L’envers des Oscars : Visite du Dolby Theater sur Hollywood Boulevard.

Si vous passez par Hollywood, vous irez sûrement prendre la pause sur l’incontournable Hollywood Boulevard. Ne vous arrêtez pas à quelques photos de vous accroupi sur les étoiles lorsque vous pouvez accéder au Dolby Theater et visiter l’intérieur de la maison des Oscars !

Mais avant, il faut vous frayer un chemin à travers les contradictions de l’Amérique et passer par ceux qui ont élu domicile sur Hollywood Boulevard. Il n’est pas rare en effet de voir, un ou deux, que dis-je, toute une flopée de sans-abris jonchant l’une des avenues les plus célèbres du monde. Rêves déchus, artistes râtés, esprits libres ou en marge, glamour et misère sociale, toute la contradicton de la ville est réunie sur le boulevard. Plus loin, villas ultra-protégées cachées par des buissons et grillages, versus clochards californiens portant des bonnets en laine par mille degrés, ouvertement installés entre deux avenues, ou encore traînant leur caddie rempli de sacs plastiques à travers les rues de Los Angeles.

Egalement sur le côté obscur du boulevard : prostituées «en civil», drogués au crack reconnaissables, quelques junkies qui se grattent… On change de trottoir, tous déambulent sur le boulevard, on continue vers l’endroit le plus touristique : le Dolby Theater.

La foule grandit, les clochards se font plus épars, la maison des Oscars apparaît… Et là, on se dit : «C’est ÇA ?» On vérifie discrètement sur son téléphone, et non, on ne s’est pas trompé, nous sommes bien devant la Maison des Oscars, The Dolby Theater (ou The Kodak Theater avant la faillite de l’entreprise il y a plus d’un an). Vaporisée l’image glamour de la cérémonie tapissée de velours rouge… car le Dolby Theater n’est autre qu’un centre commercial, qui, une semaine avant la cérémonie, est totalement transformé pour l’occasion et recouvert de draperies rouges glamourisantes. Les magasins sont fermés, les insignes enlevées, une partie du boulevard est bloquée. La route est couverte de charpentes de bois et d’un tapis rouge, les trottoirs disparaissent, comme toutes les traces ordinaires des autres jours de l’année. Plus loins sont installées des tentes de sécurité, devant lesquelles les limousines s’arrêtent pour déposer leurs stars. Tout le monde doit présenter sa carte à l’entrée (il est arrivé à Tom Hanks et George Clooney d’oublier la leur, ils ont dû attendre une heure sous la tente qu’on vienne la leur apporter). Une fois le protocole passé, les stars déambulent sur quelques mètres (seulement… le parcours semble bien plus long à la télévision) et doivent faire face à une horde de photographes et journalistes pendant une heure ou plus. Cette partie, nous la connaissons tous. Mais à l’intérieur, que se passe-t-il ?

Et bien ne restez pas dans l’ignorance… car le Dolby Theater peut être visité pendant 30 minutes (encore faut-il le savoir, ce n’est pas évident à trouver…) ! Il vous suffit de rentrer dans le centre commercial. Tout au fond sur la gauche, au rez-de-chaussée, se trouvent une ou deux caisses désertes. Frappez à la vitre si besoin… il y a bel et bien quelqu’un, ravi de vous vendre pour $15, votre ticket pour les Oscars… enfin, pour une visite guidée du théâtre. Direction le premier étage. Les portes s’ouvrent, un guide vient vous prendre par la main, vous demande d’où vous venez : «Oh France? Greeeat !», et c’est parti. Interdiction de prendre des photos, pour compenser on vous offre une carte postale à la fin (la même depuis plusieurs années)…

 

 

Le Dolby Theater n’a pas toujours été la maison des Oscars ; la première cérémonie a eu lieu en 1929 à quelques pâtés de maison plus loin, au Roosevelt Hotel, et n’a duré que 10 minutes – rien à voir avec les 4h actuelles entrecoupées de pubs pour shampoings toutes les 8 minutes. Depuis, les Oscars ont été distribués à plusieurs endroits de la ville, pour se fixer au Dolby Theater en 2002.

La visite guidée continue, on descend de larges escaliers en pente douce (pour éviter que les dames en talons et robes à traînes s’étalent de tout leur long avant la cérémonie), puis on passe par un petit bar V.I.P. où les nominés peuvent socialiser avant de rentrer dans le théâtre. On vous montre «un vrai oscar» derrière une vitre.

 

De quoi sont faites les statuettes des Oscars ? On ne le voit pas à la télévision, mais le chevalier des arts tient dans ses mains une épée, plantée sur une base qui n’est autre qu’une pellicule filmique composée de cinq divisions symbolisant les cinq branches originelles de l’industrie : acteurs, réalisateurs, producteurs, techniciens et scénaristes. La statue n’est pas entièrement en or, mais «seulement» baignée dans l’or, la fabrication d’une statue coûte environ $600.

 

 

 

 

À l’intérieur du théâtre : quelques trapèzes sur la scène et des techniciens rappellent la présence du Cirque du Soleil qui a signé un contrat de 10 ans avec le Dolby Theater l’année dernière. Le reste de la salle est familier, mais l’espace semble différent, et pour cause : le théâtre est bien plus petit en réalité. Le soir de la cérémonie, les multiples caméras sont dotées d’optiques qui allongent la perspective pour rendre l’endroit plus grand…

Qui est invité ? À moins d’être le +1 de Meryl Streep ou nominé cette année, inutile de vous présenter à l’entrée en robe de soirée pour tenter de glisser votre bras autour de celui de Leonardo Di Caprio, vous n’y parviendrez pas. Les places sont si convoitées que seuls les membres de l’Academie sont invités, et encore, comme il n’y a pas de place pour tous les membres, ils sont soumis à une loterie ! C’est-à-dire que si Brad Pitt n’a pas fait de film dans l’année et qu’il n’a pas été tiré au sort… il ne pourra regarder les Oscars que de son canapé. Il y a UN moyen d’assister à la cérémonie : si vous êtes figurant. Vous avez peut-être remarqué qu’il n’y a jamais une place de libre dans le public, même lorsqu’un invité est censé être dans les coulisses ou sur scène. Certaines personnes (amis de gens bien placés travaillant dans l’industrie, ou bénévoles) sont engagés pour remplir les sièges vides. Bien entendu, ils ne choisissent pas n’importe qui ; vous êtes soumis à un petit examen au préalable pour être sûrs que vous ne vous mettrez pas à pleurer d’extase si on vous assoit à côté de Spielberg ou des stars du premier rang (les visages les plus reconnaissables par le public).

Où se trouve la presse ? Dans les coulisses. Les journalistes ne sont pas admis dans la salle. Lorsque le gagnant de l’oscar quitte la scène, il passe par un long couloir au bout duquel se trouve une maquilleuse prête à faire des retouches suite à des larmes éventuelles, puis se retrouve dans une salle où l’attendent les membres de la presse.

À part de belles photos des vainqueurs des années précédentes, il n’y a plus grand chose à voir au Dolby Theater, les stars se rendent à des afters-party après la cérémonie ou au Governors Ball, l’énorme dîner officiel qui coûte plusieurs millions de dollars.

La visite touche à sa fin, retour sur le boulevard où le glamour des Oscars s’estompe… Sur les étoiles, on retrouve les vrais habitants d’Hollywood.

 

Eric, sur Hollywood Boulevard.

Viddy Well,

E.D.

 

 

 

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The Return of Winona Ryder

She’s finally back! For years now I have been waiting for the greatest actress of the 1990s to come back to the screen in a major role. I thought that day had come with Aronofsky’s Black Swan, but the director did a poor job and barely took advantage of her acting capabilities. My wish is now fulfilled as Winona is back on our screens with two films: The Iceman (which made a lot of noise at the Toronto Film Festival) and Tim Burton’s Frankenweenie. The latter especially pleases me. It is with Burton that Ryder started her career with the exquisite Beetlejuice. She did more than hold her own next to the great Michael Keaton, as Lydia a troubled teenager who dreams of becoming a ghost. Two years later, she became Kim, a blond cheerleader who falls in love with a young man who has scissors for hands. Edward Scissorhands is the first film I saw with her. And I completely fell under the charm of the young actress. There was in Winona Ryder a poetic grace that I hadn’t seen since Audrey Hepburn. Beautiful as an angel, wide-eyed, Winona Ryder also had the advantage of conveying a troubled personality. It seemed as though a rage or anger was buried within her, hidden behind her softness and that demanded to be revealed. And it is that desperately passionate Snow White that FF. Coppola revealed in his masterpiece, Dracula. As Mina, Ryder not only appears as the perfect princess. She is also the perfect companion to the devilish and seductive Count Vlad. Gary Oldman and Winona Ryder succeeded where the Stewart-Pattinsons of today failed. They embodied the perfect romance and the violence of love at the same time. You can only believe Dracula when he declares that he has “crossed oceans of time” to find her. The year after, it was none other than Martin Scorsese who hired her in what remains the greatest feminine role in the entire filmography of the American director. In The Age of Innocence, May Welland is married to Newland Archer (Daniel Day-Lewis), who loves another woman (Michelle Pfeiffer). Behind a mask of innocence, May will prove to be the most clairvoyant and the cleverest. Ryder’s acting is masterful: she plays with her looks with an ambiguity that is fascinating to watch. She then starred in some films that put her in the front line. Though enjoyable, those films do not compare with these previous pictures. Reality Bites, Little Women, Alien: Resurrection, Girl, Interrupted, The Crucible, are worth seeing because she’s in it. Had it been any other actress, these films would have lost a lot of value. One exception is Al Pacino’s documentary, Looking for Richard. Ryder makes a fleeting but notable appearance as Lady Anne. The encounter between Lady Anne and Richard is the most moving passage of the film.

I was crushed when I heard that Ryder had been offered the part of Katrina in Sleepy Hollow (though Christina Ricci does a hell of a job) and turned it down. I loved the Ryder-Burton tandem and hoped that they would one day be reunited. My wish has been granted as Winona Ryder is the voice of Elsa in Burton’s latest animated film, Frankenweenie. I hope that this is the first reunion in a long line of collaborations.

I cannot wait to hear and see her again in these two films and hope that directors will realize what a treasure they have at hand. Let me borrow the words that Ichabod Crane spoke to Katrina Van Tassel, who put Burton’s hero under her spell: I think there is a little bit of witch in Winona Ryder, because she certainly bewitched me.

The 5 best roles of Winona Ryder

Mina Murray, Dracula

May Welland, The Age of Innocence

Kim, Edward Scissorhands

Johnny Depp as Edward Scissorhands and Winona Ryder as Kim in Edward Scissorhands (1990)

Lady Anne, Looking for Richard

Lydia Deetz, Beetlejuice

Viddy Well!

E.C

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“Downton Abbey” is back!

Downton Abbey fans, rejoice! The trailer for the third season of the hit series is finally available. After months of traversing a visual desert, here are some images at last!- and yes, we all know by now that Shirley McLaine is part of the Downton adventure and that this will probably be Maggie Smith’s last season (if it weren’t so middle class to show our feelings, we’d say it breaks our hearts).

Everything that made the success of the previous seasons seems to be present and amplified in this new one.

Form and content have matured, they seem to have toned it down on the sometimes soapy edge of the show… (or is this an illusion created by the glorious magic of editing and music?)

Julian Fellowes could look at it like a proud parent sending their kid off to college… “Look at how Downton has grown… “

It has now become obvious that there is a definite “Downton style”.

Neat aesthetics with the usual, recognizable palette of colours and elaborate costumes or fancy hairstyles that make us feel like shabby modern viewers.

And on top of this, to mesmerize us all, they wrapped it all with a fakely innocent and childlike music that makes us crave for more – they just know that they have got us in the palm of their hands. A month before the release of the show, they mercilessly dropped this killer trailer on us and it will still be in our minds by then. Without further ado, here is Viddy Well’s daily fix of period drama:

On your nearest tv or pirate computer (if you have the misfortune of not being British)

September 16th. So soon!

Viddy Well,

E.D.

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Marion Cotillard en route vers un deuxième Oscar ?

Quand on a appris que Bérénice Béjo remplaçait Marion Cotillard dans le premier film français du cinéaste iranien Asghar Farhadi, on s’est dit : « tiens, Béjo est vraiment la nouvelle grande star française ». Puis on s’est rendu à l’évidence que le vrai sujet n’était pas là. Pourquoi Marion Cotillard renoncerait  à un tel projet, elle qui mène un rythme effréné depuis quelques années ? Pourquoi refuserait-elle un film qui lui aurait permis de devenir la reine du cinéma indépendant, elle qui s’est déjà rendue indispensable aux films grand public? Selon les magazines féminins, la belle souhaiterait souffler un peu.

Mais franchement on ne croit pas trop à cette explication. D’abord parce que Marion Cotillard, proche de la quarantaine, sait bien (comme toutes les actrices) que sa carrière c’est maintenant ou jamais. S’il y a une chose que l’actrice nous a su démontrer, c’est son ambition et sa force de travail. Sa campagne menée pour les Oscars à l’époque de La Môme nous avait révélé son exceptionnelle détermination. Cet Oscar, elle le voulait, a tout fait pour l’avoir, elle l’a eu.

C’est une évidence : De rouille et d’os sort ces jours-ci aux Etats-Unis. C’est donc sûrement pour mener une deuxième campagne à Oscar que Cotillard quitte le projet Farhadi ! Pure spéculation, bien entendu. Mais on est bien sûr d’avoir raison, voici pourquoi.

Marion Cotillard - "Rust & Bone" Premiere - Arrivals - 2012 Toronto International Film Festival

Cela fait depuis Cannes déjà que l’on entend les rumeurs d’une deuxième statuette pour la Môme nationale. Il faut dire que le rôle est ce qu’on appelle « un rôle à Oscar ». Amputée des deux jambes, montrée sans glamour (entendez sans maquillage), voilà qui va plaire aux votants ainsi qu’au public. L’actrice française a compris de ce qu’il fallait faire pour plaire aux Américains : être glamour tout en restant accessible. L’actrice s’est sculpté un corps de star, est devenue l’égérie publicitaire d’une grande marque. Mais ses grands yeux bleus (dont elle peut, hélas, abuser à outrance) cherchent à nous persuader qu’au fond, elle est restée une petite Française très simple. Bref, la combinaison idéale ! L’ambition de Cotillard n’est pas sans rappeler celle d’Eve qui, dans le film de Mankiewicz, apprenait son métier dans l’ombre avant de devenir une actrice incontournable, plus par son pouvoir que par son talent de jeu. Et avec l’Oscar n’est-ce pas cela qu’a gagné avant tout la Française : du pouvoir ?

On n’était pas ravi, à l’époque de La Môme, que Cotillard gagne cet Oscar. Déjà parce que le film était horriblement mauvais, que son jeu paraissait relever plus du grand guignol que d’une véritable interprétation. Aussi parce qu’il y avait cette année là, Tang Wei, actrice époustouflante dans Lust, Caution d’Ang Lee. C’est elle, selon nous, qui aurait du avoir cette nomination et remporter cet Oscar. Mais puisqu’elle n’était même pas nominée, on aurait bien aimé alors voir Julie Christie remporter la statuette pour Away From Her. Ou encore Helena Bonham Carter pour le sublime Sweeney Todd. Mais Marion Cotillard avait bien mené les choses. Cet Oscar, on le savait le sien bien avant le mois de février.

Ce qui est vraiment dommage c’est qu’elle l’aurait plus mérité pour le film d’Audiard. Le film est cette fois vraiment réussi et Cotillard parfaite car bien dirigée. On oublie souvent dans le star-system d’aujourd’hui que les acteurs ne sont rien sans leurs metteurs en scène. Et l’espèce d’acteurs qui se montrent extraordinaires dans des films médiocres n’est pas si fréquente. Belle performance donc de Marion dans un film qui, malgré de légers défauts, mériterait une reconnaissance internationale. Autre atout : Cotillard a enfin obtenu un premier rôle américain dans le nouveau film de James Gray, Nightingale. Dernier test par ce rôle sans doute que la star aura à passer. Elle s’y révèlera peut-être une tête d’affiche solide qui peut attirer les foules.

Une nomination pour le James Gray n’est pas non plus à exclure. Cependant, la situation de Marion Cotillard n’est plus la même que lors de sa première campagne. Elle n’est plus « le parfum du mois », comme dirait Bérénice Béjo. Hollywood l’a bien intégrée maintenant que l’actrice a tourné avec Mann, Nolan, Marshall… Et puis avec le succès éclatant de The Artist l’année dernière, les Américains vont commencer à se lasser de l’invasion française dans ces prix qu’ils affectionnent et où ils se doivent d’affirmer que l’Amérique est toujours Reine du cinéma. Quand au James Gray, bien que adulé en France, le cinéaste ne possède pas le même statut aux Etats-Unis. Rarement nominé, le cinéaste a eu du mal à s’attirer les compliments des critiques depuis son magnifique premier film Little Odessa. Le film d’Audiard semble paradoxalement mieux placé que le film de Gray. Et puis, n’oublions pas qu’il y aura toujours d’autres actrices pour s’illustrer sur grand écran cette année.

Les Américains seront tentés comme Ariane Massenet de dire : « Marion Cotillard, c’est bien une fois, après on se lasse.»

Viddy Well.

E.C

 

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Rétrospective Preminger à la Cinémathèque !

Grande rentrée à la Cinémathèque ! C’est une rétrospective du grand Otto Preminger qui ouvre une année de cinéma fort alléchante. Cinéaste américain d’origine autrichienne, Otto Preminger a réalisé une quarantaine de films, la plupart à Hollywood. Celui qu’on surnommait « L’ogre » était connu pour la tyrannie qu’il exerçait sur ses plateaux : demandant à Mitchum de gifler « pour de vrai » sa partenaire Jean Simmons dans Un si doux visage, refusant d’éteindre les flammes qui menaçaient d’atteindre Jean Seberg tant que la scène n’était pas terminée dans Sainte Jeanne, ou dirigeant un groupe d’enfants sur le tournage d’Exodus en leur assénant des « Cry you little monsters ! »… Otto n’était pas réputé pour sa sympathie envers le genre humain alors que son cinéma émeut justement par son univers humaniste. Cinéaste majeur et passionnant, auteur de chefs-d’œuvre et de films plus mineurs, cette rétrospective nous donne l’occasion de nous replonger dans l’œuvre et la personnalité de ce personnage complexe.

NOTRE SÉLECTION DES FILMS QU’IL FAUT REVOIR ABSOLUMENT !

Le chef d’œuvre absolu du film noir : Un si doux visage (1952). Il semble impossible et honteux en voyant ce film que Jean Simmons soit aujourd’hui quelque peu oubliée. Immense star des années 50 à 60, l’actrice possédait un visage fascinant d’ambiguïté. C’est ce visage d’ange fou que Preminger filme à merveille dans Angel Face (titre original).

Bonjour Tristesse (1957) et Sainte Jeanne (1957) : Jean Seberg est au sommet de son art dans ces deux films qui reflètent bien la capacité du cinéaste à changer radicalement de genre. L’œil vif, vibrante d’énergie et de joie de vivre, Jean Seberg apparaît  comme le double blond d’Audrey Hepburn. Peut-être le cinéaste avait-t-il d’ailleurs modelé sa jeune découverte de dix-sept ans sur le modèle de son aînée puisque c’est à Hepburn que Preminger avait proposé les deux rôles. Mal reçus à leurs sorties, les deux films sont des chefs-d’œuvre absolus, deux merveilles de beauté visuelle et d’intelligence.

Le tiercé Gene Tierney : Laura (1944), Le mystérieux docteur Korvo (1949), Mark Dixon détective (1950) : Comment oublier Laura ? Question que se posent aussi bien les protagonistes du film que les spectateurs. La beauté de Laura hante le détective McPherson, si bien qu’il tombe amoureux de la jeune disparue. Mais le mystère qui entoure Laura ne fait que s’épaissir lorsque la jeune femme réapparaît d’entre les morts. Femme fatale, fragile ou mystère incarné, Preminger examinera toutes les facettes de son actrice à travers ces trois films noirs.

Exodus, le film épique (1960) : On se souvient dans Mad Men de Don Draper lisant tranquillement dans son lit le livre de Leon Uris. C’est dire l’importance de la publication du roman aux Etats-Unis ! Preminger l’adapte donc et s’attire de nombreuses critiques pour avoir choisi Paul Newman comme interprète de Ari Ben Canaan. Et pourtant, le jeu de Newman impressionne, tout comme celui de sa partenaire Eva Marie Saint. C’est également l’occasion de revoir le talentueux Sal Mineo, au pic de sa trop courte carrière, dans le rôle qui lui valu une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle.

La rivière sans retour (1954) : Preminger et Marilyn s’engagèrent dans ce film contre leur gré. On se souvient des commentaires misogynes et dégradants que le réalisateur eut pour son actrice. Pourtant, La rivière sans retour reste aujourd’hui un western majeur. À voir absolument sur grand écran pour admirer la splendeur esthétique du film.

Les films scandales : Preminger était connu pour affronter des sujets tabous aux Etats-Unis. De Anatomie d’un meurtre qui traite du viol, à l’homosexualité dans Tempête à Washington, Preminger n’avait que faire des règles hollywoodiennes. Le sexe est à l’honneur dans Carmen Jones (1954), version revisitée et jazzy du célèbre opéra de Bizet. Tous les acteurs sont noirs américains et c’est pendant ce tournage que Preminger entamera sa liaison avec Dorothy Dandridge, actrice principale du film. L’année d’après, le cinéaste s’attaque à la drogue dans le film choc L’homme au bras d’or (1955). Si certains avaient des doutes quand aux capacités de jeu de Frank Sinatra, le film y met fin. L’acteur-chanteur est époustouflant dans le rôle de Frankie Machine face à une Kim Novak bouleversante de tendresse.

Et aussi…. Bunny Lake a disparu (1965): Preminger s’attaque au film d’angoisse et réussit à merveille. Où est passée la petite Bunny Lake ? A-t-elle seulement existé ? Si sa mère en est persuadée, aucune preuve ne semble pourtant confirmer ses dires… L’angoisse est à son pic, et Keir Dullea glaçant de froideur…

LES LACUNES DE VIDDY WELL (que l’on va vite rattraper rassurez-vous…)

Centennial Summer (1946), L’éventail de Lady Windermere (1949), In the meantime, Darling (1944) : Pour Jeanne Crain que l’on adore et qu’on oublie trop souvent dans  le lot des grandes actrices des années 40-50…

Rosebud (1975) : pour le titre alléchant et pour Peter O’Toole.

The Thirteenth Letter (1950) : tout prétexte pour voir Charles Boyer sur grand écran est bon à prendre.

CELUI QU’ON VOUS CONSEILLE D’ÉVITER

Le Cardinal (1963) : Preminger traite trop de sujets scandaleux pour l’époque à la fois et assomme un peu avec ses 172 minutes de film… D’autant plus que son héros est interprété par un acteur dont on ne s’étonne guère de ne pas connaître le nom. Tom Tryon, faux double de Rock Hudson, est loin du charisme d’un Paul Newman ou d’un Robert Mitchum. Il est juste plaisant d’apercevoir Romy Schneider dans sa courte carrière américaine.

Pour les horaires des projections, rendez-vous sur le site de la Cinémathèque !

Viddy Well !

E.C

 

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ANGE OU DÉMON : le duel Aniston-Jolie

C’est avec un « Bientôt mariés ! » unanime que les magazines people se réjouissent : Jen, petite fiancée de l’Amérique depuis une quinzaine d’années, a enfin trouvé l’amour ! Le vrai cette fois-ci, affirment-ils. L’actrice de 43 ans va épouser Justin Theroux (acteur-scénariste-producteur-réalisateur) sept ans après son divorce ultra-médiatisé d’avec Brad Pitt. Et cela fait sept ans que la presse people s’évertue à opposer Jennifer Aniston à Angelina Jolie, faisant des deux actrices des ennemies mortelles : c’est Jen vs Angie, à vous de choisir votre camp. Angelina Jolie nous est présentée comme la briseuse de ménage par excellence. Manipulatrice, calculatrice, ce n’est autre que le démon de la chair, Eve incarnée, qui a attiré Brad dans ses filets, comme un aimant semble-t-il, sans que ce dernier ait son mot à dire… Ce phénomène d’opposition entre l’épouse fidèle et bafouée, véritable ange du foyer, et l’affreuse tentatrice est bien loin d’être nouveau particulièrement aux Etats-Unis. Les magazines américains ont de tous temps pris le parti de celle considérée par l’œil public comme « pure » contre celui des maîtresses en occultant totalement le rôle joué par l’homme. On l’a vu récemment avec le cas Stewart-Pattinson-Sanders. Tout ça c’était bien la faute de Kristen, le pauvre Rupert n’a fait que céder… Depuis Adam on le sait, l’homme est faible et ne peut résister à la tentation. Avant lui, Brad était aussi sans défense face à la séduction destructrice d’Angie…

Ce qui est curieux pourtant, c’est l’hypocrisie avec laquelle la presse people prend (ou non) le parti de ces femmes. Ces magazines cataloguent les actrices ou autres célébrités dans un rôle précis. Jennifer Aniston sera à jamais la Rachel de Friends, celle pour qui les Américaines ont espéré un happy-end pendant les dix ans de la série, s’identifiant à cette jeune femme jusqu’à en copier la moindre coupe de cheveux. Jennifer Aniston n’a depuis jamais été détrônée de son statut de « petite fiancée de l’Amérique ». Tout le pays  est en émoi lorsque la jeune actrice, simple « girl next door », réalise son « conte de fées » en épousant Brad Pitt, sex-symbol américain par excellence. Et à en croire les commentaires, si cette jolie sorcière ne s’était pas pointée, le mariage Pitt-Aniston serait encore d’actualité. Ainsi naît le combat Madone vs Eve, Ange vs Démon. Combat qui ne date pas d’aujourd’hui…

CATÉGORIE MADONE

Perçues par le grand public comme des femmes pures et innocentes surtout grâce à leur physique, de grandes actrices comme Grace Kelly ou encore Audrey Hepburn avaient beau êtres adorées du public, leurs mœurs n’avaient pourtant rien pour susciter l’admiration d’une Amérique ultra-puritaine. Grace Kelly pendant sa carrière hollywoodienne avait pour habitude de séduire tous ses partenaires masculins (à l’exception de James Stewart, dit-on). Mais la beauté froide qu’était Grace Kelly, avec son teint pâle et sa blondeur virginale, en faisait l’incarnation de la pureté et de l’innocence : une beauté aussi céleste ne pouvait faire d’elle qu’un ange. Et pourtant, l’actrice était bien plus séductrice que la Lisa de Fenêtre sur cour ou encore de Amy, l’épouse angélique du Train sifflera trois fois. Dans Mogambo, son personnage est opposé à la sensualité sans bornes d’Ava Gardner et c’est bien contre son gré que son personnage succombe à un Clark Gable irrésistible. Mais la belle n’ira pas plus loin qu’un baiser, et restera fidèle à son époux. Tout est bien qui finit bien ! C’est donc à sa beauté que Grace Kelly doit de ne pas s’être attirée les foudres du public, ce qui lui permit de conserver son image de femme pure et intègre. Autre image de la perfection faite femme : Audrey Hepburn. Cette dernière, au charme incomparable, eut pourtant plusieurs liaisons avec des hommes mariés. L’actrice vécut une célèbre romance avec William Holden, son partenaire dans Sabrina et Deux têtes folles, pourtant bien casé. Mais voilà, Grace Kelly, Audrey Hepburn, comme Jennifer Aniston aujourd’hui (précisons en passant que la filmographie de cette dernière est loin d’égaler celles des deux actrices précédentes) n’avaient pas un sex-appeal évident. Jamais celles-ci n’entraient dans la catégorie de ces actrices connues pour leur volupté ou pouvoir de séduction.

LES TENTATRICES

Marilyn Monroe, Ava Gardner, Lana Turner… On le voit bien à leurs filmographies, ces sex-symbols obtenaient au cinéma d’autres genres de rôles… Femmes fatales, prostituées… Elles étaient loin d’avoir des rôles d’épouses bien sages ! Lorsque la liaison d’Ingrid Bergman avec Roberto Rossellini fut connue, l’enfer s’abattit sur l’actrice. Ostracisée par Hollywood, le Congrès alla même jusqu’à fustiger cette relation immorale. Elizabeth Taylor, elle aussi, en fit largement les frais lorsqu’elle « débaucha » Eddie Fisher, marié à la petite fiancée de l’Amérique de l’époque, Debbie Reynolds. La grande Liz fut victime des pires accusations dans la presse people. Mais ces attaques n’étaient rien comparées à celles que la même Liz Taylor allait endurer quelques années plus tard lorsqu’elle entama sa liaison passionnelle avec Richard Burton sur le tournage de Cléopâtre. Rejetée par les Etats-Unis pour ses mœurs impardonnables aux yeux des puritains, critiquée par le Vatican, Liz fut longtemps l’incarnation de la tentatrice absolue. Qui, en effet, pouvait résister à ces fameux yeux violets ? On voit bien là toute l’hypocrisie de la société : on adulait Liz comme sex-symbol au cinéma mais il fallait l’agonir d’injures lorsque ces mêmes atouts s’exerçaient dans la réalité. Double hypocrisie d’ailleurs, puisque le mariage soi-disant harmonieux du couple Fisher-Reynolds était en réalité un arrangement trouvé par les studios. C’est bien le même phénomène que l’on retrouve aujourd’hui. N’est-ce pas son physique ouvertement sensuel que les médias reprochent à Angelina Jolie ? La presse people semble en effet obsédée par la vie sexuelle de la star à qui l’on prête mille amants et mille vices cachés. Et n’est-ce pas la vue de ces photos trop intimes qui ont choqué les américains dans l’affaire Pattinson-Stewart-Sanders ? Voir la virginale Bella de Twilight se révéler en jeune femme sûre de sa séduction dans les bras d’un homme marié, en voilà trop !

Angelina Jolie conserve aujourd’hui sa réputation de séductrice malfaisante alors qu’elle est maintenant en couple depuis pas mal d’années et mère de six enfants. En revanche, que Jennifer ait trouvé l’amour en séduisant un homme qui était pourtant en couple depuis plusieurs années (sans être marié, peut-être est-ce là toute la différence ?) n’a pas bouleversé les foules. Il faut dire que cette fois l’autre femme était une inconnue du grand public. On n’a donc que faire visiblement des non « people »…

Il est franchement agaçant de voir avec quelle hypocrisie on oppose ces femmes entre elles en les catégorisant, comme si leur physique les prédestinait à un rôle spécifique. La presse people a cette fâcheuse habitude de cataloguer les actrices comme des objets sur une étagère, oubliant le caractère humain de ces histoires de couples. Il serait bon de lire, un de ces jours, un article sur Jennifer Aniston qui ne reviendrait pas sur l’affaire Jolie-Pitt. Car comme le disait Billy Wilder : « Personne n’est parfait ! »

Viddy Well !

E.C

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TRUE ROMANCE, le meilleur film dont vous n’avez peut-être jamais entendu parler.

Réalisateurs et producteurs, Tony Scott et son frère Ridley Scott ont fondé la prolifique maison de production Scott Free Productions. Celui qui est présenté partout comme «le réalisateur de Top Gun», s’était plutôt dédié à la production télévisuelle ces dernières années, avec un grand nombre de projets actuellement en cours de post-production.

Ceci n’est pas tant un hommage à Tony Scott qu’à un de ses films postérieur à Top Gun (1989) et généralement moins connu du public : True Romance, sorti en 1993. Film hybride qui mélange les genres ; à la fois road trip movie, film d’action, romantique, dramatique, drôle, au casting hallucinant, True Romance a tout pour plaire, et pourtant, il n’est pas rare d’entendre suite à «Tu connais pas True Romance ?», la désolante réponse : «Non… C’est quoi ce film ?»

L’histoire

Clarence (Christian Slater) travaille dans un magasin de B.D. dans la ville industriellement déprimente de Detroit. Il rencontre Alabama (Patricia Arquette), une call-girl débutante. Les deux se marient et prennent la fuite vers Hollywood pour revendre une malette de drogue appartenant au mac d’Alabama (l’excellent Gary Oldman).

Casting

Difficile de réunir un casting plus complet avec le budget de l’époque : on y retrouve Christian Slater en arnaqueur amateur, Patricia Arquette en call-girl, Brad Pitt à ses débuts en Big Lebowski ou fumeur de cannabis invétéré glué au canapé, Gary Oldman en mac avec des dreadlocks (un look étrangement précurseur de celui de Johnny Depp dans Pirates des Caraïbes), Christopher Walken en Sicilien Scorsesien, Michael Rapaport en acteur raté et bien d’autres dont Dennis Hopper, Val Kilmer et Samuel L. Jackson…

Le scénario

Alors employé dans un vidéoclub de L.A..,  Roger Avary écrit la trame initiale du scénario, une première base qui a besoin d’être retravaillée. Il demande à un ami et collègue dans le même vidéoclub, un certain Quentin Tarantino alors inconnu du public, de ré-écrire le projet. Tarantino s’éxécute et signe son premier scénario de long-métrage en lui donnant une fin tragique à la Bonnie & Clyde, avec l’intention de réaliser le film. Le scénario est vendu au plus bas du marché, Tarantino se retire du projet pour se consacrer à la réalisation de Reservoir Dogs qu’il a écrit entre-temps, mais insiste pour que sa fin soit gardée.

Tony Scott prend connaissance du projet et souhaite le réaliser ; il demande à Avary de transformer la fin en happy end et de ré-écrire le film de manière linéaire ; Tarantino lui avait donné une forme non-chronologique à la Pulp Fiction. Les deux fins sont tournées, mais Tony Scott hésite encore. Trop attaché aux personnages, il finit par choisir le happy end. Si nous avons souvent l’habitude de défendre le point de vue initial de l’auteur au détriment des enjeux commerciaux, cette fois, il faut l’avouer, nous sommes bien heureux de voir Clarence et Alabama réunis, s’éloignant à bord d’une cadillac violette sur fond de couché de soleil… Cette voiture, Tony Scott l’offre à Patricia Arquette à la fin du tournage.

Quentin Tarantino par Mark Seliger

 

Du scénariste au réalisateur

Tarantino étant devenu le réalisateur que l’on connait, il est intéressant de voir le seul film qu’il ait écrit et non réalisé. Où s’arrête la marque de Tarantino et où commence celle de Tony Scott ?

Un employé dans un magasin spécialisé, lecteur invétéré de BDs rares, un peu geek de cinéma et de films de kung-fu sur les bords… L’ouverture du film semble légèrement auto-biographique lorsqu’on connait les débuts des deux scénaristes.

Si l’on reconnait déjà les thèmes, les dialogues et l’usage de la musique qui ont par la suite fait le succès des films de Tarantino, Tony Scott s’approprie clairement le scénario et s’en démarque, surtout lorsque le film bifurque dans les scènes d’action, genre favori du réalisateur, à l’esthétique télévisuelle des années 90. On ne peut tout de même s’empêcher d’imaginer ce que seraient devenues les scènes de tueries filmées par Tarantino…

La scène de quasi-torture, lorsque Christopher Walken interroge Dennis Hopper, qui joue le rôle d’un policier, rappelle fortement la scène culte de Reservoir Dogs où Michael Madsen, «Mr. Blonde», interroge un autre policier sur fond de musique des années 70 «Stuck in the middle» de Stealers Wheel. Un film précurseur de l’oeuvre de Tarantino à bien des égards : à voir !

Viddy Well,

E.D.

 

Pour voir la bande-annonce :
http://youtu.be/RZ6fWOkhQe4
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“A Royal Affair”, by Nikolaj Arcel – Trailer

Period drama is on its way… with a glimpse of Danish film A Royal Affair, directed by Nikolaj Arcel (screenwriter of the original Swedish version of Millenium) and co-produced by Lars Von Trier.

The film premiered at the Berlin Film Festival winning both Best Actor and Best Screenplay awards. It also seems to have been critically acclaimed in the UK where it was released last June.

Denmark, 1766. Young Queen Caroline is married to mad King Christian VII. She falls in love with the King’s physician. In the background of this love affair and along with this transgression starts the ideological revolution of the Enlightenment, which defies the King’s conservative regime…

Casting

The film stars Mads Mikkelsen as Johann Friedrich Struensee or as… ‘the lover’. You might know him as the bad guy in Casino Royale, as any foreign actor with an accent in a James Bond movie who does not qualify to be a James Bond girl. He also starred in Coco Chanel & Igor Stravinsky and The Three Musketeers. You will soon see him in TV series Hannibal as Dr. Hannibal Lecter, another lovely character.

Next on the road to success: young and apparently quite talented actor Mikkel Boe Følsgaard as the mad King Christian, whose performance put the film on the spotlight at the Berlin Film Festival with his Best Actor award.

Wearing the least comfortable costume: Alicia Vikander as Queen Caroline Mathilde, who is also to be seen in Anna Karenina very soon.

The Best Screenplay Award was granted both to Nikolaj Arcel and Rasmus Heisterberg who have been working together on several films.

The film will be released on November, 9 in the US and on November, 21 in France.

Viddy Well,

E.D.

 

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“Great Expectations” by Mike Newell – Trailer review

The trailer for the new adaptation of Great Expectations has been released!

Starring the charmingly creepy Ralph Fiennes as Magwitch, Helena Bonham Carter as Miss Havisham, Sally Hawkins as Mrs Joe, Jeremy Irvine (War Horse) as Pip and Holliday Grainger (Anna Karenine, Bel Ami) as Estella. Let us keep this last name in mind, we are about to hear a great deal of it; Holliday Grainger will appear in 3 films before the end of this year (Anna Karenine, Bel Ami and Great Expectations). You might have seen her before in Jane Eyre as Diane Rivers or in the tv series The Borgias.

This dark adaptation of the classic is directed by Mike Newell, who previously directed Four Weddings and a Funeral, Donnie Brasco, Mona Lisa Smile, and more recently Harry Potter and the Goblet of Fire. And indeed, there seems to be a bit of a Harry Potter feel to this film which is perhaps also due to the presence of the uncanny Helena Bonham Carter. She keeps proving it, from Sweeney Todd: The Demon Barber of Fleet Street to the Harry Potter series and soon Les Misérables, never did anyone look better in rags…

As for the screenplay, we owe it to David Nicholls. He mostly wrote for television with a four-episode adaptation of Tess of the D’Ubervilles. He adapted his own best seller novel One Day to the screen in 2011.

The opening of Dickens’ novel

My father’s family name being Pirrip, and my Christian name Philip, my infant tongue could make of both names nothing longer or more explicit than Pip. So, I called myself Pip, and came to be called Pip.

Thus begins the all time classic by Charles Dickens, and so does the trailer of this most recent adaptation with the mention of the name «Pip» as the first words we rightfully hear.

Viddy Well,

E.D.

The movie will first be released in Ireland and the UK on november 30.

To view the trailer on Youtube, copy this link:

http://youtu.be/f9wemtsBnP4

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“Trouble with the Curve”, le prochain film avec Clint Eastwood non réalisé par Clint Eastwood

La bande-annonce n’est pas encore disponible avec les sous-titres français, mais celle-ci en révèle tellement sur le film qu’on peut tout de même comprendre les enjeux.

Pour la première fois depuis 1993, Clint Eastwood joue mais ne réalise pas. Son dernier rôle en tant qu’acteur exclusivement était pour le film de Wolfgang Petersen, Dans la ligne de Mire. Il avait annoncé vouloir se consacrer uniquement à la réalisation après Gran Torino. Voilà un come-back surprenant. Pourquoi avoir accepté (pris le risque ?) de faire ce film ? Le mystère se dissipe légèrement après une petite recherche sur le réalisateur, Robert Lorenz, qui n’est autre que le 1er assistant réalisateur de Clint Eastwood. Ils ont travaillé ensemble sur Million Dollar Baby et Mystic River. Robert Lorenz était également 2nd assistant à la mise en scène sur le film Sur la route de Madison. Trouble with the Curve est cependant son premier film en tant que réalisateur.

La confiance accordée à son assistant l’a-t-elle emporté sur le sujet du film ? Malgré un casting de taille, l’histoire ne semble pas aller au delà du bon «baseball movie» habituel, ce genre à part entière aux Etats-Unis. Ou bien Clint Eastwood affectionne-t-il tout simplement le sujet ? On ne peut s’empêcher de remarquer les ressemblances de certains thèmes avec Million Dollar Baby ou Gran Torino… Un homme un peu aigri sur le point de prendre sa retraite fait une rencontre décisive et sa dernière mission devient un succès. Dans Million Dollar Baby, Clint est un coach sur le déclin qui fait son come-back grâce à sa protégée interprétée par Hilary Swank, une jeune boxeuse. Ici, Amy Adams joue le rôle de la fille dans un rapport père-fille également conflictuel. Le rôle, qui à l’origine avait été proposé à Sandra Bullock (casting logique après sa performance oscarisée sur thème de football américain avec The Blind Side) a finalement été attribué à l’excellente Amy Adams. On se souvient de sa performance récente dans The Fighter aux côtés de Christian Bale. Clint Eastwood interprète ici un recruteur de baseball qui perd la vue (encore un personnage reclu ou sur le déclin) et qui part pour un dernier voyage avec sa fille à la recherche d’un nouveau talent. Justin Timberlake fait également partie du casting, lui qui, depuis The Social Network a officiellement prouvé être bien plus qu’un « dick in a box » (voir sur Youtube si vous ne connaissez pas), nous sommes heureux de le voir dans un rôle dramatique.

Alors à qui doit-on ce scénario ? Un certain Randy Brown, un jeune premier ? ll n’a qu’une entrée sur Imdb… Son premier scénario aurait-il touché le jackpot ?

En attendant, on espère que le film n’est pas à l’image du titre… On l’attend au tournant.

Sortie aux US en septembre et en France le 21 novembre 2012.

Viddy Well,

E.D.

 

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