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Attention ! Il risque de ne pas y avoir de place pour tout le monde ! Déjà un ticket vendu et un deuxième sur le point de l’être. Mieux vaut donc réserver au plus vite. D’autant que l’offre n’a jamais été aussi bon marché. Quasiment du low cost ! Pour la bagatelle de 150 millions de dollars, vous pouvez vous offrir la Lune ! Ou, du moins, un tour de Lune. Le plus grand manège que l’homme n’ait jamais conçu. De la Terre à la Lune avec visite de la face cachée et retour. Imaginez la tête de vos amis qui ne se seront payés qu’un naufrage sur Costa Cruises, n’auront “fait” que la Chine en 3 jours ou même qu’un Super Trail autour du Mont-Blanc. Vous, vous reviendrez de la Lune !!! Eux n’en reviendront pas, pour sûr.
Au delà des limites…
C’est ainsi que l’être humain est en passe de repousser le tourisme au delà des limites de l’atmosphère et, surtout, du ridicule. Déjà passablement absurde, l’activité consistant à survoler des pays à la chaine sur Terre pourrait atteindre de nouveaux sommets. Bientôt, avec le tourisme spatial, les plus riches pourront se payer un saut de puce dans l’espace, histoire de s’éblouir d’un flash de grand noir du cosmos. Et mieux encore, la Lune. Comme certains autobus pressés par un programme surchargé, le vaisseau spatial ne s’arrêtera pas. Impossible, donc, d’ajouter l’empreinte de vos semelles à celles de Neil Armstrong. Ce sera pour plus tard, sans doute. Pour l’instant, vous pourrez découvrir “The Dark Side of the Moon” rêvé par les Pink Floyd et filmée récemment par la NASA et admirer un inégalable lever de Terre. Le tout dans une apesanteur premier choix et grâce, sans doute, à un hublot panoramique, genre 3D en HD.
Pour 150 millions de dollars
Après les visionnaires qui ont acheté des terrains sur la Lune, voici ceux qui vont se se l’offrir en destination touristique. Preuve que les distractions sur Terre ne sont plus guère à la hauteur. De fait, l’offre y est assez pauvre. Pour 150 millions de dollars, on a plus rien. D’où l’aubaine offerte, non par quelque illuminé en overdose de Tintin et de Jules Verne, mais par la très sérieuse société américaine Space Adventures.
Son président, Eric Anderson l’a annoncé mercredi 1er février dans une vidéo publiée sur Youtube : le départ est programmé pour février 2017. Dans seulement 5 ans. Pourquoi cette date ? Dans sa mégalomanie astronomique, Eric Anderson ne craint pas de choisir une célébration assez douteuse sur le plan publicitaire. Il a en effet fixé la date de ce premier vol touristique circum lunaire afin de fêter les 50 ans du premier vol Appolo.
L’idée serait symboliquement forte si cette mission ne s’était tragiquement terminée. Avant le lancement prévu pour 21 février 1967, les trois astronautes d’Appolo 1, Virgil Grissom, Edward White and Roger Chaffee, firent un test le 27 janvier 1967, à Cap Canaveral. Un feu ayant pris dans le module de commande, les trois hommes sont morts brulés et asphyxiés, faute d’avoir réussi à ouvrir l’écoutille du module pour s’en extraire à temps. Ils sont été retrouvés gisant sur le sol ou encore assis dans leur siège, brulés au troisième degrés sur une partie importante de leur corps.
L’entreprise privée pour stimuler les Etats
Cinquante ans plus tard, espérons que les touristes ne penseront pas trop à cet anniversaire, l’un des plus noirs de l’histoire de la conquête spatiale américaine, au moment d’entrer dans leur capsule. Eric Anderson semble déterminé à effacer cette date des mémoires en la remplaçant par celle du premier vol touristique sur la Lune. Comme s’il était besoin de justifier une telle activité, il estime, dans sa vidéo, que les futures réussites de Space Adventures raviveront les ambitions de l’homme dans l’espace. “Si une entreprise privée peut emmener des civils autour de la Lune pour quelques centaines de millions de dollars, cela redonnera aux États, qu’il s’agisse des États-Unis, de la Chine, de la Russie ou de l’Europe, le désir de faire encore plus grâce aux moyens dont ils disposent”, explique-t-il en substance.
Promesses de Lune
Ces déclarations arrivent à point nommé dans la campagne présidentielle. L’un des candidats à l’investiture républicaine, Newt Gingrich, a promis, fin janvier, d’établir une base lunaire avant la fin de son second mandat (ambitieux lorsque l’on est pas encore candidat au premier…). Son concurrent Rick Santorum a considéré qu’un tel projet, à environ 100 milliards de dollars, n’est pas économiquement réaliste. Cela n’empêche pas la Russie de dresser ses propres plans sur la Lune en lançant une sélection d’astronautes pour une mission lunaire avant 2020, comme l’a annoncé la Pravda le 2 février 2012. Preuve que l’espace fait encore rêver et que, dans certains pays au moins, il existe des budgets pour financer de tels projets.
Bien avant la réalisation de ces hypothétiques missions de reconquête de la Lune par l’homme, vous pourrez aller vous faire une opinion de visu grâce à Space Adventures. Vous partirez donc à bord d’un vaisseau russe Soyouz-TMA équipé d’un module d’habitation supplémentaire. Peu après, une seconde fusée sera lancée qui viendra s’amarrer au Soyouz dans l’espace. Imaginez le spectacle ! Grâce à ce coup de pouce, vous échapperez à l’attraction terrestre pour partir faire le tour de la Lune et admirer sans face cachée à 100 km d’altitude. Il vous reste 5 ans pour vous préparer et sans doute moins pour racler vos fonds de tiroirs afin d’acheter un billet aller-retour…
Michel Alberganti
lire le billetCe n’est pas bien de copier. Et c’est encore plus mal de coller… Voilà ces principes sacrés de l’enseignement scolaire allègrement bafoués par les élèves et les étudiants qui piochent à qui mieux mieux sur la Toile d’Internet pour faire leurs devoirs plus rapidement. Incroyable ! Inadmissible ! Après le journal télévisé de TF1 le 2 janvier 2012, c’est celui du 30 janvier de France 2 qui reprend le terrible constat: le plagiat mine l’école. Ainsi, ces jeunes qui piratent la musique et la vidéo sans vergogne, Megaupload ou pas, font de même pour leur travail scolaire. Heureusement, la technologie vient réparer les dégâts de la technologie. Les deux chaines de télévision familiale ont, étrangement, toutes les deux non seulement couvert le même sujet de façon très similaire mais aussi découvert le même logiciel miracle : Compilatio. Présenté comme la dernière nouveauté, il semble exister au moins depuis 2007…
Le virage d’Internet
Cette émotion, qui n’est pas sans rappeler les cris d’orfraie des maisons de disques devant la baisse de leurs ventes de CD, révèle à quel point l’enseignement se montre incapable de prendre le virage d’Internet. L’éducation nationale devrait sans doute plutôt se pencher sur le cas des élèves qui ne pratiquent pas le copier-coller pour faire leurs devoirs. Ceux là sont certainement plus en danger que leurs camarades pirates de tous poils. Il se trouve en effet que cette pratique est à la base de l’utilisation du web. Et elle ne fait d’ailleurs que transposer la méthode reine de l’université qui consiste, pour écrire une thèse, à s’appuyer, souvent à 99%, sur ce qui a déjà été écrit. D’où l’infime progrès souvent apporté à la connaissance humaine par chacune de ces œuvres. Mais à l’université, le pillage du passé est institutionnalisé. Références à répétition, notes en bas de page, bibliographie… Le piratage des idées, si ce n’est des textes eux-mêmes, sert de fondation à l’exercice de la thèse. Privilège des études supérieures. Auparavant, il faut en baver… Pas question de copier, pas plus sur le voisin que sur Wikipédia.
Apprendre à apprendre
Seulement voilà… Cela ne marche plus. Les élèves trouvent sur Internet les réponses aux questions que leur pose leur professeur. Et cela ne fera qu’empirer à la vitesse de l’enrichissement du web. Alors, après les caméras de surveillance, les badges et autres systèmes d’identification, il suffit de traquer les copier/coller à l’aide de Compilatio. Ainsi, l’on pourra continuer à enseigner au 21ème siècle comme au 20ème, voire au 19ème…
Dommage. L’aisance des élèves à la navigation sur le web et à la recherche d’information pourrait, au contraire, servir de socle à une nouvelle approche de l’enseignement. On pourrait enfin rêver de mettre en œuvre une vieille utopie : apprendre à apprendre au lieu de bourrer les cranes de notions mal comprises et tout juste exploitées le temps d’un bachotage. On pourrait tenter de remplacer cette illusion de savoir par le développement d’une véritable aptitude à l’acquérir.
Avec Internet, cela semble possible. Le copier-coller n’est problématique que lorsque le travail demandé ne dépasse pas ce que l’on peut trouver directement sur le web. N’est-il pas possible d’imaginer des devoirs impossibles à exécuter par copier-coller ? Ou bien des travaux fondés sur une pratique honnête du copier/coller grâce à l’apprentissage de la citation ? Quelle voie sera la plus utile à des élèves dont on sait bien qu’il devront probablement changer plusieurs fois de métier au cours de leur vie professionnelle ? Avoir appris à apprendre n’est-il pas le meilleur garant du développement de leurs facultés d’adaptation ?
Mais, bien sûr, on peut aussi continuer à enseigner sans rien changer. Surtout lorsqu’on obtient d’aussi bons résultats que la France dans les comparaisons internationales de niveaux des élèves.
Michel Alberganti
Photo: Copy-Paste / avatar-1 via Flickr CC License by
JT de TF1 du 2 janvier 2012
lire le billetLa référence d’un centre de recherche japonais, sigle à l’appui, une mise en scène soignée montrant des chercheurs gantés manipulant des modèles réduit de voiture de course. le remplissage des réservoirs avec de l’azote liquide, la démonstration spectaculaire d’une course de bolide fumants en sustentation au dessus de la piste d’un circuit de course automobile… A première vue, la vidéo semble préfigurer un jeu de l’avenir exploitant les développements d’une technologie dont le centenaire a été fêté en 2011: la supraconductivité et l’une de ses applications, la lévitation d’objets. Voici le résultat:
lire le billetHarry Potter a déjà légué à la science une partie de ses pouvoirs magiques. Sa cape (cloak) d’invisibilité fait désormais partie du vocabulaire des chercheurs et pas un seul article sur les travaux scientifique dans ce domaine n’omet de le citer. Voilà, c’est fait…
Imaginez-vous au volant d’une voiture, perdu dans vos pensées sur vos relations amoureuses, vos problèmes au travail ou le cours de bourse de vos actions… Survient un feu qui, inopinément, passe au rouge juste avant que vous ne le franchissiez… Si la police vous arrête, ne rêveriez-vous pas d’un bouton sur le tableau de bord marqué : « Effacement temporel » ? Il suffirait, en effet, de supprimer quelques fractions de secondes pour que l’infraction disparaisse !
Si une telle option n’est pas pour demain, les scientifiques ont peut-être franchi le premier pas dans cette direction. Alexander Gaeta, professeur de physique appliquée à l’université de Cornell de l’Etat de New-York, vient en effet de publier dans la revue Nature du 5 janvier 2012 une étude menée par le post-doctorant Moti Fridman avec les chercheurs Alessandro Farsi et Yoshitomo Okawachi. Pour la première fois, cette équipe est parvenue à créer un « trou temporel » (time hole). Il ne s’agit de rien d’autre que de « cacher l’existence d’un événement à un observateur ».
L’expérience de trou temporel fait appel à une très longue fibre optique (bobine sur l’image). De gauche à droite, l’équipe de l’université de Cornell : Moti Fridman, Yoshi Okawachi, Alessandro Farsi et Alexander Gaeta.
Le lièvre et la tortue
L’expérience se déroule à l’intérieur d’une fibre optique que parcourt un faisceau laser vert. Ce dernier passe d’abord à travers une « lentille de séparation temporelle » qui sépare le faisceau en deux longueurs d’onde, l’une grande (rouge) et l’autre petite (bleu). Commence alors une sorte de course de vitesse entre ces deux faisceaux. La compétition se déroule dans une bobine de fibre optique d’un kilomètre de long. Là, expliquent les chercheurs, le faisceau bleu prend de l’avance sur celui le rouge, « comme le lièvre distance la tortue ». Ce décalage engendre un trou entre les deux concurrents. Dans cet intervalle, les scientifiques introduisent un bref éclair de lumière à une longueur d’onde encore plus élevée. Cet événement devrait normalement engendrer un défaut perceptible dans le rayon laser sortant. Ensuite, les deux faisceaux rouge et bleu changent de terrain. Ils entrent dans une seconde portion de fibre optique dont la composition est différente. Cette nouvelle piste favorise la tortue (faisceau rouge) par rapport au lièvre (faisceau bleu). « C’est comme si le lièvre avançait péniblement dans de la boue et que la tortue, à l’aise sur ce type de terrain, parvenait à le rattraper», expliquent les chercheurs. Peu à peu les deux faisceaux se retrouvent à la même hauteur. Le trou, entre eux, disparaît. Sur la ligne d’arrivée, ils rencontrent une lentille temporelle qui reconstitue un faisceau vert identique à celui qui avait pris le départ… Et aucune preuve ne subsiste alors du signal parasite introduit au milieu de la course.
lire le billetCourte Focale
Dans cette rubrique du blog Globule et télescope, nous vous proposons régulièrement des images ou des vidéos traitant de sujets scientifiques ou techniques.
Nous commençons par ce petit joyau trouvé sur Youtube à l’occasion du dixième vingtième anniversaire de la mort de Grace Hopper, une figure de l’informatique aux Etats-Unis, auteur du premier compilateur en 1951 et du langage Cobol en 1959. En octobre 1986, invitée au Late Show de David Letterman, l’un des plus fameux talk shows américains sur la chaîne CBS, elle affiche une personnalité hors pair d’amiral de la Navy et de pionnière de l’informatique depuis son engagement dans l’armée, en 1944. A 80 ans, cette dame, décédée en 1992, ne se laisse impressionner ni par la télévision, ni pas son interviewer. Il faut dire qu’elle a bien préparé cet entretien avec une explication de la nanoseconde qui laisse David Letterman assez pantois… Une leçon de vulgarisation! En anglais…
Michel Alberganti
lire le billetDepuis le 17 novembre, et jusqu’au 29 janvier 2012, se tient au palais royal de Venaria Reale, près de Turin, une exposition sur Léonard de Vinci, dans laquelle les visiteurs peuvent contempler son célèbre autoportrait en homme âgé, reproduit ci-dessus. Très rarement présenté au public en raison de sa fragilité, ce dessin à la craie rouge a en réalité un jumeau plus jeune, qui est demeuré caché pendant cinq siècles dans le Codex sur le vol des oiseaux, qui date de 1505. Précisons que l’œuvre, esquissée, était à peine visible, d’autant que Léonard de Vinci avait écrit par dessus. Il a fallu l’œil inspiré d’un journaliste scientifique italien, Piero Angela, pour deviner un visage sous le texte, en 2009.
Au départ, rien ne prouvait qu’il s’agissait d’un autoportrait de l’artiste. Celui-ci avait réalisé tant d’études et de dessins qu’il était bien difficile d’identifier qui que ce fût. C’était sans compter sur les outils modernes de traitement de l’image et la ténacité d’une physicienne italienne, Amelia Sparavigna, professeur à l’Ecole polytechnique de Turin. Comme celle-ci le retrace dans un article mis en ligne sur le site de chercheurs ArXiv, la “restauration” virtuelle de ce dessin caché s’est faite en trois étapes, récapitulées dans le montage ci-dessous :
En haut à gauche, nous avons le point de départ, c’est-à-dire la page du Codex sur le vol des oiseaux, remplie de l’écriture en miroir de Léonard de Vinci, sous laquelle on distingue assez aisément un nez. Comme le dessin a été réalisé à la craie rouge alors que le texte est rédigé avec une encre presque noire, la première étape a consisté à supprimer de l’image, grâce à un logiciel, tous les pixels les plus sombres, ce qui a mis le texte en blanc. Puis, dans un deuxième temps, le programme a été paramétré pour remplir tous ces blancs avec la couleur moyenne environnante, de manière à gommer complètement toute trace d’écriture (celles qui restent sont celles de l’encre au verso, qui se voit par transparence). Le résultat, en bas à gauche, étant assez peu contrasté, Amelia Sparavigna a eu l’idée d’utiliser un autre programme, Iris, écrit par l’excellent astronome amateur français, Christian Buil, qui s’est spécialisé dans l’imagerie numérique avant même que les appareils photo numériques existent… A l’origine, Iris a été conçu pour traiter les clichés pris au téléscope, mais rien n’empêche d’utiliser ce logiciel gratuit pour autre chose. La physicienne turinoise ne s’en est pas privée et a ainsi pu faire ressortir tous les détails du portrait, comme on le voit dans la dernière vignette, en bas à droite.
Restait à dire qui était cet homme assez jeune représenté dessus. Dans cette histoire, les dates et les apparences sont trompeuses. Le Codex date de 1505 et Léonard de Vinci a alors 53 ans. Mais on sait qu’il a recyclé, pour écrire une partie de ce texte, des feuilles dont il se servait pour dessiner dans les années 1480… A l’époque, il avait la trentaine, ce qui correspond mieux au visage découvert par Piero Angela. A l’inverse, il est difficile de croire que le Toscan, mort en 1519 à 67 ans, a jamais eu l’apparence de vieillard qui ressort de son célèbre autoportrait, réalisé aux alentours de 1512-1515. On suppose que l’artiste s’est délibérément ajouté quelques années en se dessinant… mais d’aucuns assurent que l’homme en question pourrait bien être son père ! Quoi qu’il en soit, la ressemblance entre les deux dessins est frappante, notamment au niveau du nez, fort et à plusieurs “étages”, et de la bouche un peu boudeuse. Comme, dans les deux cas, le portrait est de trois-quarts, Amelia Sparavigna a eu l’idée de continuer ses manœuvres informatiques et virtuelles, et d’utiliser un autre logiciel, GIMP (équivalent gratuit de Photoshop), pour superposer les deux visages. Voici ce que cela donne :
Comme l’écrit la physicienne italienne en conclusion de son article, “les deux visages semblent vraiment coïncider, en particulier les distances relatives des yeux, du nez et de la bouche, qui sont les mêmes” sur les deux dessins. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Pierre Barthélémy
lire le billetCette veille de Toussaint et avant-veille du jour des Morts est l’occasion ou jamais, pour un blog qui traite de science et d’environnement, d’évoquer l’empreinte écologique des trépassés et les manières de la réduire. Car un disparu ne l’est jamais complètement. Son enveloppe corporelle subsiste et il est en général convenable de s’en occuper. Simplement, les deux techniques les plus usuelles dans le monde pour “évacuer” le corps du défunt, l’inhumation et la crémation, sont, à cause de l’inflation démographique mondiale, de moins en moins “planéto-compatibles”. La première en raison du manque de place dans les cimetières, car les vivants occupent de plus en plus d’espace au détriment des morts. La seconde parce que brûler des cadavres, en ces temps de raréfaction des hydrocarbures et de déforestation, consomme des ressources énergétiques que l’homme utiliserait volontiers à autre chose, sans compter les émissions de gaz à effet de serre induites. Ainsi, en Inde, le rituel de la crémation brûle entre 50 et 60 millions d’arbres chaque année et envoie 8 millions de tonnes de CO2 dans l’atmosphère. Autre problème de l’incinération, le relargage dans l’environnement de produits toxiques, dont le plus commun est le mercure contenu dans les amalgames dentaires.
Pour tenter de réduire l’empreinte écologique des morts, il n’est pas question de revenir à la momification, même si l’expérience vient d’être récemment tentée sur la dépouille d’un chauffeur de taxi britannique, mais plutôt d’utiliser deux technologies qui redonnent du sens à ce très célèbre extrait de la Bible : “Car tu es poussière et tu retourneras à la poussière.” Le premier de ces deux moyens inventés pour rendre les corps à la terre porte le nom d’aquamation mais les chimistes lui préfèreront celui d’hydrolyse alcaline. L’idée consiste à immerger le corps dans une eau très chaude contenant une base forte, ce qui va entraîner la dissolution des chairs en moins de trois heures. Il ne subsistera plus que des restes osseux, qui seront ensuite broyés et rendus aux familles, comme les cendres récupérées après une crémation. Plus efficace que les bains d’acide auxquels la Mafia s’est parfois adonnée pour faire disparaître des amis encombrants. On peut voir le fonctionnement des premières machines à aquamation dans la vidéo ci-dessous (en anglais).
L’aquamation nécessite sept à dix fois moins d’énergie qu’une incinération et produit également moins de gaz à effet de serre. Les métaux présents dans le corps (plombages, broches, prothèses, etc.) sont rétrouvés intacts et les fluides récupérés au terme de l’opération, stérilisés, vont directement dans le tout-à-l’égout. Evidemment, l’idée d’expédier cette soupe brune que furent les chairs d’un homme ou d’une femme dans les égouts de la ville en a fait hurler quelques-uns, sous prétexte qu’il s’agissait d’un manque de considération pour les défunts. Il faudra tout de même que ces mêmes personnes nous expliquent en quoi donner un corps à manger aux asticots est plus respectueux. Tout ce qui compte, c’est que d’affreux industriels de l’agro-alimentaire ou de la pharmacie ne mettent pas la main sur ces résidus pour en faire de la nourriture, à l’instar de ce qui se passe dans le film Soleil vert, de Richard Fleischer.
La seconde technique pour transformer les cadavres en poussière fait tout autant appel à la science. Inventée par une biologiste suédoise, elle porte le nom de promession et consiste tout d’abord à passer le corps sous un flux d’azote liquide (-196°C) afin de le solidifier, ce qui le rend aussi fragile que du cristal. Il est ensuite facile, en le soumettant à des vibrations, de le pulvériser. Les restes ainsi obtenus sont ensuite lyophilisés, afin d’en extraire toute l’eau, puis tamisés pour récupérer les métaux et versés dans un “mini-cercueil” biodégradable que la famille peut ensuite inhumer où elle le souhaite. Au bout de quelques mois, tout a disparu dans le sol. La technique est résumée dans la vidéo ci-dessous (en anglais elle aussi).
Il existe un dernier moyen pour ne pas être bien encombrant une fois passé de vie à trépas. Transformer vos cendres en un diamant. Le procédé n’est en revanche pas du tout écologique et il implique une débauche d’énergie. Tout commence par une crémation. Les cendres sont ensuite purifiées à très haute température pour ne conserver que le carbone sous forme de graphite. Pour métamorphoser ce graphite en diamant (qui est une cristal de carbone particulier), il faut enfin le soumettre à une température et à une pression dantesques. On le voit, le processus ne risque pas de s’attirer le moindre éco-label. Mais bon, porter Mamie au petit doigt, c’est d’un chic… Et puis, les diamants sont éternels, eux.
Pierre Barthélémy
lire le billetSelon ABI Research, un cabinet d’études spécialisé dans les nouvelles technologies, il s’enverra plus de 7 000 milliards de SMS dans le monde au cours de l’année 2011. Etant donné que la population de la Terre aura, d’ici au 31 décembre, passé la barre des 7 milliards d’individus, cela fera une moyenne de 1 000 SMS par personne. Même s’il existe encore bien des récalcitrants (comme l’auteur de ces lignes…), il est indéniable que la pratique du texto se répand de plus en plus. Mais jusqu’où ? De la même manière que l’on a pu dire que Google et Internet modifiaient notre façon de lire, de mémoriser et de penser, peut-on prétendre que les SMS se sont immiscés dans notre cerveau au point d’y laisser une insidieuse empreinte ?
Si l’on en croit une étude réalisée par Sascha Topolinski et publiée dans le numéro de mars de Psychological Science, la réponse est oui. Pour le prouver, ce chercheur en psychologie à l’université allemande de Wurtzbourg a, avec ses étudiants, concocté une série de petites expériences aux résultats troublants. Dans la première, il était demandé à deux groupes comptant chacun plusieurs dizaines de personnes, de composer des suites de chiffres, pour le premier groupe sur un clavier d’ordinateur, pour le second sur un téléphone portable dont les touches ne comportaient que les chiffres, et pas les lettres associées selon le standard international E.161 (voir photo ci-dessous).
Après avoir entré les chiffres, les cobayes des deux groupes devaient ensuite regarder un écran sur lequel apparaissait un mot et devaient, le plus vite possible, dire si c’était un mot existant ou inventé. Il se trouve que, de temps en temps, les chercheurs glissaient des mots qui auraient pu être composés, en mode SMS, par la suite de chiffres qu’ils venaient de saisir. Par exemple, le 5683 qui figure sur la photo ci-dessus correspond au “code” du mot anglais “love” (“amour” en français, pour ceux qui sont encore plus réfractaires à la langue de Shakespeare que je ne le suis à l’utilisation des SMS). Dans la langue de Molière, cette suite peut donner le mot “joue” car les touches des téléphones ne sont pas bijectives : à une touche ne correspond pas une lettre mais trois ou quatre. Lorsque le mot “collait” à la suite de chiffres, ceux qui avaient tapé celle-ci sur un portable répondaient un peu plus vite que ceux qui l’avaient composée sur un clavier d’ordinateur. D’une certaine manière, l’action physique d’appuyer sur les touches d’un téléphone activait le mode SMS dans le cerveau des utilisateurs… Aucun n’a d’ailleurs deviné le but de l’expérience et les cobayes croyaient qu’il s’agissait d’un test d’ergonomie.
Pour la deuxième expérience, Sascha Topolinski a voulu aller plus loin. Il a demandé à un autre groupe de volontaires de composer des suites de chiffres sur le téléphone puis d’évaluer si la combinaison de ces chiffres était agréable ou pas. Dans un pré-test effectué sans portable, les cobayes n’avaient vu aucune différence significative entre ces combinaisons. Tout a changé dès qu’il a fallu tapoter des touches de téléphone. Les combinaisons 242623, 373863, 54323, 787263, 87286, 87383, 94373 et 242763 ont été plus appréciées que les suites 26478, 24267, 37825, 35363, 57473, 534243, 7245346 et 8375878. Il faut dire que les premières, en langage SMS, correspondaient aux mots allemands signifiant “chance”, “ami”, “amour”, “plage”, “rêve”, “fidélité”, “prairie” et “charme”, tandis que les secondes codaient pour des mots à connotation négative : “crainte”, “chaos”, “pression”, “malheur”, “crise”, “cadavre”, “bave” et “perte”. Encore une fois, les participants à l’expérience, avec un clavier sans lettres, n’avaient aucun moyen de deviner, si tant est qu’ils y aient pensé, les mots qu’ils pouvaient bien taper… C’est un peu comme si les suites de mouvements réalisées pour entrer les combinaisons de chiffres renvoyaient, dans les profondeurs du cerveau, au souvenir du sentiment ressenti lorsque ces combinaisons avaient été saisies par le passé. Ce que Sascha Topolinski nomme l’“incarnation cognitive”. Des études ont montré que demander à quelqu’un de sourire va induire une sensation d’amusement, qu’un poing levé engendrera une sensation de pouvoir et que des mouvements lents seront associés à l’idée de vieillesse.
Dans une troisième et dernière expérience qui complète les deux précédentes, les participants devaient composer huit numéros de téléphone, correspondant à huit sociétés (fictives) : un fleuriste, une agence matrimoniale, une boutique de cadeaux, etc. Pour quatre des sociétés, le numéro de téléphone codait, en langage SMS, pour l’activité, par exemple 25863 (“blume”, fleur en allemand) pour le fleuriste, 54323 (“liebe”, amour) pour l’agence matrimoniale, etc. Pour les quatre autres, les combinaisons de chiffres ne renvoyaient à aucun mot. A chaque fois, les cobayes étaient mis en relation avec un répondeur qui donnait des variantes du même message, seule changeant la description de l’activité. Au bout des huit appels, les participants devaient noter l’attractivité de la société sur une échelle allant de 0 à 10. Sans grande surprise au vu des résultats précédents, quand l’activité était codée dans le numéro de téléphone, la note était légèrement meilleure, quelle que fût, d’ailleurs, l’activité. L’entreprise de pompes funèbres était ainsi plus appréciée quand le mot “cadavre” en langage SMS était caché dans son numéro de téléphone !
Les effets, faibles, de ce phénomène d’incarnation cognitive semblent néanmoins significatifs. Appuyer sur les touches du téléphone active inconsciemment, dans le cerveau de ceux qui pratiquent l’art du texto, des concepts concordant avec les combinaisons saisies. De quoi donner des idées aux spécialistes du marketing. Longtemps ont été privilégiés les numéros de téléphone faciles à retenir. Peut-être le temps est-il venu des numéros codés, intégrant des messages subliminaux en langue SMS…
743773 Barthélémy
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La biométrie, technologie d’identification des personnes grâce à leurs caractéristiques physiques uniques, s’est longtemps focalisée sur deux parties de nos corps : les mains et le visage. On pense bien sûr en tout premier lieu aux empreintes digitales, dont l’utilisation à des fins policières remonte au XIXe siècle. Mais d’autres mesures et techniques servent à différencier un individu de son prochain, comme la géométrie de la main ou ses motifs veineux, la structure du visage, la reconnaissance de la voix, de l’iris, de la rétine, la dynamique de la signature ou encore la manière dont on tape sur un clavier d’ordinateur. La plupart de ces solutions biométriques nécessitent la participation active de la personne dont on souhaite vérifier l’identité : il faut mettre son doigt sur un capteur, ses yeux devant une caméra, sa main dans un appareil, etc. Dès que les policiers, douaniers et autres représentants de l’ordre veulent identifier des personnes dans une foule de manière discrète et non invasive, seule la reconnaissance du visage peut fonctionner, via les caméras de surveillance. Mais cette technologie a ses limites, notamment si la lumière est très mauvaise ou si les gens se promènent tête baissée. C’est pour cette raison qu’elle est généralement implantée aux points de contrôles, que ce soit dans les aéroports ou dans les stades.
Difficile, donc, d’identifier des personnes sur un quai de métro ou dans une salle des pas perdus… A moins qu’on ne tente de les reconnaître non pas avec leur visage mais avec… leur démarche. Une approche paradoxale car, en apparence, comme le suggère la chanson (“la meilleure façon de marcher, c’est encore la nôtre, c’est de mettre un pied devant l’autre et de recommencer”), rien n’est plus banal que de marcher. Le talon se pose le premier, le pied se déroule vers l’avant puis se soulève sur sa plante et l’on pousse jusqu’au bout des orteils (voir photo ci-dessous).
Pourtant, derrière cette banalité répétitive, il existe une infinité de petites variantes et chacun, en fonction de ses caractéristiques corporelles et de la manière de mouvoir ses membres, a une démarche qui lui est propre. Les humains sont d’ailleurs assez doués pour reconnaître leurs proches à leur façon de se déplacer. Toute la question est de savoir si une machine est capable d’effectuer cette tâche sans se tromper ?
Plusieurs études ont déjà été réalisées à ce sujet. Pour ce faire, les chercheurs ont installé des réseaux de capteurs de pression dans le sol et y ont fait marcher des volontaires, pieds nus, pour une meilleure précision. Les taux de reconnaissance ont été assez bons, entre 80 et 85 % pour la plupart, avec quelques pointes au-dessus des 90 %. Toutefois, dans une étude publiée le 7 septembre par la revue Interface, une équipe internationale souligne que les échantillons testés jusqu’à présent étaient relativement faibles (au maximum 30 personnes) et a fait le pari de tenter l’expérience avec plus de 100 personnes. Cent quatre cobayes ont donc été recrutés qui ont chacun fait dix pas, cinq du pied droit et cinq du pied gauche, sur un sol suffisamment truffé de capteurs de pression pour obtenir des images avec une résolution de 5 millimètres (voir ci-dessous).
La dynamique de chacun de ces pas, la pression exercée par chaque centimètre carré, la forme du pied, toutes ces données ont été enregistrées et passées à la moulinette d’un algorithme optimisé. Sur les 1 040 pas testés, le programme mis au point par l’équipe en a reconnu 1 036 sans se tromper (519/520 pour le pied droit, 517/520 pour le pied gauche), soit un taux de réussite de 99,6 %. Le genre de chiffre qui commence à plaire aux spécialistes de la biométrie. Le hic, c’est que l’on va rarement pieds nus dans le métro ou à l’aéroport. La prochaine étape sera donc de tester la technique avec des chaussures, ce qui risque de réduire la précision des mesures (ou bien obliger les chercheurs à travailler sur plusieurs pas). De plus, on ne marche pas de la même façon en tongs qu’en talons aiguilles… Enfin, contrairement à ses empreintes digitales, il est possible de modifier sa démarche pour ne pas être reconnu.
Rappelez-vous, l’un des plus grands méchants de cinéma des années 1990, Keyser Söze (voir la scène finale mythique de The Usual Suspects ci-dessus), faisait semblant de boîter…
Pierre Barthélémy
lire le billetCela devait arriver aux Etats-Unis, le pays de l’automobile, du GPS et de Google réunis. Le 16 juin, le gouverneur de l’état du Nevada a approuvé une loi demandant à son Department of Motor Vehicles (qui enregistre les véhicules et les permis de conduire) de mettre en place des règles autorisant l’utilisation de la voiture “autonome”. Comme le spécifie le texte, il s’agit d’“un véhicule à moteur qui utilise l’intelligence artificielle, des capteurs et les coordonnées GPS pour se conduire lui-même sans l’intervention active d’un opérateur humain”.
Est-ce à dire que l’on pourra bientôt, dans le désert du Nevada ou dans les rues de Las Vegas, s’endormir au non-volant, comme le fait Will Smith dans I, Robot ? Parier que la réponse est “oui” n’équivaut pas à prendre de gros risques et si cette loi est passée, ce n’est pas seulement parce que Google, qui teste une voiture sans conducteur depuis quelque temps, a fait du lobbying en ce sens, mais, plus simplement, parce que les prototypes sont au point, parce que la technologie est prête. Plusieurs exemples le prouvent.
Pour ceux qui voient des militaires partout, je signalerai le Grand Challenge de la Darpa, l’agence chargée de la recherche pour le compte de l’armée américaine, dont l’engagement dans la mise au point de voitures sans pilote remonte aux années 1980. Ce défi a permis à plusieurs instituts et universités d’outre-Atlantique, comme Carnegie Mellon ou Stanford, de développer des projets. Ainsi, l’équipe de Stanford a-t-elle présenté Stanley (vainqueur du Grand Challenge en 2005) et Junior (deuxième en 2007). Dans la vidéo ci-dessous on peut voir Junior se garer dans un créneau en effectuant un tête-à-queue en marche arrière (ce que, pour ma part, je ne m’aventurerais pas à tenter, même avec la voiture de mon pire ennemi) ! La “manœuvre” nécessite de combiner un modèle dynamique classique (la voiture roule) avec un modèle nettement plus complexe (la voiture dérape).
Avec ses caméras et tous ses capteurs, Junior a vraiment la tête d’un prototype de chercheur mais son successeur est nettement moins moche. Pour construire Shelley, les ingénieurs de Stanford se sont en effet installés dans une Audi TTS. Il s’agit évidemment d’un partenariat avec la marque aux anneaux mais le choix de ce coupé sport s’explique aussi par le test, en 2010, de la voiture sans pilote sur le parcours de la mythique course de côte de Pikes Peak, une montagne du Colorado qui culmine à 4 301 mètres d’altitude. Faire évoluer un véhicule sans conducteur sur le terrain de jeu d’une des compétitions automobiles les plus exigeantes du monde, qui combine sections asphaltées et sections en terre au bord de précipices, tient de la gageure. Cela ressemble aussi à s’y méprendre à la démarche des concepteurs de logiciels d’échecs qui ont rapidement voulu confronter leurs produits aux meilleurs pousseurs de bois, dans les conditions de la compétition. Pour ses premiers essais à Pikes Peak, Shelley a gravi la montagne en 27 minutes, soit 17 minutes de plus que les meilleurs pilotes de rallye, qui conduisent des engins autrement plus puissants. On estime que, sur la même voiture, un champion automobile aurait mis 17 minutes. Combien de temps faudra-t-il à l’auto sans conducteur pour battre les Kasparov du volant ? Sur cette vidéo, on peut voir Shelley gravir Pikes Peak, à une vitesse plus que raisonnable :
Une chose est de rouler sur une route fermée pour les besoins d’une course, sur un parking désert ou dans un pré. Une autre est de s’insérer dans la circulation. C’est ce qui a été fait, toujours en 2010, lors d’une expérience hors du commun, le projet VIAC (pour VisLab Intercontinental Autonomous Challenge). Pendant trois mois, entre Milan et Shanghai, quatre camionnettes (électriques !) ont parcouru quelque 13 000 kilomètres sans conducteur. Bardées de caméras, de lasers et aussi de panneaux solaires pour alimenter les systèmes électroniques, ces deux paires de vans orange comprenaient leur environnement : ils détectaient les piétons, les cyclistes, les feux rouges et décodaient les panneaux de circulation. Ils évoluaient en duo selon la technique du convoi. Le véhicule de tête, bien qu’autonome, pouvait être repris en main par un conducteur à chaque fois que c’était nécessaire, notamment sur les routes d’Asie pour lesquelles il n’existait pas de carte géographique électronique. La camionnette de queue le suivait visuellement mais aussi grâce aux coordonnées GPS qu’il émettait, ce qui était utile lorsqu’un véhicule s’intercalait entre les deux. Une présentation vidéo du projet ici (en anglais) :
Si l’on excepte le fait que les vans ont oublié de s’arrêter à un péage en Serbie et qu’ils ont eu du mal à intégrer le style de conduite de certains automobilistes russes, il n’y a pas eu de problème majeur. Les promoteurs de la voiture sans conducteur mettent régulièrement en avant le fait que l’électronique contrôle déjà une partie des systèmes d’une auto, que les machines sont plus promptes à réagir que l’humain et qu’elles sont capables de suivre de très près et sans risque les voitures qui les précèdent, ce qui pourrait éliminer les bouchons sur les autoroutes. De plus, le système humain fait chaque année la preuve dramatique de son imperfection avec plus de 1,3 million de morts sur les routes. Et puis, dans un monde sans conducteur, plus de “boire ou conduire il faut choisir”, SMS illimités dans la voiture et, surtout, plus besoin de passer son permis.
Pierre Barthélémy
Post-scriptum : ce billet est dédié à mon ami Eric Azan qui prend sa retraite journalistique aujourd’hui, lui qui m’a mis le pied à l’étrier en me faisant entrer, en 1991, dans un “canard” de course automobile dont il était le rédacteur en chef technique… alors qu’il n’avait pas son permis de conduire.
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