The Deep Blue Sea, le dernier chef d’oeuvre de Terence Davies, ne connait aucun succès public. Dépêchez-vous !

On se demande bien ce qu’il faut qu’il fasse, Terence Davies, pour devenir connu du grand public. Sorti depuis une quinzaine de jours, The Deep Blue Sea ne se trouve déjà quasiment plus sur les écrans. Et pourtant, le cinéaste anglais signe là un chef d’œuvre.
Portrait d’une femme au bord du gouffre, le film retrace l’histoire de Hester, de son mariage convenu et ennuyeux, dont elle s’extirpe pour vivre une passion folle et destructrice. Mélodrame qui se différencie du genre par la posture adoptée par Davies. Sa réalisation, son approche de l’émotion cinématographique s’apparente à la peinture. On sait d’ailleurs l’influence qu’a Vermeer sur le cinéaste (observez la lumière utilisée dans le film, la filiation est assez frappante). En effet, c’est en peintre que Davies met en scène les préparatifs au suicide de son héroïne. Entre deux images furtives ( Hester allumant le gaz, étalant une couverture au sol…), le noir envahit l’écran. Peintre encore lorsqu’il encadre son héroïne dans divers cadres : celui de la fenêtre, du miroir… Davies refuse constamment le pathos à portée de main en gardant l’émotion à distance. Je veux dire par là que, contrairement à Douglas Sirk par exemple, Davies choisit de ne pas traiter le drame de plein front. L’émotion et les larmes ne viendront pas assagir le spectateur. Le cinéaste contourne cette violence là. Minimaliste en tous points, Davies montre une douceur profonde et manie son art avec une délicatesse peu commune. L’émotion va donc s’insinuer lentement mais sûrement au plus profond du spectateur.
Si l’émotion est si puissante c’est que Davies se montre d’une générosité peu commune envers ses personnages. Hester d’abord, cette femme à la beauté classique, qui s’offre sans compter à l’homme qu’elle aime. Freddie, qui malgré l’antipathie qu’il fait naître face à son égoïsme, suscite également la compassion lorsqu’on le découvre complexé par une éducation lacunaire, et hanté par une guerre qui avait donné un sens à sa vie. Mais l’homme qui illumine ce trio amoureux – et là se trouve le génie de Davies – c’est William, le mari délaissé. Toujours soucieux de ne point contrarier sa mère à son âge, ce juge de la haute société n’a rien en apparence pour séduire. Plus âgé, bien enrobé, installé dans une existence convenable, il ne peut guère lutter contre les multiples attraits physiques de son rival. Mais au fil de l’histoire, William va se révéler un mari bien plus aimant qu’on aurait pu le soupçonner. Ses regards désespérés suffisent à faire comprendre que son amour et au moins aussi grand – si ce n’est plus – que celui que Hester porte à son amant.
The Deep Blue Sea s’ajoute à la longue liste de films qui traitent de l’amour et du désir. Comme le montrait à sa manière Terrence Malick dans Le Nouveau Monde dans une sublime scène entre Q’orianka Kilcher et Christian Bale, Davies explique également le dilemme de son héroïne en une scène. Alors que Mrs Elton soigne son mari malade, elle explique à sa locataire, Hester, que le véritable amour permet avant tout aux gens de garder leur dignité. Et surtout, que personne ne vaut que l’on se tue pour eux. Mais le feu brûle trop fort et l’amour entre Hester et Freddie n’est plus que larmes et cris. Mais pour Hester, Freddie c’est La vie.
La structure en flashback, étonnante de légèreté, offre le plus beau moment du film. Au bord du gouffre, Hester se souvient des moments de bonheur qu’elle a connus avec Freddie. Un instant plein d’innocence à chanter avec la classe ouvrière anglaise « You Belong To Me ». Hester y dévore son amant du regard, et au chant du peuple vient se superposer la voix de Jo Stafford. Ce glissement musical s’accompagne d’un glissement visuel puisque de la table du café l’on passe au deux amants, désormais seuls, dansant au rythme de la chanson : « I’ll be so alone without you. Maybe you’ll be lonesome too and blue ».
Eh bien Monsieur Davies, je me permets de vous adresser cette prière. Même si la reconnaissance du public n’est pas à la taille de votre talent, sachez que nous sommes nombreux à vous aimer d’un amour passionné et véritable et que sans vous nous nous sentirions bien seuls, perdus dans la mer bleue et profonde.
Viddy Well.
E.C
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Ah qu’il était bon le temps où Woody Allen faisait de bons films ! Hier, en allant voir To Rome With Love, j’ai été assaillie par la nostalgie. Quel ennui insupportable, quel ridicule que ce film bourré de clichés et de blagues bas de plafond ! Et ces personnages féminins ! De la prostituée à l’actrice nymphomane, de la copine insignifiante à la gentille fille amoureuse, il n’y en a aucune à sauver. Cela est d’autant plus consternant que Woody Allen avait le génie, autrefois, de composer des personnages de femmes complexes et intelligentes.
C’est donc pour contrer mon irritation grandissante que je me suis mise à dresser une petite liste de mes personnages féminins préférés de Woody Allen. Liste assez facile à faire puisque trois actrices illuminent la filmographie du cinéaste. Mia Farrow, d’abord, qui fut LA grande muse, et qui permit à Woody de réaliser ses plus grands films. La délicatesse et la poésie de l’actrice ne furent jamais aussi bien employées que par Woody Allen. Diane Keaton, ensuite, qui restera célèbre à jamais comme Annie Hall. La fantaisie de Keaton, sa vulnérabilité et son humour décalé en ont fait la principale grande actrice comique d’Allen. Et enfin Diane Wiest qui possédait une beauté douce et étrange et avait un jeu hors du commun. On regrette beaucoup que son nom soit aujourd’hui oublié, et que beaucoup omettent de la ranger aux côtés des autres muses du cinéaste.
Voici donc mon Top 10 des meilleurs personnages féminins de Woody Allen










Viddy Well !
E.C
lire le billetCe qui frappe dès l’ouverture d’Apocalypse Now, c’est le travail sur le son. On entend d’abord, sur fond noir, les pales de l’hélicoptère qui tournoient… Et on comprend aussitôt que l’on est dans l’espace mental du personnage. S’agit-il d’un flashback? La structure est utilisée par Joseph Conrad dans Heart of Darkness, dont le film est adapté. Mais au fil de la scène, cette exposition s’avère être plutôt une anticipation. Une double surimpression révèle, aux côtés de la tête renversée de Willard, une statue cambodgienne que l’on retrouvera bien plus tard – au bout du film et au fond de la jungle – chez Kurtz. Willard n’est encore jamais allé chez Kurtz : de qui cette image reflète-t-elle le point de vue? C’est bien le cinéaste omniscient qui nous livre une indication de ce qui se produira à la fin du film. Cette juxtaposition des deux têtes opposées figure aussi l’antagonisme de départ des deux personnages principaux.
La tête de Willard se présente à l’envers, indiquant ainsi au spectateur que l’ordre naturel du monde a été renversé. Logique, pour un film qui commence, avec une formidable ironie, par « This is the end » . La destruction est devenue la norme, de là une certitude : l’apocalypse est imminente. Le fameux « this is the end » et la statue cambodgienne permettent à Coppola de mettre en place la structure circulaire du film. En effet, la fin nous ramènera à la chanson et à la statue. La caméra elle-même opère un mouvement circulaire, qui mime celui des pales de l’hélicoptère et la répétition constante de “This is the end” dans la chanson. C’est tout un jeu visuel et symbolique que Coppola met en œuvre.
Le bruit des pales de l’hélicoptère et la vision des pales du ventilateur indiquent que Willard est hanté par le mal et la destruction (qui sont les sujets mêmes du roman de Conrad). Coppola nous transmet ainsi nombre d’informations sur son personnage sans jamais avoir recours au dialogue : on comprend qu’il est soldat, que sa femme (vue en photo) l’attend au pays, qu’il est alcoolique et avant tout, traumatisé. La destruction, symbolisée par la présence du revolver, est omniprésente. On la retrouve dans les paroles de la chanson : « wilderness of pain », « all the children are insane » (un pressentiment des enfants que l’on verra chez Kurtz?)… Le présent de la chanson est aussi celui du film : ce n’est pas la menace de l’apocalypse qui fait le sujet du film, mais bien son avènement.
Viddy Well !
E.C
lire le billetVous les connaissez de vue, si ce n’est déjà de nom. Ces trois actrices ont réussi ces dernières années à grimper dans les hautes sphères du cinéma grâce à leur talent. Voici les stars de demain.
ROONEY MARA
Si Rooney Mara frappe au premier regard, c’est par le sentiment agréable d’étrangeté qu’elle dégage. D’une beauté aérienne, pleine de grâce, cette actrice de 27 ans fut la révélation des premières minutes de The Social Network, dans lesquelles son personnage, Erica Albright, larguait son copain misogyne et odieux, un dénommé Mark Zuckerberg. Mara volait clairement la vedette à l’interprète du fondateur de Facebook, Jesse Eisenberg. Mais son nom n’est vraiment familier que depuis cette année, lorsque Mara fut choisie pour interpréter « The Girl with the Dragon Tatoo », dans le film de David Fincher. La jadis discrète Mara s’y révèle impressionnante et incroyablement téméraire. Il n’est donc pas très étonnant que des cinéastes importants comme Steven Soderbergh, Spike Jonze, ou encore Terrence Malick, l’aient engagée pour leurs prochains long-métrages. Préparez-vous donc à voir Rooney Mara partout sur vos écrans en 2013. L’audace et l’ascension fulgurante de cette jeune actrice nous auront prévenus : elle ne sera jamais là où l’on l’attendra.
CAREY MULLIGAN
En voilà une autre qui sait voler la vedette. Dans Shame, Carey Mulligan détournait le temps d’une chanson l’attention de Michael Fassbender, interprète principal du film de Steve McQueen. Elle y incarnait, Sissy, sœur du héros et chanteuse de profession. On pouvait donc la voir chanter une version incroyablement émouvante de New York, New York. A travers sa voix délicate et bouleversante, Mulligan (qui n’avait jamais chanté auparavant) exposait les failles et blessures de son personnage. Révélée dans Une éducation (2009), Mulligan a, depuis, fait un petit bout de chemin. D’une apparition fugace dans Public Enemies de Michael Mann au Wall Street d’Oliver Stone, d’un premier rôle dans une adaptation ratée de Never Let Me Go à son rôle de femme fragile dans Drive, la petite anglaise s’est imposée dans le paysage du cinéma américain. En décembre prochain, Carey Mulligan aura définitivement rejoint le firmament d’Hollywood, puisqu’on la verra jouer Daisy dans Gatsby Le Magnifique de Baz Luhrmann, aux côtés de Leonardo DiCaprio. Puis, on la verra l’année suivante dans le nouveau film des frères Coen, ce qui ne peut que présager le meilleur pour cette talentueuse actrice.
MIA WASIKOWSKA
Ce troisième choix n’est pas tant une évidence qu’un souhait. Après une interprétation magistrale de Sophie, une jeune adolescente perturbée, dans la première saison de En Analyse, tout laissait présager le meilleur pour Wasikowska. Son visage est désormais connu pour avoir joué Alice aux pays des merveilles dans le film de Tim Burton. Si le film a attiré les foules, il n’a pas pour autant fait de Wasikowska une actrice de premier plan. Depuis, la jeune australienne enchaîne des rôles importants dans des films médiocres. Restless de Gus Van Sant, ou Jane Eyre (raté malgré un casting impeccable), Albert Nobbs, Des hommes sans loi… Films bien pauvres qui n’exploitent guère le potentiel de l’actrice. On espère donc qu’elle trouvera dans le prochain film de Jim Jarmusch, Only Lovers Left Alive, ou bien dans l’adaptation de Madame Bovary de Sophie Barthes, des rôles à la mesure de son talent.
Viddy Well !
E.C
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Attention, cet article contient des spoilers sur la saison 5
J’avais toujours été une très grande admiratrice de Mad Men. Spectatrice depuis le début de sa diffusion à la télévision américaine, ce fut même un véritable coup de foudre. Enfin arrivait une série qui ne se préoccupait pas de ce que l’audience souhaitait ou attendait. Un rythme lent et analytique, des dialogues riches et subtils, des personnages profonds et complexes, des acteurs parfaits. J’avais adoré les quatre premières saisons, que j’avais revues au moins quatre fois chacune. Cependant, après la quatrième saison, j’avais commencé à m’inquiéter. L’annonce d’une saison 5 repoussée m’apparut comme de mauvais augure : comment une série télé pourrait-elle survivre à une interruption aussi longue ? Quelques éléments de la saison 4 m’avaient déjà alertée : les personnages tendaient à devenir manichéens et tombaient dans la caricature. C’est à Betty, bien sûr, que je pense ici. Tout au long de cette saison 4, on voyait Betty se transformer peu à peu en une femme beaucoup plus méchante, une mère encore plus mauvaise : adieu donc la complexité émotionnelle des trois premières saisons. La subtilité de la personnalité de Betty commençait déjà à se dissiper alors qu’elle constituait l’un des personnages les plus complexes de la série.
Et pour mon malheur, cette tendance ne fit que s’aggraver. Au début de la saison 5, l’absence totale de Betty dans les deux premiers épisodes me créa un choc. Ces épisodes étant agréables et divertissants, je n’y prêtai pas trop d’attention. Pourtant quelques thèmes, traités avec délicatesse dans les saisons passées, me semblèrent cette fois plus lourds. Le scénario insistait un peu trop sur le vieillissement de Don, et sur sa différence d’âge avec sa jeune et nouvelle femme. Pas très enthousiaste, je décidai cependant de garder confiance dans le grand talent de Matthew Weiner. La découverte de « fat Betty », désormais surnommée ainsi aux Etats-Unis, fut un choc, mais me conduisit à penser que Weiner y avait trouvé le moyen de ramener au premier plan les multiples contradictions du personnage de Betty. Hélas, j’avais tort.
Au fil de la saison, la série ne fit que me déplaire. Auparavant, je pensais que Weiner savait où il menait ses différents personnages. Mais, épisode après épisode, j’en abandonnai l’idée. Voici pourquoi.
Des personnages qui tournent en rond.
C’est toujours la même rengaine. Don fronce toujours autant les sourcils, difficile donc de dire s’il est heureux ou non dans sa nouvelle vie. Il ne trompe pas sa femme : c’est le changement principal de son personnage. Mais, à voir ses disputes avec Megan et sa déception lorsqu’elle s’émancipe, on ne doute guère que ses activités extra-maritales finiront par reprendre. Changement bien mince pour un personnage de la taille de Don Draper. Maintenant que nous connaissons son histoire, maintenant qu’il a arrêté de mentir aux personnes qu’il aime, il semble que Weiner ait du mal à donner à son personnage principal quelque chose à faire hormis boire et être déprimé. Rien que nous n’ayons déjà vu : sa fuite lors de son week-end amoureux avec Megan – qu’il plante là sans explication -, sa colère envers Peggy lorsque sa protégée prend son indépendance, puis sa dureté envers ceux qu’il pense être comme lui alors qu’ils ne le sont pas, et enfin son refus d’affronter sa culpabilité. Ce dernier aspect reste à mes yeux le plus gros problème. Pendant quatre ans, ce personnage n’a cessé d’être un homme rattrapé par sa culpabilité et ses lourds secrets. Qu’il soit Dick ou Don, il ne parvient pas à s’aimer. À chaque fois, il se construit une nouvelle vie, dans l’espoir de cacher sa honte et sa haine de lui-même. Pourtant dans cette nouvelle saison, hormis le fantôme d’Adam (le frère qu’il a poussé au suicide), Don a l’air plutôt satisfait de lui-même. Il commence même à insulter Betty, alors qu’il est celui qui lui a menti pendant toutes ces années. Et Weiner nous demande de compatir avec le menteur plutôt qu’avec l’épouse trompée ! Dans un épisode, Don dit qu’il ne veut pas que Betty mette « son gros nez » dans ses affaires, et émet le souhait que Megan « ne finisse pas comme Betty ». Ce mépris pour son ex-femme semble venir de Weiner lui-même, plus que du personnage. Car Don sait bien que c’est lui qui a mené Betty à ce destin de « desperate housewife ». Weiner, comme Don, est de nouveau tombé amoureux, au plus grand désarroi du spectateur. Bien que Jessica Paré soir une bonne actrice et que Megan semble être gentille et convenable, je ne trouve rien de bien fascinant au personnage. Au début, elle me paraissait être une fille ambitieuse qui avait épousé Don par intérêt. Mais Megan décide vite de quitter la compagnie. Reste donc une gentille fille, qui traite Sally comme une copine, aime son mari malgré ses nombreux défauts, et rêve d’être actrice. Dans le dernier épisode, une réplique assez intéressante met en lumière le personnage de Megan. Sa mère dit à Don que le problème de sa fille est d’avoir un tempérament d’artiste alors qu’elle n’en est pas une. Voilà un thème intéressant qui reste totalement absent à mes yeux dans les nombreuses scènes où l’on voit Megan. Tout ce que j’ai vu, c’est une fille essayant de trouver un travail en tant qu’actrice. Et au vu de sa bonne performance de « Zou Bisou », je ne vois pas pourquoi elle ne serait pas douée. La fascination de Weiner m’est donc difficile à comprendre : le bout d’essai de Megan dans le dernier épisode ne m’a procuré aucune émotion là où l’épisode « Carousel » (saison 1), montrant Don visionnant des vidéos de Betty et de leurs enfants, m’avait bouleversée. Weiner concentre la plupart de ses épisodes sur Megan et Don, abandonnant aux autres des intrigues faciles, dignes d’un soap. Pete, par exemple, me fatigue, car lui aussi fait du surplace. Toujours aussi geignard, insatisfait, toujours le même petit garçon pathétique qui n’obtient jamais ce qu’il désire. Le fait de gagner du pouvoir dans la compagnie aurait dû le changer, le faire évoluer (que cette avancée soit bénéfique ou non). Sa liaison avec Beth n’est qu’agaçante. Et ces électrochocs ? Weiner aurait-il un peu trop regardé Homeland avant d’écrire cet épisode ? Autre liaison absurde de la saison celle d’Harry et la fille de Hare Krishna, qui atteint des sommets du ridicule.
« Je commence à être fatiguée de cette dynamique »
Dans la saison 5, Betty est visiblement devenue la Méchante Sorcière de l’Ouest. Affreuse avec Sally (mis à part une douce dernière scène ensemble), elle se morfond dans un autre mariage malheureux. J’ai toujours adoré la manière dont January Jones interprétait son personnage. L’actrice a, c’est évident, une foi absolue dans les décisions de Weiner. Et Dieu sait si elle en a bavé cette saison ! Weiner s’obstine à humilier son personnage (ou l’actrice ?) sans relâche. La voici donc qui s’avale de la crème fraîche à même la boîte, se bâfre de crème glacée (la sienne ET celle de Sally !). Puis, confrontée au corps jeune et mince de Megan, décide de semer la pagaille dans le mariage de Don… Mais échec, car elle n’est qu’une petite peste, tandis que Megan est la gentille fée, toute guillerette, qui ne se lasse jamais de faire l’amour. Mad Men est devenu un soap dans lequel il y a les gentils et les méchants. La dynamique « Vilaine Betty contre Merveilleuse Megan » fatigue dès les quatre premiers épisodes. Peut-être le problème principal réside-t-il dans une dynamique générale qui ne change pas, et dans des rebondissements bien trop prévisibles. Le sort de Lane, loin d’être choquant, n’émeut pas. De même, la fin de la saison se dilue dans la facilité. Dès le premier épisode, je pensais que la saison finirait sur la rechute de Don. J’espérais une rechute originale, inattendue, mais c’est la manière de faire habituelle et ronronnante qui a gagné. Weiner se laisse aller à des combines faciles : la scène de la cage de l’ascenseur, la réplique de Sally « dirty », les pensées soi-disant philosophiques de Glen… Tout cela semble faux, facile et indigne d’une série qui traitait de tout avec subtilité et finesse. Envolé aussi le goût de Weiner pour les détails. Julia Ormond interprétant la mère de Megan, censée être Canadienne Française, est pénible à regarder. Et pourquoi engager un véritable Canadien Français pour jouer le père puis abandonner cette précision pour la mère ? La différence entre les accents reste dérangeante. De plus, le divorce montré si répandu dans les années 60 me paraît anachronique. Dans la série, la plupart des personnages sont divorcés, ou l’ont été, et le font aussi vite que l’éclair : Roger (deux divorces), Joan, Don…
Bien sûr il y a par ailleurs des bonnes choses, comme l’épisode réunissant Dawn et Peggy. Michael Ginsberg est un personnage assez intéressant, et j’espère qu’il sera plus développé l’année prochaine. Je suis dure uniquement parce que Mad Men était l’une de mes passions, et que je suis triste de voir la série décliner. Qu’est-il arrivé à Matthew Weiner pour qu’il perde de vue l’essence même de sa série ? Est-ce parce que son attention se porte désormais sur la production de son premier long métrage ? Ou bien la longue interruption de la série a-t-elle tué sa créativité ?
Peu m’importe la réponse. Tout ce que j’espère c’est que l’année prochaine, lorsque je regarderai le premier épisode de la saison 6, je retrouverai le Mad Men que j’aimais tant.
Viddy Well.
E.C
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1. Dumbo’s mother cradling him with her trunk while she’s in a prison cell in Dumbo (1941)

2. Dave murdering HAL in 2001: A Space Odyssey (Stanley Kubrick, 1968)

3. John Merrick crying “I am not an elephant! I am not an animal! I am a human being!”, in The Elephant Man (David Lynch, 1980) – the film is my number 1 in the most traumatizing films EVER.

4. Edward destroying his hands while his creator is dying of a heart attack in Edward Scissorhands (Tim Burton, 1990)
`5. The death of Victoria Page in The Red Shoes (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1948)
6. The black mask and costume of Wolfgang’s father, later worn by Salieri in Amadeus (Milos Forman, 1984)

7. Myra’s suicide in Waterloo Bridge (Mervyn LeRoy, 1940)

8. The transformation of Sarah into a vampire at the end of The Fearless Vampire Killers (Roman Polanski, 1967)
9. Maleficient’s raven turning into stone in Sleeping Beauty (1959).

10. E.T leaving Earth in E.T. the Extra-Terrestrial (Steven Spielberg, 1982)

How about you? What scenes traumatized you as a kid?
Viddy Well!
E.C
lire le billetEastern Promises 2!
Apparently, David Cronenberg’s project of making a follow-up to Eastern Promises is much more advanced than we knew! Viggo Mortensen will return as Nikolai and Vincent Cassel is in talks to return. No word however on Naomi Watts. But we really hope she’ll be on board as well!
Abbie Cornish and Robocop….Really?
Abbie Cornish is sadly not making a great career. Since her astonishing performance in Jane Campion’s Bright Star, we haven’t seen much of the actress. And now, there are talks that she’ll play the wife in the remake of Robocop… The film will certainly help putting her on the map but still… It’s Robocop.
Twelve Years a Slave
Now here’s a film we’re really excited about. Steve McQueen’s next film has an amazing cast: Chiwitel Ejiofor, Michael Fassbender, Brad Pitt, Paul Dano, Taran Killam, Garrett Dillahunt, Benedict Cumberbatch, Paul Giamatti and Sarah Paulson. Ejiofor is starring as a free man captured and forced into slavery in New Orleans. Fassbender will play Edwin Epps (the “evil” character in the book), a plantation owner, who cheats on his wife (Paulson) with one of his slaves. Giamatti will be Freeman, the man who takes possession of the slaves when they arrive in New Orleans, and Cumberbatch will play another plantation owner.

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It’s a Scandal!
Henry Ian Cusick (oh, dear Desmond) is leaving Scandal, Shonda Rhimes’ latest TV show, after one season. Too bad really, he was the only reason I was watching the show.
Zombies are the worst.
That’s clearly what the producers of World War Z are thinking right now. They have just hired Damon Lindelof to rewrite the third act of the film. Reshoots will then follow. The film, in which Bard Pitt stars, was supposed to come out in December and has now been pushed back to June 2013.
Noah‘s Ark has a lot of people on board.
Emma Watson is the latest actress to have joined Darren Aronofsky’s Noah. Russell Crowe is playing the title character, with Logan Lerman and Douglas Booth cast as his sons. Watson will play a girl romantically involved with one of the sons (Booth apparently). Julianne Moore is rumored to play Noah’s wife while Liev Schreiber might be playing Noah’s enemy.
Prometheus parody: watch this great parody of David’s viral video, with Joel McHale
http://www.youtube.com/watch?v=yo0eDetRLV4
That’s it for this week’s news!
Viddy Well.
E.C
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At last! The trailer of Django Unchained has arrived. No more scarse pictures to tease us, we can now get a good notion of what this is about. Starring Jamie Foxx as a former slave who becomes a bounty hunter, Christoph Waltz, the man who helps him find his wife, and Leonardo Di Caprio as a delightfully evil plantation owner named Calvin Candie… It feels good to see him in a role where he can show the full scope of his talent, from this few shots, dark humor seems to suit him extremely well – there is something of Dr Strangelove in him. Can we hope this role will put him on the spotlight for the next round of Oscars? We certainly hope so at Viddy Well. It is likely afterall, The Weinstein Company is producing the film…
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| Audrey Hepburn in Green Mansions, photograph by Bob Willoughby |
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| Anthony Perkins and Audrey Hepburn on the shooting of Green Mansions, photograph by Bob Willoughby |
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| Burt Lancaster and Audrey Hepburn in The Unforgiven |
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| Sean Connery and Audrey Hepburn in Robin and Marian |