Le noir fantasme de la Jupe

Le César à Isabelle Adjani pour son rôle dans La Journée de la jupe résonne d’inquiétante manière dans l’actualité récente.

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Un film sous le signe de la peur

Isabelle Adjani a donc, comme prévu, reçu le César de la meilleure actrice pour La Journée de la jupe. Ce qui ramène sur le devant de la scène ce film qui eut un écho certain à sa sortie en mars 2009, alors même que de récents événements attirent à nouveau les projecteurs sur la sécurité dans les établissements scolaires. Après l’agression d’un élève au lycée Adolphe-Cherioux de Vitry-sur-Seine, le mouvement des enseignants dénonçant la dégradation des conditions d’enseignement, principalement du fait des diminutions d’effectifs imposées par le gouvernement, a occupé, à bon droit, le devant de l’actualité. La parole officielle, organisée, des enseignants explicite des responsabilités, formule des questions argumentées.

Il en va tout autrement du film de Jean-Paul Lilienfeld, qui aura, lui, pris la forme d’un cri de rage faisant office de symptôme, symptôme terriblement inquiétant d’un double refoulement. Le succès du film est en effet, entre autres, le fait d’enseignants, qui se sont retrouvés dans le geste incroyablement violent du personnage joué par Adjani, braquant ses élèves avec une arme à feu et les prenant en otage. Toute la construction dramatique du film est conçue pour garder le public de son côté, rendre « compréhensible » son geste, voire légitime la violence qu’elle libère contre les sauvageons qui la persécutent et foulent aux pieds les valeurs  de la République dont elle est à la fois le produit, le garant et supposément le passeur.

Le « ouf » de soulagement et de gratitude d’un portrait à charge aussi violent contre des adolescents « issus de l’immigration », des noirs et des arabes donc, que le film a suscité chez tant de spectateurs, sonne comme la libération d’un double blocage. Le premier aura été celui de ne pouvoir dire la peur, sinon la haine, ressentie envers les jeunes. Le second concerne le sentiment d’être incompris des représentants du pouvoir, politique, administratif et médiatique, pouvoir officiel qui bloque la possibilité de manifester de tels sentiments. La Journée de la jupe a permis cette double « libération ». Contre les élèves, qui « méritent » de se faire braquer, et ne l’auront pas volé s’ils finissent avec une bastos en pleine tête, et contre les piliers du politiquement correct, qui empêchent que s’exprime ce malaise violent des enseignants confrontés à des obstacles souvent insurmontables dans les termes dans lesquels ils sont en fait ressentis : c’est de la racaille, ils mériteraient un bon coup de karsher, ou de flingue.

la-journee-de-la-jupe-41884Les élèves enfin à leur place (fantasmée): en tas au sol, comme une grosse flaque d’excréments

Les spécialistes du monde l’enseignement connaissent ces blogs où des profs laissent s’exprimer leurs peurs, et leur agressivité contre leurs élèves – ces blogs sont anonymes : les professeurs n’ont pas le droit d’exprimer en leur nom leur avis sur leurs élèves, et ce qu’ils aimeraient leur infliger.  Le Journée de la jupe, symptôme franchement dégoûtant d’une maladie hélas bien réelle, n’aide en rien à comprendre quoi que ce soit, ni du côté des enseignants, ni du côté des élèves, ni à propos du système d’enseignement en général. Le film se contente de refléter avec complaisance des pulsions nauséabondes, qu’il n’est jamais souhaitable de dissimuler (loin de les faire disparaître, cela ne peut que les exacerber), mais sans ouvrir la plus petite possibilité d’une réflexion, ou de l’hypothèse de construire une place pour soi (qu’on soit enseignant, élève, parent, ou simplement citoyen). La Journée de la jupe est un film de haine prenant le parti de certaines victimes contre d’autres victimes, soit le principe même de la pire démagogie, celle qui stigmatise toujours des faibles comme exutoires des malheurs d’autres faibles.

Bien sûr, et fort heureusement, ce fantasme n’est pas celui de tous les enseignants, y compris ceux qui éprouvent de la peur en se rendant dans leur classe. Les nombreux entretiens avec des professeurs et autres personnels éducatifs témoignent au contraire d’une grande diversité de réaction, et d’innombrables tentatives de trouver des éléments de réponses dans ce contexte catastrophique. Quant à Isabelle Adjani, qui a su à plusieurs reprises prendre position avec courage contre les injustices, elle se retrouve ici, sans paraître s’en rendre compte, au service d’une bien sinistre entreprise.

À LIRE ÉGALEMENT SUR LES CÉSARS: Ce qu’il faut retenir de la 35e cérémonie des césars; La soirée de la robe et Pourquoi je n’ai vraiment pas aimé La Journée de la Jupe

23 commentaires pour “Le noir fantasme de la Jupe”

  1. […] LIRE ÉGALEMENT SUR LES CÉSARS: Ce qu’il faut retenir de la 35e cérémonie des césars; Le noir fantasme de la jupe et Pourquoi je n’ai vraiment pas aimé La Journée de la Jupe 1/03/2010, 10:50 AM […]

  2. Je m’élève vivement contre cette soi-disant évidence du fait que les problèmes viennent de la réduction des effectifs des surveillants.
    Malika Sorel, l’auteure du Puzzle de l’intégration, précise que dans son lycée, en Algérie, il y avait 400 élèves et un seul surveillant, et que tout se passait bien et sans violence.
    Je vous invite à lire ce livre (édité chez Mille et une nuits en 2007) avant de ressasser toujours les mêmes lieux communs. Le problème est identitaire, pas économique, et les solutions existent, mais il faut accepter de sortir du cadre des idées toutes faites et de la bien-pensance. Il faut accepter de revoir ses a priori.

  3. Oui, et non…
    d’accord sur l’analyse concernant le symptôme : il s’agit bien de peur. Mademoiselle Adjani ne s’y est pas trompé, ce qu’on lit dans ses yeux (photo) n’est pas de la joie…
    D’accord sur les ressorts (démagogiques) du succès du film.
    Mais là où mon opinion diverge, c’est sur la nécessité de fare ou non un tel film : c’est le même débat qui a accompagné en son temps les films de Clint Eastwood (Inspector Harry).
    Le rôle catalytique et même exorciste d’un tel film le justifie à mes yeux.
    Et tant pis pour ceux qui voient au premier degré.
    Au moins, en rédigeant votre post, vous sucitez cette réflexion, inexistante sans le film.
    PS : je ne suis pas enseignant…

  4. Oh la M. Frodon, il faut peut être se calmer un peu !
    “Des victimes contre des victimes”, d’accord mais à ce jour, on dénombre des victimes qui font des dégâts et d’autres qui en font un peu moins. Ce film présente une situation qui est loin d’être idéale c’est vrai, mais comme tout film il cherche peut être à faire réfléchir et un premier lieu, les plus jeunes. Pas sur le terrain de la peur (du professeur désormais armé) mais plutot sur celui du fait, qu’en face, il y a un humain et que tout ce qu’on lui fait subir entraine à un moment une réaction. (le plus souvent c’est une bonne dépression). Bon c’est vrai vous allez me répondre que chercher à faire réfléchir une victime, c’est vraiment pas sympa, et qu’il vaut mieux compatir et pleurer avec elle…Ouai mais à ce rythme dans cinquante ans le statut de victime sera pérénisé et qui sait peut être aurons nous des victimes de deuxième ou de troisième génération. (Et dire que dans notre pays les juges considèrent que l’age de raison c’est 7 ans…)

  5. Celui qui a écrit l’article n’a jamais eu cours dans une école avec des jeunes problématiques on dirait. C’est effectivement de la racaille, qui dégoûterait n’importe quel enseignant de son travail après quelques mois.
    Le film montre une réaction extreme symbolique, mais elle est peut-être la seule pour les enseignants dans ce secteur: soit arrêter d’enseigner, soit prendre un flingue et instruire manu militari.
    Ces jeunes n’ont pas leur place á l’école mais dans une usine, á travailler dur puisqu’ils sont si mûrs, mais non , ils préfèrent faire semblant de vouloir apprendre, glander á l’école et intimider les profs, plutôt que d’aller travailler

  6. Bravo pour ce billet. Je me rassure en me rappelant que “Entre les murs” a reçu la palme d’or il y a quelques années.

  7. J’ai personnellement apprécié ce film! N’habitant pas la France, mais vivant dans le pays d’origine d’Adjani, je soutiens néanmoins les efforts de cette actrice qui a su porté le film, lui donnant peut être une image caricatural, mais n’annulant pas pour autant le côté tragique de la vie d’un prof quelque soit son lieu de naissance et d’exercice de son métier !! Ayant un regard objectif mais nourrit par ce que je vois sur les infos et les films, je reste comme même sur un sentiment d’indignation quant à la qualité des idées exposées concernant la gente « arabe », stigmatisée et invitée à se cotonner dans le rôle du voyou, de la pauvre victime et de l’inculte…L’immigration a de nouveau visage, de jeunes qui réussissent, qui font des phrases correctes, et savent conjugués différentes cultures, faut-il pour autant arrêter de s’étonner quand on rencontre un algérien de souche sachant manier une langue qui fait partie de notre héritage, à savoir 132 ans de colonialisme. Mais revenons à nos moutons, si les arabes d’ici (de chez moi) ne sont pas les arabes de là-bas, il reste que dans chaque pays qui s’est nourrit du colonialisme et du mélange des cultures (USA, Angleterre…) le système éducatif est en souffrance, car la négation de l’autre ou le rejet de l’autre – même justifier – reste le mal en puissance de ce siècle, et ce n’est qu’un début…

  8. Vous oubliez également d’autres “victimes” : ceux qui voudraient apprendre en paix, sans subir la loi des caïds de collège et qui leur foutent en l’air l’avenir. D’accord pour les dégager de l’école comme on retire un fruit pourri de la corbeille. A moins que vous préfériez réserver une école privée pour vos enfants et une école nivelant par le bas pour les enfants de la masse. c’est d’ailleurs ce que généralement on peut hélas constater.

  9. C’est dommage pour un critique de passer si loin d’un film juste par soucis de bien-pensance.

  10. Je crois que le problème principal du film est justement d’être un film. À mon avis, on est bien loin de l’essence même de ce qu’est le cinéma, et plus proche du JT quotidien adapté à l’écran, ce qui est une tendance de plus en plus fréquente, et qui je trouve est plutôt mauvaise. Avec des films comme « La journée de Jupe », on se retrouve dans la même simplicité premier degré d’un Hanecke qui, à force de prosélytisme, croit faire dans l’honnêteté.

    Je ne suis pas sûr du pouvoir de réflexion que suscite un tel film. Il me semble qu’il tend plutôt au recours aux armes. Les problèmes que connaissent les professeurs actuels, victimes évidemment, se règlent à la source et pas en montrant de telles conséquences extrêmes, qui ne font que réconforter ce que chacun pense dans son for intérieur, dans sa peur extrême, abreuvée de catastrophisme télévisuel. Il faudrait réfléchir à la psychologie du professeur, du personnage d’Adjani, de chaque élève, comme « Entre les Murs » l’a fait et exposer le problème plutôt que de faire l’apologie du « tous contre un ».

    Le film montre peut-être une réaction symbolique extrême, mais je crois davantage qu’il montre ce que chacun serait tenté de faire dans le ras-le-bol général, dans le manque de recul, une déclaration de guerre en quelque sorte, comme l’a fait Romain Gavras dans le clip Stress du groupe Justice. Et même si ça peut paraître justifié, ça n’a jamais été la solution la plus viable.

    Je crois sincèrement que de mettre en image les réactions les plus primitives de chacun, sans justification aucune, en profitant de l’actualité comme unique excuse, est très loin du rôle que devrait avoir le septième art.

  11. Je trouve ce billet idiot et franchement cyber-gédéon. L’individu qui l’a écrit trouve nauséabond ce film. Pourtant l’une de ces résonnance vers le public montre avec une violence inouie(sortir un fling et le braquer sur des éléves ) ce que le comportement de ces gosses grossiers, méprisants, fainéants et irrespectueux de la personne humaine pourrait engendrer à l’extrême, ce que personne ne peut souhaiter. Ce psychodrame reflète l’exaspération et la destruction de l’équilibre mental de certains enseignants au contact de ces hordes.
    Je suppose que ce brillant éditorialiste ne sait ce qu’est d’enseigner dans des banlieues où la terreur du plus fort et le mépris des autres sont garants d’être reconnu peu importe les traumatismes subis par les autres(les autres gosses et les adultes).
    Nous sommes dans une société de plus en plus violente et déjantée ( femmes battues ou tuées par le conjoints, brutalités policières, meurtres entre amis, bandes armées régissant leurs zones d’influence avec sadisme, individus-bourreaux et fêlés dont la seule jouissance est de voir souffrir l’autre….et tout ces gosses à la dérive qui n’attendent qu’une occasion pour passer à l’acte). Ne peut-on comprendre dans ce contexte que l’ensegnant peut lui aussi devenir un fou furieux ?
    Continuez faux professeur en psycho à deux balles de nous décrire un monde que vous ne connaissez pas.

  12. “la journée de la jupe” a un immense mérite d’appeler un chat un chat. Ce film donne à voir ce qu’il est interdit de voir. Adjani a d’ailleurs opportunément rappelé que personne ne voulait de ce film.
    Et ce qu’il donne à voir, ce sont des soi-disant “dominés” qui ne sont rien d’autres que de vulgaires voyous terrorisant professeurs, jeunes filles et tout ce qui leur tombe sous la main.
    Il est bien entendu que de tous les gens bien élevés comme M. Frodon qui prennent la défense de ces voyous à coup d’amalgames ou de sophismes à deux balles ( les jeunes = les jeunes délinquants, les jeunes = victimes, les jeunes délinquants = victimes) , aucun n’a sa fille dans ce genre de classe. Y’a pas de danger, sinon le réel aurait vite fait d’administrer une bonne claque à leurs vertueux délires.

  13. y a une chose qui me gêne beaucoup dans cet article: c’est d’avoir oublié qu’un film, en soi, n’ a rien à voir avec la morale. L’art ne s’occupe pas de morale…C’est un film qui est purement émotionnel comme la plupart des films que choisit adjani…

    ce qui est très révélateur dans votre article, c’est de parler de pulsion forcément “nauséabonde”, de film de haine…mais avez vous vu le film???
    Le personnage d’adjani n’est pas haineux: elle pète un plomb à force d’être poussée à bout. C’est très différent…
    Votre discours est très très démagogique, moralisateur…
    C’est sur qu’un film comme “entre les murs” qui n’est pas du tout représentatif est plus “dans la ligne”….
    C’est à cause des tabous et d’une certaine forme de lâcheté que cette situation s’est installée en banlieue.
    Les gouvernements successifs auraient dû réagir il y a déjà bien 10 ans…
    Il y a beaucoup de choses vraies dans ce film. A commencer par l’utilisation malhonnête des ados de leur religion – pour se dispenser des lois de la république LAIQUE…et se dérober à l’autorité…Il faut être idiot pour ne pas le voir comme il faut être idiot pour ne pas respecter la religion de chacun…
    Le film est d’autant plus intelligent qu’il montre adjani comme l’exemple même d’une fille d’immigrée de la génération d’avant…
    Ce film pour moi est intelligent car il nous secoue, nous bouleverse, nous prend en otage et nous force à ouvrir les yeux…Le fait qu’il finisse en drame, contrairement à ce que vous devez penser, incite à ne pas se laisser aller à des pensées “nauséabondes” comme vous dites.
    quand on sort du film, on ressent au contraire l’extrême urgence de s’occuper de ces jeunes, la nécessité de lever tous les tabous pour avancer…
    Bref, les électrochocs, ca met tout sur la table…c’est l’avantage….

  14. j’aurais plutôt tendance à défendre ce film,qui procure volontairement un véritable électrochoc;il montre comment un professeur, dans une telle situation est poussé dans ses retranchements et n’a plus d’autre solution que d’enseigner grâce à la menace d’une arme;cette extrémité qui n’arrive heureusement qu’au cinéma,doit quand même effleurer l’esprit de nombreux professeurs qui sont à bout de ne pas pouvoir faire leur métier, et qui passent la plupart du temps à éviter que leur classe se transforme en un champ de bataille! Le film montre aussi comment les filles sont victimes du machisme des garçons, issus de l’immigration ou pas, et qui sont obligées de porter des survêtements de sport pour ne pas être traitées de putes.(d’où la journée de la jupe).
    Ce n’est pas être raciste que de montrer cela.

  15. “Entre les murs” n’est pas du tout représentatif? Pourquoi? Et “La journée de la jupe” l’est? Lequel des deux représente le plus gros pourcentage de ce qui se passe réellement dans les lycées en France? Des situations quotidiennes comme celles que vit Bégaudeau ou une situation comme celle que vit Adjani?

    Franchement…

  16. Ce film a des pulsions nauséabondes, quoi que vous en pensiez. Quant à l’art et à la morale, disons que l’art ne s’occupe pas de la morale, mais d’une certaine morale, sinon, ça devient de la propagande. C’est sûr que quand les nazis représentaient les juifs en rats, ils ne s’occupaient pas beaucoup de la morale et étaient plus intéressés par le fait de représenter de manière visuelle ce que beaucoup pensait tout bas à l’époque sans oser l’exprimer. On a vu la résultat.

    La propagande est ici en pleine marche. Evidemment qu’Adjani n’est pas haineuse, puisqu’elle est censée passer pour la victime poussée à bout, un peu d’origine étrangère, histoire de ne pas être taxé de racisme, et à qui on pardonne la violence, à qui l’idée de nettoyer les banlieues au karsher vient de faire écho! On a ici un film qui caresse la pensée unique dans le sens du poil, voire la pensée mise en marche par l’Elysée depuis quelques années.

    La situation dans les banlieues n’a rien d’une conséquence de la lâcheté, la répression qui y sévit depuis quelques années n’a pour ainsi dire rien arrangé. Non que les jeunes délinquants soient excusables, mais on ne combat pas le feu par le feu. Et on ne fait pas réagir les gens en utilisant leurs peurs, sauf si a des intentions malhonnêtes.

  17. J’ai été dans le début des années 60 dans une école, dans mon école devrais-je dire où il n’y avait pas de pions, de surveillant, où le directeur surveillait seul une étude de 450 élèves, ( on entendait les mouches volées) où les prof. étaient à l’écoute des élèves où chaque élèves avaient des responsabilités dans la vie quotidienne de l’école ( ex. balayer le réfectoire après le repas). Moi je m’occupait du ciné-club. Mais aussi, dans le cas où l’élève n’acceptait pas la règle de école, il était sans pitié renvoyé.
    En première année nous étions 150 mais plus que 90 en 4 année.
    L’école présente toujours des résultats aux examens autour de 90% de reçu.
    Elle a été classé par le ministère de EN il y a quelques années meilleur lycée de France.
    Lycée Technique Privé Maurice La Mache Lyon

    Pourquoi maintenir coute que coute des élèves dans des écoles ou manifestement ils n’ont rien à faire si ce n’est empêcher les autres d’apprendre et à pourrir la vie de la classe.

  18. J’aime bien les posts de M. Aries, on croirait sa prose tout droit sortie d’un shaker: Vous y mettez l’inévitable “nauséabond”, vous ajoutez quelques doses de “nazi”, “propagande”, “penser tout bas”, “racisme”, “karsher”, “Elysée” … Vous secouez et ça vous donne l’impression d’avoir pensé, vertueusement s’entend !
    La pensée eût été plus enlevée encore s’il n’avait pas oublié d’y ajouter un soupçon de Vichy et de moisi …
    Le film, dans la réaction du professeur, n’est un évidemment qu’une sorte de parabole pour nous montrer que la violence de certains jeunes gens qu’on appelle en langage courant des voyous n’a pas de limite si ce n’est la violence susceptible de pouvoir leur être opposée. Et la seule légitimité de la violence susceptible de leur être opposée, c’est la nécessaire violence de l’état dans un état de droit.La violence de l’individu, même poussé à bout, ne pouvant mener qu’au drame comme le montre l’épilogue du film.
    Et là où l’Etat a laissé faire depuis des années en se cachant derrière la parole autorisée de ses sociologues officiels (Muchielli et consorts), on voit où cela nous a menés (et le film de Bégaudeau peint aussi bien le désastre que celui de Lillenfeld, le désastre ordinaire de ses classes où les joutes ont remplacé l’étude ( le “cool” désastre Bégaudien)).
    Encore une fois, le mauvais procès qui est fait à ce film comme à toute politique qui entendrait se donner les moyens de mettre ces voyous hors d’état de nuire repose sur le grossier amalgame qui laisse entendre que la banlieue, les “quartiers” comme ils disent, sont un ensemble homogène constitué de jeunes victimes d’un état français raciste.
    La réalité est autre et le film de Lillenfeld le montre dans ses nuances. La classe montre des victimes qui le sont avant tout de certains de leurs pairs pour raisons de genre (les filles), ou tout simplement racistes (cf. l’élève d’origine asiatique). Voilà qui devrait tout de même interroger M. Aries et ses semblables compassionnels. Mais pour cela il faudrait accepter de remiser le shaker et ses scies idéologiques.

  19. M. Renard, on peut lancer un concours de qui croit penser le plus, mais je ne vois pas l’intérêt. Cela dit, mises à part les attaques personnelles, il y a quand même des choses très intéressantes dans ce que vous dîtes.

    Je suis d’accord que ce film tend à montrer la violence nécessaire d’un état de droit, et montre celle de chaque individu comme menant au drame. Mais est-ce une bonne chose? Je n’en suis pas si sûr. Voir davantage de policiers partout (et ça je ne le sors pas de mon Shaker moisi, c’est bien une réalité, marcher une heure dans les rues de Paris, vous verrez!), davantage de caméras dans les arbres, de fichages… Si ce film dit “Ne soyez pas violents vous-mêmes, laissez-nous prendre les choses en main avec notre violence à nous!”, et bien c’est peut-être pire.

    Je sais bien ce qui se passe dans les banlieues, croyez-moi, et c’est loin d’être un “ensemble homogène constitué de jeunes victimes d’un état français raciste.” C’est évidemment bien plus complexe que ça, ce qu’un film comme “La Haine” avait déjà bien montré avant. Après, est-ce que “La journée de la jupe” prend son temps de faire dans la complexité? Je ne le crois pas.

    La compassion a des limites, évidemment, mais le dégoût aussi.

  20. Pour ma part, le film ci-dessus mentionné, reflète sans concession la situation extrême que rencontrent les profs dans certains lycées dits “difficiles”. Je pense que si ce genre d’événement n’est jamais arrivé en France, celà vient de se produire aux U.S.A. (même si c’était pour d’autres raisons). Alors pourquoi pas ici ! croyez vous que les profs qui sont des êtres humains comme vous et moi peuvent endurer à longueur d’année des insultes racistes et sexistes, sans compter des attaques physiques et ne jamais perdre leur self-contrôle ?
    Comment peut-on trouver des excuses à la grossiéreté, aux agressions de toutes sortes, à des gens qui crachent sur la République ? Mais enfin que voulez-vous qu’on laisse la place à ces hordes de voyous, qu’ils puissent faire la Loi ? Je suis atterrée par le manque de réaction de la classe politique qui manque de courage et de détermination. A une époque pas si lointaine, les enfants étaient respectueux en classe. Qu’avaient de plus les jeunes français issus du prolétariat et du monde paysan, ils étaient moins bien vêtus que les jeunes actuels, ils n’avaient pas de portable, de baskets à 100 € la paire ni autres gadgets du même genre.Je sais bien que le monde a évolué mais est-ce une raison pour se comporter comme des voyous, ils devraient penser aux jeunes gens qui vivent dans le pays de leurs parents au magreb ou en afrique, eux ne bénéficient pas d’écoles modernes où ils peuvent avoir la chance de s’instruire et de réussir leur vie d’homme par les études. Pourquoi de nombreux jeunes (issus de l’imigration) réussissent dans leurs études eux ? Trouvent un travail,mênent une vie (normale) comme la plupart des habitants de ce pays ? qu’ont-ils de plus, si ce n’est qu’ils se donnent la peine de travailler pendant leurs études pour réussir.
    Assez d’excuses, plus de sévérité, les jeunes qui ne connaissent aucune contrainte, aucune règle ne peuvent s’épanouir, ils ont besoin d’un minimum d’encadrement dès leur plus jeune âge. C’est ce que nous parents, inculquons à nos enfants pour qu’ils deviennent des adultes responsables. Et j’en ai ras le bol d’entendre dire que c’est à cause de la colonisation, que savent ces gamins de cette époque, ils ne l’ont pas vécue et s’en fichent éperduement.

  21. Quand une prof “sous chienne” entend dire fort dans la classe ” les françaises sont toutes des salopes”, c’est évidemment pas du racisme et du sexisme de la part des “jeunes”, faut pas les traumatiser en essayant de leur imposer une culture et des valeurs qui sont du néo colonialisme.

  22. […] écrivant sur slate.fr/projection-publique le texte « Le Noir fantasme de La Jupe » j’espérais bien susciter des réactions. En effet, j’avais été choqué par le consensus, à […]

  23. L’auteur nous raconte en première partie de son post le mauvais climat dans les collèges à juste titre, mais ensuite il masque la réalité qui perce de jour en jour au sein des collèges ce qui le film démontre admirablement avec IsaBelle Adjani.
    Au lieu d’embrouiller les esprits l’auteur devrait nous donner des propositions pour aider non seulement les jeunes mais aussi le corps enseignant !
    Que pense-t-il aussi des rackets de lycéens en pleine journée en plein cours ?
    Merci
    A plus

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