Même Pato, Robinho et Thiago Silva kiffent se mettre sur Youtube
L’explosion des droits télé et la privatisation du foot poussent de plus en plus d’amateurs sur internet, où l’on trouve ce qu’on veut: des buts, des cagades, des célébrations à la con sur les cinq continents. Tribune
Cette année, pour moi, pas de Canal+, de TF1, de M6 ou même de Qatar channel. Cette année, pas de Téléfoot ou de l’Equipe du dimanche, pas de Thierry Roland, de Bixente Lizarazu ou de Xavier Gravelaine. Rien de tout ça. Non pas que j’arrête de regarder le football – oh non – juste, je passe à autre chose, j’arrête de me mentir. Entre le consumérisme footixant des chaînes de télé et celui de Youtube, je choisis sans hésiter le second.
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Yannick Noah a jeté un pavé dans la marre pour dénoncer l’hypocrisie des autorités sportives face au dopage. Il a demandé dans Le Monde de légaliser “la potion magique” pour permettre à tout le monde de s’affronter sur un pied d’égalité. Ce qui a bien sûr créé la polémique. Noah visait particulièrement l’Espagne. Hasard du calendrier (ou pas), Alberto Contador est entendu à partir d’aujourd’hui par le Tribunal Arbitral du Sport pour son affaire de clembuterol. Autre scandale, plusieurs anciens joueurs de la grande équipe d’Algérie des années 80, dont les enfants sont nés avec des handicaps, ont demandé une enquête pour déterminer si oui ou non ils ont été dopés à l’insu de leur plein gré par le médecin soviétique qui assistait les Fennecs. Les footballeurs sont-ils dopés ? Plat du pied avait consacré un post au sujet en décembre 2010 à l’occasion de la sortie du livre Dopage dans le football, la loi du silence du docteur Jean-Pierre de Mondenard, dénonciateur réputé des piquouses dans le sport.
Plus que la longueur des crampons ou la pression des ballons, le contenu de la pharmacie est le secret le mieux gardé du football professionnel. Quelques scandales de dopage éclatent parfois, mais ils sont vite remisés au fond du placard. Un livre sur le sujet (1) vient de sortir, l’occasion pour nous de s’interroger sur cet éternel marronnier.
Il y a quelques mois, l’ancien docteur des Bleus Jean-Pierre Paclet s’interrogeait sur les résultats louches des tests sanguins de certains Bleus champions du monde en 1998. Son bouquin ne comportait aucune révélation, aucune accusation concrète et étayée, mais la presse s’emballait. Comme pour expurger une espèce de culpabilité permanente, il s’agit de montrer – régulièrement – que “personne n’est dupe”. Mais dans le fond, pas question d’enquêter plus sérieusement sur le dopage dans le foot. L’Equipe, le quotidien sportif de référence en France, ne compte dans ses rangs qu’un journaliste travaillant à temps plein sur ces thématiques, Damien Ressiot.
lire le billetFortiche, Anderlecht
La Jupiler Pro League, le championnat belge, tentait de changer la formule de son championnat pour le rendre plus compréhensible. Comme on est en Belgique, évidemment, c’est raté.
Message avant de lire ce papier pour nos amis belges: Plat du Pied fait une nouvelle fois preuve de mauvais esprit. Nous avions déjà souhaité la partition de votre plat pays pour récupérer Eden Hazard. Nous continuons en ce sens, souhaitant cette fois-ci la suppression de la Jupiler League.
Le degré de décomposition de la Belgique ne se mesure pas seulement à son record du monde de la carence gouvernementale (la Moldavie serait devant en fait, mais tout le monde s’en fout) mais aussi à son championnat de foot. La Jupiler League oscille entre règlements incompréhensibles, magouilles des clubs et déchéance du niveau de jeu. A croire que les dirigeants ont abusé de la mousse du sponsor en repensant leur championnat.
Oui, la Belgique est bien en train de se saborder. Et pour une fois, les nationalistes flamands du Vlaams Belang n’y sont pour rien, pas plus que l’incurie de la maison royale ou la ghettoïsation de Charleroi. Seuls coupables: les dirigeants de la Ligue de football belge, qui gère la Jupiler league, en train de faire Hara-kiri à leur championnat alcoolisé (oui on va vous saouler avec la métaphore de la bière tout au long de l’article).
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Et si les politiques français jouaient au foot comme les Boliviens?
En ce moment, un jour sur deux, on a vraiment honte de nos politiciens. Souvent de Nicolas Sarkozy. On s’imagine parfois qu’il n’y a pas pire ailleurs, à part Silvio Berlusconi bien sûr. Dans le genre ridicule, Evo Morales se débrouille pourtant pas mal. Lors d’un match de football contre la mairie de La Paz, la capitale gouvernée par des anciens alliés passés dans l’opposition, après avoir subi un tacle appuyé de la part d’un opposant, il a répliqué d’un sévère coup de genou dans les parties sensibles.
Quand on cherche Morales, on le trouve. Et si, en France, on organisait un match de foot entre l’opposition et le gouvernement? Comment ça se passerait? L’idée n’est pas si saugrenue: on se souvient de Giscard d’Estaing jouant avec des commerçants et des membres du conseil municipal de Chamalières, sa ville d’élection.
lire le billetL’agence d’informations sportives Opta vient d’ouvrir un bureau à Paris. Déjà utilisées par tout le monde outre-Manche, les statistiques arrivent en France, où le tout neuf marché des paris en ligne et la révolution culturelle des clubs offrent de nouvelles opportunités.
Même L’Equipe s’y est mis. Chaque jour ou presque, le quotidien sportif produit désormais des analyses de performances dites “objectives” grâce aux informations que lui fournit Opta, l’un des leaders du secteur. Le 30 septembre, une infographie mettait ainsi en valeur le bon début de saison de Stéphane Ruffier, dans les cages de l’AS Monaco: meilleur gardien de Ligue 1 sur les arrêts et coleader du même classement sur les sorties aériennes (moins bon sur le jeu au pied). Suffisant pour titiller Hugo Lloris.
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Cet article a été publié initialement dans le numéro 0 (préparatoire) du magazine sur le Très Grand Paris, Megalopolis, dont le numéro 1 vient de sortir. Courez l’acheter, c’est des petits jeunes qui se lancent.
Cela en deviendrait tristement banal. Le PSG a été balayé au Parc des Princes dimanche soir par le rival marseillais (0-3). Une défaite qui plombe encore plus la saison pourrie du club de la capitale. Le pire, c’est qu’aucune concurrence crédible ne semble émerger en Ile-de-France, pourtant fantastique vivier de 12 millions d’habitants et 240.000 licenciés. Les principaux “rivaux” du PSG – Créteil et le PFC – végètent en effet en troisième division. Pourquoi donc Paris ne parvient-il pas à suivre l’exemple des autres capitales européennes, Londres en tête?
Ne pas prendre ses rêves pour des réalités. Avec le temps, les amateurs de foot en région parisienne se sont fait une raison. Le deuxième grand club, concurrent du PSG, ce n’est pas pour demain. La faute au Matra Racing, aux stades pourris, à la province, à pas de chance. De Sannois à Saint-Gratien, de Colombes à Créteil en passant par Paris et Villemomble, plongée dans les bas-fonds d’un football maudit. Enquête.
Des chocs, des stars, des paillettes, des caméras, et des spectateurs : bienvenue au stade centenaire Yves-du-Manoir, à Colombes. Relifté cet été pour recevoir les rencontres de Top 14 (la première division du rugby), il accueille régulièrement les meilleurs joueurs de la planète: Sébastien Chabal, Lionel Nallet, ou encore les sudistes Andrew Mehrtens et François Steyn. En Ile-de-France, le rugby a dit oui à la mondialisation sportive riante. Avec deux clubs (le Racing Métro 92 et le Stade Français) en Top 14, il relègue le foot au rang d’amateur. Les amateurs, justement, ils jouent à côté dans l’indifférence. Depuis plusieurs années, les footballeurs du Racing-Levallois traînent leurs guêtres sur le vieux terrain Lucien Choine. Une tribune unique, décrépie, qui accueille au mieux quelques centaines de personnes.
lire le billetLa France finira troisième de son groupe. C’est l’économie qui le dit. Déjà sportivement nous ne sommes pas sûrs de nous qualifier, mais économiquement nous n’avons tout simplement aucune chance. Le site portugais Futebolfinance.com a publié le salaire des sélectionneurs des 32 équipes qualifiées pour la Coupe du monde, et le classement n’est pas flatteur pour la France… Dix-huitième avec 560.000€ par an, Raymond est loin derrière ses homologues sudaf’ et mexicain qui touchent eux 1,2 millions d’euros. Mais devant l’Uruguayen Oscar Tabarez, 30e avec 205.000 euros.
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Non non, il n’y a pas que Jean Sarkozy pour profiter de l’aura de son papa. Dans le monde du foot, être un “fils de” peut aussi aider. Mais comme en politique, bon sang sait aussi mentir, et les tentatives de faire “comme papa” peuvent finir dans l’anonymat, avec l’avantage près qu’en football le talent et la qualité font effectivement la différence entre les bons et les baltringues. Même si certains auraient mieux fait, comme le prince Jean, de renoncer à suivre les pas de leurs pères.
A tout seigneur, tout honneur. Pelé, le “roi“, présenté comme le meilleur joueur de l’histoire du jeu, a enfanté un gardien raté, Edinho, passé entre autres par Santos et Ponte Preta. Mais, alors que son père faisait de la pub pour le Viagra, Edinho s’est rendu célèbre pour son arrestation lors d’un coup de filet contre des trafiquants de marijuana, en 2006.
lire le billetNous pourrions vous parler de la victoire hier de Milan à Madrid, de Kazan à Barcelone ou du but de Delgado, mais ce n’est pas très important. Non, la grande nouvelle de la semaine c’est que M6 a réussi à chiper le match Irlande-France à TF1. Un petit tour de passe-passe apparemment. Si les droits des matchs des Bleus à domicile sont détenus par la Fédération française de foot, qui les a cédés à TF1, à l’extérieur, ce sont les fédérations étrangères qui mènent le bal. Selon Emmanuel Berretta du Point, la fédé irlandaise “aurait confié la vente du match Irlande-France à un trader, lequel a fait monter les prix. Et c’est M6 qui s’est montrée le mieux-disant !”
C’est la honte pour TF1, complètement désorganisé sur ce coup. Le dimanche précédent la rencontre, on se demande comment Christian Jeanpierre sur Téléfoot va vendre un match que les spectateurs ne devraient pas regarder. Je plains le service pub qui avait sans doute déjà négocié le prix des spots avec le match et pas avec une redif de Julie Lescaut (il y a quoi en vrai normalement le mercredi sur TF1?)
lire le billetLe président de l’UEFA veut gommer les disparités financières dans le foot
“Un modèle à la Abramovich ne serait plus possible”. Frédéric Bolotny, économiste du sport, imagine un futur qui pourrait bien voir le jour dès la saison 2013/2014. Le comité exécutif de l’UEFA a accepté la proposition de son président Michel Platini d’intégrer la notion de fair play financier dans les compétitions européennes. L’info, bien que qualifiée de “révolutionnaire”, n’a fait qu’un feuillet sur léquipe.fr, le 15 septembre dernier. Le site d’information sportive n’est pas le seul à snober allègrement une réforme qui pourrait être à l’origine de la seule évolution majeure du sport le plus populaire d’Europe depuis l’arrêt Bosman en 1995.
Le fair play financier vise à améliorer l’équité financière dans les compétitions européennes et la stabilité à long terme des clubs de football sur le continent. La France est pour l’instant le seul pays en Europe où il existe une Direction nationale de contrôle de gestion (DNCG) dans le foot, qui s’assure de la bonne tenue des comptes des clubs. Contrairement au conseil national de l’éthique, ce n’est pas une commission en bois. Elle statue chaque année et elle a le pouvoir de rétrograder des clubs à la gestion hasardeuse, comme Bordeaux en 1990/1991, ou d’interdire la montée d’autres clubs pour cause de fondements financiers pas assez solides, comme Marseille en 1994/1995. Tout club ayant gagné sur le terrain le droit d’évoluer dans une division supérieure doit prouver à la DNCG qu’il a les structures et les compétences administratives pour gérer l’augmentation du budget que cela engendre.
“Le système de l’UEFA tient plus de la régulation financière que du contrôle de gestion à la française”, précise Frédéric Bolotny. Ainsi le jadis fringant Michel souhaite interdire l’inscription dans les coupes européennes des clubs qui dépensent plus d’argent qu’ils n’en génèrent. Le football est donc en train de remettre en cause son système financier et de lutter contre la spéculation abusive déconnectée de l’économie réelle. “Avec la crise, Platini dispose d’une fenêtre de tir dont il se sert très bien”, confirme Frédéric Bolotny. Mais le fair play financier s’inscrit aussi dans la volonté du président de l’UEFA de démocratiser les compétitions européennes. C’est sûr que des demies finales de Champions League à répétition qui ne regroupent que des équipes anglaises et espagnoles (et l’association des anciens combattants milanais de temps en temps), c’est moche pour l’image d’une Union Européenne des Associations de Foot (UEFA) censée représenter 53 fédérations nationales….