Le cross et la bannière

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Ski cross

De retour à Cypress Mountain, théâtre à ciel ouvert des épreuves de ski acrobatique, situé à quelques lacets de Vancouver. Cette fois, au menu des réjouissances, le dépucelage en direct du ski cross puisque c’était la première fois dans l’histoire presque centenaire des Jeux olympiques qu’invitation était lancée à la jeunesse du monde entier à venir s’éclater en toute liberté sur les pistes enneigées. Et, en effet, beaucoup se sont éclatés. Littéralement. Morts pour la patrie au détour d’un virage trop relevé, après une mauvaise réception consécutive à un valdinguage dans les airs conséquence imparable d’une arrivée trop soudaine sur un tremplin sur le déclin.

De l’endroit où sont parqués les spectateurs, on ne voit pas grand chose. Pendant les 30 premières secondes de course, on papote donc avec sa voisine au sujet de la survie du thon rouge en milieu hostile; on vérifie que son appareil photo n’a pas d’attaque de panique, que la crème à bronzer a bien épousé les contours de sa peau gercée avant qu’au loin; perché la haut dans la colline, on ne devine l’ombre incertaine de kangourous sautillants jouant à chat perché sur le tracé étourdissant bâti à la va-comme-je-te-pousse par un officiel accrédité. Puis ils disparaissent à nouveau, cachés par une forêt épaisse comme un coffre fort genevois.

Peut être s’arrêtent-ils pour pique-niquer? Ou alors grimpent-ils dans le premier métro venu pour rejoindre en douce et au plus vite l’aire d’arrivée? Un peu comme au lycée, lors de la séance de gym hebdomadaire, quand profitant que le professeur d’éducation physique lorgnait d’un air scrupuleux son chronomètre à l’arrêt, des petits malins en culotte courte en profitaient pour s’abriter derrière la coursive des toilettes en attendant des jours meilleurs avant d’arriver tout essoufflés, pliés en deux de souffrance non retenue, devant le prof extatique et bluffé par le dévouement irréprochable de ses élèves si studieux.

Enfin les voilà! Normalement, si tout s’est déroulé comme prévu, ils sont au nombre de quatre. A moins que l’un d’entre d’eux ne soit resté perché dans les arbres. Un dernier virage à négocier, le tremplin final, le grand bond en avant, la réception décisive et l’arrivée. Voilà c’est fini, on salue la foule, on signe un pataquès d’autographes à des jeunes filles énamourées, on engloutit en deux trois bouchées un cheeseburger au Nutella et aussitôt on grimpe dans le remonte-pente pour un nouveau tour de piste, et ainsi de suite en un mouvement perpétuel jusqu’à la lutte finale. Mais pourquoi diable cet empressement?

La piste a t-elle été réservée depuis des lustres par la confrérie des ours naturistes? Leur forfait arrive t-il à expiration?

La course proprement dite ressemble à un tourniquet géant disputée par des coureurs bondissants, une sorte de course fantôme parsemée de chausse-trappes et de pièges en tout genre – manque juste au programme des réjouissances festives la traversée d’une rivière en apnée à dos de chameau – une fête foraine de l’excitation et de l’adrénaline, le tout sponsorisé par Fun Radio.

On peut toutefois se demander si à force de vouloir par tous les moyens séduire les jeunes consommateurs, le CIO ne va pas un peu trop loin dans cette surenchère consumériste. On voit arriver le jour où seront organisés des compétitions en landaus pour bambins survitaminés, des courses de poussette de parents cocaïnés, des descentes en layette dévalées par des moutards en couches supersoniques. Et de s’interroger sur le sort réservé aux seniors? Avec les retraites somptuaires qu’ils vont toucher sur nos dos accablés de dettes, il va falloir sérieusement songer à organiser des courses à leur attention mais là franchement ce sera sans moi. Je démissionne.

Laurent Sagalovitsch


Un commentaire pour “Le cross et la bannière”

  1. Et voilà.. Encore un article naze de Slate d’un mec énervé, pas content, et trop bavard qui aurait mieux fait de se taire.
    Franchement qu’apporte cet article? aucune information, bien qu’en le lisant on croit qu’on va finir par apprendre quelque chose à la fin.
    Hélas c’est juste l’avis d’un mec qui n’a pas les qualifications d’en avoir un.
    Franchement, un petit coup de jeune, où est le mal? Ce n’est sûrement pas le sport le plus dangereux des JO. D’autant plus que l’épreuve existait déjà à snowboard… Ce n’est donc que justice de l’avoir aussi à ski. Il reste tout de même à ajouter le Half-pipe à ski où les français sont les meilleurs!
    Ah oui et la vidéo a été censurée…

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