L’olympicene: la molécule des JO

Il ne s’agit pas d’une mauvaise photo d’un ballon de foot ou de jantes de roue de voiture… Il s’agit d’une “bonne” photo de la molécule olympicene créée  par le laboratoire d’IBM à Zurich spécialement pour célébrer les Jeux Olympiques 2012 qui vont se dérouler à Londres du 27 juillet au 12 août. Les chercheurs ne cachent pas leur arrière-pensée: utiliser l’événement sportif le plus populaire au monde pour faire parler de science… On peut se demander si une telle stratégie révèle une sorte de désarroi des scientifiques vis à vis de la place de leur discipline dans les préoccupations des citoyens du monde et dans les choix des étudiants en matière de filière de formation supérieure.

Il reste de l’olympicene constitue une belle performance de chimiste et de technicien de l’imagerie scientifique. La taille de la molécule, dont la formule chimique est C19H12, est en effet 100 000 fois inférieure à celle d’un cheveu humain. Il s’agit ainsi de la plus petite création d’une structure de matière représentant les 5 anneaux des JO.

Le défi scientifique consistait a obtenir volontairement une telle structure et de la prendre en “photo”. Il a été relevé par une équipe comprenant des chercheurs de la Royal Society of Chemistry (RSC), l’université de Warwick et d’IBM Research à Zurich. L’olympicene fait partie de la base de données de molécules ChemSpider, accessible en ligne, et qui en comprend plus de 26 millions.

La molécule a été obtenue à partir de couches uniques de graphite, c’est à dire de graphène, le matériau décidément très à la mode. Outre le challenge et l’impact symbolique, l’olympicene trouvera peut-être des applications dans les capteurs solaires ou la micro-électronique.

Mais combien de sportifs des JO 2012 connaîtront son existence ?

Michel Alberganti

2 commentaires pour “L’olympicene: la molécule des JO”

  1. Je n’ai pas senti de désarroi dans les paroles des chercheurs interviewés.
    Je ne sais pas non plus combien de personnes pourront imaginer l’exploit réalisé de photographier la plus petite des structures que puisse construire les hommes.
    Attendons aussi avec patience et curiosité les applications possibles de cette olympicene.
    Quant à la portée médiatique visée par IBM, on verra bien mais elle aura du mal à éclipser des éventuels exploits sportifs.

  2. à moins que cette molécule ne participe au 400m haies, je doute qu’elle intéresse grand monde. La recherche fondamentale, le grand public s’en fiche pas mal (sauf quand ça parle de prédiction Maya ou de trous noirs au LHC…).

    En revanche, le jour où le graphène sera industrialisable…

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