Plat du pied macarons

GravesenAvatarAvec 500 journalistes accrédités, France-Irlande s’annonce comme un beau ramassis de pique-assiettes. Alors avec la rigueur journalistique qui lui sied bien, Plat du pied s’est joint à la fête.

Bilan La France est qualifiée et Plat du pied a fêté sa première sélection au Stade de France. L’occasion de faire le point.

On a aimé Bon bah la qualif déjà, hein. L’organisation, franchement bien huilée. Eugène Saccomano, qui a vraiment l’air furieusement sympathique.Jean-Michel Larqué, descendu avec la plèbe des journalistes plutôt que de rester dans la loge de TF1 (cf Arsène Wenger). Les Irlandais qui ont continué à chanter dans les rues et les RER. Hugo Lloris. L’Algérie en Coupe du monde.

On a pas aimé Le match des Bleus, parce que Raymond, il parle toujours “envie, solidarité” etc, mais quelqu’un lui a dit qu’il coachait pas des cadets? Le voisin d’à côté, et peut-être d’autres, qui n’apprécient pas le côté ironique et autodérisoire du récit. Le buffet, parce qu’on a vu mieux, même si ok, on fait pas pour 500 comme on fait pour 50.

Minuit La transhumance s’est effectuée vers le corridor de presse. On s’y range en lignes, par média: télé, radio, presse écrite. Dans un coin, les Irlandais râlent, dépités. Raymond n’ira qu’en salle de presse pour venter ses boys. William Gallas est un héros. Plat du pied va se coucher.

23h40 Les tribunes sont vides. La faune journalistique se rue vers la zone mixte. Moi aussi. Tant pis pour “l’odeur du sang”, pas pour ce soir. Avant tout, je passe mon PC à un collègue de l’Aisne Nouvelle, fâché avec Internet. Si je peux aider.

23h30 L’arbitre arrête le carnage. Estelle est sauvée. Pas Sydney Govou: captain Whisky Coca a gerbé la balle de 2-1 au-dessus du but. 79.135 footix sont comblés, la presse aussi, moi aussi, cotillons sur la pelouse, tour d’honneur et tout le tremblement. C’est officiel, Raymond reste 8mois de plus sélectionneur, la France ira en AfSud pour jouer la qualif pour les 8e de finale. On va bien se marrer, et ce con de DJ nous repasse David Guetta.

23h28 Les grands écrans incitent à chanter “allez les Bleus”. Qu’en dit Johnny? On serre les fesses. Il reste deux minutes, Lloris a la Légion d’honneur, il est acclamé, le débat du numéro 1 est clos. Et Lassana Diarra sprinte encore sur 40 mètres.

23h20 Il reste 10 minutes, c’est chaud, les Irlandais poussent, Kostadinov est de retour. Bonne nouvelle, on évitera les pénos et la défaite assurée. Je rappelle le principe: quand Domenech arrive aux penalties, il perd. Et nous avec.

23h12 1-1. beau service du bras d’Henry, Gallas marque. Sur le coup, toute la tribune de presse, sevrée de ralentis, a été emmerdée, ruée des collègues vers les télés de nos amis des radios. On est à la mi-temps de la prolongation. Il reste 15minutes. Le Stade de France revit, on chante la Marseillaise, mais pour rappel, si l’Irlande marque, elle est qualifiée. Le grognon d’à côté qui me gueulait dans les oreilles ramasse ses affaires et lève le camp. Il a été le seul à applaudir Yohann Gourcuff.

23h06 Hommage à Thierry Roland, “Martin Hansson ne passera pas ses vacances en France”. Mais pour éviter la lapidation, pas de ralentis dans le stade. Pas plus que des passes de Bacary Sagna. Les Irlandais ont l’air cuits.

22h53 Fin du temps règlementaire. Les Irlandais mènent toujours, assez logiquement. Les Bleus poussent mais sont trop brouillons dans les passes, les centres et les coups de pied arrêtés. Maintenant, c’est quitte ou double. Le DJ met Muse en musique de fond pour essayer de camoufler les chœurs irlandais. Le speaker tente de réveiller tout le monde avec un “allez les Bleus” bien convenus. Trente minutes pour souffrir, tout le monde est sur les dents, les confrères des radios profitent de la pause pour enquiller les clopes. Je les comprends, c’est tendu. Bonne nouvelle, aucun joueur ne sera sur le terrain pour OM-PSG vendredi soir.

22h50Malouda a remplacé Gourcuff, complètement cuit et hué par le Stade de France. C’est le métier qui rentre. Fébrilité générale, le fantôme de Kostadinov est dans la place. Des nouvelles du coeur de Guy Roux? Le mieux bat la chamade.

22h45 Gérard Houiller était entraineur des Bleus lors de France-Bulgarie 93. Il a ensuite coaché Liverpool et Lyon. Raymond vise sûrement la succession d’Alex Ferguson à Manchester. Jacquet était l’adjoint d’Houiller, que fait Boghossian jusqu’en 2018? Sinon, il reste 5 minutes.

22h40 “Allez les Bleus! Allez les Bleus!” la rengaine unique du bon supporter de l’équipe de France. On a des cours à prendre du côté de Dublin. Gourcuff est cuit. Boghossian se fait engueuler par le quatrième arbitre. Les Slovènes et les Portugais vont au mondial. Première Marseillaise en tribunes. Domenech a l’alliance dans la poche, au cas où…

22h30 Lassana Diarra sera le patron des Bleus dans les 10ans à venir. Gourcuff n’est pas zidanesque pour un rond, mais les Bleus poussent. La tribune de presse est aussi impartiale que les trois autres, ça tape des pieds, ça grogne, ça souffle. Moi aussi. Il reste 20 minutes pour éviter les prolongations. Car là, pas de match d’appui à Khartoum, à 1-0, c’est prolongations et pénos!

22h25 Des cierges brûlent à Notre-Dame de Fourvière pour Hugo Lloris, en état de grâce. Les bleus sont toujours mauvais, mais au moins il y a de l’action. Les footix grognent de plaisir mais les Irlandais chantent vraiment forts. On ne sait toujours pas tirer les coups de pied arrêtés.

22h16 Govou remplace Gignac. Le public le siffle, on est pas à Toulouse là mon petit père. Première balle, faute non sifflée sur Sid, le public est dans la poche. Les Bleus ont des contres mais jouent comme dit Domenech,avec personne dans la surface adverse. Le SdF se réveille quand même.

22h10 C’est reparti sur des bonnes bases. Passes ratées, mauvais contrôles, frappes irlandaises. Dès que Raymond apparaît sur grand écran, il est sifflé. Gourcuff joue jusque là au niveau du FcNantes. Les Irlandais sont toujours à donf dans les tribunes, comme aux plus belles heures de Lansdowne Road.

22H05 Mission quasi-accomplie. J’ai eu mon macaron, mais fait l’impasse sur le bar. Trop blindé. Jean-Michel Larqué déconnait dans un coin en reprenant des forces. Je n’ai toujours pas vu Thierry Roland. est ‘il là? Tout le monde grommelle. La Slovénie mène 1-0 contre la Russie et se prépare à aller au mondial. Pas nous.

21h47 C’est la mi-temps, grosse cure de sifflets pour les coqs qui passent pour des chapons. L’Irlande mène 1à0 et c’est mérité. Comme la tribune de presse, le stade s’ennuie/a peur devant une équipe de France indigente. Christian Jeanpierre doit trouver que les Bleus jouent bien. Les Irlandais sont chez eux dans les tribunes. Il est temps d’aller recharger les batteries en salle de presse, que certains ont déjà rejoint depuis quelques minutes. Vous prendrez bien un petit macaron?

21H33 On a gagné au change avec Squillacci. Festival de mauvaises passes. Trapattoni trépigne , il a raison, 1à0. Remember Bulgarie93. Les Irlandais chantent bien, et fort.

21H20 La léthargie s’installe. Le mec d’à côté jure comme un charretier. Merde, il lit sur mon écran et remarque mes fautes d’orthographe. Merci. Evra est bien placé même si on joue comme des pieds. Les “à gauche, à gauche” de Jean-Mimi me manquent. Je lui en demanderai à la mi-temps. Les Irlandais chantent bien en vrai. Lloris sauve les meubles, le stade est fébrile.

21H10 La tribune principale est réquisitionnée par les supporters “allez les Bleus”. On sait d’où vient l’idée. En moins bien. Escudé botte en touche, tout ça pour se faire sortir. Lloris est fébrile. En tribune, les Irlandais sont remuants. Il y a un mec qui a l’air saoul à côté de moi. Et le plus navrant, c’est que la Grèce va en Coupe du monde.

21H Les hymnes ont été bien chantés. La tribune de presse est debout. L’effet Eric Besson? Pluie de ballons bleu-blanc-rouge. Le Stade de France résonne bien, Ray doit être content, le speaker est très énervant. Coup d’envoi.

20H50 Je pars à la recherche d’une feuille de match. Je n’en trouve pas. Tant pis, ce sera un macaron chocolat. En tribune de presse, des collègues derrière des tablettes, sans ordinateurs ni outils de travail. Putain de carte de presse. Le public acclame les joueurs, Raymond prend une bronca du tonnerre… Et dire qu’il veut que les gens le soutiennent. Il y a un demi-virage de martiens.

20h40 L’Algérie est qualifiée! Mouvement de ressac de la salle de presse. Dernier passage par les stands. Les cochonneries sucrées décongelées ont moins de succès que les sandwichs au pâté. Le bar est chouette, mais on est en L2 de la réception, de quoi regretter le stade de la Beaujoire. La preuve? Un journaliste Irlandais manque de s’étrangler quand on lui annonce qu’il n y a pas de bière… D’autres portent le maillot vert de leur équipe. Vive la déontologie. Je rejoins mon poste de combat. Putain de David Guetta.

20h20 Ambiance salsa dans la sono du Stade de France. Le speaker prend des tonalités de Johnny Halliday. Les équipes s’échauffent tranquillement. Les tribunes sont pleines de drapeaux, on dirait un match du Stade français. Les pubs pour RTL s’enchaînent. Eugène Saccomano raconte un vieux match des années 70 à un agent de sécu. Arrêts de jeu à Khartoum.

20h10 Second tour au bar. La presse régionale est vraiment trop forte. Comme sur le terrain, l’expérience, ça compte. On disserte/frissonne sur le jeu de tête d’Escudé. Guy Roux boit de l’eau pétillante en se faisant prendre en photo, le Bordeaux est toujours trop jeune. Une journaliste italienne ressemble à une ministre de Berlusconi. Encore dix minutes, et l’Algérie ira en Coupe du monde.

19h55 Trop tard, je suis arrivé au bar à 19h32. La première ligne de mini-sandwiches a explosé à l’impact. Je m’immisce dans la file d’attente. Président du Comité d’éthique, Dominique Rocheteau me laisse passer devant lui. La classe stéphanoise. Le Bordeaux est un peu jeune et tout le monde parle de la Bulgarie. Les collègues de la presse régionale sont inamovibles à un coin du buffet. Les photographes font des provisions, père Jacques Vendroux s’approche cahin-caha du bar où ça joue des coudes. Je remonte en tribune de presse: l’équipe de RFO n’a rien de l’outre-mer. Les footix arrivent dans les tribunes. Parmi eux, trois rédacteurs de Plat du pied. Le DJ passe du jazz américain, c’est ça l’identité nationale.

19h30 Le tout-Paris sportif est dans la place. Le Montenegro bat la Biélorussie 1à0, putain de chute du mur. Je manque de tamponner Guy Roux à la sortie des toilettes, Vincent Duluc tresse des lauriers à Benzema, Eugène Saccomano est vraiment un vieux monsieur. Jacques Vendroux trépigne dans son box: putain de direct, il rate l’ouverture du bar. Moi, j’y vais.

19h15 Mi-temps à Khartoum. 1-0 pour l’Algérie. Jean-Michel Larqué se marre en voyant un Egyptien prendre un ballon pleine poire. Alexandre Ruiz trimballe son aire hautain et ses cheveux huilés. Les journalistes irlandais ne sont pas roux. Le Bar de la presse se remplit mais ne sert qu’à 19h30. Tant pis, on repassera.

18h45 A 2H15 du coup d’envoi, la foule débarque aux abords du Stade de France. Les vendeurs de merguez, de bières sans alcool et de tickets contrefaits se lèchent les babines. Quelques drapeaux algériens flottent sur Saint-Denis, entre perruques rousses et nouveaux maillots des Bleus. L’enceinte est vide, les jeunes répètent le dépliage du logo de la FFF dans le rond central, les stadiers répètent leurs gammes face tribune dans leurs gilets jaunes. Je salue une connaissance qui suit le match en live pour l’Alsace-Le Pays. Les journalistes radios ont droit à une télé dans leur box. Pas moi. Au menu, Tournez Manège.

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François Mazet

3 commentaires pour “Plat du pied macarons”

  1. Très drôle la première phrase de ton intro 🙂 !

  2. Pas mal pour une entrée en matière dans le milieu journalistique.

    Pis après match y’a eu plein de choses à dire, de quoi rendre bouillonnants tous les confrères qui aiment commenter le ballon …

  3. au moins quelqu’un qui a le même sens de l’humour!

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