Quand on a appris que Bérénice Béjo remplaçait Marion Cotillard dans le premier film français du cinéaste iranien Asghar Farhadi, on s’est dit : « tiens, Béjo est vraiment la nouvelle grande star française ». Puis on s’est rendu à l’évidence que le vrai sujet n’était pas là. Pourquoi Marion Cotillard renoncerait à un tel projet, elle qui mène un rythme effréné depuis quelques années ? Pourquoi refuserait-elle un film qui lui aurait permis de devenir la reine du cinéma indépendant, elle qui s’est déjà rendue indispensable aux films grand public? Selon les magazines féminins, la belle souhaiterait souffler un peu.
Mais franchement on ne croit pas trop à cette explication. D’abord parce que Marion Cotillard, proche de la quarantaine, sait bien (comme toutes les actrices) que sa carrière c’est maintenant ou jamais. S’il y a une chose que l’actrice nous a su démontrer, c’est son ambition et sa force de travail. Sa campagne menée pour les Oscars à l’époque de La Môme nous avait révélé son exceptionnelle détermination. Cet Oscar, elle le voulait, a tout fait pour l’avoir, elle l’a eu.
C’est une évidence : De rouille et d’os sort ces jours-ci aux Etats-Unis. C’est donc sûrement pour mener une deuxième campagne à Oscar que Cotillard quitte le projet Farhadi ! Pure spéculation, bien entendu. Mais on est bien sûr d’avoir raison, voici pourquoi.
Cela fait depuis Cannes déjà que l’on entend les rumeurs d’une deuxième statuette pour la Môme nationale. Il faut dire que le rôle est ce qu’on appelle « un rôle à Oscar ». Amputée des deux jambes, montrée sans glamour (entendez sans maquillage), voilà qui va plaire aux votants ainsi qu’au public. L’actrice française a compris de ce qu’il fallait faire pour plaire aux Américains : être glamour tout en restant accessible. L’actrice s’est sculpté un corps de star, est devenue l’égérie publicitaire d’une grande marque. Mais ses grands yeux bleus (dont elle peut, hélas, abuser à outrance) cherchent à nous persuader qu’au fond, elle est restée une petite Française très simple. Bref, la combinaison idéale ! L’ambition de Cotillard n’est pas sans rappeler celle d’Eve qui, dans le film de Mankiewicz, apprenait son métier dans l’ombre avant de devenir une actrice incontournable, plus par son pouvoir que par son talent de jeu. Et avec l’Oscar n’est-ce pas cela qu’a gagné avant tout la Française : du pouvoir ?
On n’était pas ravi, à l’époque de La Môme, que Cotillard gagne cet Oscar. Déjà parce que le film était horriblement mauvais, que son jeu paraissait relever plus du grand guignol que d’une véritable interprétation. Aussi parce qu’il y avait cette année là, Tang Wei, actrice époustouflante dans Lust, Caution d’Ang Lee. C’est elle, selon nous, qui aurait du avoir cette nomination et remporter cet Oscar. Mais puisqu’elle n’était même pas nominée, on aurait bien aimé alors voir Julie Christie remporter la statuette pour Away From Her. Ou encore Helena Bonham Carter pour le sublime Sweeney Todd. Mais Marion Cotillard avait bien mené les choses. Cet Oscar, on le savait le sien bien avant le mois de février.
Ce qui est vraiment dommage c’est qu’elle l’aurait plus mérité pour le film d’Audiard. Le film est cette fois vraiment réussi et Cotillard parfaite car bien dirigée. On oublie souvent dans le star-system d’aujourd’hui que les acteurs ne sont rien sans leurs metteurs en scène. Et l’espèce d’acteurs qui se montrent extraordinaires dans des films médiocres n’est pas si fréquente. Belle performance donc de Marion dans un film qui, malgré de légers défauts, mériterait une reconnaissance internationale. Autre atout : Cotillard a enfin obtenu un premier rôle américain dans le nouveau film de James Gray, Nightingale. Dernier test par ce rôle sans doute que la star aura à passer. Elle s’y révèlera peut-être une tête d’affiche solide qui peut attirer les foules.
Une nomination pour le James Gray n’est pas non plus à exclure. Cependant, la situation de Marion Cotillard n’est plus la même que lors de sa première campagne. Elle n’est plus « le parfum du mois », comme dirait Bérénice Béjo. Hollywood l’a bien intégrée maintenant que l’actrice a tourné avec Mann, Nolan, Marshall… Et puis avec le succès éclatant de The Artist l’année dernière, les Américains vont commencer à se lasser de l’invasion française dans ces prix qu’ils affectionnent et où ils se doivent d’affirmer que l’Amérique est toujours Reine du cinéma. Quand au James Gray, bien que adulé en France, le cinéaste ne possède pas le même statut aux Etats-Unis. Rarement nominé, le cinéaste a eu du mal à s’attirer les compliments des critiques depuis son magnifique premier film Little Odessa. Le film d’Audiard semble paradoxalement mieux placé que le film de Gray. Et puis, n’oublions pas qu’il y aura toujours d’autres actrices pour s’illustrer sur grand écran cette année.
Les Américains seront tentés comme Ariane Massenet de dire : « Marion Cotillard, c’est bien une fois, après on se lasse.»
Viddy Well.
E.C
article bête et méchant, les français sont des êtres jaloux qui ne supportent pas la réussite des autres. Nous avons bien méritez un président comme Sarkozy et maintenant que nous avons la chance d’avoir un gouvernement propre on lui chie dessus? Honte aux français !
Enfin un article honnête sur Marion Cotillard !
Je fais partie de celle qui n’ont pas aimé du tout son interprétation dans la môme. Je l’ai trouvé d’une lourdeur incroyable !
Je suis toujours effarée de constater qu’il est strictement interdit de dire du mal de cette actrice ! Dès que quelqu’un ose affirme que son jeu n’est pas parfait, il est forcément de traité de “français jaloux”. On retrouve ce genre de commentaire partout sur allociné ou première … C’est d’un ridicule !
Je ne sais pas si elle pourra gagner un second oscar … il faut dire que son rôle dans le dernier Batman lui a fait perdre énormément de crédibilité (à juste titre d’ailleurs ^^) !
Pour terminer, Marion Cottilard n’est pas une idole à adorer, il est possible de critiquer son jeu !!