L’étude publiée par l’ONG International Performance Assessment Centre for Geologic Storage of Carbon Dioxide (IPAC-CO2), le 15 août 2012, révèle que seulement 2% des Canadiens ne croient pas qu’un changement climatique est en train de se produire. Ce résultat confirme celui de 2011. “Les Canadiens sont concernés par les problèmes tels que les événements météorologiques extrêmes, les sécheresses ou le changement climatique”, note Carmen Dybwad, PDG d’IPAC-CO2.
Ce résultat est nettement meilleur que celui qu’Ipsos a enregistré en France en janvier 2010, un mois après le sommet de Copenhague. Le sondage réalisé alors montrait que 84% des Français croyaient à la réalité du réchauffement climatique. Ce chiffre reste sensiblement supérieur à celui qui a été mesuré en 2011 aux Etats-Unis par l’université de Yale qui s’était alors penchée sur les différences de perception en fonction des préférences politiques des personnes interrogées. Ainsi, 78% des Démocrates et 53% des Républicains estimaient qu’un réchauffement climatique se produit.
Cette adhésion relativement massive au changement climatique masque des différences importantes quant aux causes de ce phénomène. Même au Canada. Ainsi, 54% des Canadiens estiment que le changement climatique est partiellement dû aux activités humaines et partiellement à des variations climatiques naturelles et 32% qu’il est uniquement dû aux activités humaines. Seuls 9% jugent qu’il provient uniquement de variations climatiques naturelles.
La division des Canadiens est également importante en matière de solutions pour limiter le changement climatique. Pour 35% d’entre eux, les priorités concernent la promotion de voitures plus propres fonctionnant à l’électricité ou à des carburants à faible émission de carbone. Seulement 16% ont favorable à une taxation générale sur l’émission de CO2. Au sujet du stockage du CO2, 59% de Canadiens estiment qu’il devrait être obligatoirement prévu lors de la construction de nouvelles centrales au charbon ou au gaz naturel. Mais le pourcentage de ceux qui ne sont pas sûr qu’ils tireraient profit de la capture et du stockage du carbone est passé de 42% en 2011 à 48% en 2012. Ces résultats sont des moyennes qui masquent d’assez importantes différences suivant les régions où habitent les Canadiens.
On note donc que, malgré les sommets et autres conférences internationales, la prise de conscience du changement climatique et, surtout, de ses causes humaines, progresse lentement. Le Canada, qui devrait faire partie des pays pouvant tirer profit d’un réchauffement grâce à la fonte de la banquise ouvrant des voies de navigation au Nord et permettant d’exploiter le sous-sol, reste en tête des pays sensibilisés à la nécessité de réduire ce réchauffement en agissant sur les émissions humaines de CO2. De quoi confirmer la fibre écologique particulière des Canadiens.
Michel Alberganti
[…] général des Américains vis à vis de la question climatique. Avec une opinion publique peu convaincue de la responsabilité de l’homme dans le réchauffement, ils s’accommoderaient volontiers […]