Happening littéraire, expérience d’écrivain et d’écriture, spectacle créatif et artistique. On a du mal à qualifier la performance de Nicolas Ancion à la Foire du livre de Bruxelles (la Flb) la semaine dernière. Une chose est sûre, le jeune auteur liégeois (né en 1971 mais qui compte déjà une quinzaine de publications à son actif) a réussi un exploit : écrire un polar en 24 heures. Installé dans le L@b de la Flb (consacrée cette année au numérique), il a démarré son travail le 3 mars à 21 heures et rendu sa copie le 4 mars à la même heure. Intitulé Très petite surface, son roman est ancré dans l’actualité belge puisqu’il a pour toile de fond la fermeture des magasins Carrefour dans le pays. Un roman social, noir, un bon texte, court certes (mais en 24 heures que demande le peuple ?), qui se lit d’une traite. “Grâce au web 2.0, je n’ai jamais été si nombreux pour écrire un manuscrit”, affirme Nicolas Ancion à la fin de son document. Après s’être remis de son marathon créatif, il a bien voulu répondre à mes questions. Lire la suite…
lire le billetLudique, parodique et drôle. Voilà bien trois qualificatifs qui ne se prêtent guère d’habitude au polar. Pourtant, Jean-Baptiste Baronian nous propose, avec Le Bureau des Risques et Périls, une sorte d’OPNI, un objet polardeux non identifié. Car il s’agit bien d’un roman à classer dans la catégorie policière. Jugez plutôt. Au ministère de l’Intérieur à Bruxelles, existe une mystérieuse cellule composée de trois personnes, le Bureau des Risques et Périls. Leur mission, elles l’ont acceptée, consiste à lire tous les romans policiers qui paraissent afin de relever tous les cas possibles et imaginables de crimes pouvant être commis et de les signaler en “haut lieu”. Drôle de boulot pour ces deux hommes et une femme, chacun spécialiste d’un ou plusieurs pays.
Mais voilà, un jour, ces trois agents très spéciaux décident de commettre un crime parfait. Lequel suppose non seulement des meurtriers parfaits et des circonstances parfaites, mais également un coupable parfait. Encore faut-il bien le choisir. Et veiller à ce que rien ne vienne mettre en cause sa culpabilité… Vous n’en saurez pas plus pour ne pas dévoiler toute l’intrigue. En 42 petits chapitres, Baronian, auteur prolifique qui a publié une cinquantaine de livres (romans, contes, études sur la littérature fantastique, anthologies, biographies de Rimbaud ou Baudelaire), nous propose une sorte de vaudeville à la sauce polar. On a l’impression de voir les personnages (excellents, drôles, profonds et, pour certains, agaçants) sur la scène d’un théâtre. Les portes claquent et le cadavre est dans le couloir. Un véritable régal, un remède à la morosité.
Le Bureau des Risques et Périls, de Jean-Baptiste Baronian, éditions de Fallois, 16 €.
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