L’OL veut faire comme les grands, mais n’en a pas les moyens. Alors le club est obligé de ruser. Dernière initiative en date, miser sur la formation. Une politique qui va bien au delà des titularisations de Umtiti et Lacazette.
Tout commence par des mystérieuses recrues lyonnaises. Ces derniers mois, l’OL a embauché une obscure attaquante japonaise, un défenseur émirati inconnu et deux moins de 16 ans chinois. Clairement, la valeur sportive de ces individus n’est pas le moteur premier de ces recrues. La vérité est ailleurs.
Comme souvent avec Jean-Michel Aulas, elle se situe dans la sphère économique. A défaut d’avoir réussi à devenir un grand club européen sur le terrain, l’homme qui a peur d’une playstation essaie de s’acheter une dimension internationale via sa formation. Attention c’est un coup à plusieurs bandes.
Acte 1, se faire connaître via son savoir-faire. L’OL sait former. Giuly, N’Gotty, Maurice (Florian hein, pas Jean-Eudes), Kanouté, Govou, Benzema, Ben Arfa, Gonalons, les internationaux sortis du centre de formation lyonnais sont légion. Les Gones ont donc décidé de vendre ce savoir-faire à des pays novices en football mais forts économiquement. Principalement, la Chine et les Emirats, mais aussi le Japon ou … le Liban. “Nous avons un partenariat à Beyrouth, confirme Olivier Blanc, dir com’. On forme des formateurs sur place, en échange, les jeunes viennent deux semaines en observation à Tola Vologe.”
On passe-là à l’acte 2 de la stratégie olympienne: repérer les jeunes pousses de ces pays. “Nous nous ouvrons à des footballs étrangers“, explique Blanc. En espérant que, parmi ces footballeurs exotiques, certains aient le niveau européen. Au moins de quoi les faire jouer un peu pour profiter des retombées financières dans leur pays d’origine.
Acte 3, augmenter la “Fan base”. Manchester et le Barça ont des supporters dans le monde entier, grâce à leurs victoires. Lyon va essayer d’avoir des fans dans le monde entier, grâce à ces nouveaux joueurs. “Ami Otaki est une jeune joueuse qui nous permettra de faire des passerelles avec les médias et la société japonaise“, détaille Olivier Blanc. Et d’attaquer le marché nippon par l’équipe féminine, avant d’y médiatiser les garçons. A quand des jeunes avec un maillot floqué “Pied” dans les rues de Tokyo ?
Jusqu’à présent, ces accords ne révolutionnent pas vraiment le milieu. Plusieurs clubs français échangent avec d’autres structures à l’international, ou avec d’autres formations françaises de niveau inférieur. Cela fait partie des systèmes de détection.
La nouveauté réside dans l’acte 4, qui consiste à tisser des relations économiques. En gros, même si sportivement les accords sont un échec, le coup est gagnant si l’OL gagne de la thune. “Beaucoup de gens me parlent de naming [pour le futur stade prévu en 2014, ndlr] mais il n’y a pas que cela, explique Olivier Blanc. On peut aussi imaginer du sponsoring voire un investissement capitalistique.” A l’heure où une rumeur court selon laquelle le Qatar envisagerait d’acheter un autre club pour donner un peu d’opposition à son PSG flambant neuf, l’OL se positionne. Même si on imagine mal l’omniprésident JMA lâcher sa main-mise sur sa société OL, son équipe de foot et ses dérivés OL coiffure et OL taxi.
Formation en bandoulière, le septuple champion de France veut se mettre bien avec des pays “qui se développent plus vite que d’autres au niveau du football” dixit JMA. Cette stratégie ne rapporte pour le moment que quelques centaines de milliers d’euros, une paille dans le budget, mais elle pourrait bien attirer un gros investisseur étranger dans les années à venir.
Olivier Monod
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C Photo Reuters/Robert Pratta
Heu… l’obscure attaquante japonaise est juste internationale de l’équipe du Japon championne du Monde en titre et rejoint l’équipe de Lyon championne d’Europe en titre…
Mais évidemment en dehors de Marta et Hope Solo, on connaît pas beaucoup de joueuses sorti de la D1…