Combien gagnent les patrons du CAC-40? 155 millions d’euros. Combien sont-ils? Une soixantaine. Qui sont-il? Des hommes. Que des hommes, zéro femmes. Et 6 étrangers, pas un de plus (deux Italiens, un Néerlandais, un Allemand, un Anglais et un Suédois). Quand à la diversité ethnique, il n’en est pas question.
Revenons au plus simple. Pour l’année 2009, ils ont gagné 155 millions d’euros. Soit, c’est beaucoup d’argent puisque cela donne une rémunération annuelle moyenne de 2,5 millions €. C’est à la fois simple et faux. 155 millions d’€ représente la somme qui leur a été versée en salaire et en stock options par l’entreprise, ou les entreprises, dont ils sont président-directeur général, directeur général, président du conseil d’administration ou président du directoire… Un exemple: Henri Proglio siège dans 36 conseils différents et préside pour quelques mois encore EDF et Veolia Environnement. Il faudrait être moine bénédictin pour faire l’addition de ses revenus. Nous ne croyons pas en l’éternité. Manque de temps.
Et puis l’essentiel est ailleurs. Il se trouve dans la complexité et dans les détails où, dit-on, le diable va se nicher. Pour tout un chacun, un salaire est un salaire. Là, pas du tout. Il faut compter cinq ou six rubriques possibles comme le salaire fixe, le salaire variable, le salaire exceptionnel, les stock options, les actions gratuites et les «avantages en nature». Ah, les avantages en nature, sans conteste la manière la plus touchante de payer un patron. Le montant paraît modeste puisqu’il est compris entre 2.500 et 5.500€. L’administration fiscale semble regarder ça de manière tatillonne, mais cela permet tout de même de couvrir des dépenses indispensables comme une voiture de fonction ou un téléphone portable. On imagine l’apostrophe du patron inquiet des décisions du comité des rémunérations du groupe chargé d’arrêter un chiffre: «Eh, n’oubliez pas les avantages en nature!»
Prenez Lars Olofsson, l’homme chargé de redresser les comptes de Carrefour, en même temps que le cours de Bourse. Pour l’instant, c’est pas ça, mais il a touché près de 10 millions d’euros pour l’année 2009. Faisons l’addition: 2.845.194€ pour le salaire fixe, le variable, les jetons de présence, 6.396.200€ en stock options ou actions gratuites et 3.776€ d’avantages en nature. Soit un total de 9.245.170€ et une place de numéro 1.
Curieusement, cette place de salarié le mieux rémunéré, doit un peu l’embarrasser puisqu’il se retrouve juste devant Bernard Arnaud, son patron. Le premier actionnaire de Carrefour affiche un revenu de 7,4millions d’€ en 2009, comme président de LVMH. Bien sûr, l’avantage de Lars Olofsson est fictif puisque Bernard Arnaud peut compter sur des revenus qui lui viennent de sociétés non cotées, comme Groupe Arnault SAS, mais tout de même, ça la fiche mal.
Pour la complexité du mode de calcul des revenus d’un patron, on peut se tourner vers Vinci. Xavier Huillard bénéficiera d’un programme d’incitation à long terme qui lui permettra de gagner: «16.600 fois la valeur de l’action Vinci pour autant que le ROCE [retour sur les capitaux investis) excède 6% et 41.500 fois la hausse de l’action Vinci constatée sur une période d’un an pour autant que la performance de l’action Vinci par rapport à celle d’un panel d’au moins 10 sociétés européennes du secteur de la construction et des concessions d’infrastructures soit au moins égale à +5%.»
Ne soyons pas injuste, il existe des patrons qui renoncent aux avantages en nature. Peu. Serge Kampf, le seul créateur de la liste, l’homme qui a sauvé l’honneur de la France dans l’informatique côté soft, avec Cap Gemini, n’a ni avantages en nature, ni stock options, ni actions gratuites, ni jetons de présence, ni rémunération exceptionnelle, et se classe au 56e rang du classement 2009. Mieux, comme les résultats n’étaient pas à la hauteur des objectifs, et que cela pesait sur la rémunération de son état-major, il a réduit la part variable de son salaire de 20%.
Bon, mais il n’y a pas un seul et unique patron vertueux dans l’Hexagone. Vingt-cinq dirigeants ont renoncé à l’attribution de stock options ou d’actions gratuites. A notre connaissance, deux autres ont abandonné la partie variable du salaire: Louis Gallois (EADS) et Frédéric Oudéa (Société Générale). Louis Gallois, le patron d’EADS, la maison-mère d’Airbus, a tiré un trait sur 1.141.250€ se contentant des 900.000€ de la partie fixe. Bien sûr la valeur des actions qui lui ont été attribué s’élève à 625.000€, et il affiche un revenu de 1,5M€. Pas de quoi pleurnicher. Mais le geste est là. L’année n’a pas été bonne pour le conglomérat européen et cela se voit dans la rémunération du boss. Et pour l’anecdote, le voilà qui passe du 20e au 43e rang du classement des patrons français. Les membres du conseil d’administration, eux, ont préféré conserver leurs jetons de présence à l’exception de Lakshmi Mittal. Pour les autres, le sacrifice était, il est vrai, difficile: chez EADS, la rémunération des administrateurs loin d’être symbolique s’élève en moyenne à 150.000€.
Frédéric Oudéa, le PDG de la Société Générale, a également renoncé, pour la deuxième année consécutive, à la rémunération variable et aux jetons de présence. Daniel Bouton, lui, fait une dernière apparition dans les comptes de la banque. L’ancien patron affiche 405.000€ à la rubrique Montants payés pour l’année 2009.
Il faut enfin signaler la présence de deux cumulards dans la liste des patrons du CAC-40: Henri Proglio et de Philippe Camus. Le premier devrait abandonner prochainement la présidence de Veolia pour permettre un rapprochement capitalistique avec EDF. Le second assure à la fois la fonction de co-gérant de Lagardère et de président du conseil d’administration d’Alcatel. Avec ses deux salaires, il reste pourtant au 22e rang du classement des patrons du CAC-40 avec 2,4M€. Le seul patron à travailler vraiment plus ne gagne finalement pas beaucoup plus. Ça a quelque chose de décevant, finalement.
PhDx
Source: OFGRecherche (ofgrecherche.com)
(1) Manque à notre liste Georges Pauget (ex-Crédit Agricole, 987.040€) et Pierre Gadonneix (ex-EDF, 728.994€) qui ont quitté l’entreprise en cours d’année. Ils ont été remplacés par René Carron et Henri Proglio.
lire le billetL’heure des comptes a sonné. La Ligue 1 terminée, il est temps de tirer un trait et de voir qui a gagné qui a perdu. Sportivement, Marseille, Lyon et Auxerre joueront en Ligue des champions, Le Mans, Boulogne et Grenoble descendent en Ligue 2. En dépit des apparences, il n’était pas nécessaire d’être riche cette année pour figurer en bonne place.
Montpellier (5°, 69 points) et Auxerre (3° au classement avec 71 points) démontrent qu’il est possible de rivaliser avec Lyon (2°, 72 points) ou Marseille (1°, 78 points). En termes d’efficacité économique, les petits budgets l’emportent très largement sur les gros.
Bien sûr, ce classement est contestable, comme tous les classements. Il ne prend pas en compte la Coupe de France et la Coupe de la Ligue ou les coupes européennes. Il n’empêche, il donne un certain vertige et rappelle que les 192 millions d’€ de Lyon ne garantissent rien.
Montpellier a dépensé 391.304 euros/point pour obtenir sa 5° place (69 points). Il vole la vedette à Auxerre qui termine 3° avec 71 points, soit 442.535 euros/point. A l’autre bout de la hiérarchie Lyon affiche 72 points pour 192 millions d’euros de budget. Cela revient à dépenser 2.666.666 euros pour chaque point engrangé. En termes d’efficacité économique, on fait mieux.
Les clubs les plus économes de Ligue 1 (2009-2010): Montpellier, Auxerre et Lorient
Pour le prix de la victoire, c’est encore Montpellier qui l’emporte (20 victoires, soit 1.135.000€ la victoire) devant Auxerre (1.150.000€/victoire). Lyon, qui compte également 20 victoires, ferme la marche avec 9.600.000€ le match gagné!
La victoire la plus chère: Lyon, Paris et Grenoble.
Combien ça coûte de marquer un but en Ligue 1? 192 millions d’€ de budget pour marquer 64 buts, cela donne une moyenne de 3millions d’€/but à l’Olympique Lyonnais qui enlève le prix du but le plus cher de la saison 2009-2010. A l’autre bout de la hiérarchie, toujours Montpellier, qui a dépensé 27 millions pour marquer 50 buts et obtient la palme du but le moins cher (540.000€).
Pour faire du foot, il faut un carré d’herbe, un ballon, des bancs et des joueurs. Pour monter un club de foot professionnel, la complexité est un peu supérieure. Aligner une vingtaine de joueurs d’un bon niveau réclame de l’argent, beaucoup d’argent. Leur niveau devra être assez bon pour attirer des spectateurs (1) et des téléspectateurs.
Le Document de référence 2010 de l’Olympique Lyonnais a l’avantage d’éclairer, un peu violemment, la question. Il y est question de «Trading de joueurs» (p.VIII), d’investissements et de contrôle, pas du ballon, du capital.
L’OL est une PME pour le nombre de salariés (252 personnes), une entreprise intermédiaire par le chiffre d’affaires (192 millions €) ou le résultat net (5 millions €), et un groupe du CAC-40 par la notoriété. Pour les frais de personnel, nous sommes dans la stratosphère : 95millions €, soit 377.000€ par salariés. Il faut savoir que dans une entreprise lambda, cela doit tourner autour de 60.000€ par tête.
Le chapitre «trading des joueurs», ou commerce des joueurs, rappelle que les transferts ne sont pas des affaires de coeurs, mais de gros sous. Sur la planète foot, le commerce des joueurs aurait ainsi représenté un volume d’affaires de 1,9 milliard d’euros en 2009, contre 1,8milliard € en 2008, «et ce malgré le contexte de crise économique mondiale», est-il écrit en guise de commentaire. Même avec une croissance de 5,5%, il semble nécessaire de parler de crise. Soit.
L’Angleterre reste le premier marché des transferts avec 532 millions €, devant l’Espagne (469 millions €), l’Italie (452 millions €), la France (230 millions €) et l’Allemagne (226 millions €). Et en France, le numéro un est… l’Olympique Lyonnais avec 76,5 millions € lors du marché de l’été 2009. Ce qui place le septuple champion de France au cinquième rang en Europe derrière le Real Madrid (qui avec un volume d’affaire de 253 millions € au cours de l’été 2009 pèse plus lourd que l’ensemble de des clubs français), Manchester City (135,9 millions €), Barcelone (111,5 millions €) et le Bayern Munich (78,7 millions €).
Comment finance-t-on un budget de 192 millions €? Il existe cinq moyens: la vente de billets (22,4 millions €, 12% des recettes), la publicité (21,3 millions €, 11%), les droits TV (68,1 millions €, 35%), la vente de produits liés à la marque «OL» (27,8 millions €, 14%) et la vente de joueurs (52,4 millions €, 27%). Et tout cela dépend étroitement des résultats sportifs. Champion de France sans discontinuer pour atteindre 214 millions € en 2007. Pas de titre en 2009, et voilà 20 millions € de perdus (-7 millions € en droits TV et -10 millions € pour les produits liés à la marque). Ce qui prouve qu’une équipe qui perd (le titre) fait moins rêver et moins vendre. Et le résultat net de l’Olympique Lyonnais s’effondre carrément passant de 20 millions € en 2008 à 5 millions € en 2009. Finalement, en matière de foot business, le rêve paye. Il a même un prix.
Quand le supporter ne rêve plus, l’actionnaire, lui, lâche prise et s’en va. Il vend et laisse le titre glisser de 19€ en juillet 2008, la première année sans titre depuis 2002, à 9€ à la rentrée 2009, et à 7,19€ (OL Groupe, FR0010428771- OLG), aux dernières nouvelles (vendredi 7 mai 2010). Cette situation es assez injuste puisque l’OL, l’entreprise, a une situation financière plutôt florissante avec une trésorerie positive (nette de toutes dettes): +62 millions €. Maintenant, chacun le sait, le foot n’est pas affaire de gros sous, mais de coeur! Quoique…
PhDx
(1) Le classement de la Ligue 1 par l’affluence au stade (Source: LNF)
1 | ![]() |
Olympique de Marseille | 49724 |
2 | ![]() |
Olympique Lyonnais | 35516 |
3 | ![]() |
RC Lens | 33918 |
4 | ![]() |
Paris Saint-Germain | 33329 |
5 | ![]() |
Girondins de Bordeaux | 29329 |
6 | ![]() |
AS Saint-Etienne | 26288 |
7 | ![]() |
Stade Rennais FC | 22694 |
8 | ![]() |
Toulouse FC | 19317 |
9 | ![]() |
Montpellier Hérault SC | 17976 |
10 | ![]() |
AS Nancy Lorraine | 16268 |
11 | ![]() |
LOSC Lille Métropole | 14780 |
12 | ![]() |
Grenoble Foot 38 | 13968 |
13 | ![]() |
FC Sochaux-Montbéliard | 13216 |
14 | ![]() |
Boulogne Côte d’Opale | 12140 |
15 | ![]() |
Valenciennes FC | 12062 |
16 | ![]() |
AJ Auxerre | 12018 |
17 | ![]() |
FC Lorient | 11978 |
18 | ![]() |
Le Mans UC 72 | 9249 |
19 | ![]() |
OGC Nice | 8588 |
20 | ![]() |
AS Monaco FC | 7950 |
(2) PANORAMA FINANCIER 2008/2009
Produits des activités : 192,0 M€
Excédent Brut d’Exploitation : 45,8 M€
Résultat opérationnel courant : 7,5 M€
Résultat net (part du Groupe) : 5,1 M€
Capitaux propres : 167,8 M€
Trésorerie nette d’endettement : 62,3 M€
Effectif : 252 collaborateurs
Source : Document de référence de l’OL
Photo: Claude Puel et Ederson, le 7 avril 2010. REUTERS/Regis Duvignau
Les dirigeant grecs devraient peut-être relire Aristote qui décrivait l’utilité de la monnaie dont la valeur stable et reconnue par tous permet de créer une communauté d’échanges et une communauté tout court.
lire le billetAristote “Sur la justice. Ethique à Nicomaque”.
“On peut figurer la réciprocité proportionnelle par la combinaison ou le rapprochement des termes, dans le sens de la diagonale: soit A l’architecte, B le cordonnier, C la maison, et D la chaussure (19). Sans doute faut-il que l’architecte reçoive du cordonnier l’espèce de travail que celui-ci est capable de produire, et que, de son côté, il le fasse profiter du produit de son propre travail. Si donc on commence par établir l’égalité proportionnelle, et qu’il en résulte la réciprocité de services, ce sera ce que je veux dire; autrement, il n’y aura ni égalité ni stabilité. Comme il est très possible que le travail de l’un ait plus de valeur que celui de l’autre: il faut établir l’égalité entre eux. C’est ce qui a lieu aussi dans les autres arts; car ils cesseraient d’exister si l’action et le résultat qu’elle produit n’étaient pas l’une et l’autre déterminées ou appréciées sous le rapport de la quantité, aussi bien que sous celui de la qualité.
Et , dans le fait, il ne peut pas y avoir de commerce entre deux médecins, mais bien entre un médecin et un laboureur, et, en général, entre des hommes de professions diverses, et qui ne soient pas égales; mais il y faut rétablir l’égalité.
Voilà pourquoi toutes les choses échangeables doivent, jusqu’à un certain point, pouvoir être comparées entre elles; et c’est ce qui a donné lieu à l’établissement de la monnaie, qui est comme une mesure commune, puisqu’elle sert à tout évaluer, et, par conséquent, le défaut aussi bien que l’excès: par exemple, quelle quantité de chaussures peut être égale à la valeur d’une maison, ou d’une quantité donnée d’aliments. Il faut donc qu’il y ait entre l’architecte [ou le laboureur] et le cordonnier [ou plutôt entre les profits de l’un et des autres], le même rapport qu’il y a entre une maison, ou une quantité d’aliments, et une quantité déterminée de chaussures; car, sans cela, il n’y aura ni commerce ni échange; et cela ne saurait se faire, si l’on n’établit pas, jusqu’à un certain point, l’égalité [entre les produits].
Il doit donc y avoir pour tout, comme on vient de le dire, une commune mesure; et, dans le vrai, c’est le besoin qui est le lien commun de la société: car, si les hommes n’avaient aucuns besoins, ou s’ils n’avaient pas tous des besoins semblables, il n’y aurait point d’échange, ou, du moins, il ne se ferait pas de la même manière. Par l’effet des conventions, la monnaie a été, pour ainsi dire, substituée à ce besoin; et voilà pourquoi on lui a donné le nom de νόμισμα [nomisma] parce qu’elle doit son existence à la loi, νόμῳ, [nomo], et non pas à la nature, et qu’il dépend de nous de la changer, et de lui ôter son utilité.
Or il y aura réciprocité de services, toutes les fois que l’égalité sera rétablie, en sorte que le laboureur se trouvera avec le cordonnier dans le même rapport que le travail du cordonnier avec celui du laboureur.
[1133b] C’est lorsqu’ils viennent à échanger leurs produits que ce rapport doit s’établir sous la forme de proportion : autrement, l’un des extrêmes pécherait par un double excès (20). Mais quand chacun d’eux obtient ce qui lui appartient, alors il y a égalité, et il peut y avoir commerce entre eux, parce qu’il dépend d’eux que cette égalité puisse s’établir. Soit A le laboureur, C la quantité d’aliments, B le cordonnier, D la quantité de son travail égale à la quantité d’aliments;[ il faudra que B soit à A, comme D est à C]; au lieu que, s’il n’était pas possible de régler ainsi la réciprocité, le commerce ne pourrait pas avoir lieu.
Ce qui prouve que le besoin est comme le lien unique qui maintient la société, c’est que, quand deux hommes n’ont aucun besoin l’un de l’autre, ou au moins l’un des deux, ils ne font point d’échange ; il en est de même lorsque l’un ne manque pas de ce que l’autre possède, par exemple, de vin, ce qui donnerait la possibilité à l’autre de proposer son blé. Il faut donc qu’il s’établisse une sorte d’égalité, [entre les besoins comme entre les produits]. Mais en supposant qu’aucun besoin ne se fasse sentir actuellement, l’argent est pour nous comme un garant que l’échange pourra se faire à l’avenir, si l’on est dans le cas d’y avoir recours: car il est permis à celui qui le donne, de prendre ce dont il a besoin. Au reste , l’argent lui-même est sujet aux mêmes vicissitudes [que la denrée]; car il n’a pas toujours une égale valeur: cependant il en conserve ordinairement une plus uniforme. Voilà pourquoi il convient que toutes les choses aient un prix déterminé : car de cette manière les échanges pourront toujours avoir lieu ; et ce n’est que dans ce cas qu’il y a commerce et société.
La monnaie, étant donc comme une mesure qui établit un rapport appréciable entre les choses, les rend égales. car il n’y aurait point de société sans échange; point d’échange, sans égalité; point d’égalité, sans une commune mesure. A la vérité, il est impossible de rendre commensurables des objets entièrement différents; mais on y réussit assez exactement pour les besoins de la pratique. Il faut donc qu’il existe quelque mesure commune ; mais elle ne l’est que par supposition ou convention. Voilà pourquoi on donne à la monnaie le nom de νόμισμα [νόμος, usage, convention] ; c’est elle qui rend tous les objets commensurable puisqu’ils peuvent être évalués en monnaie.
Soit A une maison , B une somme de dix mines , C un lit : il est évident que A sera la moitié de B, si la maison est du prix de cinq mines, ou égale à ce prix. Supposons que le lit , ou C , soit la dixième partie de B ; on voit dès-lors combien de lits feront une valeur égale à celle de la maison, c’est-à-dire qu’il en faudra cinq. Il est même facile de voir que c’est ainsi que se faisaient les échanges , avant que la monnaie existât; car il importe peu qu’on échange les cinq lits contre la maison , ou contre toute autre chose qui aura la même valeur que cinq lits.”
Aristote
in “L’antiquité grecque et latine du Moyen âge” de Philippe Remacle, Philippe Renault, François-Dominique Fournier, J. P. Murcia, Thierry Vebr, Caroline Carrat
L’amour et l’argent entretiennent des rapports un peu compliqués. Pour les mots, il y a l’inspiration poétique ou romanesque, faite de licence(s) et d’imagination, pour les chiffres il y a les comptes de Meetic. Plus brutal, mais plus précis. En tout cas, l’amour, ou la rencontre sur internet, n’est pas prêt de s’essouffler et semble échapper à toute crise. Le chiffre d’affaires de Meetic a progressé de 19% l’année dernière (158M€). Mais les rencontres, ou les approches amoureuses, se comptent en abonnés. Le groupe Meetic en compte 844.000 à travers le monde soit 209.000 de plus par rapport à 2008, soit une augmentation de 33%.
Mais tout n’est pas rose dans le ciel de la rencontre numérisée. D’abord, pour réaliser une telle croissance Meetic est allé faire ses courses à l’étranger, en prenant le contrôle de trois concurrents : DatingDirect et Match.com en Angleterre, Neu.de en Allemagne. La croissance du nombre d’abonnés vient en fait en totalité de ces acquisitions. En juin 2009, Meetic affichait 670.000 abonnés auxquels venaient s’ajouter 276.000 clients de Match.com. Résultat, sans croissance externe pas de croissance. Et surtout le nouveau venu semble un peu pingre. La revenu moyen par abonné est en effet passé de 200€ (17€/mois) à 187€ (16€/mois). Mais bon, tous comptes faits, Meetic est sorti du rouge dans lequel il était en 2008 (-6,3M€) avec un bénéfice de 12M€.
Et pour séduire un nouvel abonné ça coûte de plus en plus cher: 40€ en moyenne sur l’année, près de 60€ l’année dernière. Alors quand on le tient, on ne le lâcher pas. On s’attache. A priori, on se dit que le but du site étant de permettre à des hommes et à des femmes de se rencontrer. La rencontre faite devrait logiquement déboucher sur la perte de deux clients. Eh bien pas du tout, Meetic surveille de très très près le taux de désabonnement mensuel. Il lui a même donné un nom à éternuer, le “churn”. Et depuis 2 ans, bonne nouvelle, le churn se stabilise à 14%. C’est bien (pour l’actionnaire) et c’est pas bien (pour le client).
Quoique, le client de Meetic ne recherche pas vraiment “l’autre”, aujourd’hui il est en quête “d’autres” partenaires. On ne parle pas d’une rencontre, mais de rencontres. D’où, un espoir de croissance qui s’appuie sur trois faits : “l’accroissement du nombre de personnes vivant seules”, “un statut de célibataire assumé” et “une perception de plus en plus favorable de l’utilisation d’Internet pour nouer des rencontres amoureuses.” Dès lors, l’abonné tend à allonger son contrat avec Meetic, voire à s’installer pour longtemps. Et là tout le monde s’y retrouve, surtout Meetic.
Alors faut-il devenir actionnaire de l’amour potentiel sur le net (FR0004063097- MEET)? Peut-être, mais la lecture du document de référence 2010 n’est pas à proprement parlé encourageant. Il comporte une quinzaine de pages pour prévenir des risques que prend l’épargnant en s’approchant. Il n’y a guère qu’un domaine qui échappe à la toujours possible catastrophe à venir : l’environnement. “La nature des activités du Groupe, tant au titre des rencontres par Internet et téléphones portables, qu’au titre des événements « Live » n’entraîne pas de risques significatifs pour l’environnement.” Pour le reste entre le développement des réseaux sociaux et la troisième guerre mondiale, il faut s’accrocher.
Encore un chiffre sur l’amour internétisé. Une petite règle de trois doit nous permettre d’avoir une idée du marché en Europe. Meetic revendique 13% de l’audience (1) des sites de rencontres en Europe, il dépasse probablement le milliard d’euros.
PhDx
(1) La notion de part d’audience combine le nombre de visiteurs uniques sur un mois et le temps moyen passé chaque mois par ces mêmes visiteurs uniques. Source : Mediametrie/NetRatings, janvier 2010
lire le billetIl faut tuer le messager qui apporte une mauvaise nouvelle. Cette fois c’est au tour des agences de notations. Elles sont trois trois Standard and Poor’, Fitch Ratings et Moody’s et leur rôle est d’évaluer les pays, les entreprises ou les organismes qui se présentent sur les marchés financiers pour emprunter. Moins la note attribuée à un créancier est bonne et plus le coût du crédit sera élevé. A l’inverse plus la note est élevée, moins le risque de défaillance est haut et moins le coût du crédit sera élevé. Elles sont aujourd’hui accusée de plonger la Grèce dans une crise plus profonde encore en amenant ses créanciers à lui imposer des taux d’intérêt de plus en plus élevés. C’est oublier trop rapidement qu’il n’y a besoin d’attendre le résultat des agences de notation pour comprendre que la Grèce, le Portugal, ou l’Irlande se sont placés dans une situation compliquée et laissant se creuser leurs déficits publics sans se soucier d’une dépréciation de leur monnaie puisqu’ils avaient adopté l’Euro. Nous re-publions cet article qui permet à chacun d’évaluer le risque que représente ce que l’on appelle aujourd’hui l’existence d’une bulle souveraine.
Plaçons nous une minute à la place d’un trader spécialiste des monnaies. Il doit préserver les fonds qui lui ont été confiés et choisir, tous les jours, s’il fait confiance au yen, au dollar ou à l’euro. Il n’est pas seul au monde et doit donc suivre ce que les autres traders vont faire. Comme il ne peut avoir raison contre le reste du monde, il suit le mouvement: c’est l’effet mouton de Panurge. Depuis plusieurs jours, on lui dit de regarder un critère et un seul: la dette publique en pourcentage du PIB. Que voit-il? Pas grand-chose de clair en vérité.
La confiance se paye.
Il faut aller un peu plus loin pour mesurer la confiance dont dispose une monnaie. Le taux d’intérêt à long terme des obligations d’État (2011) est un bon indicateur de ce point de vue. Plus il est élevé et plus le prêteur estime que le risque de voir la monnaie perdre de sa valeur est important. Et plus la prime de risque monte.
Premier point, mettons-nous d’accord sur le thermomètre. Optons pour l’OCDE dont la base de données permet de mixer des séries différentes. Seul le taux d’épargne des ménages échappe à la vigilance de l’OCDE.
Les pays de notre échantillon sont classés en fonction de leur niveau d’endettement public comparé à leur PIB. Leur vulnérabilité tient compte des trois critères retenus: taux d’endettement public, taux d’épargne des ménages (s’il est négatif, cela signifie que les particuliers ont plus de dettes que d’épargne) et le taux d’intérêt à long terme des obligations d’Etat. Nous classerons leur vulnérabilité de @@@@@ très fragile, @@@@ cible potentielle, @@@ cible possible, @@ à l’abri, à @ intouchable. La Chine est absente de notre échantillon faute de données fiables et comparables avec celles des pays occidentaux.
Les données de la quadrature financière
Japon (Yen): @@
Dette publique/PIB: 189% en 2009, 197% en 2010, 204% en 2011.
Taux d’intérêt: 1,78% en 2010, 2,5% projection 2011.
Taux d’épargne des ménages: 3%*
Islande (Couronne): @@@@@
Dette publique/PIB: 118% en 2009, 143% en 2010, 146% en 2011.
Taux d’intérêt: 7,7% en 2010, 7,3% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages: inconnu.
Italie (Euro): @@@@
Dette publique/PIB: 124%% en 2009 et 127% en 2010, 130% en 2011.
Taux d’intérêt: 4,3% en 2010, 4,9% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages: 11%.
Grèce (Euro): @@@@@
Dette publique/PIB: 115% en 2009, 123% en 2010, 130% en 2011.
Taux d’intérêt: 5,5% en 2010, 6,1% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages: 1% en 2006.
Etats-Unis (US Dollar): @@
Dette publique/PIB: 84% en 2009 et 92% en 2010, 100% en 2011.
Taux d’intérêt: 4% en 2010, 4,7% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages: 4%.
France (Euro): @@@
Dette publique/PIB: 85% en 2009, 92% en 2010, 99,1% en 2011.
Taux d’intérêt: 4% en 2010, 4,7% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages: 14%.
Portugal (Euro): @@@@
Dette publique/PIB: 84%% en 2009, 91% en 2010, 97% en 2011.
Taux d’intérêt: 4,2% en 2010, 4,7% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages: -0,6%.
Royaume Uni (Livre Sterling): @@@@
Dette publique/PIB: 71% en 2009, 83% en 2010, 94% en 2011.
Taux d’intérêt: 4% en 2010, 4,8% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages: 5%.
Zone Euro: @@@
Dette publique/PIB: 82% en 2009, 88% en 2010, 93% en 2011
Taux d’intérêt: 4% en 2010, 4,7% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages UE: 8%.
Irlande (Euro): @@@@
Dette publique/PIB: 66% en 2009, 81% en 2010, 93% en 2011.
Taux d’intérêt: 4,7% en 2010, 4,9% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages: 3%.
Allemagne (Euro): @@
Dette publique/PIB: 77% en 2009, 82% en 2010, 85.4% en 2011.
Taux d’intérêt: 3,7% en 2010, 4,4% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages: 12%.
Espagne (Euro): @@@
Dette publique/PIB: 59%% en 2009, 67% en 2010, 74,3% en 2011.
Taux d’intérêt: 4,2% en 2010, 4,7% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages: 3%.
Suisse (Franc Suisse): @
Dette publique/PIB: 44% en 2009, 45% en 2010, 45% en 2011.
Taux d’intérêt: 2,6% en 2010, 3,3% proj. 2011.
Taux d’épargne des ménages: 13%.
Le Japon devrait être la première cible avec un taux d’endettement public hors norme de 200%. Mais la quasi totalité de sa dette est détenue par des acteurs japonais en dépit de ce que le faible taux d’épargne des ménages peut laisser penser. Le Japon vit en circuit fermé, là comme dans d’autres domaines. Cela offre au système un solidité à toute épreuve. Ajoutons à cela une constante dépréciation du yen pour doper les exportations. Bref, tout le monde regarde le yen glisser sans s’en émouvoir.
L’Islande a déjà supporté toutes les attaques possibles et imaginables depuis 1 an. Quand l’Etat islandais se présente pour emprunter, il doit proposer un taux d’intérêt de 7,7%, soit une prime de risque de 5,1% par rapport à la Suisse en 2010. L’affaire paraît entendue. D’ailleurs, l’Islande est le seul pays de notre échantillon a avoir devant lui une baisse des taux en 2011.
Le Portugal et la Grèce, avec des taux d’épargne des ménages négatifs ou proche de 1%, sont des cibles idéales. Lisbonne et Athènes n’ont pas les moyens de se défendre. Dans pareille situation un pays peut décider de laisser filer la valeur de sa monnaie. Une solution inapplicable pour les deux pays qui font partis de la zone euro.
Le Royaume-Uni, dont le taux d’endettement est comparable à celui du Portugal, a laissé chuter la livre face à l’euro et doit offrir des taux d’intérêt supérieurs à ceux du Portugal pour se financer: 4,8% contre 4,2%.
L’Espagne est fragilisée par la faible part du revenu des ménages consacrée à l’épargne (3%), même si la dette publique reste dans des proportions supportables. Madrid va rapidement devoir se tourner vers l’Union européenne pour trouver de l’aide. La fièvre espagnole est montée quand le très influent blogueur du New York Times (et prix Nobel d’économie) Paul Krugman a écrit que le vrai problème n’était pas la petite Grèce, mais la grande Espagne.
L’Italie fait partie des PIIGS (pigs signifie cochons en anglais), l’aimable acronyme conçu par les anglo-saxons pour désigner les «mauvais élèves» qui comprend le Portugal, l’Italie, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne (Spain) à cause d’un endettement public qui va dépasser les 130% en 2011. Le taux d’épargne des ménages et sa présence dans la zone euro explique des taux d’intérêt très proche de ceux pratiqués à l’égard de Washington ou de Paris.
La France semble relativement à l’abri des attaques, malgré un ration dette publique/PIB de 100% en 2011, grâce un taux d’épargne des ménages de 14%. La France et les Etats-Unis sont dans un touchant pas de deux. Si la première est protégée par l’euro et ne paye pas de surprime pour emprunter (4,7%), les seconds disposent aujourd’hui d’une protection planétaire. Tout le monde possède des avoirs en dollars, et personne ne va parier sur la baisse du billet vert quand l’euro est menacé. Hier, le dollar était attaqué pour son hégémonie. La Chine et les pays producteurs de pétrole voulaient alors réduire leur dépendance, ils espéraient devenir moins «US dollar addict». Aujourd’hui, le poids du dollar protège le dollar alors que le ration dette publique/PIB va atteindre 100% et que le taux d’épargne des ménages est faible (4%). Sa fragilité devient une force. Personne n’a intérêt aujourd’hui à voir le dollar chuter.
La Suisse peut revendiquer sans contestation possible le titre de championne du monde de l’orthodoxie budgétaire. Un ration dette publique/PIB de 45%, un taux d’épargne des ménages de 13% explique un coût de l’argent à long terme pour Berne de 2,6%. Tout le monde est disposé à prêter à la Confédération helvétique et personne ne viendra s’attaquer à elle. Là comme ailleurs, la Suisse ne veut compter que sur ses propres forces et applique une politique économico-monétaire emprunt d’une infinie prudence.
Au bout du compte, il est possible de construire un indice du pauvre de vulnérabilité : je multiplie le taux d’endettement par la coût du crédit et je divise le résultat par le taux d’épargne.
Cela donne un classement objectif à manier avec circonspection tant il est contestable pour de rigoureux économètres. Si des indices sérieux sont disponibles je suis preneur, mais le plus simple est parfois le plus efficace.
L’indice de vulnérabilité brut et indice 100 la Suisse:
Suisse: 11 points, indice 100
Allemagne: 31 points, indice 282
France: 34 points, indice 309
Italie: 58 points, indice 527
Royaume-Uni: 90 points, indice 818
Etats-Unis: 100 points, indice 909
Espagne: 116 points, indice 1.055
Japon: 170 points, indice 1.545
Portugal: 752 points, indice 6.836
Grèce: 793 points, indice 7.209
PhDx
*Les taux d’épargne sont purement indicatifs. Ils proviennent en général de l’OCDE, mais nous n’avons pas pu trouver une source unique, fiable et homogène.
lire le billetCréons un prix pour le mode de rémunération le plus créatif ou le plus “baroque” et baptisons le Hotei (1), l’un des sept dieu japonais de la fortune. Dans la catégorie patron du CAC-40, le lauréat 2010 devrait être Xavier Huillard, administrateur-directeur général de Vinci. L’entreprise avait défrayé la chronique avec les rémunération exorbitantes de son ancien président, Antoine Zacharias : 4 millions de revenus annuels, 13 millions d’indemnités de départ et 40 millions de retraite chapeau. L’homme mis en examen pour “abus de biens sociaux” a été relaxé, à juste raison, en mars dernier par le Tribunal de Nanterre. Antoine Zacharias ne pouvant être accusé d’avoir bénéficié d’avantages accordés par son conseil d’administration. Juridiquement imparable.
lire le billetLa procédure (1), la Seconde plainte amendée pour violation des lois boursières fédérales, engagée devant le Tribunal fédéral de New York (district sud) contre la Société Générale est entrée dans une phase active et publique. Aux Etats-Unis, l’instruction se fait en effet par un échange de documents mis à la disposition de tout un chacun via un site internet (Pacer). Déposée en janvier, la plainte a été jugée recevable et confiée au juge Richard M. Berman, elle va suivre d’ici à l’été un calendrier précis. La banque et ses dirigeants (2) ont remis les réponses aux accusations dans un document de 40 pages.
Goldman Sachs aurait-elle perdu le sens des affaires ? Le Monde (21.07.10)
La plainte de la SEC contre Goldman Sachs
Le Monde (16/04/2010) “Goldman Sachs poursuivie aux Etats-Unis pour une fraude liée aux subprimes”
Les Echos (16/04/2010) Goldman Sachs poursuivi pour fraude, les Bourses plongent.
Le Figaro (16/04/2010) Goldman Sachs poursuivi pour fraude liée au “subprimes”.
New York Times (16/04/2010) Room for Debate. What Goldman’s Conduct Reveals.
L’article du New York Times (23/12/2009) qui révélait l’affair
Goldman Sachs charged with fraud. WSJ (17/04/2010)
A lire absolument, l’excellente enquête de Rolling Stones: Goldman Sachs, la grande machine à bulles
Les CDO Wikipedia
Les Collateralized Debt Obligations dans les archives du New York Times.
La crise des subprimes Wikipedia
Des Fonds de pensions américains ont par ailleurs attaqués la Société Générale devant un tribunal Fédéral de New York.
1/3 “Nous accusons la Société Générale de violation des lois fédérales”
1/3 “We accuse the Société Générale of a violation of the federal laws”
2/3 “Nous accusons la Générale…» d’avoir laissé faire Jérôme Kerviel
2/3 “We accuse Société Générale…” of letting Kerviel off the hook
3/3 A la Société Générale, pendant la crise le patron s’enrichit
PhDx
La Société Générale et les autres personnes visées par une plainte collective (class action) déposée devant la court fédérale de New York (district sud), a transmis un document demandant le rejet de la plainte collective, selon l’agences Reuters, Les plaignants, regroupés dans le sillage du fonds de pension des enseignants du Vermont, reprochent à la banque d’avoir laissé faire, voire d’avoir couvert les agissements de Jérôme Kerviel qui ont abouti en janvier 2008 à une perte de 4,9 milliards d’euros. Ils estiment aussi que la Société Générale a dissimulé l’impact de la crise de l’immobilier aux Etats-Unis sur ses comptes, au court des années 2007 et 2008. Ils estiment enfin que ses dirigeants, et parmi eux Daniel Bouton, ont cédé des actions Société Générale alors qu’ils disposaient d’informations privilégiées.
Nous avons exposé les faits dans trois articles. Deux sont parus sur ce blog : «Nous accusons la Société Générale de violation des lois fédérales» (1/2) et «Nous accusons la Société Générale… d’avoir laissé faire Jérôme Kerviel» (2/2). Le troisième volet, A la Société Générale, pendant la crise le patron s’enrichit est paru dans le magazine GQ.
lire le billet