Pédophile, la BD ?

Alix

Certains héros de BD ont tout de l’éternel adolescent aux rapports ambigus avec les adultes, alimentant la suspicion.

Dans la Mauvaise Vie, lorsque Frédéric Mitterrand évoque ses premiers émois sexuels, il pense à la Bande Dessinée. “Les références qui viennent naturellement sous sa plume sont “Alix”- un jeune Romain de 14 ans en pagne, héros de bande dessinée – ou le Prince Eric, cet adolescent scout de la série Signe de piste, icône trouble de l’imaginaire homosexuel”, raconte l’Express. “Comme toute bonne confession autobiographique, cette Mauvaise Vie joue avec le feu”, ajoute le magazine. Je ne vois pas en quoi le fait qu’un jeune gay craque et s’identifie à un bel héros antique est “jouer avec le feu”, cela me parait plutôt naturel. Jeune, j’ai aussi craqué sur des héros et des héroïnes de bande dessinée (oui, mais on n’est pas là pour parler de ma sexualité).

Enfin, cela pose des questions intéressantes: comment aujourd’hui représenter la sexualité de la jeunesse?  Les jeunes héros de BD du siècle dernier avaient-ils tous une sexualité qu’on aurait qualifiée de “déviante” ? Au-delà de ça, car ce sont les accusations sous-jacentes dans l’article de l’Express, comment parler de pédophilie en bande dessinée?

Justement dans la série Alix, une scène avait fait polémique de l’album Le Fils de Spartacus (dont j’ai même une version en latin!). On y voit un préfet romain prendre un bain avec des jeunes enfants qui lui font des gâteries sous l’eau. “J’adore me baigner en compagnie de mes petits dauphins qui me font des taquineries sous l’eau” explicite même, hilare, le haut dignitaire en question. Pour une BD qui s’adresse à un jeune public la scène peut être considérée comme choquante. Sauf qu’elle se réfère à une pratique rare mais qui avait effectivement parfois lieu sous l’Empire Romain, aux mœurs bien différentes des autres.

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