Bientôt une semaine noire, très noire

C’est parti ! Paco Ignacio Taibo II, le mexicain maître du polar, vient de donner le coup d’envoi de la Semana Negra, la Semaine noire, sans doute le plus important festival européen consacré au genre. Dix jours de festivités, près de 150 auteurs invités, de dizaines de tables rondes, conférences et présentations de livres, des dizaines de librairies, mais aussi une fête foraine, des concerts, de la BD, une rencontre de photojournalisme, des concours de gastronomie, de la poésie. Bref, la culture (noire et tous les mauvais genres) descend dans la rue pour la 23e année consécutive à Gijón, ville des Asturies (nord de l’Espagne).

Avec son million de visiteurs, la Semana Negra est démesurée. Cette année, elle parlera beaucoup espagnol, comme souvent, vu le nombre d’auteurs latinos invités. Mais plus qu’un simple festival, elle est une grande fête et un véritable phénomène. Taibo II a présenté aujourd’hui les contours de l’édition qui se déroulera du 9 au 18 juillet prochains. Une édition placée sous le signe de la crise, mais revue et revisitée par l’écrivain et toute son équipe. “La littérature, l’offre culturelle gratuite, variée, critique et abondante est un ballon d’oxygène pour une société qui doit se serrer la ceinture”, a-t-il expliqué. Sa petite entreprise à lui ne semble pas la connaître, la crise car, une fois de plus, il surprend en proposant un festival encore plus important que les années précédentes, avec plus d’auteurs, plus de tables rondes, plus de librairies. Un pied de nez à tous ceux, élite bien pensante, qui le critiquent depuis 23 ans, et l’accusent d’organiser une fête foraine plutôt qu’un salon littéraire. Il s’en moque Taibo, il est heureux de proposer à un public toujours plus nombreux un festival entièrement gratuit et populaire.

“En ces temps difficiles, dit l’écrivain, la littérature est le seul endroit où l’on trouve une pensée critique et utopique. Le monde est complexe, seul le roman [noir notamment] peut l’expliquer.” Gamboa, Monteverde, Salem, Fajardo, et compagnie, d’immenses auteurs latinos et espagnols, en discuteront durant dix jours. Dans cette marée hispanique, deux français apparaissent, Patrick Bard et Marcus Malte. Comme un hommage humoristique à la crise, la mascotte de cette année, le Rufo, est un personnage qui fait la manche. J’aurai la chance de participer pour la 8e fois à la Semana Negra et je tenterai sur ce blog de vous la faire vivre au quotidien. Rendez-vous à partir du 10 juillet ici-même, pour dix jours noirs. En attendant, cliquez sur le site officiel du festival pour le programme détaillé (en espagnol).

Un commentaire pour “Bientôt une semaine noire, très noire”

  1. J’aime, oui j’aime la semana negra d’autant plus que cette année, j’y serai pour la sixième ou septième fois et je tiendrai aussi un journal de bord sur le site calibre 47; Bien à toi Marc et à vendredi en huit, gare Chamartin

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