La «saison» 2009/2010 s’achève, la suivante est en cours de montage. Vous avez apprécié la première? La deuxième pourrait ne pas vous décevoir. On se moque bien sûr; et l’on a sans doute grand tort. Mais comment ne pas, parfois, prendre quelques distances avec l’objet de son étude? Comment ne pas être marqué par l’omniprésence de cette contagieuse et multiforme mise en scène pandémique? L’émergence du H1N1pdm n’a pas un an et, déjà, tous les regards se tournent vers le catalogue automne-hiver 2010-2011. Quelques rapides illustrations sur ce thème.
Depuis les hauteurs du lac de Genève, décidemment insubmersible, l’OMS vient de publier son dernier bulletin à consonances prophétiques: le A(H1N1)pdm risque fort de circuler l’hiver prochain dans les populations humaines de l’hémisphère nord. Et l’OMS de préconiser l’incorporation de ce nouvel agent pathogène dans les futurs cocktails vaccinaux élaborés contre la prochaine vague grippale saisonnière. Retour à la normale, si l’on ose dire. On abandonne, cette fois, un vaccin unique produit en urgence comme ce fut le cas l’été dernier dans l’indifférence générale avant qu’un nombre croissant de voix s’élèvent pour critiquer cette stratégie, pour revenir sur des schémas plus traditionnels en quatre temps:
1 surveillance épidémiologique et virologique planétaire ;
2 recommandations formulées via l’OMS aux multinationales productrices de vaccins ;
3 élaboration progressive des associations vaccinales les mieux adaptées au prochain paysage épidémique et virologique ;
4 proposition de l’immunisation avec, en France, prise en charge par la collectivité pour les personnes exposées à un risque supérieur à la moyenne.
Le H1N1pdm avait bouleversé cet ordonnancement auquel l’opinion s’était progressivement adaptée sans, le plus souvent, véritablement s’y intéresser. Mais, et c’est sans doute l’information la plus importante, le H1N1pdm reste dans le paysage et sera associé aux autres souches vaccinales comme le H3N2 et une souche B déjà présentes cet hiver et qui, selon toute vraisemblance, continueront de cohabiter en 2010-2011 dans l’hémisphère nord. L’OMS a donc d’ores et déjà décidé de recommander cette nouvelle association. Cette décision vient d’être prise à l’issue de la réunion d’experts qui, deux fois par an, formulent des recommandations vaccinales pour les deux hémisphères.
Quelle sera, à travers le monde, l’adhésion des populations à la future proposition protectrice? Il n’est peut être pas trop tôt pour soulever la question. En dépit des recommandations officielles des autorités sanitaires nationales (fondées sur des craintes qui se sont révélées progressivement inadaptées), la vaccination contre l’infection par le virus pandémique n’a pas rencontré l’écho attendu et de nombreux pays industriels disposent aujourd’hui de stocks considérables dont ils ne savent que faire et qu’ils peinent à revendre.
L’OMS annonce que tous les vaccins déjà conditionnés ne pourront être réutilisés mais que les fabricants ont en revanche la possibilité «théorique» de se servir des produits actuellement «en vrac». Selon l’OMS (qui envisagea un moment l’objectif d’une vaccination planétaire), environ 200 millions de personnes se sont faites vaccinées contre le H1N1pdm.
Question: les anticorps «anti-vaccinaux» que l’on a vu émerger, fleurir et se développer à haute vitesse ces derniers mois vont-ils réapparaître avec la prochaine campagne vaccinale? Que va-t-il en être des réactions souvent irrationnelles et les rumeurs innombrables dont nous avons souvent parlé sur ce blog? Comment les théoriciens du complot vont-ils intégrer la présence «diluée» du virus pandémique dans les doses vaccinales millésimées 2010/2011?
Et comment va-t-on gérer la somme des situations inédites qui se poseront alors, à commencer par celle des personnes déjà vaccinées contre le H1N1pdm (ou qui sont d’ores et déjà protégées sans le savoir)?
Jean-Yves Nau
lire le billetGouverner, c’est prévoir. C’est aussi, parfois, parier. Face au risque pandémique associé au nouveau virus grippal H1N1pdm, le gouvernement français a, très tôt, choisi de faire un triple pari. Lire la suite…
lire le billetMon chat aura bien la grippe cet hiver !
Prémonition ou simple règle statistique journalistique non écrite ? Il y a un mois nous traitions dans cet espace des premières démonstrations du possible passage du H1N1pdm à d’autres espèces mammifères ; avec, sans preuve, ce titre interrogatif (soufflé par Antoine Flahault) : « Mon chat aura-t-il la grippe cet hiver ? »(Slate.fr du 4 novembre). Quelques heures plus tard, magie du Blog, l’une de nos lectrices, Anne nous adresse un commentaire : elle avait mieux vu venir la menace que nous. « Titre prémonitoire ? nous demandait-elle. Vu qu’un chat a attrapé la grippe A en IOWA, ainsi suffirait-il donc d’écrire pour, parfois être entendu sinon exaucé ?
Un mois plus tard. Et en France le Pr Didier Houssin, délégué interministériel en charge de la lutte contre la pandémie, par ailleurs directeur général de la santé, vient de prendre solennellement la parole sur ce thème –celui du chat domestique – lors d’une conférence de presse. Pour nous dire qu’un chat a, en France, été retrouvé grippé dans une famille dont plusieurs des membres l’étaient également. Et il ne fait plus aucun doute que le dénominateur infectieux commun est le H1N1pdm. L’affaire, qui aurait fort réjoui Delphine, Marinette et Marcel Aymé, ne se passe pas dans une ferme du lointain Jura neigeux mais dans l’anormale douceur du département des Bouches-du-Rhône.
Que nous dit sur ce sujet le Pr Houssin ? Le strict minimum, comme à son habitude. En substance que le vétérinaire zélé (absence de carte vitale animale et de prise en charge collective des soins, ils le sont presque tous, animaux de rente ou animaux domestiques) a constaté que ce félin d’appartement souffrait d’une broncho-pneumopathie avant de poser le diagnostic de grippe. Sans crainte d’être un jour poursuivi pour exercice illégal de la médecine il a fait en sorte que les investigations se poursuivent ; ce qui a permis de faire le lien virologique entre les cas humains et le cas félin. « Il y a déjà eu plusieurs observations de ce type à l’étranger dans des élevages porcins ainsi que chez des chiens, en Chine tout récemment, et puis un chat aux Etats-Unis, a expliqué le Pr Houssin. La meilleure manière d’éviter cela est que les personnes qui ont des animaux domestiques se fassent vacciner. »
L’affaire n’ayant rien semble-t-il de dramatique on osera ici même, au nom de tous les amoureux de chats, d’interroger le Pr Houssin ; en espérant qu’il puisse nous répondre avant la fin de l’hiver. Si ses propos ont été fidèlement retranscrits et diffusés (mais comment en douter ?) par l’Agence France Presse le directeur général de la santé assimile les porcs d’élevage aux chiens et aux chats domestiques. Et toujours sous l’hypothèse d’une retranscription fidèle il conseille la vaccination des personnes vivant à proximité de leurs animaux domestiques « pour éviter cela ». Mais, osons lui dire que le bât blesse, pour éviter quoi, précisément ? La contamination de son chat par son « maître » ou la contamination inverse ?
On perçoit d’emblée le labyrinthe interrogatif. A commencer par cette question qui tombe sous le sens : faudrait-il aussi se faire vacciner pour que son chat de soit pas contaminé ; contamination qui pourrait ensuite se transmettre, par voie de gouttières, aux autres félins, siamois ou pas, ainsi qu’à leurs « maîtres » ? Existe-t-il d’ailleurs un vaccin pour chats et chiens ou peut-on postuler que le vaccin protecteur dans l’espèce humaine l’est aussi chez ces animaux domestiques ? Une fraction des surplus de nos stocks nationaux pourrait-elle être utilisée à des fins vétérinaires ?
On sait que les chats ne sont pas les seuls animaux proches de l’homme a pouvoir être les victimes du H1N1pdm. Il y a un mois Promed, remarquable site communautaire spécialisé dans la surveillance planétaire des maladies infectieuses nous avait appris qu’au Nebraska un certain “Stormy” vient de succomber à l’infection par le virus H1N1pdm. Il s’agissait de l’un des quatre furets « de compagnie » appartenant à une famille dont l’un des membres était lui-même infecté par le même virus. Et les experts cités par Promed d’expliquer ne pas avoir d’éléments pour penser que les chiens et les chats étaient à ranger dans la même catégorie que les furets, ces cousins proches du putois, chiens et chats semblant en effet n’être sensibles qu’ à des virus grippaux qui leur sont spécifiques.
Tel n’est plus le cas. Vaccination préconisée, donc, pour les propriétaires mais aussi (pourquoi le Pr Houssin a-t-il omis de le mentionner ?) respect accru de l’hygiène (lavage des mains et des bols, voire mise en quarantaine) dans tous leurs rapports avec les animaux vivants avec eux sous le même toit. Et alerte de l’ensemble des vétérinaires avec une mention toute particulière pour les dindes et les porcs d’élevage ainsi que pour les « cochons de compagnie » puisqu’il est acquis que de tels porcs existent. Peut d’ores et déjà annoncer que cette liste des cibles animales du H1N1pdm n’est pas exhaustive ? Pour l’heure une certitude : des contaminations porcines ont ces derniers temps été observées, selon Promed, au Canada, en Argentine, en Australie, à Singapour, au Royaume -Uni, en Irlande, en Norvège, au Japon, en Islande, aux Etats-Unis, à Taïwan, en Indonésie, en Finlande ainsi, ces derniers jours, qu’en Italie. A quand en France ?
Jean-Yves Nau
H1N1pdm joue au chat et au furet
On a un peu l’impression que tout devient argument marketing aujourd’hui pour « vendre » la vaccination au bon peuple. Que m’importe que mon chat attrape la grippe pandémique ! C’est une « non information » qui aurait pu rester tapie au fond de sa litière. Bien sûr, il survient des cas de transmission du virus pandémique aux animaux de compagnie, en contact étroit avec les hommes. Il y en a probablement beaucoup plus à l’heure où nous écrivons ces lignes que de cas rapportés dans le monde, et probablement chaque hiver aussi avec la grippe saisonnière ; et tout le monde s’en moque. Il était autrement plus grave pour un homme d’être contaminé par les volailles vivantes infectées par le virus H5N1. Mais l’impasse microbiologique était du même ordre : la barrière d’espèce n’autorisait pas la transmission interhumaine du H5N1. Ici la barrière d’espèce ne semble pas autoriser la transmission inter-féline de H1N1pdm. En tout cas si la mise en évidence d’une chaîne de transmission entre animaux semble avoir été faite au sein d’élevage de porcs, elle ne l’a pas été entre chats. Ce serait là une information intéressante.
Antoine Flahault
lire le billetVaccins : les généralistes retournent leur veste !
Fin octobre on découvrait que près de la moitié des médecins généralistes français déclarent ne pas souhaiter se faire vacciner contre l’infection par le nouveau virus grippal H1N1 (Slate du 28 octobre). Mi novembre les Français apprennent que ces mêmes généralistes réclament de pouvoir vacciner leurs patients non pas dans les dispensaires publics prévus à cet effet mais bien dans le cadre de l’exercice libéral de leur cabinet. Une volte-face en deux semaines. Comment comprendre ?
On nous fera remarquer, non sans raisons, les failles d’un tel raccourci ; des failles de nature méthodologique et statistique. Les chiffres de la fin octobre émanaient d’un sondage conduit sous l’égide de trois organisations qui ne sont en rien (bien au contraire!) contre la nouvelle vaccination anti grippale (1). Quant aux velléités vaccinales aujourd’hui exprimées par le corps des généralistes elles émanent de divers responsables syndicaux dont la représentativité, comme souvent en France, pose certes question. Il n’en reste pas moins vrai que l’on est bien ici confronté à une série de questions sanitaires stratégiques et fondamentales ; des questions qui dépassent de loin l’actuelle menace pandémique. De ce point de vue l’équation est éclairante, pour ne pas dire passionnante.
Résumons. Le sondage dont Slate.fr avait donné en avant-première, les résultats semblaient sans équivoque. Cette étude nationale avait été menée à partir de 3.530 réponses de praticiens recueillies entre le 17 et le 27 octobre. Reprenons-en ici les principales conclusions :
Ces mêmes résultats indiquaient en outre que près d’un quart des médecins volontaires pour se faire vacciner n’étaient pas décidés à prêcher la bonne parole immunisante.
En quelques jours le paysage a radicalement changé Au fur et à mesure que l’on prenait la mesure de la faible réponse collective aux propositions gouvernementales de vaccination (on pourra peut-être bientôt parler de fiasco) les organisations syndicales médicales sont montées en ligne.
L’affaire est aujourd’hui bien résumée par notre consoeur Sandrine Cabut dans les colonnes « Sciences-Médecine » du Figaro.
Extraits : « Exclus jusqu’ici du dispositif, les médecins de ville montent au créneau pour être autorisés à réaliser les injections dans leurs cabinets. ‘’Prétendre vacciner à large échelle en court-circuitant ceux qui connaissent le mieux les Français, les généralistes et les pédiatres, c’est prendre tous les risques d’un échec’’, s’insurge le Dr Michel Chassang, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), le principal syndicat de médecine libérale. Associée à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), la CSMF demande instamment au gouvernement de rectifier le tir, en adaptant l’organisation de la vaccination. ‘’C’est une aberration que le protocole soit si compliqué. Plus il y a de réticences, plus il faudrait le simplifier, note pour sa part le Dr José Clavero, porte-parole de l’Union régionale des médecins libéraux d’Ile-de-France. Nos patients ont envie d’être vaccinés par quelqu’un qui les connaît, pas par un anonyme. Avec la proximité, il est plus facile de discuter et de convaincre’’. Le principal syndicat des médecins généralistes, MG France, est sur la même ligne. »
En substance : pourquoi ne pas nous nous avoir demandé de participer à l’effort vaccinal et national ? Solidarité véritable ? Corporatisme libéral intéressé ? Urgence sanitaire ou opportunisme ? Comment trancher ? Nous reviendrons bientôt (avec ou sans son aide) sur les propos que vient de tenir, ce 16 novembre sur RTL, le Pr Didier Houssin directeur général de la santé. L’organisation de la vaccination ? « Un enfer logistique !»
Jean-Yves Nau
(1) Il s’agissait de la Coordination médicale hospitalière (CMH) , du syndicat MG France, et du syndicat national des médecins, chirurgiens, spécialistes et biologistes des hôpitaux publics (SNAM HP) Parmi les responsables de cette initiative figurent les Dr François Aubart (Président de la CMH), Robert Cohen (professeur de pédiatrie), Olivier Goeau Brissonière (président de la FSM), Bruno Housset (professeur de pneumologie), Martial Olivier Koerhet (président de MG France), Bernard Régnier (professeur de réanimation médicale) et Roland Rymer (président du SNAM HP).
Réconcilier les Français avec la vaccination
Il y a quelques semaines, j’ai été invité par une dynamique Amicale de médecins libéraux d’une ville de banlieue parisienne pour échanger avec eux durant toute une soirée au sujet de cette pandémie. Il y avait aussi quelques pharmaciens. C’était précisément au moment où paraissaient les résultats de divers sondages concernant les réticences sur les professions de santé vis-à-vis de la vaccination en France. Les témoignages que j’ai pu recueillir m’ont conduit à des conclusions moins à l’emporte-pièce que ces résultats ne le suggéraient.
Ainsi, les médecins généralistes que j’ai rencontrés, dont on pourra toujours penser qu’ils n’étaient pas représentatifs de leur profession (ils étaient cependant presque tous présents, m’a assuré le président de l’Amicale), n’étaient pas particulièrement hostiles à la vaccination. En revanche, ils étaient unanimement mécontents de la façon dont elle avait été mise en place. Sans eux. Enfin, pas vraiment sans eux. Ils avaient été récemment convoqués par la mairie pour indiquer les heures de permanence qu’ils étaient prêts à assurer volontairement. Presque tous avaient répondu présent à l’appel civique. Mais en posant certaines conditions : ils souhaitaient notamment dans leur grande majorité que ces permanences s’effectuent après leur travail, entre 18h et 22h, entre midi et deux heures, ou le samedi après-midi. Ils pensaient d’ailleurs offrir des plages horaires de nature à satisfaire les personnes qui travaillaient elles-mêmes. Mais c’était sans compter sur les horaires des personnels de la mairie qui a unilatéralement décidé d’ouvrir aux strictes heures ouvrables les gymnases pour ces vaccinations : du lundi au vendredi de 9h à 12 et de 14h à 16h. Eh hop, réglé d’un coup. Ca ne s’invente pas.
Les médecins ont alors boudé, c’est vrai. Si ce sont eux que vous sondez, peu après, pour connaître leur sentiment sur le dispositif national mis en place, vous imaginez leur réaction. Ces médecins étaient plutôt civiques au départ, prêts à participer à l’effort collectif, à fermer un peu plus tôt leur cabinet pour aller vacciner puisque l’on refuse qu’ils fassent les mêmes gestes dans leurs cabinets. En revanche, ils étaient devenus très déterminés à attendre les réquisitions du préfet pour fermer leurs cabinets aux heures ouvrables compte-tenu du refus de toute écoute municipale.
Alors retournent-ils leurs vestes aujourd’hui ? Pas sûr. Peut-être disent-ils plus haut, ce qu’ils disaient entre eux dans leurs Amicales : « confiez-nous cette mission, et nous la ferons mieux que vous, vous verrez ! » Chiche ? Et si c’était vrai ? Si l’on confiait aux pharmaciens une partie de ces stocks si difficiles à écouler dans les gymnases municipaux et aux médecins généralistes la possibilité d’injecter ces vaccins, sereinement, dans leurs cabinets, peut-être inverserions-nous la tendance actuelle ? Peut-être pourrions-nous réconcilier les Français avec cette vaccination dont on a la chance qu’elle ait pu être disponible en un délai record ?
Antoine Flahault
lire le billetLa dynamique pandémique semble avoir depuis peu atteint un nouveau rythme de croisière. Pas un jour sans nouvelles informations certes ; mais cela est vrai depuis la fin avril. En revanche des informations qui ne cessent jour après jour d’entrer en étranges résonances. Le mercredi 4 novembre est de ce point de vue éclairant. A la différence de celles, délicieuses, de Guitry qui tenaient en un seul acte l’affaire ici en comporte deux.
Acte I. On en trouve, via la Toile, la substantifique moelle sur le site du JAMA, l’organe de l’association médicale américaine (résumé en ligne en anglais). Le texte est signé d’un groupe de praticiens qui se sont passionnés pour l’impact de la pandémie dans l’Etat de Californie où cette même pandémie a émergé dès le mois d’avril. Le travail est issu de la surveillance sanitaire organisée en Californie auprès des personnes hospitalisées et/ou est mortes avec preuve biologique d’une infection par le virus H1N1pdm.
Résumons. Entre le 23 avril et le 11 août 2009 les services sanitaires californiens ont recenses 1088 cas d’hospitalisation ou de décès dus à la pandémie d’ores et déjà millésimée 2009. L’âge médian était de 27 ans (extrêmes allant de 1 à 92 ans) et 68% (741 cas sur 1088) présentaient des facteurs de risque pour des complications de la grippe saisonnière. Au total 21% (183 cas sur 884) des personnes hospitalisées n’avaient reçu aucun traitement antiviral. Dans l’ensemble la mortalité a été de 11% (118 cas sur 1088) et a été la plus élevée (18% -20%) chez les personnes âgées de 50 ans ou plus. Les causes les plus courantes de décès ont été la pneumonie virale et le syndrome de détresse respiratoire aiguë. La période médiane entre le début des symptômes et le décès a été de 12 jours
En d’autres termes aucun groupe d’âge ne semble plus à l’abri face aux risques d’hospitalisation. Contrairement à ce qu’avaient tendance à montrer les premières statistiques nationales américaines récentes la mortalité dans les hôpitaux californiens a été plus élevée chez les personnes de 50 ans que chez les plus jeunes.
Or, des chiffres récents des Centres fédéraux de contrôle et de prévention
des maladies (CDC) portant sur 28 Etats américains montraient que 23,6% des décès
survenaient chez des moins de 25 ans, 65% dans le groupe des 25 à 64 ans et
seulement 11,6% chez les 65 ans et plus.
« A la différence de la perception la plus répandue concernant la grippe H1N1, les hospitalisations et les décès se produisent à tout âge » a tenu à souligner le
Dr Janice Louie, du ministère californien de la Santé, l’une des auteures de l’étude publiée par le Jama. La plupart des personnes hospitalisées avaient des problèmes de santé préexistants accroissant le danger de complications, en particulier l’obésité,
identifiée comme un facteur spécifique de risque de mortalité par la grippe H1N1
et qui selon elle mérite davantage de recherche. « Les données sur lesquelles cette étude est fondée sont similaires à celles que nous avons dans l’ensemble des Etats-Unis et dans le monde, a pour sa part réaffirmé dans la foulée médiatique le Dr Thomas Frieden, directeur des CDC. Cela ne change pas nos recommandations de vaccination [avec priorité aux personnes de 6 mois à 24 ans et aux femmes enceintes] car la très grande majorité des personnes infectées par le virus H1N1 ont moins de 55 ans. » De bien beaux débats éthiques en perspectives outre-Atlantique (pourquoi laisser les personnes âgées au bord du chemin vaccinal ?) sans parler de la problématique d’une vaccination prioritaire sur la base de Guantanamo (geôliers et détenus) qui fait grand bruit dans le pays.
Acte II. Nous sommes en France, et nous sommes toujours le 4 novembre 2009. Et le ministère de la santé de prendre, une improbable pénultième prise de parole. Résumons librement le message officiel : près de 6 millions de personnes (dont l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois) seront (devraient) dans un premier temps concernées par la campagne de vaccination contre la grippe H1N1pdm qui débutera le 12 novembre (au lendemain donc de l’anniversaire de l’armistice) dans la population générale. L’élargissement de la campagne inclura à cette date la quasi-totalité des personnels de santé, l’entourage familial des nourrissons de moins de 6 mois (qui eux-mêmes ne peuvent pas être vaccinés), les professionnels de la petite enfance et les sujets à risque de moins de 65 ans, Cette première liste de personnes qui seront invitées à se faire vacciner n’inclut pas les femmes enceintes, pour lesquelles les autorités sanitaires préfèrent –comprenne qui pourra- attendre l’arrivée d’un vaccin sans adjuvant.
On sait que la vaccination ne sera en aucun cas obligatoire et que le schéma vaccinal prévoit toujours à ce stade deux injections (à 3 semaines d’intervalle). Pour l’heure seul le vaccin Pandemrix de GlaxoSmithKline est aujourd’hui disponible avec quatre millions de doses ont déjà été reçues et 2 millions de doses hebdomadaires sont attendues à partir de la mi-novembre. Le vaccin de Novartis devrait arriver à partir du 15 novembre, en quantités plus limitées. Reste, en pratique, le faible écho jusqu’ici rencontré quant à la vaccination des personnels de santé des hôpitaux. On reconnaît ainsi dans l’entourage de Roselyne Bachelot et dans un de ces jolis euphémismes sculpté dans la langue de bois que « le taux d’adhésion reste limité ». Entre 40.000 et 50.000 hospitaliers – sur un effectif de 800.000 personnes – se seraient fait vacciner en deux semaines, selon des estimations ministérielles. Au choix : un bide, un gros souci, un drame.
Et s’il fallait conclure en une forme d’amorce de troisième acte on ajouterait que la circulation A(H1N1)pdm continue à s’intensifier dans toutes les régions. Selon l’Institut de veille sanitaire (InVS) 39 personnes ont été hospitalisées en réanimation ou en soins intensifs la semaine dernière, dont quatre sont décédées.
(A suivre)
Jean-Yves Nau
Protégeons nos personnes âgées à risque en priorité
Le bilan californien publié dans le JAMA ne nous apporte pas de résultats très nouveaux, il précise cependant la distribution d’âge des formes sévères, hospitalisées de cette grippe H1N1pdm. Habituellement, durant les épidémies de grippe saisonnière, seules les personnes âgées étaient sujettes aux complications et susceptibles d’être hospitalisées. Ou quasiment seulement elles. Les plus jeunes étaient certes déjà les plus souvent atteints par les virus saisonniers, mais ils n’étaient gravement atteints que de manière exceptionnelle et n’en mourraient pour ainsi dire jamais. Le virus de la grippe H1N1pdm ne semble pas infecter davantage les jeunes que les virus de grippe H1N1 saisonniers. En revanche, les complications graves et les décès concernent désormais les jeunes ; les jeunes aussi.
L’interprétation trop rapide de la plupart des lecteurs (et de bon nombre d’experts, y compris ceux qui se sont penchés sur les recommandations vaccinales officielles, y compris ceux de l’OMS) était de croire que la grippe H1N1pdm ne serait sévère que chez les jeunes, ou même surtout chez les jeunes. Il fallait lire semble-t-il : « chez les jeunes aussi ». Y avait-il tant de raisons qu’une telle grippe épargne les personnes âgées, fragiles et malades par ailleurs ? Pourquoi un virus qui sait être particulièrement virulent chez les jeunes, passerait-il sans faire de victimes chez des personnes fragiles ou très âgées ?
On a rapporté que les personnes âgées étaient en partie immunisées, probablement par la circulation de virus semblables il y a 50 ou 60 ans. C’est possible en effet. Mais les personnes âgées n’auraient-elles pas aussi été immunisées par des virus saisonniers un peu semblables qui ont circulé durant les années précédentes ? N’aurait-on pas pu servir ce discours de la protection naturelle des personnes âgées contre le H1N1pdm avec les virus de la grippe saisonnière ? Et pourtant, la plupart des décès durant la grippe saisonnière concerne les plus de 75 ans. Ce segment de la population qui doit présenter la plus grande proportion de personnes « immunisées » contre les souches circulantes reste, immuablement, celui qui paie le plus lourd tribut à la grippe saisonnière.
Soit on ne sait pas grand-chose du parallélisme entre l’immunité et la protection clinique effective. Soit la petite proportion (15-20 % malgré tout) de ceux qui ne sont pas immunisés avant l’épidémie est celle qui est le plus à risque. Il n’en demeure pas moins que les personnes à haut risque restent bien les personnes âgées ; et ce même si on est loin de tout comptabiliser aujourd’hui et alors qu’on ne voit que la partie émergée de l’iceberg de la mortalité (voir un billet précédent à ce propos). Le risque de décès, durant la grippe saisonnière est de l’ordre de 1 pour 1000, en grande partie chez les personnes très âgées. Pour cette grippe H1N1pdm, il faudra compter possiblement sur un risque analogue (ce n’est pas catastrophiste d’écrire cela quand même !), et en plus, sur une mortalité directe, inattendue de l’ordre de 1 pour 10 000 chez des jeunes que l’on ne s’attendait pas à voir dans les hôpitaux, dans les services de réanimation. On apprendra parfois qu’ils étaient en bonne santé auparavant et, plus souvent, qu’ils étaient atteints de maladies sous-jacentes ; mais des maladies qui, durant les grippes saisonnières, ne les prédisposaient pas à une complication fatale. Il faut donc – par précaution – protéger nos personnes âgées et ceux qui sont fragilisés par des maladies pré-existantes connues pour les mettre à risque de complications classiques de la grippe.
Antoine Flahault
lire le billetL’alliance des extrémismes politiques américains contre le vaccin
Il y a quelques jours Slate.fr nous apprenait, sous la signature de Christopher Beam (de Slate.com) que l’on observait la formation aux Etats-Unis d’une « étrange alliance de l’extrême gauche et de l’extrême droite américaines » qui ne veulent ni l’une ni l’autre de la vaccination contre la grippe pandémique.
Superbe sujet pour journalistes avant que politiciens et sociologues ne leur volent ; superbe sujet qui, nous semble-t-il n’a pas pris corps en France. Ni la fille de Jean-Marie Le Pen ni Olivier Besancenot (pour ne parler que de ce couple) n’ont, à notre connaissance, pris publiquement la parole sur le thème pandémique. Pas plus que Nicolas Sarkozy ; à la différence – notable – de Barak Obama.
Comment comprendre ? Avant de lire Antoine Flahault un conseil : lire (ou relire) Christopher Beam.
Jean-Yves Nau
« J’ai vacciné, personnellement, et sans déplaisir »
Un de nos fidèles lecteurs écrivait récemment sur ce blog un commentaire où il expliquait nous trouver, Jean-Yves et moi, sinon déprimés du moins lassés par ces débats. Ce n’est pas exact, me semble-t-il. Nous sommes l’un et l’autre trop passionnés par cet événement extraordinaire, au sens propre du terme, qu’est la pandémie pour qu’il induise aujourd’hui chez nous on ne sait quelle forme de lassitude mélancolique. Il est vrai que notre intérêt se manifeste parfois sous la forme « épidémiologique », voire parfois « entomologique », et qu’à ce titre il peut paraître froid à certains.
Nous vous demandons de bien vouloir accepter nos excuses si nous pouvons vous donner l’impression de trop regarder nos congénères comme des arthropodes dans l’insectarium. Même si Jean-Yves est davantage mû par la collection des faits de l’actualité et leur analyse, et moi par leur rapprochement avec les données acquises de la science, notre démarche commune part du même principe et de la même motivation.
Lorsque notre ministre a parlé « d’enfants gâtés » à propos de ceux qui refusaient la vaccination, j’ai posté un commentaire sur le volet « gâtés » de l’expression. Le billet de Jean-Yves de ce jour me conduit à traiter aujourd’hui le volet « enfants » qui n’est pas neutre non plus puisque le terme de « pédagogie » que l’on entend souvent à propos de la promotion de la santé est de la même origine étymologique (pedes, enfant). Le concitoyen a peut-être été trop infantilisé par les experts, puis par les pouvoirs publics pendant plus d’un siècle d’éducation à la santé dans la société moderne.
Aujourd’hui les temps changent. Une fraction, extrémiste, de la population peut s’exprimer bruyamment. Mais il existe aussi bel et bien une majorité silencieuse qui refuse le discours des experts fondé sur les preuves scientifiques et repris par les autorités de santé. Avec 83% d’opposants en France à la vaccination, et 60% aux USA, ce n’est pas nous qui inventons le désamour de nos contemporains vis-à-vis des experts. Force est bien de constater que nous sommes loin, très loin, du plébiscite !
On nous a dit un jour : « Il est obligatoire maintenant d’attacher votre ceinture de sécurité ». Nous n’avons pas bronché. A bien y regarder pourtant, sur le fond, c’était déjà une atteinte à notre liberté individuelle. J’ai le droit de me jeter d’un pont, mais pas celui de conduire sans ceinture. Je ne menace pourtant personne sans ceinture. Enfin, personne d’autre que moi. Mais le gouvernement veille sur moi, malgré moi, et m’attache, comme j’attachais mes enfants sur leur siège « réhausseur », sans qu’ils n’y trouvent à redire ; même si je dois bien reconnaître que parfois ils se débattaient.
Puis on nous a dit, il n’y a pas si longtemps : « Fumer tue » ; on avait ordonné aux fabriquant d’imprimer cette formule sur les paquets de cigarettes, en grosses lettres noires. Pourquoi ? Pour mieux nous montrer que si nous n’avions pas compris d’emblée au fil du temps, cela finirait bien par entrer dans nos têtes ; un peu comme le mot de la maîtresse sur le cahier de textes, quand nous étions/quand j’étais en primaire et que nous n’avions pas rendu nos devoirs en temps et en heure.
Tabac prohibé ? Nous n’avons pas non plus –osons le mot- « bronché ». Sur cette pente (montante ?) on est bien sûr allé plus loin. On nous a bientôt interdit de consommer du tabac dans nos bureaux, quand bien même y étions-nous parfois désespérément solitaires. Conséquence immédiate et quotidienne : nous avons vu descendre aux rez-de-chaussée des tours et des entreprises les nouveaux parias ; ceux de l’addiction tabagique. Comment ne pas voir là la résurgence d’une trop vieille symbolique, celle qui veut qu’une fraction du peuple reste sur le seuil, n’ayant plus –pour l’heure- le droit de faire partie de la communauté. Comme jadis : puni, au coin de la salle de classe, au vu et au su de tous. La punition a-t-elle encore des vertus thérapeutiques quand elle devient pluri quotidienne à l’âge adulte ?
Je me souviens avoir vu deux policiers en tenue arriver en extrême urgence pour verbaliser un pauvre homme qui fumait tranquillement une cigarette. Nous étions alors dans l’immense hall aéroportuaire de Dulles, Washington DC. Sans doute peut-on assister aujourd’hui (ou assisterons-nous demain) à la même scène à Roissy-Charles de Gaulle ou sur le quai de la gare Montparnasse ou de Rennes, de Vierzon ou de Saint-Pierre-des-Corps. Car nous savons bien que a loi n’est ce qu’elle est que si elle est la loi pour tous.
L’usage de l’automobile, donc ; puis la consommation de tabac ; puis celle des boissons que l’on qualifiait d’ « alcoolisées » avant de passer à « alcooliques ». Ici le dispositif se met en place aussi progressif qu’implacable.
Et les succès sont au rendez-vous : la sécurité routière a grandement progressé, la consommation de tabac a stoppé sa courbe ascendante, la consommation d’alcool décroit depuis un demi-siècle. Poursuivons : l’espérance de vie croît parallèlement, les paramètres jugeant de notre santé publique s’améliorent. Jamais, sans doute, dans l’histoire de l’humanité n’avons-nous été à ce point triomphants sur les fronts sanitaires.
Pourquoi ne pas applaudir ? Le premier vœu que se font la plupart des habitants de la planète à l’aube de la nouvelle année est bien celui d’une « bonne santé ». En écho nos dirigeants (que nous avons directement ou pas élus) ont, face au risque pandémique, voulu répondre de façon adéquate. Et ils réussissent plutôt bien jusqu’à présent. Les faits sont là. Les doses vaccinales aussi. Disponibles. Probablement efficaces. Sans doute bien tolérées.
Mais vous avez peur d’une piqûre ? Et cela devrait enrayer la machine bien huilée mise en place ? C’est une blague n’est-ce pas ? Je me souviens avoir voulu prendre à bras le corps la question de la couverture vaccinale contre la grippe saisonnière pour les personnels de santé de l’Hôpital Tenon de Paris lorsque j’y dirigeais le département de santé publique. J’avais alors osé mettre tout le personnel du département sur le pont : internes, stagiaires, infirmières, médecins. Plusieurs collègues m’avaient alors prêté main forte. Nous sillonnions de jour comme de nuit tous les services de l’hôpital avec un charriot mobile et nous avons fait grimper très sensiblement le taux de couverture qui est rapidement devenu le plus élevé de tous les établissements de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (juste devant celui d’Ambroise-Paré à Boulogne qui s’était associé à la même opération).
A cette époque j’ai donc vacciné, personnellement et sans déplaisir, des centaines de personnes : infirmières, aides soignantes, médecins et chefs de service. Je me souviens que la principale raison que me donnaient ceux qui (bien peu nombreux) refusaient la vaccination (car cette dernière était bien évidemment effectuée sur une base volontaire) était la « peur de la piqûre ». Ces professionnels qui passaient une bonne partie de leur activité soignante à injecter, inciser, ponctionner et cautériser refusaient ce soir l’indolore injection du vaccin grippal saisonnier qu’on leur proposait (car c’est probablement la plus indolore des injections, même si le bras est assez souvent un peu « courbaturé » le lendemain). Ainsi va la vie.
Eduquer ? Informer ? Promouvoir ? La « communication » est sans aucun doute une question à « travailler ». Mais plus profondément c’est bien la conception des rapports humains que nous avons à prendre à bras le corps. Celle de l’infinie complexité des rapports entre ceux qui « savent déjà » et ceux qui « ignorent encore ». De la complexité plus grande encore entre ceux qui ont pour mission officielle de (tenter de) modifier les comportements de leurs congénères ; congénères qui ne l’entendent pas toujours de cette oreille.
Ceintures automobiles, tabac, alcool, nouvelle grippe et démocratie sanitaire ? Mais parlons-en ! Si l’on faisait aujourd’hui voter les Français que répondraient-ils ? Pourquoi les décisions de santé publique ne s’appuient-elles pas davantage sur des règles démocratiques communes ? Pourquoi le médecin, le professionnel de santé publique, le préfet ou la ministre auraient-ils à devoir « convaincre » qu’il faut se faire vacciner ? Ces experts et politiques redouteraient-ils de ne pas avoir la majorité de l’opinion acquise à leurs arguments ? Le « bon peuple » ne serait-il pas définitivement « mûr » pour saisir tous les enjeux de ces questions qui « nous » concernent au premier chef ? La problématique du pour et du contre la vaccination contre la grippe pandémique (qui n’est pas « obligatoire ») résume tout ceci. A nous tous d’en profiter, de rebondir pour nous parler et partager. A nous tous, à notre façon, d’enquêter, de mieux comprendre, d’enseigner.
Antoine Flahault
lire le billetQui, il y a quelques mois, savait ce qu’était un «adjuvant»? Qui avait entendu parler du «squalène»? L’émergence et la diffusion du A(H1N1) sur la planète aura eu pour effet de réactiver les angoisses de tous ceux qui voient dans la vaccination une pratique dangereuse, sinon maléfique. L’affaire n’est certes pas nouvelle. Elle a même un nom: la «trypanophobie» ou «peur panique des vaccins». Trypanophobie; mot forgé à partir du grec dont le Wiktionnaire nous dit qu’il est présent dans l’«Abrégé du dictionnaire grec-français». Lire la suite…
Jean-Yves a rédigé un article sur ces médecins qui ne veulent pas se faire vacciner. Vous pouvez le lire ici. Voici mon point de vue [AF]
La bonne nouvelle c’est que nous abordions aujourd’hui de telles questions: c’est un signe que le vaccin sera peut-être prêt à temps, ce qui était hier encore une gageure (et qui le demeure tant qu’il n’est pas véritablement disponible). Les premières informations sont cependant encourageantes, les industriels dans cette course contre la montre – la vague pandémique pourrait bien se présenter très tôt cet automne – semblent être en mesure de pouvoir délivrer en France les premières doses utilisables de vaccins dès la mi-octobre, avec un étalement sur quatre mois pour la livraisondes commandes passées. L’heure est donc aux choix. Lire la suite…
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