– L’Union internationale pour la conservation de la nature vient de publier sa Liste rouge annuelle des espèces en danger et on y apprend, entre autres, que plus d’une espèce de conifères sur quatre est menacée. Par ailleurs, le rhinocéros noir d’Afrique de l’Ouest est officiellement considéré comme éteint.
– Pour rester dans le domaine de la biodiversité, le débat suivant se tient discrètement depuis des années : faut-il laisser tomber les efforts de sauvegarde de certaines espèces pour se concentrer sur celles qu’on a le plus de chances de sauver ? Près de 600 chercheurs ont été interrogés à ce sujet et la majorité est favorable à l’idée d’un “tri sélectif” des espèces menacées, puisqu’une perte de biodiversité est inévitable. Adieu le panda, l’ours polaire et le tigre ?
– L’Agence internationale de l’énergie est peu optimiste sur les capacités de l’humanité à réduire de manière drastique ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et donc à limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2°C de plus à la fin du siècle. Comment réussir à tenir cet objectif ? Le Temps a posé la question à des chercheurs. Rappelons au passage que le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de GES expire en 2012 et que les nations du monde n’ont toujours pas réussi à se prendre en main pour le prolonger…
– L’impact du changement climatique sur la santé et les dépenses de santé sera énorme, annonce le Huffington Post en se basant sur une étude parue dans la revue Health Affairs.
– Les Russes n’ont jamais eu beaucoup de réussite dans leur politique d’exploration martienne. Cela se confirme avec la perte de la sonde Phobos-Grunt qui devait étudier un satellite de Mars.
– Et pendant ce temps-là, les sondes américaines Voyager, lancées en 1977, fonctionnent toujours aux confins du système solaire, nous rappelle Time.
– Le premier voyage de presse dans la centrale japonaise de Fukushima, depuis le tsunami du 11 mars qui y a provoqué une catastrophe nucléaire.
– Pour finir, ma chronique “Improbablologie” de la semaine dans Le Monde révèle aux sportifs du dimanche comment améliorer leurs performances grâce à un mystérieux effet placebo…
Pierre Barthélémy
lire le billet– Deux résultats spectaculaires dans la recherche sur le vieillissement. 1/ Des chercheurs français sont parvenus à ramener des cellules de centenaires au stade de cellules souches. 2/Une équipe américaine a réussi à débarrasser l’organisme de souris de vieilles cellules qui s’accumulent avec l’âge, ce qui permettrait, écrit Martine Perez du Figaro, de “retarder ou de prévenir l’arrivée de maux liés au vieillissement et de prolonger les années de vie en bonne santé”.
– Fin de l’expérience Mars 500, reconstitution terrienne d’un voyage sur Mars, au cours de laquelle une équipe de six “astronautes” en chambre est restée coupée du monde pendant 520 jours. Personne n’a tué quiconque et tous les membres de l’équipage sont en bonne santé.
– Et pendant ce temps-là, dans le véritable espace, au-dessus de nos têtes, les Chinois procédaient à leur premier arrimage de deux vaisseaux (inhabités).
– Selon le Département américain de l’énergie, 2010 a vu une augmentation record des émissions de CO2 : 500 millions de tonnes de plus qu’en 2009. On est donc passé de 8,6 milliards de tonnes par an à 9,1 milliards de tonnes. Un chiffre qui en dit long sur l’inefficacité des mesures de restriction des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Le sommet sur le climat qui doit s’ouvrir à la fin du mois à Durban (Afrique du Sud), dont l’objectif premier sera d’obtenir la prolongation du protocole de Kyoto, censé s’achever en 2012, s’annonce bien compliqué.
– Au Bhoutan, petit royaume de l’Himalaya, des “tsunamis de montagne” menacent, des crues dévastatrices provoquées par la fonte des glaciers. Un reportage à lire sur le site Internet du Monde.
– On parle beaucoup des intempéries en France mais, en Thaïlande, le bilan des inondations dépasse les 500 morts. Le Figaro souligne la fragilité du pays face aux grosses moussons.
– Un article du New York Times sur les raisons possibles du cannibalisme chez les espèces animales.
– Pour finir : ma chronique “Improbablologie” de cette semaine dans Le Monde pose une question fondamentale : lire aux toilettes est-il bon ou mauvais pour la santé ?
Pierre Barthélémy
lire le billetQuand les astronomes (et les journalistes…) s’emballent pour les astéroïdes, c’est en général pour évoquer celui qui a provoqué la disparition des dinosaures, ceux qui nous frôlent de temps à autre et que l’on détecte trop tard ou encore pour se faire des frayeurs en parlant des chances infimes pour que le pavé Xtrucmuche212 percute la Terre dans 94 ans. Plus ces rochers géants restent loin de nous, mieux nous nous portons, avons-nous tendance à croire. Erreur grossière car, sur le plan des ressources naturelles et notamment des métaux, un astéroïde, c’est quasiment de l’or en barre. En effet, il est très probable que l’origine des métaux précieux présents dans la croûte terrestre soit extraterrestre : de nombreux chercheurs estiment en effet que le grand bombardement météoritique qui s’est produit il y a environ 4 milliards d’années nous a fait cadeau de ces éléments qui, sans cela, auraient été des plus rares.
D’où l’idée, émise il y a déjà plusieurs années, d’extraire ces métaux dans l’espace lorsqu’ils viendront à manquer sur Terre ou quand le prix de leur extraction sera faramineux. Encore faut-il, pour pratiquer cette exploitation minière spatiale, faire l’aller-retour à un coût qui n’excède pas celui des minéraux en question. La population la plus accessible, la grande ceinture d’astéroïdes, gravite entre les orbites de Mars et de Jupiter, soit, dans le meilleur des cas, à quelque 150 millions de kilomètres de nous. C’est loin ? Pas de problème. Pour parodier Paul Féval et son Lagardère, on pourrait dire “Si tu ne viens pas à l’astéroïde, l’astéroïde ira à toi !” Au lieu de traverser de longues distances intersidérales, pourquoi ne pas prendre “au lasso” un géocroiseur, un de ces vagabonds qui passent dans les parages de la Terre ?
C’est la question que se sont posée trois chercheurs chinois, spécialisés dans le spatial, à l’occasion d’un article publié l’an dernier par la revue chinoise Research in Astronomy and Astrophysics et qui est désormais disponible depuis quelques jours sur le site arXiv. En introduction, Hexi Baoyin, Yang Chen et Junfeng Li commencent par… parler argent, en rappelant des chiffres qui feront rêver n’importe quelle entreprise minière : un astéroïde métallique de 2 kilomètres de diamètre contient pour plus de 25 000 milliards de dollars de matériaux, soit bien plus que le fameux montant du déficit fédéral américain, qui faisait les gros titres et inquiétait les Bourses il y a un mois… L’idée de ces chercheurs chinois consisterait à dévier d’un chouïa la trajectoire d’un astéroïde de manière à ce qu’il soit capturé par l’attraction terrestre et devienne temporairement satellite de notre planète, ce qui nous laisserait tout loisir pour y envoyer une armée de robots excavateurs.
L’étude a donc passé à la moulinette les orbites de plus de six mille géocroiseurs censés venir flirter avec la Terre à moins de 1,2 million de kilomètres (soit environ trois fois la distance qui nous sépare de la Lune) d’ici à 2060. Le but étant de savoir s’il existait dans cette liste quelques candidats qu’une petite pichenette pourrait faire basculer dans notre piège gravitationnel. Nos scientifiques chinois en ont sélectionné un, qui répond au doux nom de 2008EA9 et est censé passer à un peu plus d’1 million de km de notre planète en février 2049. Il suffirait, selon leurs calculs, de modifier la vitesse de l’astéroïde d’un kilomètre par seconde (ce qui fait tout de même 3 600 km/h…) pour lui faire gagner une orbite autour de la Terre deux fois plus éloignée que celle de la Lune. Autant dire la proche banlieue. Pour mémoire, les astronautes des missions Apollo ne mettaient que trois jours lors de leurs voyages vers notre satellite.
Cela dit, 2008EA9 n’intéressera pas beaucoup de compagnies minières : ce caillou de l’espace ne mesure que 10 mètres de diamètre et il n’y a sûrement pas grand chose à en tirer. Ce “hic” n’empêche pas les auteurs de cette étude d’envisager l’opération comme une démonstration de faisabilité. Après un rapide tour d’horizon des techniques de poussée (de la bombe atomique au laser), ils concluent que la meilleure solution serait une collision bien calculée avec un impacteur de 26 tonnes. L’avantage de 2008EA9, c’est que si l’expérience rate, l’astéroïde est si petit qu’il ne provoquera aucun dégât sur Terre puisqu’il se consumera en entrant dans l’atmosphère. Ce qui risque de ne pas être le cas avec un des autres candidats potentiels, le fameux astéroïde Apophis, qui est doté d’une probabilité infime mais réelle de nous percuter au cours des décennies à venir. C’est un bestiau de 270 mètres de long dont l’impact sur Terre relâcherait une énergie de plus de 500 mégatonnes de TNT (soit dix fois plus que la plus puissante des bombes thermonucléaires jamais conçues).
Comme il ne faut pas jouer avec le feu, une autre étude réalisée dans la même université pékinoise vient de s’attaquer au problème inverse : comment, avec une voile solaire de seulement 10 kg, dévier Apophis pour qu’il ne risque plus, au moins à moyen terme, de venir nous chatouiller la croûte terrestre. Quitte à retourner le chercher plus tard, quand les mineurs de l’espace seront au point…
Pierre Barthélémy
lire le billet– Le Soleil pourrait connaître une période anormalement calme de ses cycles d’activité, comme cela s’est produit durant le XVIIe et le XVIIIe siècles, qui ont correspondu au “Petit Age glaciaire”. A cette époque, les températures avaient légèrement baissé. Si le phénomène se confirme, cela ne sera néanmoins pas suffisant pour contrecarrer le réchauffement climatique…
– En astronomie, Mercure est une des planètes dont on parle traditionnellement le moins. Une injustice en passe d’être réparée grâce à la sonde Messenger qui, depuis quelques mois, s’est mise en orbite autour de la planète la plus proche du Soleil.
– La NASA et les militaires américains prêts à donner un demi-million de dollars à qui leur expliquera comment surmonter les obstacles du voyage interstellaire et notamment comment amener des engins spatiaux à des vitesses moins ridicules que celles pratiquées aujourd’hui. Il faudra aussi trouver un moyen de financer de manière pérenne des projets prévus pour durer des décennies…
– Plus de 35 ans après la fin de la guerre du Vietnam, Hanoi et Washington collaborent pour le nettoyage de zones contaminées par l’agent orange, un défoliant contenant de la dioxine utilisé par l’armée américaine pendant le conflit. Déversé sur des millions d’hectares, ce produit a tué ou mutilé des centaines de milliers de personnes et provoqué de très nombreuses malformations congénitales.
– Je m’en doutais personnellement un peu à force de voir des tonnes de “papiers” aussi contradictoires que caricaturaux sur tel ou tel régime ou sur les qualités et les défauts de tel ou tel aliment, les quotidiens généralistes font preuve de bien peu d’exigence journalistique dans ce genre d’articles.
– En pleine vague X-Men, le Daily Mail explique que, sur le plan génétique, nous sommes tous un peu des mutants. Je me disais aussi que ce n’était pas normal, ces flammes qui me sortent des yeux…
– D’ailleurs, aux Etats-Unis, des chercheurs ont réussi à transformer des cellules vivantes en sources-laser.
– Pour finir : il y a 2 500 ans, on brassait de la bière en Provence. La découverte archéologique de la semaine ? Peut-être pas, mais c’est tout ce que les médias français ont l’air d’avoir retenu grâce à une dépêche AFP qui a fait le bonheur des rédactions fainéantes. Pour ceux qui ne sauraient s’en contenter, je conseille les nouvelles quotidiennes d’Archaeology Magazine.
Pierre Barthélémy
lire le billetAprès quelques jours d’absence et de silence pour cause de déménagement, le Globule est de retour sur le Net. Merci pour votre fidélité… Pour tous ceux que cela pourrait intéresser, l’auteur de ces lignes a fait l’objet d’un portrait sur Knowtex, signé par Marion Sabourdy.
– Je le dis souvent dès que j’ai un problème technique, “l’informatique, c’est bien quand ça marche”. Et quand ça ne fonctionne pas, soit, dans le cas le plus fréquent, vous avez un affreux écran bleu ou noir qui refuse d’obéir à toute commande, soit vous obtenez de la poésie en image comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessus. Le fameux outil Google Earth a quelques problèmes lorsqu’il veut reconstituer les ponts en 3D : personne ne lui a expliqué que les ponts avaient des piles… Une série d’images aussi étranges qu’amusantes à voir sur le site de Clement Valla.
– La supraconductivité vient de fêter ses cent ans. Un dossier à lire sur lefigaro.fr et un autre dans le Journal du CNRS.
– Un autre anniversaire, celui du premier vol d’un homme dans l’espace. C’était il y a un demi-siècle, le 12 avril 1961, et l’homme en question s’appelait Youri Gagarine.
– L’or bleu, c’est ainsi que l’on surnomme les ressources en eau douce qui, dans les régions méditerranéennes, manquent souvent. En Provence, des chercheurs traquent les rivières souterraines.
– C’est un petit groupe, probablement de 1 à 3 % de la population, qui peut se permettre de ne dormir que 4, 5 ou 6 heures par nuit, en étant toujours frais et dispos, toujours d’attaque et plein d’énergie. Rageant…
– Dans le “buisson” de l’évolution, tous les êtres vivants actuels se trouvent au bout des ramifications. Depuis combien de temps les différentes branches se sont-elles séparées ? L’ancêtre commun du chien et du chat vivait il y a 57,5 millions d’années. Celui de l’homme et du grand requin blanc il y a 523 millions d’années. Et celui du crapaud et du bolet satan il y a 1, 322 milliard d’années. Tous ces résultats sont obtenus grâce à un site fascinant, Time Tree.
– Les vélociraptors vivaient la nuit, selon des chercheurs qui ont analysé la forme des yeux de ces petits dinosaures.
– Pour finir, une vidéo étonnante. En voyant une araignée Goliath, la plus grosse mygale du monde, on aurait plutôt tendance à ne pas trop s’approcher. Ce n’est pas ce que font ces enfants vénézuéliens : ils la chassent… pour la manger !
Pierre Barthélémy
lire le billet– Pour plusieurs chercheurs, la fragilité de nos sociétés technologiques vis-à-vis des “tempêtes solaires” (éruptions solaires et éjections de masse coronale) s’est accrue au cours des dernières années, qui ont correspondu à une exceptionnelle période de calme dans l’activité de notre étoile. Si de massives bouffées de particules hautement énergétiques devaient atteindre la Terre, de nombreux systèmes risquent de ne pas résister (satellites, électronique, réseaux électriques) et la facture pourrait atteindre les 2 000 milliards de dollars, estiment-ils.
– Un groupe de scientifiques s’exprimant au congrès annuel de l’American Association for the Advancement of Science (AAAS) a dévoilé un modèle montrant que le réchauffement climatique pourrait entraîner, d’ici une trentaine d’années, une augmentation dans les eaux (douces ou marines) des algues toxiques et des micro-organismes dangereux pour l’homme.
– Autre prédiction énoncée à cette réunion de l’AAAS : la pression démographique sur les ressources sera telle au cours des prochaines décennies que la planète pourrait devenir méconnaissable d’ici à 2050.
– Time publie un entretien avec le docteur Paul Offit, qui dirige le département des maladies infectieuses au Children’s Hospital de Philadelphie. Au menu : les dangers du mouvement anti-vaccin.
– Nature consacre un dossier spécial au délicat sujet de l’expérimentation animale et, dans ce cadre, dresse le portrait de Joseph Harris, chercheur en oncologie le jour, et militant de la cause animale la nuit. Il a été condamné à trois ans de prison pour différents actes de sabotage et de vandalisme.
– A l’occasion d’une étude sur la précognition, qui semble montrer que prévoir le futur est possible, Le Temps explique que l’interprétation des statistiques est parfois trompeuse.
– La petite capsule spatiale 3K1-2, qui servit à préparer, en 1961, le vol de Youri Gagarine, premier homme dans l’espace, sera mise aux enchères le 12 avril, chez Sotheby’s, nous signale Le Figaro. L’engin vaudrait entre 2 et 10 millions de dollars.
– Restons dans l’espace en signalant que la navette Discovery a, pour la dernière fois de son histoire, quitté le plancher des vaches en direction de la Station spatiale internationale. Après cette mission, deux autres vols de navette sont programmés avant leur mise à la retraite : Endeavour en avril et Atlantis en juin.
– Pour finir, des épidémiologistes ont trouvé que la fameuse crise de la quarantaine était un mythe, rien d’autre qu’un gimmick pour romanciers ou scénaristes. Si crise il doit y avoir, elle peut survenir à n’importe quel âge…
Pierre Barthélémy
lire le billetIl y avait la brouette japonaise, la marmite à tourniquet, le tournedos béarnaise et le derviche à grand braquet. Dans la liste imagée des positions de l’amour, sans doute va-t-il falloir, au cours du siècle à venir, instaurer une nouvelle nomenclature, celle des positions interplanétaires, liée à l’exploration du système solaire. Car l’homme, en plus d’être une bête de sexe, est devenu depuis plus d’un demi-siècle, un animal spatial. Douze mâles sont déjà allés caresser la Lune (avec un L majuscule…) et, s’il est fort peu probable qu’on plante un jour un drapeau sur les monts de Vénus, planète fort inhospitalière, Mars constitue la prochaine étape de la conquête. Ce seront des voyages au long cours (520 jours aller-retour si l’on reprend les données de la mission Mars-500, mais cela peut aller jusqu’à deux ans et demi), avec des équipages mixtes – car les femmes apaisent les tensions dans les situations de confinement prolongé –, et en microgravité.
Si vous ne pouvez pas imaginer trois hommes et trois femmes flottant, pendant des mois, dans un vaisseau spatial, et voyant la Terre devenir un minuscule point bleuté dans l’immensité noire du vide interplanétaire, pas de problème, Rhawn Joseph l’a fait pour vous, dans un des 55 chapitres du livre collectif Human Mission to Mars. Colonizing the Red Planet. Je précise qu’il ne s’agit pas là d’une publication scientifique mais ce psychiatre passionné d’astrobiologie y a rassemblé de nombreuses études réalisées dans l’espace, qui donnent une idée des dangers qui entourent les amours spatiales. Il part du principe que, dans les les conditions très particulières de ce genre de voyage, il se passera ce qui est déjà advenu lors d’hivernages dans des stations polaires en Antarctique : liaisons, relations sexuelles, grossesses.
Le problème, c’est que dans l’espace, tout est plus compliqué. S’envoyer en l’air tout là-haut s’apparente à une véritable épreuve de gymnastique en raison de l’absence de gravité. Un mot d’ordre : se cramponner l’un à l’autre. Parce qu’un mouvement trop brusque risque de vous catapulter, votre partenaire et vous, aux deux extrémités du module martien. On peut néanmoins faire confiance à l’inventivité de l’homme (et de la femme) pour se dégoter des bittes d’amarrage. Il n’est d’ailleurs pas impossible que des précurseurs aient déjà mené quelques expériences, côté soviéto-russe sur la station Mir ou côté américain avec les navettes spatiales, comme le raconte ce documentaire (en anglais) :
On risque donc quelques bleus à monter au septième ciel. Mais tout cela n’est rien à côté du risque qu’il y aurait à essayer de se reproduire dans l’espace. L’absence de gravité et l’exposition aux rayons cosmiques peuvent avoir de graves conséquences : endométriose, menstruation rétrograde, perturbations hormonales, altération des gamètes (notamment chez l’homme), changements dans le noyau cellulaire et dans la forme des cellules, anomalie dans la formation du système nerveux primitif de l’embryon, développement fœtal anormal, fausses couches, stress pré- et post-natal, altérations génétiques, retard intellectuel chez les enfants, etc. Dans sa compilation, Rhawn Joseph rappelle notamment que, lors d’une expérience menée par les Soviétiques, des rats se sont accouplés, mais sans que cela soit suivi de naissances.
Une fois posés sur Mars, les astronautes n’auront plus à subir plus les effets délétères de la microgravité. Néanmoins, leur environnement sera sensiblement différent de celui de la Terre, dans lequel l’homme a toujours évolué (avec les deux sens du verbe “évoluer”). Par conséquent, si des humains naissent sur la planète Rouge, ils auront de bonnes chances de présenter des différences génétiques notables avec ceux venant au monde sur notre globe bleu. Ce qui pourrait (qui sait ?), à terme, nous conduire vers un processus de spéciation, avec l’apparition d’une espèce que les auteurs de science-fiction nous ont souvent appris à redouter : les Martiens.
Pierre Barthélémy
lire le billet– Une étude surprenante : l’effet placebo fonctionne même quand les patients savent que le “médicament” qu’ils prennent est un placebo…
– Cela n’était pas arrivé depuis longtemps : en 2008, l’espérance de vie a baissé aux Etats-Unis.
– Etant donné que l’épidémie d’obésité ne cesse de progresser, il serait temps de concevoir des crash tests avec des mannequins en “surpoids” et non pas des mannequins aux proportions standards…
– Vous aviez appris à l’école qu’il existait deux espèces d’éléphants, ceux d’Afrique et ceux d’Asie ? Il va falloir vous remettre à jour. On s’en doutait depuis plusieurs années mais, cette fois, la génétique a tranché : en fait, il existe trois sortes d’éléphants, deux d’Afrique (un des savanes et un des forêts) et un d’Asie.
– Une info que je mentionne en passant pour mes “amis” défenseurs du “Saint suaire” : l’origine médiévale du linge de Turin vient une nouvelle fois d’être confirmée. Cela n’apprendra pas grand chose à ceux qui ont suivi les débats autour de la datation au carbone 14 du suaire. Et cela ne convaincra pas non plus ceux qui placent la foi avant la science.
– On connaît les mœurs carnivores du tyrannosaure. Mais tous les membres de la famille ne se contentaient pas du même régime que lui et beaucoup mettaient des plantes à leur menu.
– On ne parle pas assez de mode dans ce blog… Pour pallier ce manque, je vous invite à lire cet article du New York Times consacré aux costumes… de l’espace.
– Pour terminer et ce billet et l’année, je vous propose, avec la complicité de The Telegraph, le portfolio des plus belles photos d’astronomie de 2010.
Pierre Barthélémy
lire le billet– C’est Uranus que vous pouvez voir sur la photo ci-dessus. Il se pourrait bien que cette planète gazeuse ait joué à la boule de flipper lors de la jeunesse du système solaire, à une époque où les orbites des planètes n’étaient pas aussi stables qu’aujourd’hui.
– Le site LiveScience dresse le palmarès des 10 maladies les plus mystérieuses. En tout cas de celles qui résistent le mieux aux efforts des chercheurs.
– Des chercheurs californiens ont annoncé qu’ils allaient commencer la fabrication d’un prototype de rein artificiel implantable, ce afin d’éviter les dialyses et de réduire les listes d’attente des personnes en attente d’une greffe. Les premiers essais cliniques sont prévus d’ici cinq à sept ans.
– Une rafraîchissante mise au point sur la manière dont la génétique fonctionne, pour remettre à leur place certains confrères qui n’hésitent pas à titrer sur la découverte du gène de la religiosité ou de l’intelligence…
– C’est la course au génome du chocolat. Deux équipes concurrentes (une des deux travaille notamment pour la firme Mars Inc., qui fabrique les fameuses barres chocolatées du même nom) ont annoncé avoir achevé les travaux préliminaires. L’idée consistera à étudier le génome pour mettre au point des variétés résistantes aux maladies.
– Ce lundi 20 septembre, la très solennelle Académie des sciences débat des sciences du climat. Pour savoir s’il s’agit vraiment de sciences, ce que conteste Claude Allègre ? Le Monde nous apprend que ce débat se fera à huis clos… une pratique ridicule à l’heure de Twitter. La suite d’une guéguerre picrocholine d’arrière-garde sur le sujet du réchauffement climatique, dans un lieu qui, malheureusement, fait de moins en moins autorité dans le monde scientifique.
– Il y en a, en tout cas, qui sont contents du réchauffement climatique : ce sont des archéologues norvégiens à qui la fonte des glaciers permet d’explorer des terrains qu’occupaient les ancêtres des Vikings.
– Alors que les navettes spatiales américaines s’en vont doucement mais sûrement vers la retraite, une flopée de constructeurs privés se jettent sur le créneau du transport de cargaisons et d’équipages dans l’espace. Mais, étant donné que la demande est tout de même très limitée, ne va-t-on pas assister, après l’explosion des bulles Internet, immobilière et financière, à l’explosion d’une bulle spatiale ?
Pierre Barthélémy
Post-scriptum : la semaine dernière, Globule et télescope a accueilli son cent millième visiteur. Celui-ci n’a pas gagné de voiture ni de grille-pain mais une invitation à revenir. Le billet sur le goût de la chair humaine a battu tous les (jeunes) records du blog, plus de 30 000 personnes l’ayant lu… Un grand merci à tous et si ce que j’écris vous plaît, n’hésitez pas à parler du Globule autour de vous !
lire le billet– L’étoile bizarre qui apparaît sur cette vue d’artiste (crédit : ESO/L. Calçada) est un magnétar : il s’agit d’une étoile à neutrons dotée d’un champ magnétique incroyablement puissant (d’où le terme de magnétar, mot-valise construit sur l’expression anglaise de “magnetic star”). C’est le reste d’une grosse étoile en fin de vie, après qu’elle a explosé en supernova. Celle-ci lance un défi aux astrophysiciens car, étant donné sa masse, elle n’aurait jamais dû se transformer en magnétar mais en trou noir… Pourquoi cela ne s’est-il pas produit ? Mystère…
– Qui n’a pas vu un enfant lâcher involontairement dans le ciel son ballon plein d’hélium (et se mettre à hurler dans la seconde suivante) ? Eh bien, ce spectacle risque de ne plus se voir dans quelques décennies, parce que les réserves de ce gaz très léger s’épuisent à vitesse grand V. Le problème, c’est que l’hélium est très utile pour de nombreux appareils (comme les machines à IRM) et procédés industriels…
– Tout le monde connaît le nom de la chienne Laïka, qui fut le premier être vivant envoyé dans l’espace en 1957, par l’URSS. On sait moins comment s’appelaient les premiers animaux qui eurent la chance, contrairement à Laïka qui était condamnée à mourir en orbite, de revenir sur Terre vivants. Il s’agit, là encore, de deux chiennes soviétiques, Belka et Strelka, qui s’envolèrent pour une journée dans l’espace il y a cinquante ans, le 19 août 1960.
– Pour les fans de volcans, je signale le blog (en anglais) d’Erik Klemetti, un géologue spécialiste du magma. Il vient de consacrer une série de trois billets à l’Etna.
– Je vous conseille aussi cette infographie du Washington Post qui retrace l’évolution des émissions de carbone des pays les plus industrialisés depuis 1950. Il y a deux façons de voir les choses : les émissions totales (et là, la Chine est numéro un devant les Etats-Unis) et les émissions par habitant (et là, les Etats-Unis restent de loin le champion incontesté).
– Pour finir : vous n’avez peut-être jamais entendu parler d’Andalgalornis steulleti, une espèce d’autruche avec un énorme bec de rapace (Hitchcock aurait adoré en avoir un ou deux spécimens vivants pour Les Oiseaux…), qui vivait en Argentine il y a quelque 6 millions d’années. Une équipe de chercheurs a scanné son crâne démesuré et très lourd afin de comprendre comment l’oiseau s’en servait pour tuer ses proies. A voir en vidéo ci-dessous :
Pierre Barthélémy
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