Le cerveau en train de se régénérer pour la première fois en vidéo

Cela ressemble au routier d’une grande ville avec ses grands échangeurs. En fait, il s’agit de la circulation des protéines, rendues visibles grâce à des marqueurs luminescents issus de méduses, qui traversent les neurones pour les régénérer. C’est grâce à cette nouvelle méthode d’imagerie que les chercheurs de l’université de Californie du Sud (USC) ont pu réaliser cette vidéo inédite et trop courte qui dévoile l’intérieur des neurones.

Un nouveau cerveau toutes les semaines

“Notre cerveau est démonté et remonté chaque jour”, indique Don Arnold, professeur de biologie moléculaire et informatique au Dornsife College de l’USC et auteur d’un article sur ce sujet dans la revue Cell-Reports du 26 juillet 2012. “D’ici une semaine, votre cerveau sera constitué de protéines entièrement différentes de celles qui le compose aujourd’hui”, ajoute-t-il. “Cette vidéo montre cette régénération. Nous savions que cela se produisait mais, maintenant, nous pouvons voir le processus en train de se produire”.

La découverte du parcours réel des protéines

La nouvelle technique d’imagerie permet de suivre le parcours des protéines vers les deux zones qu’elles nourrissent dans les neurones : l’axone, le câble électrique qui transmet les signaux, et les dendrites, portes d’entrée des neurones pour les signaux provenant d’autre cellules. “Il est connu depuis plusieurs décennies que les protéines ont pour cible soit l’une soit l’autre de ces zones. Mais nous ne comprenions pas comment ce ciblage se produisait jusqu’à ce que nous puissions réellement voir les protéines se déplacer vers l’une ou l’autre”, note Sarmad Al-Bassam, doctorant et principal auteur de ‘l’article paru dans Cell Reports.

“Notre résultat est très surprenant”, précise Don Arnold. “Nous avons découvert qu’au lieu de viser spécifiquement les dendrites, les protéines pénètrent dans les deux zones et qu’elles sont ensuite stoppées pour leur éviter de se déplacer au delà de la portion initiale de l’axone”.

Michel Alberganti

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