“Ouane, tou, tri, viva l’Algérie“. Le slogan a résonné toute la semaine dernière pour saluer la qualification des Fennecs à la Coupe du Monde aux dépends de l’Egypte. On l’a entendu à Khartoum, où se jouait le match, à Alger, bien sûr, mais aussi à Marseille, Bron ou Gennevilliers. Car les histoires française et algérienne sont intimement mêlées, entre amour et déchirements, y compris dans le football. Dans le premier cas, il y a Zidane, le fils d’immigré kabyle qui fit vibrer la France un soir de juillet 1998. Dans le deuxième cas, il y a ce mois d’avril 1958, où des joueurs algériens évoluant dans le championnat de France, et même pour certains en sélection nationale, désertent le pays à deux mois de la Coupe du Monde. En pleine guerre d’Algérie, ils décident de ne plus jouer pour la puissance coloniale française, mais pour l’indépendance de leur pays. Lire la suite…
C’était le 11 février dernier. L’Irlande de Trapattoni reçoit la Géorgie à Croke Park, à Dublin, en qualifications pour la Coupe du Monde. 73ème minute. C’est mal barré pour nos amis celtes. La Géorgie, pourtant dernière du groupe 8, mène 1 à 0. Si le score en reste là, l’Irlande perdra des points précieux dans la course au Mondial, contre ses adversaires directs, l’Italie et la Bulgarie. Heureusement pour les coéquipiers de Robbie Keane, l’arbitre va leur donner un sacré coup de pouce.
On a beau dire de la sélection, mais ce qu’on a de pire en France, c’est sûrement le public.
La France est finalement qualifiée pour la Coupe du Monde en Afrique du Sud. C’est donc la fin d’une longue et laborieuse campagne de qualification, qui s’est terminée en véritable marathon puisque les Bleus ont joué pas moins de six matches depuis septembre. J’ai pu aller au Stade de France pour assister aux trois derniers qui y étaient disputés : contre la Roumanie (1-1), l’Autriche (3-1) et l’Irlande (1-1). Et s’il n’y avait qu’un seul enseignement à retenir de mes soirées dyonisiennes, il ne vient pas du terrain mais des tribunes: la France dispose d’un des publics les plus merdiques qui soient. La complainte est certes déjà entendue depuis longtemps, mais je me devais d’apporter moi aussi mon petit caillou à la lapidation de la horde bienheureuse qui peuple les travées du SDF. C’est comme la main d’Henry: c’est moche, c’est bas mais ça soulage.
lire le billetLa presse irlandaise est très triste et lucide ce matin, et elle a bien raison. A leur place, je serais dans un état bien pire. Chez nous, on peut lire de nombreux commentaires de journalistes et d’autres qui regrettent la victoire et qui auraient préféré perdre que de gagner comme ça, notamment Jacques Attali.
A cela, je n’ai malheureusement qu’une seule chose à leur dire : ils n’ont rien compris au football, ni même au sport au général.
L’Irlande mérite la qualification mais ne boudons pas notre plaisir. Le football, c’est comme la vie, c’est injuste. L’histoire du sport est entachée de ce genre d’actions qui font et feront pleurer dans les chaumières. Le fair-play a été inventé par des élites bien pensantes pour faire croire aux masses populaires qu’il y a une justice dans le foot et donc par extension dans la vie. On appelle ça le coubertinisme, et il ne sied guère au sport de masse. Les Irlandais, qui en ont vu d’autres, des défaites, des guerres, des famines, sont paradoxalement moins scandalisés que les Français bien pensants.
lire le billetAvec 500 journalistes accrédités, France-Irlande s’annonce comme un beau ramassis de pique-assiettes. Alors avec la rigueur journalistique qui lui sied bien, Plat du pied s’est joint à la fête.
Bilan La France est qualifiée et Plat du pied a fêté sa première sélection au Stade de France. L’occasion de faire le point.
On a aimé Bon bah la qualif déjà, hein. L’organisation, franchement bien huilée. Eugène Saccomano, qui a vraiment l’air furieusement sympathique.Jean-Michel Larqué, descendu avec la plèbe des journalistes plutôt que de rester dans la loge de TF1 (cf Arsène Wenger). Les Irlandais qui ont continué à chanter dans les rues et les RER. Hugo Lloris. L’Algérie en Coupe du monde.
On a pas aimé Le match des Bleus, parce que Raymond, il parle toujours “envie, solidarité” etc, mais quelqu’un lui a dit qu’il coachait pas des cadets? Le voisin d’à côté, et peut-être d’autres, qui n’apprécient pas le côté ironique et autodérisoire du récit. Le buffet, parce qu’on a vu mieux, même si ok, on fait pas pour 500 comme on fait pour 50.
lire le billet Suite des aventures médiatiques de coach Raymond.
J-5
Il faut au moins reconnaître à L’Équipe le mérite d’avoir de la suite dans les idées et la mauvaise foi. Après sa une de la veille (“Leur chance, c’est lui”), le quotidien du sport et de l’automobile poursuit: “Notre chance, c’est eux”, apprend-t-on. Eux, ce sont Henry et Anelka, en plein conciliabule, sûrement en train de fomenter une rébellion à l’encontre du coach. En plein débat sur l’identité nationale, les choses sont claires: l’étranger, l’ennemi de l’intérieur, celui qui œuvre pour les forces du mal, c’est Domenech. Les bons Français, ceux qui vont nous envoyer au Mondial, sont Capt’ain Henry et Nico la malice. Idée simpliste? Oui. D’ailleurs, en pages intérieures, L’Équipe ne continue pas bien longtemps le Domenech bashing. Le syndrome Jacquet, peut-être, la raison, plus sûrement.
Les journalistes politiques analysent la communication et l’action du sélectionneur de l’équipe de France.
Le pays gronde. Les comptoirs de PMU ne parlent que de ça. Le pouvoir d’achat ? Non. La récession ? Non. Le chômage ? Non plus. Mais quoi alors ? Raymond Domenech ! C’est lui dont on veut la tête. Pour Sarkozy, on verra plus tard. Il y a plus urgent que la sortie de crise ; il y a la qualification pour la Coupe du monde. Une élimination serait autrement plus grave que l’aggravation du déficit public. Du coup, tout le ressentiment se porte sur le sélectionneur, laissant un peu de répit à nos élus. Comme si s’opérait un déplacement freudien du politique sur l’équipe de France. La chose publique du moment, c’est le football, rien d’autre. Pourquoi ? Et si la cause était Domenech lui-même ? Le sélectionneur a-t-il adopté les codes politiques au point que la doxa en a fait un dirigeant comme Sarkozy, Aubry et les autres ? Nous avons posé la question à quelques journalistes politiques, passionnés de foot ou non. Domenech, politique ou pas politique ? Réponse en trois parties, comme à l’école.
On se croirait revenu 16 ans en arrière. Un fameux France-Bulgarie, un crime, une Coupe du monde ratée… Depuis, l’équipe de France s’en est plutôt bien sortie avec un titre (1998) et une finale (2006) en trois éditions. Mais voilà que se profilent les petits hommes verts. Une double confrontation qui ravit d’avance la presse sportive tricolore. Une qualification, et c’est l’assurance d’un voyage en Afrique du Sud pour une palanquée de journalistes. L’occasion de disserter sur cette “équipe qui est née”, et ce “groupe qui a enfin trouvé une âme”, derrière son “leader charismatique, Thierry Henry”.
Une élimination, et c’est la promesse d’un déchaînement de violence anti-Domenech, qui sera désigné unique responsable du fiasco. Domenech, l’ennemi public numéro un depuis l’élimination à l’Euro 2008, un mec qui insupporte les journalistes parce qu’il se fout ouvertement de leur gueule: pour le pire (“Estelle, marry me”), et pour le meilleur (“l’odeur du sang et les lois d’exception”). Derrière L’Équipe, RMC ou le 10 Sport, ils sont nombreux à avoir voulu sa peau depuis un an et demi.
Aaaahh les soirées passées sur Football Manager (pour les profanes il s’agit d’un jeu dans lequel on incarne un entraineur de foot) à se prendre pour Arsène Wenger; aller chercher des perles de 17 ans dans les tréfonds des clubs français….. On a tous en mémoire une saison sauvée par un Jérémie Aliadière, ou tout autre jeune joueur inconnu mais présentant des statistiques impressionnantes. Et toujours la même question qui trotte dans la tête: mais qui donc supervise ces joueurs? Lire la suite…
Que fait Fabulous Fab en ce moment ? Cela ne serait pas une mauvaise idée de le convoquer en urgence pour remplacer Abou Diaby, blessé. Parce que, franchement, je suis sûr qu’il n’a rien à faire en ce moment. Et puis il garde la forme: vendredi, il s’est fait plusieurs tours du circuit Paul-Ricard en Formule 1…
Hier, j’ai regardé THE match comme tout le monde. Merveilleux, bravo, 18,35 la note des téléspectateurs de Canal+. Tout le monde s’est levé, tout le monde a applaudi et la veuve Louis-Dreyfus est sans doute la MILF de l’année.
Mais, ce qu’il faut retenir à une semaine des barrages, c’est que les deux gardiens potentiellement titulaires de l’EDF s’en sont pris cinq dans un match couperet. Et ça, c’est inquiétant.
Et tu ne t’en prends jamais cinq parce que les autres attaquants sont touchés par la grâce des Dieux. Il y en a toujours forcément qui sont pour le gardien.
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