La sélection du Globule #73

Ce samedi, le robot à roulettes américain Curiosity a quitté la Terre en direction de la planète Mars sur laquelle il se posera en août 2012, avant d’en explorer une petite partie à l’aide de ses dix instruments (dont deux français pour tout ou partie). L’objectif : découvrir si, dans le passé, Mars a pu offrir des conditions propices à l’apparition de la vie.

– Selon une étude publiée dans Science, le climat n’est peut-être pas aussi sensible à l’augmentation du taux de gaz carbonique que ce que l’on croyait. Mais il ne faut pas se réjouir trop vite : malgré cette correction, les chercheurs prévoient tout de même une hausse des températures de plus de 2° C à la fin du siècle.

Le rapport annuel d’Onusida montre cette année des résultats encourageants, avec notamment une baisse des nouvelles infections et une augmentation du nombre de personnes sous traitement. Néanmoins, en 2010, 2,7 millions de personne dans le monde ont été contaminées par le VIH.

Le premier bilan exhaustif de l’état des sols en France a été rendu public. Même s’il est meilleur que dans certains pays comme le Royaume-Uni, les sols ne sont pas gérés de manière durable et subissent les assauts du béton, de la pollution et de l’érosion.

Il y a 42 000 ans, l’homme pêchait déjà du thon, comme vient de le montrer une équipe d’archéologues travaillant au Timor oriental. Des hameçons taillés dans des os ont ainsi été mis au jour, ainsi que des restes de poissons. Cette découverte fait remonter de plusieurs dizaines de milliers d’années la pratique de la pêche (en haute mer qui plus est) par nos ancêtres.

Chaque année depuis des décennies, la Nikon Small World Competition récompense les meilleures photographies prises au microscope. Ces images de science ont toujours de grandes qualités esthétiques. Le palmarès 2011 est ici.

Nephila antipodiana est une araignée qui, pour se défendre des fourmis, imprègne les fils de sa toile d’un produit insecticide.

Pour finir : ma chronique “Improbablologie” dans Le Monde évoque ces messieurs zoophiles qui risquent le cancer du pénis dans leurs amours de basse-cour…

Pierre Barthélémy

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La mort tient-elle compte de nos initiales ?

Monsieur et Madame Trucmuche ont des jumeaux, un garçon et une fille. Comment doivent-ils éviter de les appeler ? Benoît-Isidore et Pauline-Ursule. En effet, si l’on en croit une étude américaine publiée en 1999 dans le Journal of Psychosomatic Research, avoir des initiales à consonance négative (ici B.I.T. et P.U.T.) peut s’avérer un facteur non-négligeable d’espérance de vie réduite. A l’inverse, des initiales à consonance positive (F.O.R. ou V.I.E.) sont une petite promesse de vie plus longue. L’effet est sans doute nettement moins marqué en France qu’aux Etats-Unis, où la tradition d’insérer un deuxième nom entre le prénom et le patronyme est très vivace, comme on le voit fréquemment avec les présidents américains, de Franklin Delano Roosevelt à Barack Hussein Obama, en passant par John Fitzgerald Kennedy.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, l’impact du symbole (et donc de l’esprit) sur la mortalité humaine est un phénomène qui se rencontre en maintes occasions : ainsi, une étude a montré que les femmes mouraient en général moins la semaine précédant leur anniversaire, comme si la Camarde était priée de patienter jusqu’à ce que la ligne soit franchie… En revanche, la semaine suivant le changement d’âge était celle où, en moyenne, ces dames quittaient le plus volontiers ce monde (parce que le gâteau préparé par leurs héritiers était peu digeste ?). La même étude soulignait que ce n’était pas le cas chez les hommes, qui avaient une légère tendance à s’abstenir de souffler leurs ultimes bougies en décédant avant leur anniversaire. Nombreuses sont également les personnes tombant malades ou mourant à l’âge où l’un de leurs parents a disparu. A ces “réactions aux anniversaires” s’ajoutent d’autres exemples. Une étude a ainsi mis en évidence, chez des juifs pratiquants, une baisse sensible de la  mortalité dans les jours précédant la fête de Pessa’h et une hausse dans les jours suivants. Le même effet a été constaté, dans une communauté chinoise, au cours de la période entourant la fête de la mi-automne. Comme si la mort devait attendre dans le vestibule…

Mais celle-ci peut-elle s’inviter plus tard lorsque vos initiales reflètent une notion positive, ou plus tôt si vous vous appelez Maurice-Alexandre Landouillette ? L’étude du Journal of Psychosomatic Research répond par l’affirmative. Pour le montrer, ses auteurs, chercheurs en psychologie à l’université de Californie (San Diego) ont ainsi épluché les registres des décès de cet Etat entre 1969 et 1995, car ils présentent l’avantage de donner le nom complet des morts. Deux listes d’initiales à consonances positive et négative avaient auparavant été testées et validées auprès d’un panel. Dans la première catégorie, on trouvait notamment ACE (as), GOD (dieu), LIF (pour vie), LOV (pour amour), VIP, WIN (gagner). La seconde rassemblait des mots ou abréviations comme APE (singe), ASS (cul), BAD (mauvais), DIE (mourir), DTH (abréviation de “death”, mort), DUD (raté), HOG (pourceau), ILL (malade), MAD (fou),  ROT (pourriture), SAD (triste), SIK (pour malade). Pour les morts portant ces initiales particulières, on notait l’âge au moment du décès, qui était ensuite comparé à l’âge moyen de groupes témoins dont les membres avaient des initiales sans signification. Les résultats ont été plus que surprenants. Les hommes portant des initiales “géniales” vivaient en moyenne 4,48 années de plus que le groupe témoin, et les hommes avec des initiales “pourries” vivaient 2,8 années de moins que le groupe témoin. Du côté des extrêmes, les 28 LOV ont vécu 76,85 ans en moyenne alors que les 194 DTH sont passés de vie à trépas à seulement 58,9 ans, toujours en moyenne. Chez les femmes, l’effet était moins marqué (3,36 années de plus pour la première liste et pas de différence significative pour la seconde), ce à quoi les chercheurs s’attendaient : au gré de leur(s) mariage(s), les femmes peuvent changer plusieurs fois d’initiales au cours de leur existence et si l’impact de celles-ci existe, il est nécessairement moindre. Autre point à signaler, les causes du décès chez les hommes aux initiales négatives étaient sensiblement différentes des autres, avec une surreprésentation des accidents et des suicides, c’est-à-dire des causes directement dues au comportement.

Pour expliquer ces écarts tout de même importants, les auteurs de l’étude ont cherché de nombreux biais. Une petite “controverse” a surgi quand une équipe d’économistes a remis en cause les méthodes statistiques utilisées, notamment le fait qu’il est toujours délicat de recruter des cohortes de sujets a posteriori. Un biais dont les chercheurs étaient parfaitement conscients et qu’ils ont tâché de contourner en établissant avec précision les groupes témoins. L’hypothèse d’une corrélation sans lien de cause à effet a aussi été écartée. Il était en effet envisageable que les mauvaises initiales trahissent simplement des parents négligents, que l’espérance de vie plus courte soit avant tout la conséquence de mauvais soins et non pas celle due à l’influence desdites initiales. Mais rien n’est venu confirmer cette hypothèse, notamment au niveau de la mortalité infantile.

Les psychologues californiens ont donc conclu à la validité de leur hypothèse sur la puissance symbolique des initiales (tout comme il existe une puissance symbolique du nom que l’on porte) : “Il semble improbable, écrivent-ils, qu’une personne ayant des initiales comme CUL ou JOI puisse ne pas remarquer leurs connotations négatives ou positives. Apparemment, de telles initiales (…) peuvent influencer la cause et le moment de la mort. Notre interprétation de cette découverte s’appuie sur l’examen des causes individuelles du décès. Le suicide et les accidents, qui sont, parmi toutes les causes de décès étudiées, les plus liées au comportement, montraient les plus fortes différences entre les groupes positif et negatif. L'”explication symbolique” est aussi soutenue par la découverte que les effets sont moins importants chez les femmes et absents chez les enfants : ces groupes sont plus faiblement attachés à leurs initiales.” Par conséquent, si votre patronyme commence par un “R” et si vous souhaitez donner un prénom composé à votre futur fils, préférez Franz-Olivier à Marc-Olivier ou Pierre-Olivier.

Pierre Barthélémy

Post-scriptum : Winston Churchill, en photo au début de ce billet, est mort à l’âge de 90 ans. En dépit de ses initiales, pourrait-on dire. Trois objections toutefois : 1/ en psychologie, il y a toujours des cas particuliers ;  2/ son vrai nom était Winston Leonard Spencer-Churchill, ce qui change un peu la donne ; 3/ l’expression “water closet” à laquelle ses initiales peuvent renvoyer est… beaucoup plus utilisée en France qu’outre-Manche !

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La sélection du Globule #72

– Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a rendu un rapport spécial sur les événements météorologiques dits extrêmes : il confirme que les vagues de chaleur, pluies torrentielles, épisodes de sécheresse, etc, vont se banaliser d’ici à la fin du siècle. Une conséquence directe, selon les chercheurs, du réchauffement climatique.

L’expérience Opera, au CERN, vient d’effectuer un nouveau test confirmant que, pour elle, les neutrinos vont plus vite que la lumière. Reste à avoir une validation indépendante.

Toujours dans le domaine de la physique fondamentale, le moment de vérité approche pour le boson de Higgs, cette particule théorique censée donner sa masse à la matière : le LHC (le Grand Collisionneur de hadrons du CERN) devrait, d’ici quelques mois, soit le découvrir, soit l’envoyer aux oubliettes de la science, ce qui forcerait les physiciens à élaborer une nouvelle théorie.

Une équipe française vient de mettre au point un matériau plastique que l’on peut fondre, mouler, utiliser et refondre à l’envi, comme le verre. Nombreuses applications industrielles en vue.

On cite souvent en exemple la Chine et l’Inde, comme pays où sont pratiqués des avortements sélectifs en fonction du sexe du fœtus, décelé à l’échographie. D’où des sex ratios très favorables aux garçons. La pratique existe aussi en Europe comme le montre ce reportage de l’AFP en Albanie où nombre de futures petites filles ne voient jamais le jour.

Les animaux d’élevage reçoivent trop d’antibiotiques et la France veut réduire d’un quart la prise, souvent inutile, de ces médicaments afin de préserver l’efficacité de l’arsenal thérapeutique.

Pour ceux que l’histoire des sciences intéresse, le CNRS vient de lancer un dossier sur Antoine Lavoisier (1743-1794), l’un des pères de la chimie moderne.

Pour finir, dans ma chronique hebdomadaire du Monde sur l'”improbablologie”, je m’attaque à l’une des questions les plus cruciales que se posent les automobilistes : dans un bouchon, pourquoi cela avance-t-il plus vite toujours dans l’autre file ?

Pierre Barthélémy

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Maths : le problème de l’urinoir

Le 19 novembre, c’est la journée mondiale des toilettes. L’occasion ou jamais de citer une étude où les mathématiques font irruption dans l’intimité des WC.

Les articles publiés dans les revues scientifiques obéissent tous, à quelques variantes près, aux mêmes règles de présentation. Sous le titre et le nom des signataires, on trouve un résumé, puis l’article proprement dit et, enfin, les références. En 2010, dans la revue Lecture Notes in Computer Science, est parue une étude au titre mystérieux (surtout si l’on considère que ce journal traite essentiellement de science informatique) : “Le problème de l’urinoir”. La lecture du résumé a de quoi faire sourire… et un peu réfléchir, ce qui est le propre de la science improbable : “Un homme entre dans des toilettes pour messieurs et remarque “n” urinoirs libres. Lequel devrait-il choisir pour maximiser ses chances de conserver son intimité, c’est-à-dire de minimiser les chances que quelqu’un vienne occuper un urinoir voisin du sien ? Dans cet article, nous tentons de répondre à cette question en considérant une variété de comportements habituels dans les toilettes pour hommes.”

Pour les lecteurs de ce blog qui sont des lectrices et n’ont donc pas forcément fréquenté les lieux d’aisances en commun, le problème de l’urinoir est un problème réel. Le relâchement minimum nécessaire à la miction n’est pas toujours évident à atteindre quand un congénère vient se débraguetter à 20 centimètres de vous ou lorsque vous sentez sur vous le regard d’autres hommes à la vessie pleine attendant, en dansant d’un pied sur l’autre, que vous ayez fini de faire chanter la porcelaine. C’est généralement à ce moment que le blocage survient comme l’illustre une scène d’anthologie (ou presque) du film Mon nom est Personne :

 

Il existe deux solutions pour préserver un minimum d’intimité dans les pissotières en ligne. La première consiste à écarter les jambes de manière à occuper également les urinoirs de droite et de gauche.

Si elle évite également à ces messieurs de mouiller leurs chaussures, la position est néanmoins assez inconfortable et ne permet pas forcément la décontraction des sphincters… La seconde solution, qui est explorée dans l’article de Lecture Notes in Computer Science, consiste à sélectionner son urinoir de façon à réduire au maximum la probabilité pour qu’un nouvel arrivant vienne se camper à côté de vous. L’intuition dicte en général de se positionner à l’un des bouts de la rangée mais est-ce justifié mathématiquement parlant ? Tout dépend du comportement des autres, expliquent les auteurs. Ces spécialistes des algorithmes se sont donc amusés à traduire ces comportements en formules. On trouve ainsi le paresseux, qui vient vider sa vessie dans l’urinoir libre le plus près de la porte, le coopératif, qui calcule pour les autres et tâchera de choisir une place permettant au maximum d’arrivants ultérieurs d’avoir leur intimité, le distant, qui se débrouillera pour être le plus loin des autres, et l’aléatoire, qui se mettra n’importe où pourvu que les urinoirs de droite et de gauche soient vides.

Evidemment, le problème dépend d’abord du nombre “n” de faïences et aussi de savoir si “n” est pair ou pas. En effet, la “saturation” de 5 ou de 6 urinoirs est la même : 3 bonshommes suffisent dans les deux cas pour que le suivant à entrer dans les toilettes ait au moins un voisin, quelle que soit sa stratégie. Imaginons une ligne d’urinoirs avec 6 emplacements, le numéro 1 étant le plus loin de la porte et le 6 le plus près. Vous êtes le premier à entrer. Si vous vous installez au 1 et si l’homme qui vous suit est un paresseux ou un distant, il se mettra au 6. En revanche, un coopératif pourra se poser devant le 3, le 4, le 5 ou le 6 (quatre choix possibles). S’il n’y a que 5 places, le coopératif n’aura plus que deux choix (le 3 ou le 5), car se mettre au 4 impliquerait que le troisième homme serait obligé de venir uriner près d’un des deux occupants des lieux.

La question se complique si, comme c’est souvent le cas, une ou plusieurs personnes se trouvent déjà aux toilettes quand vous y pénétrez. A lire l’étude, c’est tout juste s’il ne faut pas un ordinateur pour calculer quelle sera la place où vous avez le maximum de chances d’être le plus longtemps sans voisin. Au terme de l’article, émaillé de quelques formules mathématiques, vous êtes soulagé (si je puis dire) d’apprendre que la stratégie instinctive – à savoir se mettre devant l’urinoir le plus loin de la porte si son voisin est libre – est la plus efficace la plupart du temps. En conclusion, les auteurs soulignent que les variantes du problème sont aussi nombreuses qu’insoupçonnées et ils encouragent leurs lecteurs à y réfléchir à chaque fois qu’ils devront se rendre dans ces lieux, sur une aire d’autoroute ou dans un stade.

Pour terminer, que personne ne pense qu’il s’agit là d’un problème exclusivement masculin. Avec l’arrivée de la version féminine de l’urinoir, non seulement ces dames ne feront plus la queue pour aller aux toilettes mais elles donneront du travail aux mathématiciens…

Pierre Barthélémy

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La sélection du Globule #71

– L’Union internationale pour la conservation de la nature vient de publier sa Liste rouge annuelle des espèces en danger et on y apprend, entre autres, que plus d’une espèce de conifères sur quatre est menacée. Par ailleurs, le rhinocéros noir d’Afrique de l’Ouest est officiellement considéré comme éteint.

Pour rester dans le domaine de la biodiversité, le débat suivant se tient discrètement depuis des années : faut-il laisser tomber les efforts de sauvegarde de certaines espèces pour se concentrer sur celles qu’on a le plus de chances de sauver ? Près de 600 chercheurs ont été interrogés à ce sujet et la majorité est favorable à l’idée d’un “tri sélectif” des espèces menacées, puisqu’une perte de biodiversité est inévitable. Adieu le panda, l’ours polaire et le tigre ?

L’Agence internationale de l’énergie est peu optimiste sur les capacités de l’humanité à réduire de manière drastique ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et donc à limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2°C de plus à la fin du siècle. Comment réussir à tenir cet objectif ? Le Temps a posé la question à des chercheurs. Rappelons au passage que le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de GES expire en 2012 et que les nations du monde n’ont toujours pas réussi à se prendre en main pour le prolonger…

L’impact du changement climatique sur la santé et les dépenses de santé sera énorme, annonce le Huffington Post en se basant sur une étude parue dans la revue Health Affairs.

– Les Russes n’ont jamais eu beaucoup de réussite dans leur politique d’exploration martienne. Cela se confirme avec la perte de la sonde Phobos-Grunt qui devait étudier un satellite de Mars.

Et pendant ce temps-là, les sondes américaines Voyager, lancées en 1977, fonctionnent toujours aux confins du système solaire, nous rappelle Time.

Le premier voyage de presse dans la centrale japonaise de Fukushima, depuis le tsunami du 11 mars qui y a provoqué une catastrophe nucléaire.

Pour finir, ma chronique “Improbablologie” de la semaine dans Le Monde révèle aux sportifs du dimanche comment améliorer leurs performances grâce à un mystérieux effet placebo…

Pierre Barthélémy

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La sélection du Globule #70

– Deux résultats spectaculaires dans la recherche sur le vieillissement. 1/ Des chercheurs français sont parvenus à ramener des cellules de centenaires au stade de cellules souches. 2/Une équipe américaine a réussi à débarrasser l’organisme de souris de vieilles cellules qui s’accumulent avec l’âge, ce qui permettrait, écrit Martine Perez du Figaro, de “retarder ou de prévenir l’arrivée de maux liés au vieillissement et de prolonger les années de vie en bonne santé”.

– Fin de l’expérience Mars 500, reconstitution terrienne d’un voyage sur Mars, au cours de laquelle une équipe de six “astronautes” en chambre est restée coupée du monde pendant 520 jours. Personne n’a tué quiconque et tous les membres de l’équipage sont en bonne santé.

Et pendant ce temps-là, dans le véritable espace, au-dessus de nos têtes, les Chinois procédaient à leur premier arrimage de deux vaisseaux (inhabités).

Selon le Département américain de l’énergie, 2010 a vu une augmentation record des émissions de CO2 : 500 millions de tonnes de plus qu’en 2009. On est donc passé de 8,6 milliards de tonnes par an à 9,1 milliards de tonnes. Un chiffre qui en dit long sur l’inefficacité des mesures de restriction des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Le sommet sur le climat qui doit s’ouvrir à la fin du mois à Durban (Afrique du Sud), dont l’objectif premier sera d’obtenir la prolongation du protocole de Kyoto, censé s’achever en 2012, s’annonce bien compliqué.

– Au Bhoutan, petit royaume de l’Himalaya, des “tsunamis de montagne” menacent, des crues dévastatrices provoquées par la fonte des glaciers. Un reportage à lire sur le site Internet du Monde.

– On parle beaucoup des intempéries en France mais, en Thaïlande, le bilan des inondations dépasse les 500 morts. Le Figaro souligne la fragilité du pays face aux grosses moussons.

Un article du New York Times sur les raisons possibles du cannibalisme chez les espèces animales.

Pour finir : ma chronique “Improbablologie” de cette semaine dans Le Monde pose une question fondamentale : lire aux toilettes est-il bon ou mauvais pour la santé ?

Pierre Barthélémy

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La sélection du Globule #69

D’ici quelques heures ou quelques jours, nous serons 7 milliards d’humains sur Terre. Grâce à ce petit site de la BBC, vous pouvez, en entrant votre date de naissance, voir  quelle taille avait la population mondiale actuelle à l’époque. Ainsi, lorsque je suis né, il y avait exactement deux fois moins d’hommes et de femmes qu’aujourd’hui. Lire également le grand article que le National Geographic avait consacré, au début de l’année, à la question de la croissance démographique. Et un dossier du Temps. Et aussi ce reportage du Monde en Inde (qui ravira bientôt à la Chine sa place de pays le plus peuplé du monde), où l’accès des femmes au planning familial reste difficile dans les campagnes.

Il est assez rare qu’un grand quotidien consacre sa “une” à un sujet scientifique pour le signaler. Voici donc un lien vers l’enquête que Stéphane Foucart, du Monde, a réalisée sur le scandale du bisphénol A. Où l’on voit que les risques sanitaires qu’implique ce perturbateur endocrinien, bien qu’identifiés à partir des années 1990, ont été systématiquement minorés par les agences de sécurité sanitaire, sous l’influence du milieu industriel.

L’Antarctique a longtemps été considéré comme un grand sanctuaire naturel, notamment parce qu’il est très difficile d’aller y exploiter les ressources qu’il recèle. Mais aujourd’hui, les obstacles techniques ne semblent pas aussi insurmontables si on les met en rapport avec l’argent qu’on pourrait récolter sur un territoire qui n’appartient à personne. Ainsi, la Russie a-t-elle récemment exprimé son désir de faire de la prospection pour des minerais et des hydrocarbures…

Les chercheurs qui, avec leur découverte de neutrinos un chouïa plus rapides que la vitesse de la lumière, ont secoué le monde de la physique fin septembre, s’apprêtent à reproduire leur test, avec un autre dispositif expérimental. Sans doute cela contribuera-t-il à faire baisser la tension au sein de l’équipe de chercheurs, dont on a appris récemment que certains étaient opposés à la grande opération de communication qui a eu lieu il y a un mois tant que toutes les précautions n’auraient pas été prises et toutes les vérifications faites. Par ailleurs, les résultats n’ont toujours pas été publiés par une revue scientifique à comité de lecture.

Une nouvelle île va-t-elle sortir de l’eau aux Canaries ? C’est la question qui se pose depuis qu’un volcan sous-marin est entré en éruption et monte vers la surface.

– La NASA a lancé avec succès le satellite NPP. Il préfigure une série d’engins qui surveilleront depuis l’espace des indicateurs-clés du changement climatique.

– Le nautile, ce magnifique céphalopode à la coquille spiralée, qui est considéré comme un fossile vivant puisqu’il n’a quasiment pas évolué depuis plusieurs centaines de millions d’années, est victime de sa beauté. Sa coquille est tellement demandée comme objet de décoration que l’animal est chassé à outrance, raconte le New York Times.

Certains grands dinosaures herbivores entreprenaient de longues migrations saisonnières en Amérique du Nord.

Pour finir : ma chronique “Improbablologie” de cette semaine dans Le Monde nous le prouve : les lois de l’Univers sont contre nous. Et qui a déjà fait tomber sa tartine par terre s’en apercevra : le beurre et la confiture adorent le tapis/parquet/carrelage.

Pierre Barthélémy

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La sélection du Globule #68

– La Thaïlande est confrontée aux pires inondations de son histoire récente. Plusieurs articles sur lemonde.fr. Et un portfolio sur cyberpresse.ca.

– Le sud de la France souffre toujours de la sécheresse alors que l’automne est déjà bien entamé. Le déficit en précipitations menace les cultures hivernales et l’alimentation du bétail.

Toujours dans le même ordre d’idées, le réchauffement climatique (que vient de confirmer une nouvelle étude) se fait de plus en plus sentir sur les réserves d’eau potable.

Pour la première fois de sa longue histoire, la fusée russe Soyouz est partie depuis Kourou, en Guyane. Elle a mis sur orbite les deux premiers satellites de la constellation Galileo, qui se veut le concurrent américain du GPS.

Des astronomes pensent avoir détecté une pluie de comètes sur une planète tournant autour d’une étoile jeune de la constellation du Corbeau. Les comètes, chargées de glace, ayant apporté une partie de son eau à la Terre, une nouvelle planète bleue est-elle en train de naître à 59 années-lumière de nous ?

Les guerres du troisième millénaire se feront-elles sans verser le sang et en se contentant de détruire, par des chocs électromagnétiques, l’électronique des blindés, des avions et des missiles ? Certains y pensent et y travaillent, explique The Economist.

– L’art de préparer les pigments pour les peintures a au moins 100 000 ans, si l’on en croit la découverte d’un “atelier” consacré à cet effet dans une grotte sud-africaine.

Je ne résiste pas au plaisir, un peu puéril, de vous parler de cet Irlandais qui, au cours d’une expérience où il tentait de transformer ses excréments en or, a mis le feu à son appartement. Résultat : trois mois de prison pour avoir mis la vie d’autres personnes en danger et pour les dégâts causés. L’alchimie est un art aussi difficile qu’incompris…

Ah, au fait, l’Apocalypse n’a apparemment pas eu lieu. Harold Camping, qui l’avait prédite pour le mois de mai puis pour le 21 octobre s’est encore trompé. Va-t-il réviser une nouvelle fois ses calculs ?

Pour finir : ma chronique “Improbablologie” de cette semaine dans Le Monde tente de répondre à une question fondamentale : quelle barre chocolatée ferait le meilleur os ? Je ne vous dis que ça.

Pierre Barthélémy

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La sélection du Globule #66

C’était une semaine de prix Nobel, qui a commencé avec les trois récompenses scientifiques : médecine pour les mécanismes de l’immunité, avec notamment le Français d’origine luxembourgeoise Jules Hoffmann ; physique avec la découverte que l’expansion de l’Univers s’accélérait ; chimie avec les quasi-cristaux.

Il y a cent ans, en 1911, Marie Curie décrochait son second prix Nobel, cette fois en chimie, ce qui déclenchait une abominable campagne de presse dont le correspondant du Temps à Paris se faisait l’écho (je précise que, même si mes initiales figurent en bas de cet article centenaire, je ne suis pas assez vieux pour en être l’auteur).

– Un ancien Prix Nobel de la paix (et ancien vice-président américain), Al Gore, est-il en train de survendre le lien entre accidents météorologiques et changement climatique ? Oui, estime un éminent climatologue britannique dans The Guardian.

– L’Agence spatiale européenne a validé la mission Solar Orbiter. En 2017, un engin devrait décoller pour aller étudier le Soleil et s’en approcher plus près qu’aucune sonde n’a jamais tenté de le faire. Autre mission confirmée, Euclid, qui s’intéressera à la mystérieuse énergie noire, celle qui participe justement à l’accélération de l’expansion de l’Univers (voir ci-dessus).

– Menace écologique en Nouvelle-Zélandeun porte-conteneurs s’est échoué, qui risque de libérer 1 700 tonnes de fioul.

En plus d’avoir été chassé intensivement par l’homme au point d’être au bord de l’extinction, le tigre de Sibérie, dont seulement 400 individus vivent encore en liberté, est sous la menace de la maladie de Carré, une maladie qui touche ordinairement les chiens.

– A partir de petites ondulations dans les anneaux de Saturne, des astronomes ont pu remonter le temps et montrer que cela trahissait l’impact d’une comète, survenu… au XIVe siècle.

Pour finir : ma chronique “Improbablologie” de la semaine dans Le Monde évoque une étude consacrée à ce coléoptère qui prend non pas sa vessie pour une lanterne mais des bouteilles de bière jetées dans la nature pour des femelles et s’évertue à copuler avec le verre…

Pierre Barthélémy

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La sélection du Globule #65

– Que ce soit par la chaleur, le manque d’eau, les incendies plus fréquents ou les ravageurs qu’il favorise, le réchauffement climatique tue de plus en plus de forêts dans le monde. Forêts qui présentaient jusque là l’avantage de stocker beaucoup de carbone. Cela s’appelle un cercle vicieux.

– Après avoir été secoué, la semaine dernière, par l’expérience des neutrinos plus rapides que la lumière, l’héritage d’Albert Einstein vient d’être réconforté par une étude réalisée sur des milliers d’amas de galaxies, confirmant les prédictions de la théorie de la gravitation énoncée par le savant à moustache.

Après un quart de siècle de bons et loyaux services, le Tevatron, le plus puissant accélérateur de particules américain, a fermé ses portes le 30 septembre. Faute de crédits. Le LHC du CERN perd son principal concurrent.

La Chine a lancé le premier module de sa station orbitale. Histoire de montrer un peu plus qu’elle veut jouer dans la cour des grands du spatial.

Depuis quelques mois, la sonde Messenger travaille en orbite autour de Mercure. Et les informations qu’elle envoie vont forcer les astronomes à réécrire les chapitres qu’ils ont consacrés à la plus petite planète du système solaire, notamment sur sa formation.

Avant que la voiture sans pilote n’arrive sur le marché, nous connaîtrons peut-être la phase des autos capables de lire dans notre pensée et de se préparer à bifurquer à droite ou à gauche alors que nous n’aurons pas commencé à tourner le volant.

Le Danemark est le premier pays au monde à introduire une taxe sur les produits contenant des graisses saturées. Du coup, avant qu’elle n’entre en vigueur, les consommateurs se sont rués sur le beurre…

Pour finir : ma deuxième chronique d'”improbablologie” est parue dans Le Monde. Au menu cette fois-ci, une étude testant toutes les manières d’embarquer dans un avion… A lire ici.

Pierre Barthélémy

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