Ce mois d’octobre, c’est un peu la folie des anniversaires dans le monde de la BD. Il y a bien sûr celui d’Astérix, sur lequel je vais revenir dans une prochaine chronique. Mais il y a aussi celui du journal Pilote, où officiait René Goscinny, qui est né il ya pile 50 ans aujourd’hui. C’est donc le 29 octobre 1959 qu’est paru le premier numéro de ce journal qui fut longtemps hebdomadaire, avant de passer en mensuel jusqu’en 1989. A l’occasion de ces 50 ans, la galerie Slomka, à Paris, présente une exposition temporaire consacrée aux artistes ayant publié dans Pilote et évidemment, j’y ai traîné mes guêtres.
Une cinquantaine d’oeuvres sont visibles, originaux de planches, de couvertures ou simples dédicaces d’auteur. C’est proprement foisonnant : Gotlib, Tabary, Uderzo, Morris, Gibrat, Pétillon, Godard, Moebius ou Franquin, tout le monde est là! Et on est frappé par la diversité de styles qui a pu s’exprimer dans Pilote, certains grotesques, d’autres plus réalistes. Logique: bien plus que Tintin ou Spirou, “Pilote était un journal qui parlait aux enfants comme des adultes, et qui parlait aux adultes tout court. Une vraie révolution” selon Sarah Topolanski, gérante de la galerie. “C’est un journal mythique, tout les plus grands y sont passés et quand on voit l’exposition, on reconnaît, qu’on soit petit ou grand, des personnages de bande dessinée“. Ici c’est Iznogoud, là c’est Astérix, plus loin l’inspecteur Palmer…
Comme on est dans une galerie, la plupart des oeuvres présentées sont à vendre. Ca va de 500€ pour une planche en noir et blanc de Tabary à 18 000€ pour un Blueberry en couleurs par Moebius. C’est hélas bien au-delà de ma pauvre bourse, reste le “plaisir des yeux”, comme on dit dans les souks marocains. Par contre j’ai de quoi m’acheter Pilote car le journal n’est pas complètement mort puisqu’il sort maintenant en one-shot. L’an dernier c’était un numéro spécial Mai 68 qui avait été édité et cette année, le journal a rendu hommage à l’érotisme en BD pour un numéro spécial 69. Avant, qui-saît, de connaître de nouveau un publication régulière…
Laureline Karaboudjan
Ca me rappelle l’émotion que j’ai ressentie en visitant pour la première fois le musée de la BD à Bruxelles, en particulier la salle des planches originales : j’ai retrouvé des bandes qui dataient de la naissance d’ “A Suivre” que j’avais lues vingt ans auparavant 🙂
Une exposition succulente. J’y suis passé il y a peu, et j’ai été très bien accueilli, en dépit des rumeurs qui courent. De même pour les prix, qui sont abordables.
C’est un vrai plaisir de voir tant d’oeuvres d’art réunies. Les planches de godard sont particulièrement magnifiques. C’est vraiment une très belle exposition que je recommande à tous.
C’est vrai que c’est rudement sympa de passer par la rue Dante et de se régaler les yeux, j’aime beaucoup la couverture de pilote (ah, l’art des couvertures de revue de bande dessinées… moi j’encadrerai bien mes Métals H.) qui représente une quarantaine de personnages en costume de music-hall. En un coup d’oeil on réalise qu’il y a une infinité de moyen de dessiner, de colorier, de croquer.
Et puis ça fait quizz, ce genre de panorama : quel personnage fait tilt, est-ce blueberry, valerian, Axel Munshine ou d’autres moins connus, selon les bédés qu’on a lu, entrevus, découvertes et celles qui reste à lire.
Le petit détail qui tue, c’est l’aquarelle qui déborde des bords de la feuille,
l’original déborde hors du cadre…
Ca me ferait plaisir si tu jetais un coup d’oeil à un de mes premiers textes sur la bande dessinée, qui se passe justement dans cette galerie !
http://norkhat.canalblog.com/archives/2009/04/06/13279225.html
N.