Qui veut la peau de McEvoy ?

Michael Connelly revient en pleine forme. Il était temps, après quelques déceptions, l’auteur – entre autres – de Créance de sang, Echo Park et Le Verdict du Plomb, nous livre ici l’un de ses meilleurs polars. Dans L’Epouvantail, il délaisse son personnage fétiche Harry Bosch mais le lecteur assidu reste en terrain connu puisqu’il retrouve Jack McEvoy, le journaliste de l’excellent Le Poète (son meilleur roman), en bien mauvaise posture.

Après être passé du Rocky Mountain News, Jack a intégré le prestigieux Los Angeles Times. Mais voilà, la crise de la presse et Internet sont passés par là et Jack apprend qu’il est licencié au profit d’une petite jeune sortie de l’école et prête à tout pour écrire sur le site du quotidien.

Autre personnage à recroiser les pages de Connelly, la belle Rachel Walling, l’agent du FBI qui a arrêter le Poète. Les deux ex-futurs amants vont se retrouver embarquer, une fois de plus, dans une histoire de tueur en série. Mais, quand dans Le Poète, ce dernier communiquait par fax, dans L’Epouvantail le méchant traque ses proies et le journalistes par mails et sur Internet. L’intrigue est bien menée, avec des chapitres courts alternant la vision de Jack et la vision du tueur. Et Connelly ne tombe pas dans le piège mélo des retrouvailles à l’eau de rose entre ses deux protagonistes.

Ce livre est aussi l’occasion pour l’auteur, ancien journaliste et lauréat du Prix Pulitzer, de s’attarder sur l’état de la presse et la révolution Internet dans une vision assez pessimiste. Bref, un très bon Connelly comme on n’en avait pas lu depuis très longtemps.

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L’Epouvantail, de Michale Connelly, éditions du Seuil (Policiers), 492 pages, 21,80 €.

En savoir plus : http://www.youtube.com/watch?v=Mwekt7hgYbk&feature=related

Michael Connelly en personne sur les lieux des crimes de son dernier roman