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Le CE d’EDF-GDF, la Caisse centrale d’activités sociales des industries électriques et gazières (CCAS), a réussi son OPA sur la Compagnie André Trigano (44 campings et villages de bungalows, soit environ 14.000 emplacements et 72.000 lits). Montant de la transaction : 59 millions d’euros. La cotation des actions CIAT devrait reprendre mardi.

Dans la foulée, le CCAS annonce son intention d’augmenter le capital de sa nouvelle société de 20 millions d’euros. Une levée de fonds qui devrait être réalisée d’ici au 30 avril 2010.

In Le Figaro (14/12/2009)

Voici les recommandations de la Cour des comptes à propos de la gestion de la CCAS (rapport daté du 22 avril 2007) :

1/ En matière d’accès des tiers aux infrastructures de restauration et de vacances : appliquer le droit de la concurrence et le droit fiscal.

2/ En matière d’emploi des contractuels non statutaires à durée indéterminée et à durée déterminée : appliquer le droit du travail et le statut national.

3/ En matière d’assurances des personnes : mettre fin aux “reversements” de cotisations des contrats IDCP ; notifier à leurs bénéficiaires la nécessité de les déclarer à l’administration fiscale et le faire elle-même ; mettre en concurrence les prestataires de services potentiels et conclure des conventions prévoyant les prestations, une rémunération strictement proportionnée à celles-ci et des rapports exclusifs avec elle.

4/ En matière de vacances : revoir l’économie des partenariats avec les opérateurs du tourisme social pour mieux prendre en compte les intérêts patrimoniaux des institutions sociales et engager la cession des institutions de vacances les moins demandées.


Traduction, respecter le droit de la concurrence, le droit fiscal, le droit du travail et se préserver de l’accusation d’abus de confiance ou d’abus de biens sociaux. Enfin, gérer en fonction de l’équilibre des comptes qu’il faudrait établir en respectant les règles applicables en France.


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Comment les consommateurs ont participé au sauvetage des banques

Les banques et les consommateurs ne font pas bon ménage en France. L’affaire n’est pas nouvelle, puisqu’elle doit trouver son origine aux alentours du Moyen-âge, quand apparaît le métier de banquier. Depuis l’an 1009, le client se méfie de ce qui se déroule de l’autre côté du comptoir.

La Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes, la DGCCRF, devrait reprendre le sujet, pour demander aux banques de faire un effort en matière de tarifs et de transparence. Il s’agit en fait de reprendre les remontrances faites aux banques françaises par la Commission européenne en septembre dernier. Que prépare la DGCCRF? Mystère, l’administration chargée de veiller aux intérêts des consommateurs se refuse à communiquer la moindre information. Rendez-vous à la fin du mois de décembre ou au début de l’année prochaine. Circulez merci.

Le 22 septembre dernier, la Commission de Bruxelles soulignait, dans un texte sans ambiguïté, que les banques françaises étaient à la fois celles qui faisaient payer le plus cher leurs services à leurs clients, au côté des banques lituaniennes et autrichienne et celles dont les tarifs étaient les moins transparents. La France était cette fois citée en compagnie de la Hongrie, de la Grèce et de l’Espagne. Les banques françaises se retrouvaient donc avec constance dans le mauvais groupe.

Et la crise n’a pas arrangé les choses pour le consommateur. Elles les ont même aggravés. Depuis un an, les banques ont vu le coût de leur matière première s’effondrer. En novembre 2008, elles devaient s’acquitter d’un taux de 3,25% pour trouver de l’argent. Depuis le 13 mai dernier, le prix de l’argent pour les banques est tombé à 1% voir moins.

Cette baisse accordée par la Banque centrale européenne pour éviter que la récession ne se creuse, n’a pas les mêmes conséquences pour tout le monde. Les entreprises, les plus grosses en ont bénéficié. Très logiquement, la contraction de la demande de crédits destinées aux entreprises non financières, s’ajoutant et à une baisse réelle des taux (5,5% en novembre 2008, 3,09% le mois dernier) se traduisait par une baisse de recette de 2 milliards d’euros pour les banques.

Les prêts aux consommateurs n’ont pas suivi la même courbe. Loin s’en faut. Le crédit aux ménages est passé, selon le relevé de la Banque de France, de 6,28 à 5,22% depuis la fin de l’année 2008. Bien sûr la demande de crédit a reculé, mais la différence pour les banques reste très positive pour les banque: 300 millions d’euros!

Parfois le coût du crédit a à peine reculé, accélérant au passage la montée du sur-endettement. Le taux moyen appliqué aux découverts est ainsi passé de 11,38 à 10,53%. Quand les banques gagnaient 2,25% voire plus, leurs clients en difficulté se voyaient accorder une baisse royale de 0,85%! Cela s’appelle un coup de main dans les moments difficiles.

Les banques ont donc eu trois sauveurs : le contribuable, le régulateur et le consommateur. Il y a un an, les banques ont bénéficié d’un sérieux coup de main de l’Etat en apportant sa garantie à 320 milliards d’euros de prêts interbancaire réalisés sous l’égide la Banque de France. Le contribuable venait aussi renforcer les fonds propres des établissements les plus fragiles. Le régulateur, la Banque centrale européenne, ramenait le coût de l’argent à rien ou presque rien. Enfin, le consommateur était appelé à verser sa contribution.

Le consommateur réclame à Total de répercuter à la pompe la baisse du prix du brut. Le principe est simple et chaque fois qu’il fait le plein, le consommateur peut se plaindre. A la banque c’est autre chose parce qu’il n’est pas facile de passer de la Société Générale à la BNP Paribas ou du Crédit Agricole au Crédit Mutuel. On y est attaché à sa banque et pas par affection.

Rendez-vous en janvier, si la DGCCRF se décide à bouger.

PhDx

Ils en ont parlé : Le palmarès des tarifs bancaires 2010 de La Tribune

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Rémunération des présidents exécutifs les mieux rémunérés du CAC-40 en 2008.
1/ Bernard Arnault (LVMH) : 16,8 millions d’euros, +21%.
(1,7 salaire fixe + 2,32 salaire variable + 12,8 stocks options).
2/ Arnault Lagardère (Lagardère SCA) : 13,3 millions €, +0%
(0,98 fixe + 12,7 variable).
3/ Henri de Castries (AXA) : 7,4 millions €,+55%.
(0,6 fixe + 1,94 variable + 3,4 SO + 1,43 actions gratuites),
4/ Franck Riboud (Danone) : 7,3 millions €, -9%.
(1,05 fixe + 3,23 variable + 3,01 SO).
5/ Martin Bouygues (Bouygues) : 5,6 millions €, +0%.
(0,92 fixe + 1,5 variable + 3,19 SO).
Arnaud Lagardère peut revendiquer le titre de premier salarié de France avec 13,3 millions de salaire (fixe et variable), soit 721 fois le Smic.

Rémunération des présidents non exécutifs les mieux rémunérés :
Lindsey Owen-Jones (L’Oréal) : 3,07 millions € (-17%)
Daniel Julien (Téléperformance) : 2,6 millions € (+0%)
Jean-François Dehecq (Sanofi-Aventis) : 2,3 millions € (-41%)
Yves-Thibault de Silguy (Vinci) : 2,1 millions € (-23%)
Thierry Desmarest (Total) : 2,1 millions € (-40%)

La rémunération annuelle moyenne *
Des présidents des entreprises du CAC-40 : 3,6 millions €, soit 211 fois le Smic (-20%).
Des équipes dirigeantes (949 personnes) : 2,1 millions € (-14%).

Rémunération des grands patrons en :

Suisse : 4,5 millions €
Espagne : 4,5 millions €
Allemagne : 3,7 millions €
Grande Bretagne : 3,1 millions €
Italie : 2,5 millions €
France : 2,3 millions €
Pays-Bas : 2 millions €
Belgique : 1,5 millions €

*Salaire fixe, variable, stocks options, attribution d’actions gratuites

Source : Proxinvest

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Rémunération des présidents exécutifs les mieux rémunérés du CAC-40 en 2008.
1/ Bernard Arnault (LVMH) : 16,8 millions d’euros, +21%.
(1,7 salaire fixe + 2,32 salaire variable + 12,8 stocks options).
2/ Arnault Lagardère (Lagardère SCA) : 13,3 millions €, +0%
(0,98 fixe + 12,7 variable).
3/ Henri de Castrie (AXA) : 7,4 millions €,+55%.
(0,6 fixe + 1,94 variable + 3,4 SO + 1,43 actions gratuites),
4/ Franck Riboud (Danone) : 7,3 millions €, -9%.
(1,05 fixe + 3,23 variable + 3,01 SO).
5/ Martin Bouygues (Bouygues) : 5,6 millions €, +0%.
(0,92 fixe + 1,5 variable + 3,19 SO).
Arnaud Lagardère peut revendiquer le titre de premier salarié de France avec 13,3 millions de salaire (fixe et variable), soit 721 fois le Smic.

Rémunération des présidents non exécutifs les mieux rémunérés :
Lindsey Owen-Jones (L’Oréal) : 3,07 millions € (-17%)
Daniel Julien (Téléperformance) : 2,6 millions € (+0%)
Jean-François Dehecq (Sanofi-Aventis) : 2,3 millions € (-41%)
Yves-Thibault de Silguy (Vinci) : 2,1 millions € (-23%)
Thierry Desmarest (Total) : 2,1 millions € (-40%)

La rémunération annuelle moyenne *
Des présidents des entreprises du CAC-40 : 3,6 millions €, soit 211 fois le Smic (-20%).
Des équipes dirigeantes (949 personnes) : 2,1 millions € (-14%).

Rémunération des grands patrons en :

Suisse : 4,5 millions €
Espagne : 4,5 millions €
Allemagne : 3,7 millions €
Grande Bretagne : 3,1 millions €
Italie : 2,5 millions €
France : 2,3 millions €
Pays-Bas : 2 millions €
Belgique : 1,5 millions €

*Salaire fixe, variable, stocks options, attribution d’actions gratuites

Source : Proxinvest

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Sans (trop de) commentaires / Salaires des présidents

Rappel : une entreprise appartient à ses actionnaires. Mais, parfois, les patrons oublient de les informer.

Les Echos (10/12/09) A propos des rémunération parfois exorbitantes des présidents non exécutifs.
“Le président du conseil d’administration de L’Oréal, Lindsey Owen-Jones, arrive en première ligne : sa rémunération brute (fixe et variable), au titre de l’année 2008, s’est établie à un peu plus de 3 millions d’euros. Le directeur général du groupe, Jean-Paul Agon, a touché à peine 400.000 euros de plus. Autre exemple : chez Sanofi-Aventis, Jean-François Dehecq a perçu environ 2,3 millions l’an dernier, une somme comparable à celle allouée aux dirigeants opérationnels. Le président de Vinci, Yves-Thibault de Silguy, et celui de Total, Thierry Desmarest, perçoivent eux aussi des montants supérieurs à 2 millions, sans pour autant égaler les émoluments de leurs directeurs généraux. « Dans la plupart des cas, ces rémunérations ne sont pas contrôlées par l’assemblée générale, indique Proxinvest. Elles relèvent pourtant du régime des conventions réglementées ou de celui des jetons de présence. »
Le cabinet Proxinvest a publié une étude sur la rémunération des présidents non exécutifs.

Sur le même sujet la très pusillanime Autorité des marchés financiers (AMF) remarque dans son rapport annuel 2009, : “il a été constaté que les modalités de rémunération des Présidents non exécutifs varient sensiblement selon les sociétés, l’AMF réitère donc sa suggestion qu’une réflexion soit lancée sur les modalités de rémunération des Présidents non exécutifs en tenant compte de la diversité des situations et de la variété des fonctions exercées par ces dirigeants.”
De qui parle-t-on? Mystère.

Le Conseil d’administration d’EDF fixera le salaire annuel de son nouveau Président, Henri Proglio, le 17 décembre. Il a touché en 2008, 2,4 millions comme salaire (1 million pour la partie fixe, 1,4 million pour la partie variable). Le Premier ministre, François Filllon, défendait récemment le principe d’un salaire proche de 1,6 million à EDF. Cela devrait permettre à Henri Proglio d’afficher un double-salaire de 4 millions d’euros l’an prochain.

PhDx

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Le e-président Obama a succédé au e-candidat Obama

Donnez 5 dollars ou ce que vous pouvez…
Signé : Président Barack Obama.

Reprenant la recette de sa campagne, fondé sur internet et les réseaux sociaux, Barack Obama sollicite régulièrement les donateurs qui lui ont permis de s’installer à la Maison Blanche. La campagne est passée, mais la e-mobilisation n’a pas cessée. Cette fois, il faut soutenir sa politique. Et pour cela, le président a besoin d’argent pour remplir les caisses d’Organizing for America, l’association qui a pris la suite d’Obama for America.

En septembre 2008, un mois avant l’élection présidentielle, 3,1 millions d’américains avaient apporté 150 millions de dollars. Quand les donateurs signaient auparavant des chèques de 1000 ou 100000 dollars, l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux allait permettre la multiplication des clics et des dons qui atteignaient, en moyenne, moins de 50 dollars, ou moins de 30 euros. Et c’est avec ces dons minuscules que la machine Obama avait écarté Hilary Clinton, avant de battre George W. Bush.

Pourquoi abandonner une recette qui lui avait permis d’amasser 750 millions de dollars? Alors on reprend les mêmes méthodes et on y va franchement. Une fois il s’agit de donner 5€ pour contrer Sarah Palin, alors que la colistière républicaine roule à travers les Etats-Unis pour vendre son livre : Going Rogue. An American Life. Qui peut se traduire par “Rebelle! Une vie américaine”.

Tout au long du mois d’octobre, la cause est plus sérieuse, puisque c’est la refonte du système de santé américain qui est au cœur du travail de propagande 2.0. Alors que la Chambre des représentants et le Sénat s’apprêtent à examiner la réforme, les donateurs-militants sont invités à téléphoner à l’élu de leur circonscription. Et s’ils ne connaissent son numéro, on va leur apporter sur un plateau. “Vous habitez la 3ème circonscription du Texas? Appelez le sénateur Kay Bailey Hutchison au 202-609-8724 ou le sénateur John Cornyn au 202-370-7689 ou le représentant Sam Johnson au 202-225-4201.” Un petit mémo donne les recommandations d’usage : “Soyez poli, se présenter, dites leur que vous défendez la réforme, demandez leur si ils soutiennent le président Obama.” Pour les mal-comprenants, il y a carrément un dialogue type : “Bonjour, mon nom est (…), je vous appelle pour vous faire savoir que je soutiens le président…” Et si il faut fournir des arguments une vidéo de 36 mn reprend les images d’un meeting de Organizing for America, avec un message spécial du e-président. L’appel passé, chacun est invité à laisser un rapide compte rendu de sa conversation.

En une seule journée, le 20 octobre, 200.000 appels téléphoniques ont été passés! L’histoire ne dit pas si des sénateurs se sont rendus à l’assaillant. Mais, dix jours plus tard, un mail raconte l’histoire de Jenny U. Cette mère de famille du Missouri a donné un rein à son fils, pour le sauver d’une mort certaine. Plus aucune compagnie d’assurance n’acceptait de lui accorder une couverture santé. “Appelez votre…”

La diplomatie et la guerre sont aussi un sujet chaud pour la mobilisation des militants. Le 3 décembre, le mail signé par le vice president, Joe Biden, contenait une vidéo de 33 mn de l’allocution de Barack Obama, à la Maison Blanche, justifiant l’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan. Accessoirement, le texte du discours lui même est disponible pour ceux qui veulent le relire ou se lancer dans une exégèse approfondie. Il ne manque que la traduction en langage des signes et celle en braille.

Fort heureusement pour les nerfs, les sollicitations régulières sont parfois plus légères. Après l’épisode chassons la méchante Sarah Palin, on redevient gentil. Le 25 novembre, chacun reçoit un mot signé par Barack lui-même à l’occasion de Thanksgiving, LA fête aux Etats-Unis à côté de laquelle le Noël européen est une petite soirée en famille. “Avec mes vœux les plus chaleureux, en cette période des fêtes, de ma famille à la vôtre.” Deux jours plus tard, pour ceux qui ont oublié les cadeaux c’est portes ouvertes à l’Obama store : un T-shirt “Une voix change le monde” pour 25$, un coupe vent en polaire pour 60$, la casquette à 25$, les autocollants à 3$, la brassière pour bébé “Futur Président” à 20$ et pour la cuisine le mug à 20$.

Le dernier message reçu paraît un peu plat. Il faut rester vigilant face “aux lobbyistes des grosses compagnies d’assurance”. Allez. “Donnez 5$ ou ce que vous pouvez. S’il vous plaît!”.

PhDx

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Le feu couve dans les finances des sapeurs pompiers

Les Sapeurs pompiers eux au moins échappent aux “règles implacables” de l’économie. On voudrait le croire. Eh bien non, et les députés doivent demain (mardi 8 décembre 2009) en débattre demain avec le gouvernement. Parce que les soldats du feu ont un coût et même un coût de plus en plus élevés, trois députés, Georges Ginesta (UMP), Bernard Derosier (PS) et Thierry Mariani (UMP), se sont lancés dans une enquête (1) parfois déconcertante.

L’objet de toute l’attention des députés enquêteurs, ce sont les Services départementaux d’incendies et de secours, les SDIS. Alors combien coûtent les soldats du feu? Ça n’a pas de prix. C’est un point de vue. Mais il faut tout de même dégager 5,9 milliards d’euros pour les financer, 300 millions pour les Sapeurs pompiers de Paris et 100 millions pour les Marins pompiers de Marseille et 5,5 milliards pour les pompiers des Services départementaux. L’essentiel de cette somme est à la charge des départements puisque l’Etat n’apporte plus que 970 millions.

Comment cet argent est-il dépensé? Plutôt n’importe comment à lire les trois députés UMP. Avec la décentralisation chacun fait comme il veut, définit les équipement comme il l’entend et négocie avec les fournisseurs se mettant immanquablement en situation de faiblesse. Les trois députés ne cherchent pas à minimiser le problème : le prix d’une simple paire de gants passe de 5 euros à 40 euros. Un rapport de 1 à 8! Fort heureusement quand le prix des équipements augmentent la fourchette se resserre : “on estime à au moins 20 % le surcoût facturé par les fournisseurs et induit par l’absence de marchés groupés. De fortes variations du coût moyen unitaire des matériels roulant sont constatées : véhicule de secours et d’assistance aux victimes de 51 600 à 78 000 euros; fourgon-pompe tonne de 142 580 à 257 600 euros, camion-citerne rural de 149 467 à 203 235 euros…” Des écarts qui s’élèvent respectivement à 51%, 80% et 36%.

Les disparités d’un département à l’autre peuvent être encore plus surprenantes : “l’heure d’intervention dans le cadre du secours à personne est estimé en 2008, par l’Assemblée des départements de France (ADF), entre 260 et 1 130 euros, selon les SDIS.” Cela coûte un ici, 3,3 là. Au total, les sapeurs pompiers coûte 79 euros par habitant en moyenne mensuelle et l’écart va de 55 euros (Marne, Moselle, Haut-Rhin) à 218 euros en Haute-Corse en passant par 136 euros dans le Gard et 190 euros en Corse du sud.

Pas sûr que l’argent public soit bien utilisé. L’Etat a bien conservé un outil pour financer les investissements, mais en réduisant considérablement son budget (de 60 millions à 20 millions) il n’a plus aucune efficacité. Il a permis de subventionner l’achat de 70 à 80 camions de lutte contre le feu dans l’Est de la France, qui ne peuvent venir en renfort dans le sud en juillet et août, faute d’hommes pour les faire fonctionner.

Côté effectifs c’est une inflation difficile à justifier, notent les élus de droite et de gauche : “Les effectifs de sapeurs-pompiers professionnels ont augmenté de 25 % entre 1999 (28 924) et 2007 (38 236) alors que le nombre d’intervention n’a augmenté que de 5 % sur la même période (près de 4 millions). Le rythme d’augmentation du nombre de sapeurs-pompiers professionnel continue à augmenter fortement alors que l’effet de la réduction du temps de travail est
terminé depuis 2004 (36 461).” Rien à ajouter. Si : “Entre 1996 et 2007, l’augmentation de la dépense a été de 245 % ; depuis la départementalisation de 2001, elle s’élève à 45 %.”

Bref, la machine s’emballe et pour suivre les collectivités locales recourent évidemment à l’emprunt. Les “SDIS ont accumulé une dette s’élevant à 760 millions d’euros en 2007
représentant une annuité de remboursement en capital de 96 millions d’euros en 2008.” Ce qui se profile? Une hausse de la fiscalité locale que les trois élus écartent. La suite se jouera donc après les Régionales.

PhDx

(1) Rapport d’information sur le financement des services départementaux d’incendies et de secours du 8 juillet 2009.

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Les assureurs anti-capitalistes? Ils retirent 250 milliards d’euros de la bourse

Les assureurs ont-ils basculé dans l’extrême-gauche? Oui. En tout cas, ils vont retirer 250 milliards d’euros de la bourse (1) quand 900 milliards s’échangent au cours d’une journée à Paris. Tous les assureurs présents en Europe faisant de même c’est un immense trou d’airqui va se produire.

Costumes immanquablement gris, cravate rouge pour les audacieux, ils n’agissent pas par haine du capitalisme, mais par obligation. Le 22 avril dernier, 93 députés européens, contre 80, adoptaient une nouvelle règlementation pour les assurances, baptisée Solvabilité II. Il y a des mots comme ça qui incitent à la sieste : Europe, directive, assurance. L’ennui, c’est certain, est au bout de ces lignes. Vous risquez pourtant de louper quelque-chose dans les prochains mois, un maesltrom politico-financier à 300 milliards d’euros et colère de Nicolas Sarkozy. Le 22 avril dernier, 93 députés européens adoptent une directive, baptisée Solvabilité II, 80 votent contre. On sort de l’hiver et personne en France n’a vu le coup venir.

A priori l’idée séduit, il s’agit d’imposer les mêmes règles aux assureurs de l’Union européenne. La mécanique est la suivante : les assurés payent des primes, l’assureur placer cette épargne pour faire face aux remboursements futurs. C’est dans le placement que tout se joue. Si l’assureur achète des appartements, de l’or, des actions, des bons du Trésor, il prend le risque… que ça baisse. Les autorités lui demandent donc d’avoir assez de fonds propres, de l’argent bien à lui, pour faire face à un effondrement de la valeur de ses placements.

C’est toute l’idée de Solvabilité II, la même règle de prudence pour l’Europe entière. Au départ, il y a trois ans, tout le monde trouvait ça bien, on allait fixer dans la concertation les mêmes règles du jeu. En plus, une démarche comparable avait permis aux banques (Bâles II) d’économiser en des milliards de fonds propres. Mais tout le monde, assureurs compris, allait sombrer dans la léthargie, pendant que des experts, des fonctionnaires européens pas particulièrement mal intentionnés et des gens du métier, définissaient le nouveau code de bonne conduite. Pas de danger en vue.

Depuis, ils ont pris un coup terrible derrière la tête. Quelque-chose n’a pas fonctionné dans leur lobbying, puisqu’ils se sont retrouvés avec un rapport fonds propres sur placement parfois intenable et notamment pour les actions. Pour 100€ d’actions en portefeuille il faudra à l’avenir 45€ de fonds propres. Résultat, à 45% c’est “sauve-qui-peut” et tout le monde se retire du marché des actions. En langage clair cela donne : “c’est un carton rouge, on ne discute pas on sort du marché des actions. Nous avons actuellement 12 milliards d’euros investis en action, nous en avons vendu 1 milliard, nous vendrons les 11 milliards restant dans les 3 ans à venir”, lâche Helman Le Pas de Sécheval, le directeur financier de Groupama. En langage feutré, tout en assurance, cela donne chez Axa : “nous avons largement anticipé la mise en place de cette nouvelle réglementation, et au 30 juin 2009, les actions cotées ne représentaient plus que 4% de l’actif général du groupe (et les actions non cotées environ 1%). (…) Ce point spécifique sur les actions peut effectivement interpeller les pouvoirs publics, car il pose le problème du financement des entreprises en Europe, sachant qu’historiquement, les assureurs font partie des grands investisseurs à long terme.” Le porte parole d’Axa ne veut heurté personne, mais il y a un problème. Le patron du secteur assurance de la BNP Paribas, Eric Lombard, indique également la sortie quand il parle entre professionnels.

Les comptes sont vite fait : les assureurs en France représentent 1400 milliards d’actifs investis. Sur ce montant entre 250 milliards d’euros sont placés en actions, et pour longtemps. On peut leur reprocher beaucoup de chose, pas de jouer à saute monton avec les entreprises. Ils restent. Pas par philanthropie mais parce que sur 20 ans, les actions cotées rapporteront 5,6% par an. Et des investisseurs comme ça en France il n’y en pas deux. Dans le monde anglo-saxon il y a les fonds de pension pour les retraite. Chez nous il n’y a, paradoxalement, que les fonctionnaires pour avoir un fonds de pension (Préfonds retraite).

Pour prendre la place des assureurs français il y a évidemment du monde, mais plutôt d’une autre nationalité. Ce n’est pas le Fonds stratégique d’investissement et ses 20 milliards de fonds propres qui sera à la hauteur. Nicolas Sarkozy qui ne voulait pas céder T & D, la filiale d’Areva, spécialisée dans le transport et la distribution d’électricité aux étranger, au Japonais Toshiba ou à l’Américain General Eldectric, risque d’avoir une attaque.

Pour éviter cet inconvénient, Christine Lagarde s’agite beaucoup en ce moment. En effet, une directive votée par le parlement est une chose, mais ensuite, il faut écrire les modalités d’application avant une entrée en vigueur de la circulaire prévue en 2011. La ministre de l’Economie peut donc espérer sauver les meubles. Mais l’essentiel ne bougera pas et notamment pas la règle des 45% de fonds propres pour les actions. Et elle aura bien du mal à sauvegarder une mesure “Sarkozy”. Alors ministre des Finances, en 2004, le président de la République avait obtenus des assureurs qu’il consacrent 2% de leurs actifs à des participations dans PME, le hors marché. Il ne pouvait le leur imposer, mais un échange de lettre avait acté la bonne volonté de la profession qui allaient par la suite respecter son engagement en consacrant autour de 6 milliards aux PME et au “Private equity”, un anglicisme qui désigne des investrisseurs dont la vocation est de financer des entreprises de la naissance à l’adolescence. Avec la nouvelle règlementation ce ne sera pas 2%, mais 0.

Accessoirement, les primes des assurés risque bien d’augmenter. A moins que ce ne soit les salariés qui trinquent. Réponse dans les deux ans à venir.

PhDx

(1) A 31 décembre 2008, les entreprises françaises d’assurances avait 1409 milliards d’euros investis, dont 480 milliartds en obligations d’entreprise et 252 milliards en actions, à Paris ou sur les autres places boursières.

Ils en ont parlé : Les Echos

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