Elle est belle, elle est noire, elle ne ressemble à aucune héroïne de cinéma. Elle est quoi ? Durant 2h40, le film la regarde, l’offre à nos regards. Elle a désormais, pour l’Histoire, un nom: « la Vénus hottentote », formule si intrigante, si sonore et imagée qu’elle aussi oblitère une histoire compliquée, incertaine. Elle a pour bagage depuis bientôt deux siècles un statut, celui de victime du racisme et du colonialisme, et une statue, celle fabriquée à partir des moulages effectués à même son corps par l’Académie de médecine sous la conduite de Cuvier. A même son corps, vif ou mort.
Sarah Bartman était d’accord ? pour faire l’actrice ?
C’est bien mal lire l’Histoire. Elle était esclave et a été traitée comme telle. Appartenant, oui, appartenant, à des montreurs d’animaux qui l’ont traitée comme telle.
On lui a fait miroiter qu’en quittant l’Afrique du Sud, elle partirait vers des cieux où sa seule silhouette lui rapporterait de l’argent.
Le débarquement en Angleterre fut rude…
Voir “Vénus & Hottentote” (C. Sandrel – Ed. Perrin)
La théorie qui fait d’elle une cabotine consentante est l’invention d’universitaires américains, une relecture masculine de l’Histoire, mais très certainement inexacte.
[…] du film, une deuxième grande joie. Mais encore les nouveaux films d’Abdellatif Kechiche (Vénus noire), de Mathieu Amalric (Tournée), de François Ozon (Le Refuge et Potiche), de Benoît Jacquot (Au […]