Ribéry et Evra font leur grand retour en équipe de France ce vendredi contre le Luxembourg. L’occasion idéale pour le sociologue Stéphane Beaud de sortir son livre, Traîtres à la Nation?, sur la grève de Knysna. Il apporte un point de vue décalé sur la construction médiatique de cette affaire, ses raisons, et les analyses sociologiques qui l’accompagnent. Histoire de dédramatiser et de remettre en perspective l’été sud-africain de la France du football.
Blanc l’a fait. Malgré les réticences de la ministre Chantal Jouanno, le sélectionneur a convoqué, et devrait titulariser, les deux joueurs considérés comme les meneurs de Knysna, Patrice Evra et Franck Ribéry. Une décision approuvée par le sociologue Stéphane Beaud, co-auteur avec Philippe Guimard du livre “Traîtres à la Nation? Un autre regard sur la grève des Bleus en Afrique du Sud”, aux éditions la Découverte. “C’est une bonne chose. Blanc montre par là qu’il tourne la page d’un évènement qui n’était pas si grave que cela. Cela clôt la période de dramatisation.” Pas grave, l’affaire du “Bus de la Honte”? La pièce peut être séquencée en deux actes. D’une part un épisode houleux – mais banal – de vie de groupe; d’autre part un emballement médiatique et politique au cours duquel les acteurs ont été plus médiocres les uns que les autres.
lire le billetUn match Libye-Syrie en 2009 au stade Hugo Chavez de Benghazi, c’était le bon vieux temps…
Malgré la guerre, la sélection libyenne joue toujours. Dimanche prochain, elle doit affronter les Comores en match qualificatif pour la prochaine CAN.
L’image est éculée, mais elle revient invariablement. Sur le pont du Titanic, le navire coule, l’orchestre continue de jouer jusqu’au bout. Cela s’applique parfaitement aujourd’hui aux sports professionnels. «The show must go on» et, à la fin, on imprimera la légende. La sélection libyenne de foot doit ainsi théoriquement jouer dimanche à Bamako, au Mali, contre les Comores, un match de qualif’ pour la prochaine CAN. Cela rappelle, en pire, la situation de la sélection de handball tunisienne, coincée en Suède pour jouer le Mondial alors que la foule protestait chaque jour à Tunis.
lire le billet“Tu la vois ta prime de victoire en Europa league ?”
Fin des huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Déprime. Et la ligue Europa alors? On s’en fout, tout le monde s’en fout, à commencer par les clubs. Parce qu’elle ne rapporte pas assez d’argent.
Jean-Eudes Maurice va-t-il mettre le feu à la défense du Benfica? Ce jeudi soir, le PSG dispute le huitième de finale retour de l’Europa League. A trois jours d’un match décisif contre l’OM en Ligue 1, Antoine Kombouaré va sans doute aligner contre les Portugais une équipe, sinon B, du moins A’, comme à l’aller. La sous-compétition européenne est le dernier des objectifs pour les Parisiens, davantage concentrés sur le championnat et la Coupe de France. De même qu’elle l’était pour Lille, qui s’est présenté en 16es de finale contre le PSV Eindhoven avec un 11 de départ où l’on ne trouvait ni Eden Hazard, ni Gervinho, ni Moussa Sow, mais Obraniak, Frau et Tulio de Melo. Et Rozenhal en défense centrale.
Manque de prestige? Sans doute. Pourtant, à lire parfois les déclarations des joueurs, disputer une compétition européenne, même mineure, revêt une excitation particulière. La vraie raison du désamour tient à des questions financières. L’Europa League ne paie pas, donc n’intéresse pas les dirigeants, qui demandent à leurs entraîneurs de ne pas trop s’y consacrer. Tout le contraire de la Ligue des champions, à laquelle aspirent chacun des clubs européens.
lire le billetEncore une fois, Bacary Sagna se fait prendre sur son flanc droit
Merci Monsieur Moussaka, merci Van Persie, Wenger, Guardiola, Messi, Djourou, Busquets, merci le foot, ma maman, et le rhum arrangé du bar La Plage, rue de Charonne.
Une nouvelle fois, avec le match retour entre Barcelone et Arsenal, le foot a démontré qu’il était l’alternative la plus crédible à la guerre. En Mondovision, comme on disait à une époque, la planète a regardé deux équipes s’affrontant avec tous les éléments dramaturgiques d’une pièce racinienne.
Le foot en soi, c’est pas mal (sauf la Jupiler Pro League). Le foot quand ça joue bien au ballon, c’est mieux. Le foot, quand ça joue bien et que le match est émaillé d’incidents et de petits drames, c’est génial.
Déjà, évacuons les si, si importants pour Arsène Wenger. Et si Robin Van Persie n’avait pas été expulsé, Arsenal serait resté à 11, Barcelone se serait exposé à des contres, blablabla… Et si les Autrichiens n’avaient pas subi une lamentable défaite à Sadowa en 1866, les Prussiens ne seraient pas devenus si puissants, la France n’aurait pas perdu l’Alsace, les Austro-Hongrois leur empire, il n’y aurait pas eu 14-18 et Céline n’aurait pas écrit le Voyage au Bout de la Nuit.
lire le billetFortiche, Anderlecht
La Jupiler Pro League, le championnat belge, tentait de changer la formule de son championnat pour le rendre plus compréhensible. Comme on est en Belgique, évidemment, c’est raté.
Message avant de lire ce papier pour nos amis belges: Plat du Pied fait une nouvelle fois preuve de mauvais esprit. Nous avions déjà souhaité la partition de votre plat pays pour récupérer Eden Hazard. Nous continuons en ce sens, souhaitant cette fois-ci la suppression de la Jupiler League.
Le degré de décomposition de la Belgique ne se mesure pas seulement à son record du monde de la carence gouvernementale (la Moldavie serait devant en fait, mais tout le monde s’en fout) mais aussi à son championnat de foot. La Jupiler League oscille entre règlements incompréhensibles, magouilles des clubs et déchéance du niveau de jeu. A croire que les dirigeants ont abusé de la mousse du sponsor en repensant leur championnat.
Oui, la Belgique est bien en train de se saborder. Et pour une fois, les nationalistes flamands du Vlaams Belang n’y sont pour rien, pas plus que l’incurie de la maison royale ou la ghettoïsation de Charleroi. Seuls coupables: les dirigeants de la Ligue de football belge, qui gère la Jupiler league, en train de faire Hara-kiri à leur championnat alcoolisé (oui on va vous saouler avec la métaphore de la bière tout au long de l’article).
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