– Un essai clinique, très restreint puisqu’il a porté sur trois malades, apporte un nouvel espoir pour le traitement de la leucémie la plus courante. Des chercheurs de l’université de Pennsylvanie ont modifié génétiquement les lymphocytes T (qui assurent l’immunité cellulaire) de ces trois patients, afin qu’ils attaquent plus efficacement les cellules cancéreuses. Deux de ces trois personnes sont en rémission depuis plus d’un an.
– Une expérience pour le moins surprenante aux Pays-Bas, où le gouvernement a émis l’idée de taxer les automobilistes en fonction du nombre de kilomètres qu’ils ont parcourus, afin de faire prendre conscience du poids écologique et financier que la voiture représente pour la société (émissions de polluants et de gaz à effet de serre, entretien des chaussées, etc.). Des taximètres ont donc été installés dans les véhicules de particuliers et des factures virtuelles leur sont adressées à la fin de chaque mois. Inutile de préciser que cette proposition gouvernementale est controversée…
– Fermé en avril par manque de fonds, le réseau de radiotélescopes du SETI Institute, qui écoute le cosmos à la recherche de signaux artificiels émis par des civilisations extraterrestres, va reprendre du service en septembre grâce aux donations du public.
– En cette année internationale des forêts, une étude du Cemagref montre, selon lemonde.fr, “que le réchauffement climatique conduirait les arbres à compter moins de branches, d’où une plus grande vulnérabilité aux parasites et un cycle de reproduction perturbé”.
– Selon un rapport gouvernemental australien cité par la BBC, la Grande Barrière de corail souffre d’une mauvaise qualité de l’eau, due à l’usage de pesticides par les agriculteurs. Les coraux sont également menacés de blanchissement par la montée des températures.
– Cela s’appelle l’adermatoglyphie. C’est le fait, rare, de ne pas avoir d’empreintes digitales. Pratique pour un cambrioleur, moins drôle quand on veut se rendre dans un pays comme les Etats-Unis, dont le contrôle d’immigration a recours à cette technique biométrique pour identifier les personnes. Des chercheurs viennent de découvrir que cette particularité était due à la mutation d’un gène s’exprimant dans la peau.
– Un reportage du Temps dans un laboratoire de l’Ariège, le seul au monde à étudier le protée, curieux amphibien en forme d’anguille qui est capable de vivre 120 ans.
– Pour finir : en 2012, le ramadan coïncidera avec les Jeux olympiques. Comment les quelque 3 000 athlètes musulmans qui concourront à Londres pourront-ils concilier jeune et performance sportive de très haut niveau ? Réponse dans le New Scientist.
Pierre Barthélémy
lire le billetLa question risque de devenir un des leitmotive des étés à venir. Non pas le traditionnel “Y aura-t-il de la neige à Noël ?” mais bien “Y aura-t-il de la banquise en septembre ?” Septembre, c’est la fin de l’été et le moment de l’année où la glace de mer, dans l’Arctique, atteint son minimum d’extension, recouvre le moins de surface. Et, depuis quelques années, des climatologues scrutent attentivement, via des satellites, la fonte de la banquise, notamment depuis cette année 2007 où le minimum a battu tous les précédents records : avec 4,8 millions de kilomètres carrés, le cru 2007 a pulvérisé le minimum de 5,57 millions de km2 établi seulement deux ans auparavant, en 2005. La moyenne de référence, établie sur les mois de septembre des années 1979-2000, est de 7 millions de km2. Et pour ce qui est de 2011, la courbe de fonte est depuis la mi-mai inférieure ou égale à celle de 2007, comme on peut le voir ci-dessous.
Au cours des deux premières semaines du mois de juillet, la fonte s’est avérée particulièrement rapide avec une perte, en moyenne, de 124 000 kilomètres carrés par jour, soit quasiment la surface d’un pays comme la Grèce. Au-dessus du pôle Nord, la température était en moyenne de 6 à 8°C plus haute qu’à l’ordinaire. Cela ne signifie pas pour autant que le record de 2007 sera battu. Seize groupes de chercheurs ont fourni leurs prévisions pour le mois de septembre et seulement trois d’entre eux estiment que le record tombera. Les chiffres avancés vont entre 4 et 5,5 millions de kilomètres carrés. La glace de mer ne fait pas que se réduire en superficie : les données enregistrées par des sous-marins militaires pendant quarante ans ont montré que, pendant la décennie 1990, le “pack” avait perdu 40 % de son épaisseur par rapport aux années 1958-1976.
Certains considèrent que la fonte de la banquise arctique comporte bien des avantages, en libérant les côtes des glaces, voire en ouvrant les passages maritimes le long des côtes nord du Canada (passage du Nord-Ouest) ou de celles de la Sibérie (passage du Nord-Est) et en facilitant, à terme, la future exploitation des gisements de pétrole arctiques… Ce faisant, ils oublient deux choses. La première est que des espèces animales, comme les phoques ou les ours polaires, doivent leur survie à la banquise et qu’il est peu probable qu’ils aient le temps de s’adapter à sa diminution rapide. Mais après tout, on peut les sacrifier sur l’autel du développement économique de la région… Le second élément est un peu plus problématique : l’Arctique est une sorte de régulateur climatique et le déséquilibrer, par la disparition progressive de la banquise, enclenche une série de cercles vicieux. La glace, blanche, se comporte comme un miroir vis-à-vis des rayons du Soleil et en reflète environ 80 %. Dès que la glace disparaît, c’est l’océan sombre que les rayons du Soleil touchent et 90 % d’entre eux sont absorbés par l’eau, qui se réchauffe, fait fondre plus de glace, etc. L’océan étant plus chaud, l'”été” arctique est de plus en plus long et les nouvelles glaces se forment en moyenne un peu plus tard dans la saison.
Mais ce n’est pas tout. L’Arctique constitue un acteur majeur du climat, en étant un des moteurs de la circulation océanique. Les grands courants mondiaux sont entretenus par les différences de température et de salinité de l’eau. Ainsi, l’Arctique refroidit les eaux chaudes du Gulf Stream, qui donnent à l’ouest de l’Europe son climat tempéré, et les renvoie le long de la côte est américaine, avec quelques degrés en moins. En jouant à la fois sur la température et la salinité de l’eau de mer, la fonte de la glace risque d’enrayer le moteur de la circulation thermohaline. Autres effets indésirables : les répercussions sur les terres voisines, et notamment sur le Groenland, qui supporte une calotte glaciaire dont la disparition provoquerait une hausse de plusieurs mètres du niveau des océans. Puisque l’Arctique est la région du monde la plus sensible au réchauffement climatique qui y connaît un effet d’amplification, on peut également citer la possibilité que les sols gelés du Grand Nord canadien et de la toundra sibérienne se réchauffent, libérant le dioxyde de carbone et le méthane, deux gaz à effet de serre, qu’ils retiennent prisonniers. Dernier risque que je citerai, la déstabilisation de l’énorme réservoir de méthane que sont les clathrates, de fines cages de glace contenant du méthane, qui reposent en grande quantité au fond de l’océan glacial Arctique…
La fonte de la banquise n’est donc pas une simple lubie de climatologues. C’est un risque avéré d’emballement du réchauffement climatique. Il y a un an, face à une vague de phénomènes météorologiques extrêmes, je mettais les pieds dans le plat en disant que, même si les chercheurs restaient encore très (trop ?) prudents pour mettre un nom sur les choses, on commençait à voir le vrai visage du réchauffement. Je pourrais probablement réécrire l’article en mettant, à la place de la canicule russe, la vague de chaleur intense que connaissent les Etats-Unis. Sur la carte ci-dessous, chaque point rouge figure un record de chaleur battu ou égalé dans ce pays depuis le début du mois de juillet.
Voilà. Cette carte ainsi que le graphique que j’ai inséré au début de ce billet donnent un visage à ce que seront probablement la plupart de nos futurs étés. Certes, en France, nous avons eu un mois de juillet pourri. Mais il serait peut-être temps de voir les choses de manière un peu plus globale. De la même manière, la fonte de la banquise arctique n’est pas qu’une histoire d’ours polaires, cela concerne le climat de la planète tout entière.
Pierre Barthélémy
– Faut-il n’y voir qu’une action symbolique ? Le fait est que l’ONU a reconnu officiellement l’importance du changement climatique pour la paix et la sécurité dans le monde.
– Une enquête-reportage au long cours de Vanity Fair sur la manière dont la nouvelle prospérité chinoise a donné un coup de fouet au trafic de l’ivoire et au braconnage des éléphants d’Afrique.
– Ils ont braqué le télescope spatial Hubble sur Pluton pour y rechercher d’hypothétiques anneaux et ces astronomes ont découvert un quatrième satellite à cette planète naine. Et puisqu’on parle des petits objets du système solaire, signalons que la sonde américaine Dawn s’est mise en orbite autour de l’astéroïde Vesta.
– Pour la dernière fois, une navette spatiale américaine, en l’occurrence Atlantis, s’est posée à Cap Canaveral. Des milliers d’emplois liés au spatial ont disparu ou vont disparaître, en attendant que les Etats-Unis se lancent dans un nouveau programme de vols habités. Pour l’heure, la NASA ne dispose d’aucun autre moyen que les fusées russes Soyouz pour envoyer ses astronautes dans l’espace.
– La BBC se fait taper sur les doigts pour avoir “surjoué” les controverses autour du réchauffement climatique, des OGM et du vaccin contre la rougeole. En clair, une commission indépendante reproche à l’organisme de radio-télévision britannique d’avoir donné autant de crédit à des thèses très marginales qu’à des arguments soutenus par de multiples études et institutions scientifiques. C’est un avis important car il va ébranler un peu plus un des standards du journalisme qui consiste à donner la parole à un partisan et un opposant (la variante médiatique du pour et du contre). Un peu partout dans le monde, les journalistes s’aperçoivent que ce qui compte surtout, c’est de tendre le micro aux gens qui s’y connaissent vraiment, plutôt qu’à certains pseudo-experts qui alimentent des polémiques sur le changement climatique ou la dangerosité des vaccins, soit pour leur bénéfice médiatique personnel, soit pour dénoncer je ne sais quel complot des scientifiques.
– Alors que Captain America sort dans un mois sur les écrans français (mais vient de faire son apparition dans les cinémas américains), Discovery News dresse un portrait anatomique de ce super-soldat et trouve que les “améliorations” physiques dont il dispose sont presque à portée de laboratoire.
– Pour finir : la 3D pourrait déjà être ringarde en terme d’innovation télévisuelle. Des chercheurs américains viennent de mettre au point la télé à odeurs qui pourrait vaporiser dix mille arômes différents. On va enfin savoir quelle odeur dégage Chewbacca dans Star Wars.
Pierre Barthélémy
lire le billetIl y a huit ans, en juin 2003, commençait un long épisode de canicule en Europe de l’ouest, qui allait culminer pendant la première quinzaine d’août. Entre juin et septembre, ce sont environ 70 000 décès supplémentaires par rapport à la normale qui allaient être comptabilisés sur le continent, les pays les plus touchés étant l’Espagne, la France et l’Italie ainsi que, dans une moindre mesure, l’Allemagne. A l’époque, cette vague de chaleur exceptionnelle (voir la carte ci-dessous qui montre les anomalies de température du 20 juillet au 20 août 2003) n’a pas été mise sur le compte du réchauffement climatique mais présentée comme un avant-goût de ce qui deviendra la norme d’ici à la fin du siècle, en raison de la hausse attendue des températures. L’été 2003 correspond en effet aux étés simulés par les modèles des climatologues.
Comment ces futures canicules à répétition vont-elles se traduire sur le plan de la mortalité ? C’est la question à laquelle a voulu répondre une étude publiée mardi 21 juin (jour de l’été !) dans la revue Nature Communications. Ses auteurs, espagnols, français et suisse, ont fait le lien entre température, humidité et décès dans près de 200 régions européennes regroupant plus de 400 millions d’habitants. Ils ont ensuite estimé l’évolution de la mortalité d’ici à 2100 en parallèle avec le réchauffement anticipé par les modèles des climatologues. En temps normal, dans les pays européens, la mortalité est la plus importante en hiver, avec en moyenne 955 décès par mois et par million d’habitants, contre 765 décès par mois et par million d’habitants en été. La saison froide est marquée par des problèmes d’hypothermie, des maladies comme la grippe et la pneumonie, mais aussi plus d’hypertension et de thromboses. En été, comme la canicule de 2003 l’a dramatiquement souligné, les personnes âgées sont particulièrement fragiles vis-à-vis des vagues de chaleur (problèmes de régulation thermique, cardiaques, respiratoires) surtout si elles vivent en ville, en raison de la pollution et du phénomène d’îlot de chaleur urbain.
En décalant le spectre des températures vers le haut, on pourrait s’attendre à un effet principalement bénéfique, avec une réduction marquée des morts hivernales due à la diminution du nombre de jours froids. Ce sera en partie le cas puisque la mortalité hivernale passera en 2100 à 860 décès par mois et par million d’habitants. Tout le problème, c’est que, si aucune action particulière n’est entreprise pour combattre les canicules, la mortalité estivale grimpera beaucoup plus vite et atteindra 970 décès par mois et par million d’habitants au cours de la dernière décennie du siècle. En effet, la démographie de l’Europe nous dit que c’est le continent qui a la population la plus âgée, avec un âge médian de près de 40 ans, chiffre qui passera à 47 ans en 2050 et on se souvient qu’en France, lors de la canicule de 2003, 60 % des personnes décédées avaient 75 ans et davantage. De plus, une large proportion des Européens vit en ville, où les effets des vagues de chaleur sont accentués. Si la surmortalité due à la chaleur est de 205 décès par mois et par million d’habitants, on pourrait, pour un pays comme la France qui compte 65 millions d’âmes, avoir plus de 13 000 décès par mois de canicule, soit peu ou prou ce que nous avons connu en 2003.
Que l’été, aux alentours de 2060-2070, supplante l’hiver comme saison la plus meurtrière ne sera pas anodin : l’espérance de vie baissera de 3 à 4 mois au cours du dernier tiers du siècle. Les auteurs de l’étude soulignent que cela ne sera pas le cas si les pays mettent en place des systèmes d’alerte, notamment afin de prendre soin des personnes âgées. Dans l’hypothèse la plus optimiste, l’espérance de vie européenne, au lieu de chuter, pourrait augmenter d’un an et demi d’ici à la fin du siècle.
Mais, au lieu d’essayer de traiter les symptômes, il faudrait peut-être aussi s’occuper des causes, c’est-à-dire les causes du réchauffement climatique. L’étude se base sur le scénario “prévisible” d’augmentation des températures déterminé par plusieurs modèles régionaux. Or, le risque n’est pas nul que ce scénario dérape et que le réchauffement s’emballe, par exemple si le dioxyde de carbone et le méthane contenus dans le sol (tourbières, pergélisol) sont brusquement relâchés dans l’atmosphère. Avec de pareilles hypothèses, on arrive vite à des hausses de température de +7°C, voire davantage si l’on se place à un horizon plus lointain que 2100. Dans ces conditions, certaines régions pourraient tout simplement devenir inhabitables pour l’homme qui serait incapable d’y évacuer sa propre chaleur corporelle… La peau ne peut plus jouer ce rôle quand la température extérieure dépasse durablement les 35°C. L’adaptabilité a ses limites.
Pierre Barthélémy
Photo: Des femmes se protègent du soleil en juillet 2009 à Tirana, lors d’une canicule en Albanie. REUTERS/Arben Celi
lire le billet– Le Soleil pourrait connaître une période anormalement calme de ses cycles d’activité, comme cela s’est produit durant le XVIIe et le XVIIIe siècles, qui ont correspondu au “Petit Age glaciaire”. A cette époque, les températures avaient légèrement baissé. Si le phénomène se confirme, cela ne sera néanmoins pas suffisant pour contrecarrer le réchauffement climatique…
– En astronomie, Mercure est une des planètes dont on parle traditionnellement le moins. Une injustice en passe d’être réparée grâce à la sonde Messenger qui, depuis quelques mois, s’est mise en orbite autour de la planète la plus proche du Soleil.
– La NASA et les militaires américains prêts à donner un demi-million de dollars à qui leur expliquera comment surmonter les obstacles du voyage interstellaire et notamment comment amener des engins spatiaux à des vitesses moins ridicules que celles pratiquées aujourd’hui. Il faudra aussi trouver un moyen de financer de manière pérenne des projets prévus pour durer des décennies…
– Plus de 35 ans après la fin de la guerre du Vietnam, Hanoi et Washington collaborent pour le nettoyage de zones contaminées par l’agent orange, un défoliant contenant de la dioxine utilisé par l’armée américaine pendant le conflit. Déversé sur des millions d’hectares, ce produit a tué ou mutilé des centaines de milliers de personnes et provoqué de très nombreuses malformations congénitales.
– Je m’en doutais personnellement un peu à force de voir des tonnes de “papiers” aussi contradictoires que caricaturaux sur tel ou tel régime ou sur les qualités et les défauts de tel ou tel aliment, les quotidiens généralistes font preuve de bien peu d’exigence journalistique dans ce genre d’articles.
– En pleine vague X-Men, le Daily Mail explique que, sur le plan génétique, nous sommes tous un peu des mutants. Je me disais aussi que ce n’était pas normal, ces flammes qui me sortent des yeux…
– D’ailleurs, aux Etats-Unis, des chercheurs ont réussi à transformer des cellules vivantes en sources-laser.
– Pour finir : il y a 2 500 ans, on brassait de la bière en Provence. La découverte archéologique de la semaine ? Peut-être pas, mais c’est tout ce que les médias français ont l’air d’avoir retenu grâce à une dépêche AFP qui a fait le bonheur des rédactions fainéantes. Pour ceux qui ne sauraient s’en contenter, je conseille les nouvelles quotidiennes d’Archaeology Magazine.
Pierre Barthélémy
lire le billet– Je ne suis pas un inconditionnel des anniversaires mais certains valent la peine qu’on en parle. Il y a 30 ans, une étrange épidémie fait son apparition aux Etats-Unis. La pandémie due au virus du sida va tuer au moins 25 millions de personnes depuis 1981. Aujourd’hui, les antirétroviraux, dans les régions du monde où ils sont facilement disponibles, ont fait reculer la maladie en stoppant la prolifération du virus dans l’organisme. Mais ce n’est en aucun cas une guérison et, comme l’a rappelé Barack Obama le 2 juin, il ne faut pas baisser la garde. Time fait la liste des jalons qui ont marqué ces trois dernières décennies.
– Pendant ce temps-là, en Europe, les autorités sanitaires courent après une forme dangereuse de la bactérie E. coli, qui a tué 19 personnes.
– Au cas, peu probable, où cela vous aurait échappé, l’OMS a classé les téléphones portables, ainsi que les sans-fil, dans la catégorie des produits “peut-être cancérogènes”.
– Le Temps consacre un long article au projet Desertec qui consiste à implanter d’immenses centrales solaires dans les zones désertiques d’Afrique du Nord et du Proche-Orient puis d’acheminer l’électricité produite en Europe. Dans un contexte énergétique tendu (post-Fukushima, pétrole de plus en plus rare, gaz de schiste controversés), l’idée gagne des soutiens.
– Comment, dans un contexte de réchauffement climatique, la planète a de plus en plus de mal à produire de quoi nourrir les hommes. Une enquête du New York Times. La BBC évoque également le problème. Cela n’a pas grand chose à voir mais une énième étude montre que les récifs coralliens souffrent énormément de la montée des températures. Au fait, 2010 a été l’année où l’homme a émis le plus de dioxyde de carbone…
– C’était le dernier vol d’Endeavour. Et quand Atlantis aura effectué son ultime voyage en juillet, les navettes spatiales américaines prendront leur retraite.
– Au Chili, l’éruption du volcan Puyehue provoque l’évacuation de 3 500 personnes.
– Pour terminer : il y a peu, je vous parlais de ces corbeaux que l’armée américaine avait envisagé d’utiliser pour retrouver Oussama ben Laden ; aujourd’hui, la police allemande dresse des vautours pour retrouver des cadavres dissimulés dans la nature. Retrouveront-ils le corps du leader d’al-Qaïda ?
Pierre Barthélémy
lire le billet
– Le protocole de Kyoto sur la limitation des émissions des gaz à effet de serre prend fin en 2012. Mais son remplaçant n’est pas sûr de voir le jour : les Etats-Unis, le Japon, le Canada et la Russie ne veulent pas d’un nouvel accord contraignant. Le réchauffement climatique a de très beaux jours devant lui.
– Mon ancien collègue du Monde, Jérôme Fenoglio, est retourné au Japon, plus de deux mois après le tsunami meurtrier du 11 mars et la catastrophe nucléaire de Fukushima qui l’a suivi. Il s’est rendu, avec le photographe Hirashi Narayama, dans les vallées et montagnes dont on croyait qu’elles seraient épargnées par la radioactivité mais qui, en réalité, ne le sont pas. Un portfolio bref, mais touchant. Le reportage au long cours est ici.
– Selon le Muséum national d’histoire naturelle et l’Union internationale pour la conservation de la nature, plus d’un quart des oiseaux nicheurs français seraient menacés de disparition.
– Si la planète Mars est si petite (un peu plus de 10 % de la masse de la Terre), c’est peut-être parce qu’elle s’est formée très rapidement et est restée ensuite dans un état embryonnaire.
– Le New York Times raconte l’émouvante destinée post-mortem de Julio Garcia, mort en 2010, dont les organes ont été transplantés dans les corps d’au moins 8 personnes (on ignore si les cornées on été données à une ou deux personnes). Un an après, sa famille a rencontré une partie des receveurs.
– Toujours dans le NYT, l’incroyable histoire de deux sœurs siamoises reliées par le crâne, les Canadiennes Krista et Tatiana Hogan. Incroyable parce que les cerveaux des deux fillettes semblent eux aussi reliés : ce que l’une perçoit, l’autre le ressent…
– Comment la police scientifique britannique a, plus de vingt ans après les faits, résolu deux doubles meurtres.
– Les rennes de l’Arctique peuvent voir dans la partie UV du spectre électro-magnétique, qui est inaccessible à l’œil humain. Peut-être une adaptation au “white-out” (un brouillard blanc des régions enneigées où la visibilité est parfois de moins d’un mètre), qui permet à ces animaux de se repérer et de détecter nourriture et prédateurs dans le blizzard.
– Quand un reptile mange un insecte, cela n’émeut personne. Mais quand un insecte géant (et un seul) dévore une tortue ou un serpent, cela fait un article et l’impressionnante photo ci-dessus qui, je le précise aux sceptiques en tous genres, n’est pas truquée (crédit : Shin-ya Ohba).
– Pour terminer : dans sa précédente sélection, le Globule relevait que la prédiction selon laquelle le jour du Jugement dernier tombait le 21 mai ne s’était pas avérée. La faute à une erreur de calcul, s’est excusé Harold Camping, l’auteur de la prophétie ratée. L’erreur est humaine, doivent se dire ceux qui ont dépensé tout leur argent à l’approche de ce jour fatidique. Camping a refait ses comptes et on se donne désormais rendez-vous devant l’Eternel le 21 octobre. Espérons que, cette fois, notre homme a pris une calculette. Il faut au moins ça pour annoncer l’apocalypse.
Pierre Barthélémy
lire le billet– En concluant que le rythme de disparition des espèces était réel mais surestimé, une étude publiée dans Nature crée une polémique sur l’érosion de la biodiversité.
– La Chine reconnaît que le barrage des Trois Gorges, le plus grand du monde, pose un certain nombre de problèmes humains (le sort du 1,3 million de personnes déplacées reste à améliorer) et environnementaux (comme des glissements de terrain, de la pollution ou un manque d’eau en aval). Pékin a annoncé un plan contre ces effets indésirables, explique Le Monde.
– Les climatosceptiques mettent souvent en avant les “centaines” d’études scientifiques allant dans leur sens pour dire que le consensus parmi les scientifiques n’est pas aussi général qu’on veut bien le dire. Le blog The Carbon Brief a réalisé une analyse de ces articles, pour s’apercevoir que 20 % d’entre eux étaient l’œuvre de seulement 10 personnes et que, sur ces 10 auteurs les plus prolifiques, 9 étaient liées… au pétrolier ExxonMobil. Autre enseignement, les climatosceptiques embrigadent contre leur gré un certains nombre de chercheurs dont le travail va en réalité dans le sens du réchauffement climatique. Mécontents, ceux-ci leur demandent ensuite d’être retirés de leurs références… en vain la plupart du temps. Enfin, 15% des articles sont publiés dans Energy and Environment, un journal dont les articles ne sont pas tous revus par des pairs, contrairement à la règle des revues scientifiques. Une analyse qui montre bien sur quels ressorts fonctionne le climatoscepticisme.
– Dix planètes sans étoiles viennent d’être découvertes, rapporte Le Figaro en citant un travail publié dans Nature. Ces orphelines ont probablement été éjectées des systèmes solaires où elles se sont formées.
– Toujours dans le cosmos, une nouvelle méthode confirme l’existence de la mystérieuse énergie noire qui accélère l’expansion de l’Univers. Mais on en n’a pas identifié sa nature pour autant…
– Avec la mort d’Oussama ben Laden puis l’affaire DSK, on en aurait presque oublié le Japon et les conséquences nucléaires du tsunami du 11 mars. A Fukushima, la situation ne s’améliore pas.
– Pour rester dans le monde de l’atome, Interpol vient de lancer une unité de prévention du terrorisme radiologique et nucléaire.
– Une étude britannique révèle qu’à force de passer beaucoup de temps devant les écrans, les enfants d’aujourd’hui sont moins musclés et incapables de réaliser certaines tâches physiques que les générations passées effectuaient.
– Pour terminer (mais pas définitivement…) : ce samedi 21 mai devait être, selon certains, le jour du Jugement dernier. “Caramba ! Encore raté !”, pourrait-on s’exclamer en plagiant le perroquet moqueur de l’Oreille cassée. “Encore”, parce que ce jour du Jugement dernier a été annoncé bien des fois. Petite liste de cinq prédictions erronées.
Pierre Barthélémy
lire le billetSi l’on met momentanément entre parenthèses les informations sur le séisme et le tsunami du Japon, on pourra aussi butiner dans ces articles-là :
– Une nouvelle étude montre que les calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique (sur la photo ci-dessous une vue de Terre Adélie prise par votre serviteur en 2003) fondent à un rythme accéléré depuis vingt ans. Ce qui, à terme, conduira à une hausse du niveau des océans plus importante que celle, prudente, retenue par le GIEC. Comme quoi, il n’y a pas que les tsunamis qui font monter les mers… Par ailleurs, des océanographes ont découvert que de plus en plus de crabes, d’ordinaire frileux, s’aventuraient dans les eaux froides bordant l’Antarctique.
– Aux Etats-Unis, pendant ce temps, la guerre des Républicains, soutenus par plusieurs lobbies industriels, contre la politique environnementale de Barack Obama fait rage. Du coup, Time se demande comment modifier le discours des climatologues et des environnementalistes pour que la partie la plus conservatrice de l’opinion cesse de ne plus faire confiance aux chercheurs et considère enfin objectivement les preuves qu’ils ont rassemblées sur la réalité et les causes du réchauffement climatique.
– Alors que l’on s’interroge sur la manière dont les centrales nucléaires japonaises ont surmonté l’épreuve sismique, le Christian Science Monitor dresse la liste des 10 pays qui dépendent le plus de l’atome pour leur électricité. Sans surprise, la France est la championne du monde incontestée.
– La revue Science a eu accès à un registre des morts de civils dans le conflit afghan montre que la guerre devient de plus en plus meurtrière dans le pays. Un article instructif sur la façon dont les militaires tiennent le compte des morts.
–Vous êtes obèse et vous voulez maigrir ? Oubliez les anneaux gastriques, les coupe-faim dangereux, les pilules qui vous font déféquer votre gras ou les régimes impossibles. La dernière nouveauté est un pacemaker gastrique : lorsque vous mangez, une sonde dans l’estomac détecte la prise alimentaire, la signale à l’appareil qui envoie, via une électrode, de petites décharges électriques sur l’estomac, ce qui a pour effet de faire croire à votre cerveau que vous êtes rassasié. Du coup, les sujets mangent beaucoup moins… et maigrissent.
– L’astronome amateur français Thierry Legault, déjà auteur de quelques photographies époustouflantes, vient de récidiver en réalisant pour la première fois, depuis la Terre, un cliché détaillant la Station spatiale internationale à côté de laquelle on distingue un astronaute en sortie extra-véhiculaire.
– Pour terminer : parmi les disparités génétiques qui font que nous sommes différents des singes, on note la disparition, chez le mâle humain, d’épines tactiles situées sur son pénis… Une info qui aurait eu toute sa place dans mon désormais célèbre billet sur la forme du zizi…
lire le billetLe manchot empereur est à l’Antarctique ce que l’ours polaire est à l’Arctique : l’animal emblématique. Mais, autant les signaux d’alarme concernant la possible extinction d’Ursus maritimus sont tirés depuis quelques années, notamment en raison du réchauffement climatique qui fragilise la banquise autour du pôle Nord mais aussi de la pollution des océans, autant l’alerte sur la survie à court ou moyen terme du manchot empereur n’avait pas encore été lancée. La fiche d’Aptenodytes forsteri dans la Liste rouge de l’UICN est d’ailleurs classée dans la catégorie la moins alarmante, celle des préoccupations mineures.
Cela pourrait bien changer au cours des années à venir. En effet, une étude britannique publiée le 28 février dans PLoS One fait état de la première disparition d’une colonie de manchots empereurs. Certes, il ne s’agit que d’un petite communauté, qui n’a jamais dépassé, depuis qu’on l’a découverte en 1948, les 250 individus mais sa réduction rapide depuis les années 1970 ne laisse pas d’inquiéter. Située dans les îles Dion, à l’ouest de la péninsule Antarctique (voir la carte ci-dessous), la colonie ne comptait plus que 85 membres en 1978 et moins d’une vingtaine au tournant du siècle. La dernière fois que l’on a essayé de la recenser, sur une photographie aérienne à haute résolution prise en 2009, il ne restait plus aucun oiseau sur la banquise.
Même s’ils ne peuvent l’affirmer avec certitude, les auteurs de l’étude font peser la grande majorité de leurs soupçons sur le réchauffement climatique qui, s’il n’agit guère en règle générale sur le sixième continent, a des effets bien visibles sur la partie occidentale de la péninsule antarctique, où se trouvent les îles Dion. Les relevés effectués dans la zone montrent une augmentation sensible tant de la température moyenne générale que de la température moyenne pendant l’hiver, saison durant laquelle les manchots empereurs viennent se reproduire sur la glace de mer située devant le continent. Cette région est d’ailleurs celle où la banquise résiste le moins bien au changement climatique : depuis plusieurs années maintenant, elle se forme de plus en plus tard et se disloque de plus en plus tôt. Etant donné que tout le cycle de la reproduction des manchots empereurs s’effectue sur cette mince couche de glace et en est dépendant, des chercheurs ont déjà avancé que le réchauffement climatique pourrait, par ce biais, avoir un impact sur les populations. Il pourrait jouer négativement sur les populations de poissons, de krill et de calmars dont se nourrissent les manchots, tout en favorisant les skuas et autres pétrels, oiseaux qui chassent les jeunes empereurs…
L’étude de PLoS One ne prétend pas être catégorique sur la “culpabilité” du réchauffement dans la disparition de cette colonie, bien que de lourdes charges pèsent sur le suspect. D’autres causes sont évoquées (maladie ou conditions météorologiques exceptionnelles) mais elles apparaissent comme moins plausibles et aucun élément objectif ne les étaye. Les influences du tourisme (en augmentation dans cette partie de l’Antarctique qui est la plus accessible, depuis la pointe méridionale de l’Amérique du Sud) ou de la pêche industrielle ont été écartées.
Première à disparaître, la colonie des îles Dion a des chances d’être vite considérée comme un cas d’école. Des colonies plus grandes ne seraient pas à l’abri de subir le même sort. Une étude franco-américaine publiée dans les Comptes rendus de l’Académie des sciences des Etats-Unis en 2009 a mis en relation des modèles démographiques avec les projections climatiques du GIEC et montré que la colonie de Pointe Géologie, en Terre Adélie, qui est sans doute la colonie de manchots empereurs la plus étudiée du monde et compte environ 3 000 couples, risquait d’être réduite de 95 % à l’horizon 2100.
Le problème, c’est qu’Aptenodytes forsteri a beau être le plus grand et le plus fort des manchots, ce n’est pas un rapide côté adaptation. Comme on a pu le voir dans le film La Marche de l’Empereur de Luc Jacquet, cet oiseau est philopatrique : en clair, il a tendance à revenir se reproduire là où il est né, sur la glace de ses aïeux. Et il n’est pas forcément capable de s’apercevoir que le climat a changé et que la banquise où il a pondu va disparaître avant que son poussin ne puisse aller dans l’océan. Il arrive bien sûr que la colonie change ses habitudes et déménage de quelques kilomètres, quand un glacier s’est décroché du continent là où elle se reproduit d’ordinaire. Mais procéder par sauts de puce risque de ne pas être d’une très grande efficacité lorsque le problème devient global… C’est le syndrome du poisson rouge dont un gamin imbécile a fêlé le bocal : la bestiole aura beau se réfugier au fond, quand il n’y aura plus d’eau, elle mourra.
Pierre Barthélémy
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