“Lire un polar n’est plus un crime”, affirme Telerama dans son édition du 24 février. Loin des tapis rouges, des salles de projection et de Saint-Germain-des-prés, l’hebdomadaire bien-pensant se dévergonde et propose, du 24 février au 14 avril, de partir à la découverte du noir. Durant huit semaines, avec la série baptisée “Perles noires”, les lecteurs peuvent acquérir huit romans tirés de l’excellente maison Rivages/Noirs en même temps que le magazine pour 8,50 €. Huit titres qui englobent assez bien la diversité de ce genre si particulier et publiés sous de belles couvertures originales signées Miles Hyman. A coup sûr de futurs collectors que les passionnés s’arracheront bientôt.
L’idée n’est pas de faire une anthologie du polar, mais de proposer des oeuvres variées, indispensables parfois pour les lecteurs qui ne connaissent pas le noir. Pour les autres, ils les reliront avec bonheur. Seul regret peut-être, même s’il faut saluer cette initiative, peu d’auteurs français, beaucoup d’anglo-saxons. Pour accompagner le premier roman proposé (Les morsures de l’aube, de Tonino Benacquista), un grand papier de Michel Abescat et Christine Ferniot fait un point sur la bonne santé du polar, avec moults chiffres et plusieurs éditeurs interrogés.
On apprend que “le polar fait un carton en librairie. En prime, il est devenu un genre littéraire hautement recommandable”, affirment les deux journalistes. En 2009, 16 d’entre eux étaient même classés au top 50 des meilleures ventes. Pas étonnant quand on sait qu’un livre vendu sur quatre est un policier. “Une véritable marée noire, expliquent Abescat et Ferniot, et une envolée du nombre de publications : 471 en 1994, 1069 en 2003, 1749 en 2008.” Et une explosion des maisons d’édition dédiées au noir : 24 en 1995, 75 en 2003 et encore 8 nouveaux venus en 2009. Sans oublier que le mauvais genre a gagné ses lettres de noblesses dans le monde littéraire.
A paraître jusqu’au 14 avril, dans l’ordre : Les morsures de l’aube, de Tonino Benacquista ; La bête contre les murs, d’Edward Bunker ; J’étais Dora Suarez, de Robin Cook ; Merci pour le chocolat, de Charlotte Armstrong ;Les six jours du condor, de James Grady ; Rouge est ma couleur, de Marc Villard ; Scarface, d’Armitrage Trail etNightfall, de David Goodis. Pour les amateurs, Telerama propose ici aussi un joli coffret regroupant les huit romans pour 47,10 €.