Sinama heureux, et majeur, une photo rare.
Deux informations sont passées relativement inaperçues en cette fin de mercato: le retour d’Anthony Le Tallec en Ligue 1, et le départ annoncé de Florent Sinama-Pongolle dans un club russe de seconde zone. L’histoire d’un double échec symbolique de la décrépitude du foot français.
C’était le 30 septembre 2001. La France étrillait le Nigéria 3 à 0 dans le champêtre stade de Port of Spain à Trinitad et Tobago (oui, le pays d’Ato Boldon). Les bleuets de 17 ans remportaient le premier titre junior du foot français depuis belle lurette. Florent Sinama-Pongolle, avant-centre, marquait ce soir là son neuvième but en 6 matchs, pour s’arroger le titre de meilleur joueur du tournoi, devant les dénommés Carlos Tevez, Diego et Fernando Torres… A la baguette de la meilleure attaque du tournoi, son “neuf et demi” Anthony Le Tallec.
lire le billetLe croiseur General Belgrano en train de couler
Le championnat gaucho pourrait être renommé “Première division croiseur général Belgrano”. Le nom d’un bâtiment de la marine argentine envoyé par le fond lors de la guerre des Malouines, il y a trente ans.
A quand une “Ligue 1 Roncevaux” ? Une “Premier League bataille d’Hastings” ? Une “Bundesliga Stalingrad” ? Ou une “MLS Pearl Harbor” ? Le championnat argentin pourrait être renommé par la fédération gaucho “Première division croiseur général Belgrano”, du nom d’un bâtiment de la flotte argentine coulé lors de la guerre des Malouines, qui provoqua la mort de 323 marins. L’événement illustre la montée des tensions entre l’Argentine et le Royaume-Uni, à l’approche du trentième anniversaire de la campagne de 1982. A l’époque, les deux pays prennent les armes pour cet archipel de 200 îlots battu par les vents, planté dans l’Atlantique sud.
lire le billetSocrates en 1986, avant la victoire du Brésil contre le Mexique (1-0) en Coupe du monde
C’est la mort d’une certaine idée du Brésil. Socrates, le joueur majeur et capitaine de la Seleçao romantique des années 80 est mort. Portrait d’un esthète, d’un pays et d’un football d’une autre époque.
En France, il était pour les plus jeunes connu comme le “grand frère de Raï”, le meilleur joueur de l’histoire du PSG. Mais Socrates fut surtout une illumination au cœur des années 80. Sur le terrain comme capitaine d’une équipe du Brésil au goût “jogo bonito” et perdante magnifique. Mais aussi hors du terrain, militant de la démocratie dans un pays dont on oublie qu’il était encore à l’époque une dictature militaire.
lire le billetLe Tumblr The Football Archivist ne poste que des vieilles photos. Petit moment de nostalgie. Cela change des images aux millions de pixels colorisés d’aujourd’hui. En les voyant, on se demande pourquoi les photographes n’utilisent pas plus souvent le noir et blanc. D’un coup d’un seul, le football prend une dimension épique et intemporelle.
(Janvier 1948, la neige dans le stade de Tottenham, White Hart Lane)
lire le billet“Est-ce que j’aurais arrêté le tir de McFadden? Je crois que oui…”
Chez les Kadhafi, le foot était loin d’être une évidence. Mouammar, le papa, l’avait en sainte horreur. Les spectateurs dans les stades? Des masses abruties, selon le Guide, qui semble encore aujourd’hui prendre les Libyens pour des idiots… Mais son troisième fils, Saadi, rêvait de jouer en Europe, malgré un talent plus qu’aléatoire. Voeu exaucé, avant un contrôle positif à la nandrolone.
1. Mouammar, le foot au service de l’idéologie
Toujours précurseur. Quelques mois avant la polémique suscitée par la désignation du Qatar comme pays hôte du Mondial 2022, Mouammar Kadhafi s’énerve et qualifie la Fifa de “mafia mondiale” et “d’organisation corrompue”. Le leader libyen est déçu que l’Afrique du Sud ait été préférée à son pays, lui aussi candidat à l’organisation de la compétition en 2010. Le Guide accuse la Fédération internationale de “trafic d’êtres humains et de faire renaître l’esclavage”, en “achetant des joueurs de pays pauvres pour les mettre dans des camps (centres de formation) dans les pays riches pour les vendre par la suite”. Il faut dire que le gaillard est un contempteur de longue date du foot pro. Dans son Livre Vert, l’ouvrage publié en 1975 dans lequel il dispense sa vision de la Libye, de la vie et du monde, le Guide consacre une (longue) partie au sport. Extraits.
lire le billetA 34 ans passés, Ronaldo quitte le monde des footballeurs vivants pour aller profiter, in fine, de ce qu’il a toujours préféré: la bouffe, la cachaça et les filles faciles des boites de nuit.
Ronaldo annonce aujourd’hui sa fin de carrière, la faute à un corps fatigué par plus de 17 années de courbes d’excès et de performances. Portrait du gros le plus cher du monde.
lire le billetLe foot de club en Afrique, ce sont les duels homériques entre le Tout-Puissant Mazembe et l’Asante Kotoko, les discours enflammés du “Camarade Responsable Suprême de la Révolution” Sékou Touré aux joueurs du Hafia Conakry, les cadeaux de Mobutu, les derbys de malades entre Al Ahly et Zamalek. Sélection nostalgie.
Vous vous souvenez peut-être du grand Real Madrid, celui de Di Stefano, Puskas et Kopa, qui remporta les cinq premières éditions de la Coupe d’Europe des clubs champions, à la fin des années 1950. Pour vous, l’équipe du début des années 70, c’est à coup sûr l’Ajax Amsterdam, celui de Cruyff, Rep & co. Puis vient le temps du Bayern de Munich, antichambre de l’équipe d’Allemagne. La fin des années 80, elle, est marquée par le révolutionnaire Milan AC de Sacchi.
Mais connaissez-vous le duel acharné que se livrèrent le Tout-Puissant Mazembe et l’Asante Kotoko à la fin des années 60? Vous souvenez-vous des destins mêlés du Hafia Conakry et du dictateur guinéen Sékou Touré? Et que dire du derby cairote, Al Ahly contre le Zamalek? Tous ces clubs africains ont marqué l’histoire de la Coupe d’Afrique des clubs champions. Sélection.
lire le billetCet article a été publié initialement dans le numéro 0 (préparatoire) du magazine sur le Très Grand Paris, Megalopolis, dont le numéro 1 vient de sortir. Courez l’acheter, c’est des petits jeunes qui se lancent.
Cela en deviendrait tristement banal. Le PSG a été balayé au Parc des Princes dimanche soir par le rival marseillais (0-3). Une défaite qui plombe encore plus la saison pourrie du club de la capitale. Le pire, c’est qu’aucune concurrence crédible ne semble émerger en Ile-de-France, pourtant fantastique vivier de 12 millions d’habitants et 240.000 licenciés. Les principaux “rivaux” du PSG – Créteil et le PFC – végètent en effet en troisième division. Pourquoi donc Paris ne parvient-il pas à suivre l’exemple des autres capitales européennes, Londres en tête?
Ne pas prendre ses rêves pour des réalités. Avec le temps, les amateurs de foot en région parisienne se sont fait une raison. Le deuxième grand club, concurrent du PSG, ce n’est pas pour demain. La faute au Matra Racing, aux stades pourris, à la province, à pas de chance. De Sannois à Saint-Gratien, de Colombes à Créteil en passant par Paris et Villemomble, plongée dans les bas-fonds d’un football maudit. Enquête.
Des chocs, des stars, des paillettes, des caméras, et des spectateurs : bienvenue au stade centenaire Yves-du-Manoir, à Colombes. Relifté cet été pour recevoir les rencontres de Top 14 (la première division du rugby), il accueille régulièrement les meilleurs joueurs de la planète: Sébastien Chabal, Lionel Nallet, ou encore les sudistes Andrew Mehrtens et François Steyn. En Ile-de-France, le rugby a dit oui à la mondialisation sportive riante. Avec deux clubs (le Racing Métro 92 et le Stade Français) en Top 14, il relègue le foot au rang d’amateur. Les amateurs, justement, ils jouent à côté dans l’indifférence. Depuis plusieurs années, les footballeurs du Racing-Levallois traînent leurs guêtres sur le vieux terrain Lucien Choine. Une tribune unique, décrépie, qui accueille au mieux quelques centaines de personnes.
lire le billetLa CAN en Angola commence par un drame. Trois membres de la délégation togolaise sont morts suite à une fusillade dans l’enclave angolaise de Cabinda, où les Éperviers doivent entrer en lice lundi contre le Ghana.
Leur bus a été mitraillé alors qu’il venait de pénétrer sur le territoire de l’enclave en provenance du Congo, accompagné de deux voitures de police… Le chauffeur, le chargé de com’ et l’entraîneur adjoint ont laissé leurs peaux dans l’attaque du groupe indépendantiste du FLEC (prononcez flèque) et sept joueurs sont blessés, victimes des derniers relents de 35 ans de conflits en Angola.
lire le billetFrance-Italie 2 juillet 2000
C’est la finale de l’Euro. Tout le monde attend le doublé après la victoire en Coupe du monde, deux ans plus tôt. Les Bleus atteignent leur plénitude de jeu. Thierry Henry montre qu’il va devenir un des plus grands attaquants de la décennie, Pat Vieira conteste la place de Deschamps, Desailly est un roc. Arrive la finale, face aux Italiens. Des deux côtés du terrain, deux joueurs méconnus, Francesco Toldo, le gardien qui a profité de la blessure de Buffon, et Marco Delvecchio, l’avant-centre de la Roma. Précieux, ils entraînent en finale la Squadra de Del Piero, Maldini, Totti et consorts.
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