbres

xavier-dolan-photo-juste-la-fin-du-monde-941294Marion Cotillard dans Juste la fin du monde de Xavier Dolan

Parmi les sélectionnés de la compétition, figurent plusieurs habitués de Cannes: Ken Loach, Olivier Assayas, Pedro Almodovar, les frères Dardenne, Xavier Dolan. Ce qui ne préjuge en rien de l’originalité du nouveau film de chacun d’entre eux.

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Le Capital selon les Dardenne

deuxjoursunenuitDeux jours, une nuit, de Jean-Pierre et Luc Dardenne, avec Marion Cotillard, Fabrizio Rongione… | Durée: 1h35 | Sortie: 21 mai 2014 |

Dans les salles françaises aussitôt après sa présentation en compétition officielle à Cannes, le nouveau film des frères Dardenne est, délibérément, un nouveau moment d’une œuvre extraordinairement cohérente, désormais composée de sept films depuis La Promesse en 1996. Chacun s’apparente en effet peu ou prou à une trajectoire individuelle qui, selon un motif évoquant un chemin de croix (quoique nullement assujetti à une religion), révèle un état du monde à travers une succession d’épreuves endurées par le personnage principal.Cette fois, ce dernier se nomme Sandra. Un compte à rebours défini par le titre enserre sa quête pour essayer de sauver son emploi et, avec lui, les très modestes conditions de son existence et de celle de sa famille. Deux jours, une nuit est le récit tendu de cette aventure vers un trésor qui, comme il se doit, n’est pas forcément celui que le héros ou l’héroïne croit chercher.

Mais le parcours semé de rebondissements de Sandra dans les différents quartiers de la petite ville où elle vit et travaille est aussi bien davantage que son histoire à elle: le patron de la petite société qui emploie la jeune femme a soumis le maintien de celle-ci à son poste au vote de ses seize collègues, qui ont le choix entre une prime de 1.000 euros et la transformation de son CDD en CDI. En un week-end, elle doit convaincre la majorité d’entre eux de ne pas voter pour un argent dont beaucoup ont besoin.

Dès lors, la quête de Sandra se démultiplie sur plusieurs niveaux. Parce que chaque rencontre est une approche particulière d’un cas lui aussi particulier, l’ensemble finissant par composer une description attentive et nuancée de l’existence d’un grand nombre de ceux que maltraite la situation économique de l’Europe aujourd’hui –on est en Belgique, et l’inscription territoriale est toujours aussi juste et précise chez les Dardenne, mais ce qu’elle révèle vaudrait pour bien des régions de France, de Grande-Bretagne, d’Espagne, d’Italie…

Mais aussi parce qu’en même temps apparaît dans toute sa violence cet espèce de jeu cruel, et bien réel, même s’il prend d’ordinaire des formes un peu plus masquées, qui met les gens en concurrence humiliante, leur inflige, en plus des difficultés matérielles, d’invraisemblables formes de culpabilité, les amène à se maltraiter les uns les autres –et à se mépriser pour ça. Et encore parce que le film, sans jamais recourir à des grands mots, manifeste par sa dynamique romanesque cette hypothèse quasi-oubliée, à savoir qu’il est possible d’agir, de ne pas d’emblée courber la tête devant une fatalité sociale.

Film de lutte même s’il ne montre aucune figure classique d’affrontement, Deux jours, une nuit est aussi, sans en avoir l’air, un film théorique. Le sort de Sandra met à jour de manière concrète l’horreur fondatrice du capitalisme, qui est de créer une équivalence entre l’argent et la vie des êtres humains.

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Chroniques Cannes 2011

Qu’est-ce qu’une sélection?

Introduction au Festival 2011

Woody d’ouverture, vertige du passé et double-fond

«Midnight in Paris», de Woody Allen, Sélection officielle, hors compétition.

La Guerre est acclamée

«La Guerre est déclarée», de Valérie Donzelli, Semaine critique.

Habemus Moretti

«Habemus Papam», de Nanni Moretti, compétion officielle

Les enfants trinquent

«Le gamin au vélo», de Jean-Pierre et Luc Dardenne, compétion officielle

Salut The Artist

«The Artist», de Michel Hazanavicius, compétition officielle

La secte Malick et le monde cinéma

Tree of Life de T. Malick (Compétition), Hors Satan de B. Dumont (Certain Regard), L’Apollonide (B.Bonello), Impardonnables (A. Téchiné)

Jour de grâce

Le Havre de Aki Kaurismaki (Compétition), Pater de Alain Cavalier (Compétition)

Biais d’actualité

” La Conquête” de X. Durringer (Hors compétition), “18 jours”, film collectif egyptien  (Hors compétition)

Une caméra libre à Téhéran

“Ceci n’est pas un film” de Jafar Panahi et Mojtaba Mirtahmabs (Hors compétition)

Festival expérience

“Le jour où il vient” de Hong Sang-soo, “Il étatit une fois en Anatolie” de Nuri Bilge Ceylan

Femmes de Cannes

“La Source des femmes” de Radu Mihileanu, “Les Bien-aimés” de Christophe Honoré

Baisers volés

Palmarès (triste) et bilan (joyeux)

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