La faible rhétorique de 63 chercheurs pro-OGM

Sur le site du journal Le Monde, le 27 septembre 2012, on trouve un point de vue intitulé “Pour un débat raisonné sur les OGM” signé par 63 chercheurs provenant surtout de l’INRA et du CNRS mais également du CEA, de l’Inserm et de quelques universités. Cette tribune est une réaction collective à la publication de l’étude du biologiste Gilles-Eric Séralini, professeur à l’université de Caen, dans la revue Food Chemical Toxicology suivie par la sortie, en librairie, de son livre, Tous Cobayes, et, au cinéma, du film éponyme qui en est tiré au cinéma. Une charge anti-OGM fort nourrie relayée par le gouvernement et largement diffusée dans la presse.

On pouvait s’attendre à une telle contre-attaque des pro-OGM.  Mais on reste largement sur sa faim. A vouloir beaucoup démontrer trop rapidement, les signataires font preuve, au mieux de simplisme, au pire de naïveté. Ils servent mal leur cause pour plusieurs raisons:

1°/ Un parallèle malheureux  avec les neutrinos

Le début du point de vue s’appuie sur le cas des neutrinos plus rapides que la lumière, la bourde récente du CERN. Mauvais exemple. Très mal exploité. Les signataires qualifient l’annonce de “formulée au conditionnel et avec d’infinies précautions”. La formule utilisée par le CERN le 23 septembre 2011 est: “Bien que nos mesures aient une incertitude systématique basse et une précision statistique élevée et que nous ayons une grande confiance dans nos résultats, nous sommes impatients de les comparer avec ceux d’autres expériences.” Pas vraiment de conditionnel et pas assez de précautions, comme la suite le montrera. Certes, rien à voir dans cette annonce avec celle du Nouvel Obs du 20 septembre 2011 (“Oui, les OGM sont des poisons !”). Pour autant, les neutrinos plus rapides que la lumière ne loin d’être un bon exemple de communication scientifique maîtrisée. Par ailleurs, Gilles-Eric Séralini a, lui aussi, livré ses résultats à la communauté scientifique pour vérification. De plus, il a publié son étude dans une revue, ce que les chercheurs du CERN n’avaient pas fait lors de leur annonce.

L’exemple est si mauvais que les signataires le détruisent eux-mêmes lorsqu’ils se demandent “Pourquoi une telle différence de traitement?” La réponse est édifiante : “Des enjeux scientifiques sans commune mesure ! Des contextes socio-économiques totalement différents !”. CQFD.

2°/ La sacralisation du milieu naturel

Autre motif du “bon” traitement des neutrinos et du massacre des OGM: on respecterait la Nature lorsque l’espèce humaine ne parvient pas à percer ses mystères alors que l’on condamnerait les transgressions de la Nature par l’Humain… La “sacralisation du milieu naturel” serait à l’origine de la condamnation des manipulations génétiques. Les signataires tentent de ridiculiser “l’agriculture biologique” (sic) avec l’exemple des graines germées contaminées par une bactérie pathogène, semble-t-il car ils restent imprécis, en dénonçant “l’emballement médiatique”et en concluant par un assez mystérieux: “Après tout, n’était-ce pas dans l’ordre des choses?”….
Voilà la grande coupable sur le billot : “une certaine presse”.  La même presse qui permet aux signataires de s’exprimer librement ? Encore faut-il en profiter avec un minimum de rigueur et de respect pour les lecteurs. Car les signataires enfilent ensuite les perles: synthèse de 24 études concluant à l’innocuité des OGM dans l’alimentation, aucun problème sanitaire chez les millions d’animaux nourris aux OGM, dont le mais NK603, depuis plus de 10 ans. Avec omission du questionnement sur la croissance du nombre de cancers dans les pays développés. Manipulation classique mais tellement grossière qu’elle devient ennuyeuse.

3°/ Un appel à financer… Gilles-Eric Séralini

Après avoir ainsi brillamment démontré qu’il n’y a pas de problème avec les OGM et que, depuis ses débuts, l’agriculture n’oeuvre que pour le bien de l’humanité, les signataires appellent à “un débat serein” (sic). Il est vrai qu’ils viennent d’en tracer la voie. Mais pour aller encore plus loin, et “apaiser” le climat, ils font une propositions tout bonnement sidérante : “Nous suggérons que des fonds suffisants soient alloués à l’équipe qui a publié cette étude pour vérifier leurs observations de façon complète et rigoureuse en partenariat étroit avec l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation et de l’environnement”. Magnanimes, les signataires proposent de financer ce pauvre Gilles Eric Séralini pour qu’il dispose enfin des moyens nécessaires pour sortir de l’erreur et de l’obscurantisme. Alors même qu’ils viennent de “démontrer” que les OGM ne posent pas de problèmes… Demander le financement d’une nouvelle étude plus poussée apparaît donc comme aussi méprisant que dispendieux. S’ils la jugent nécessaire, pourquoi les signataires ne l’ont-elles pas faite eux-mêmes ? Si elle est inutile, à quoi bon gâcher des fonds si précieux? La réponse est simple:  pour pouvoir passer aux choses sérieuses. Les signataires notent que “nos sociétés sont confrontées à des défis majeurs”. Histoire de rappeler qu’il faut se retrousser les manches, cesser de faire des études inutiles et utiliser les “outils disponibles”, c’est à dire les OGM, dans l’espoir“de plantes plus résistantes au manque d’eau, aux maladies (…) et même vecteurs de vaccins”. On croirait lire du Monsanto dans le texte. Et les signataires d’appeler à ce débat, le seul, le vrai. Le débat sur comment développer plus d’OGM sans “opposition stérile”.

Que 63 scientifiques aient accepté de signer un tel texte justifie presque le battage médiatique organisé par Gilles-Eric Séralini et le CRIIGEN. Si le camp des pro-OGM ne peut produire de meilleure rhétorique, on peut comprendre que, pour le combattre, le professeur de l’université de Caen ait choisi l’artillerie lourde. Et même l’excuser s’il s’avère que ses résultats sont erronés. Son étude aura eu le mérite d’attirer l’attention sur un domaine de la recherche barricadé dans ses certitudes. Et quand on sait que ce secteur est soumis à  la pression permanente des lobbies, on frémit.

Michel Alberganti

43 commentaires pour “La faible rhétorique de 63 chercheurs pro-OGM”

  1. […] La faible rhétorique de 63 chercheurs pro-OGM From blog.slate.fr – Today, 8:32 AM Sur le site du journal Le Monde, le 27 septembre 2012, on trouve un point de vue intitulé “Pour un débat raisonné sur les OGM” signé par 63 chercheurs provenant surtout de l’INRA et du CNRS mais également du CEA, de l’Inserm et de quelques… […]

  2. Toute cette brochette de directeur du CNRS et de l’INRA sousmis au lobby de Monsanto et pro OGM?
    Sans déconner? Vous vous rendez compte?

    La parallèle avec les neutrino n’est pas malheureux, il est juste emprunté à Huet. Ils se sont pas foulés. Néanmoins l’embargo de GES sur sa publication était inacceptable. Le fait qu’il a été publié ne change rien, une telle découverte devrait mérité une revue d’une autre envergure, on peut supposer qu’elle a été refusé à cause des faiblesses du protocole et de l’absence de valeur statistique des résultats.

    La rhétorique est faible: effectivement, d’un autre coté ils ne sont pas journalistes ou polémistes, quand on est chercheur on expose de fait de façon clair et concise, on ne fait pas des tribunes pour les journaux, ce n’est pas le même métier.

    Ce qu’ils ont voulus exprimer c’est une aversion irrationnel pour le risque technique, alors que le risque naturel, par exemple l’affaire de graines germés bio, est accepté. Il faut bien se rappeler que les médias avaient rechigner à donner l’information et qu’ils n’avaient quasiment pas polémiquer sur le lien entre AB et les bactéries pathogènes, lien possible quand on connait certains pratiques AB (utilisation intensive de fumier, y compris provenant de toilette sèche chez les plus militants).

    A mon avis, ils se trompe lourdement sur la nature du problème, leur manque de connaissance en psychologie des masses est criant. Ils ignorent les phénomènes d’accoutumances aux risques. Les individus exposés durablement à des risques récurrents (par exemple la pollution automobile, risque non naturel mais bien accepté) finissent pas réduire leur niveau de stress face à ce danger par divers posture mentale: relativisme, dérision, etc.. http://www.persee.fr/renderPage/rga_0035-1121_1998_num_86_2_2878/0/710/rga_0035-1121_1998_num_86_2_T1_0056_0000.jpg

    Technologie nouvelle, les OGM sont trop récente pour permettre ce processus, qui plus est des meneurs d’opinions ont profité de contexte favorable après la crise de la vache folle pour imposer l’idée d’un danger, en mobilisant toute les techniques de propagande efficace disponible: simplification, répétition, utilisation de la pulsion de peur, exagération, théorie du complot, bouc émissaire, image choquante, cérémonie (les fauchages), menace, violence . On peut néanmoins remarquer que les jeunes sont moins opposés: les OGM existaient déjà quand ils formaient peu à peu leurs aptitude à aborder les dangers. Les humains plus âgés ont déjà des schéma mentaux bien établis qu’il est difficile de bousculer. D’ici une génération les OGM seront acceptés en EU et les anti seront classés comme une manifestation du luddisme, classique dans des situations de révolution technique.

    Pourquoi proposer de financer GES: pour refaire l’étude sous contrôle, tout simplement. Si GES a bidonné son expérience et que le résultats, après correction du protocole, ne confirme pas ses déclarations il devrait se ranger… c’est une position naïve, je doute que la CRIIGEN accepte de voir le loups rentré dans la bergerie.

    Pourquoi ils n’ont pas fait l’étude eux même: ce n’est pas leur rôle, ils doivent inventer des nouvelles techniques pas vérifier celle qui existe déjà, c’est un travail pour les labo de toxicologies qui ont été méthodiquement démantelés (voir les explications du professeurs Narbonne): les états ont décidés que c’était les fabricants (médoc, phyto, OGM) qui devaient financer des labo privés pour faire les essais. Ces labos travaillent à la commande, pas plus, pas moins.

    Chercheurs barricadés dans leurs certitudes? Vous parlez de GES et de son équipe?

  3. C’est du même ordre que Louis-Marie Houdebine président de l’Association Française pour l’Information Scientifique qui il y a 2 jours sur France Inter nous sort que le Round-Up est biodégradable (à 6’40” de la seconde partie, c’est vérifiable).

    Autant la com de Séralini peut-être un peu lourde, mais les réactions à son étude sont tellement grossières et hystériques que cela vraiment penser à un coup de pied dans la fourmilière.

  4. Et karg se, petit soldat de la cellule de communication de l’industrie agro-alimentaire alerte-environement.fr – qui va tenter de nous noyer sous ses commentaires.

  5. Parce que vous croyez Monsieur Alberganti que votre réthorique serait meilleure ? Bien sûr, vous n’utilisez jamais d’amalgames pour vos “démonstrations” !
    La phrase “Avec omission du questionnement sur la croissance du nombre de cancers dans les pays développés” montre que vous reflétez une opinion fabriquée par les médias depuis des années. Pire, vous avez l’air d’y croire vous même !
    Il est regrettable que vous n’ayez pas connaissance du rapport Tubiana…(2009, si je me souviens bien).
    Il est regrettable que vous n’ayez pas réalisé que la population (française notamment) vit de plus en plus vielle et de mieux en mieux. Les gens ont donc le temps de développer des cancers qu’ils n’auraient jamais eu avec une espérance de vie de 65 ans.
    Si, certes, le nombre de cancer croit c’est évidemment en présence de cette première raison mais aussi au fait que les cancers sont détectables de plus en plus tôt grâce aux progrès incontestables de l’imagerie médicale et qu’on les soigne de mieux en mieux.
    Mais si, comme il convient de le faire, on mesure l’incidence des décès par cancers par tranche d’âge, on s’aperçoit alors que le nombre de cancer diminue de 22% chez les hommes et 14% chez les femmes. C’est plus faible chez les femmes car elles se sont mises à fumer et à boire un peu plus qu’auparavant !
    Sur un point, je suis d’accord avec vous, il me parait en effet sidérant de proposer de l’argent à GES pour qu’il refasse une étude… c’est effectivement le monde à l’envers. Néanmoins, votre “on dirait du Monsanto” en conclusion prouve là aussi que vous n’avez certes pas réalisé la nécessité d’une création variétale permanente.
    Finir en disant que vous seriez prêts à “excuser” GES en dit long sur votre “déontologie scientifique”. Ainsi, le fait de donner un point de vue même en faisant de la mauvaise réthorique serait plus grave que de produire des résultats expérimentaux qui ne tiennent pas la route ?
    PS : je ne suis pas signataire de ce point de vue !

  6. M. Alberganti
    Félicitations pour votre solidarité avec vos collègues d’ “une certaine presse” qui vous fait en appliquer les pires traits. Face à un texte signé par 63 chercheurs confirmés, vous ne cherchez pas à discuter les questions de fond soulevées mais à y trouver des maladresses qui peuvent alimenter la polémique. Au rôle de journaliste scientifique qui aiderait les lecteurs à y voir plus clair, vous préférez clairement celui de reporter sportif, qui commente un match et contribue à la confusion pour faire durer le spectacle.

    Et surtout, face à un texte signé par 63 chercheurs confirmés, vos connaissances supérieures sur les questions de fond vous permettent de les accuser de “manipulations …grossières”.

    Encore bravo !

  7. @swergen: les round up est effectivement biodégradable, avec une demi vie de 1 mois dans un sol agricole normal. Le seul produit de dégradation non naturel est l’AMPA mais qui peut aussi être issus de lessive et de médicament. J’attends une preuve de biodégradabilité du cuivre, traitement autorisé en agriculture biologique.

  8. @karg se

    Fais attention, Monsanto c’est fait condamner en 2007, condamnation confirmée en appel en 2009, pour avoir tenu un tel discours…

    Et dire qu’il existe pire comme produit montre à quel point tes arguments sont limités.

  9. […] La faible rhétorique de 63 chercheurs pro-OGM From blog.slate.fr – Today, 11:17 AM Sur le site du journal Le Monde, le 27 septembre 2012, on trouve un point de vue intitulé “Pour un débat raisonné sur les OGM” signé par 63 chercheurs provenant surtout de l’INRA et du CNRS mais également du CEA, de l’Inserm et de q … […]

  10. @naivement moral – Faire valoir un point de vue, comme ont tenté de le faire les 63 signataires chercheurs confirmés, n’est efficace que si, au minimum, l’argumentaire se tient. Or, ce n’est pas le cas ici. Vous avez raison, je ne cherche pas à discuter sur le fond car j’en suis incapable. Pour aider à y voir plus clair, l’analyse de la forme est importante. C’est elle qui induit le sens. Face au battage médiatique orchestré par Gilles-Eric Séralini, on pouvait espérer meilleure contre-attaque des défenseurs des OGM. La manipulation grossière apparaît lorsque les arguments utilisés omettent les questions gênantes, comme celles de la multiplication des cancers et de l’explosion des maladies neurodégénératives dont personne ne connaît la cause. Dans une telle situation, la prudence est mère de la décence.
    C’est avec une rhétorique aussi faible que les OGM ont atteint leur niveau actuel de rejet par la population française: 80% s’en méfient.

  11. Hallucinant ce Mr Alberganti qui se permet de douter de la probité de 63 chercheurs reconnus pour leurs divers travaux en les qualifiant de “pro-OGM” !!! Encore plus hallucinant le pardon octroyer à un pseudo-scientifique habitué aux coups d’éclat médiatiques et régulièrement débouté sur le plan scientifique (rappelez vous le prix bidon du scientifique de l’année 2011 qu’il s’est payé pour environ 250 euro, ça en dit long sur sa crédibilité…). Le constat est simple et ce genre d’analyse est extrêmement simpliste. Remettre en cause la véracité et la validité des arguments, notamment scientifiques, utilisés par les anti, vous qualifie systématiquement comme pro et malheureusement, force est de constater que le mal (dont la figure emblématique est dans l’esprit simpliste de certains anti la firme Monsanto) est du coté des pro. Partant de ce constat, comment est il possible d’établir un débat constructif à partir de vrais arguments scientifiques ??? Comment y parvenir sans se voir accuser d’être soumis aux pressions du grand-méchant lobby pro-OGM ??? Et qu’en est il du tout aussi puissant lobby anti-OGM qui trouve grâce à vos yeux ??? Celui-ci est plus légitime ??? Le lobby anti-OGM cherche également à faire de l’argent en vous ventant par exemple les sois disant mérites des produits dits « bio », sur lesquels cet angélique lobby anti-OGM se fait une marge bien plus intéressante que sur les produits agricoles conventionnels. Faites preuve d’un minimum de retenue, c’est semble-t-il la seule façon de permettre à ce débat passionnel de devenir enfin raisonné…

  12. @swergen: je dit strictement la vérité, et je ne fait pas de pub. Ce genre de condamnation c’est un combat entre des associations à la con et des publicataires mongols, j’en ai rien à foutre, et il n’y a pas que Monsanto qui se soit fait chopper par la patrouille. Mais je te rappel aussi que le Round Up est toujours en vente et toujours le numéro 1.

    @michelalberganti: Ce ne sont pas des défenseurs des OGM, mais de la rigueur scientifique. Le problème des travaux de GES, outre leur absence de contenu scientifique exploitable, c’est la méthode de communication qui ressemble plus à du marketing ou à de la propagande politique qu’a de la science.

  13. M. Alberganti
    Vous n’êtes pas chercheur mais vous êtes plutôt mieux informé des problèmes scientifiques que le plupart des citoyens et des journalistes. Vous avez écrit :”je ne cherche pas à discuter sur le fond car j’en suis incapable” ce qui pose des questions graves. Car au bout du compte, il y aura des décisions à prendre qui devront de préférence être fondées sur “le fond”. Qui alors est fondé à les prendre ? Logiquement seulement la petite fraction de la communauté scientifique compétente dans ce domaine ? Imaginez les cris d’horreur au déni de démocratie, l’exploitation frénétique des éventuels conflits d’intérêts (on en trouvera toujours), des arguments ad hominem, etc.
    Je me trompe peut-être, mais je pense que vous êtes capable de beaucoup plus que ce que vous dîtes. Mais il faut résister à la facilité de se rabattre sur la forme et creuser le fond. De nombreuses contributions ont été apportées au problème, nombre ont été citées ici-même, qu’un non-spécialiste averti peut comprendre et éventuellement rendre accessibles à tous. Ce n’est qu’à ce prix qu’un réel débat démocratique peut exister. C’est pour cela que nous avons besoin de journalistes scientifiques.

  14. Permettez moi d’émettre une question: qu’est ce qu’un journaliste “scientifique” ? Comment peut on se qualifier de journaliste “scientifique” ? Personnellement, je suis chercheur, donc scientifique, et j’écris des articles (soit dit en passant dans des revues scientifique bien mieux coté que la revue Food and Chemical Toxicology qui a permis à un certain scientifique de faire le buzz), est ce que je suis pour autant un journaliste ? Maintenant, le débat sur les OGMs doit se faire entre des personnes qui savent de quoi elles parlent (ADN, gène, transgénèse, biologie moléculaire, biologie cellulaire, génétique, toxicologie, médecine, nutrition, écologie etc…), des personnes compétentes, or en France, tout le monde est compétant sur tout, il n’y a que des spécialistes en tout qui ont un avis sur tout. Par exemple, Mme Lepage, avocate de formation, a un avis très tranché sur la question des OGMs, est ce que moi, scientifique de formation, je me permets de parler de droit. Des études nombreuses et bien encadrés ont été et sont faites sur les OGMs, nos agences sanitaires font un très bon travail, nos scientifique ne sont pas des monstres en puissance cherchant a tout prix à nous empoisonner et il suffit d’un charlatan armé d’argument bidons et posant devant des photos chocs pour tout remettre en question. Triste France, par peur de l’inconnue nous passons à coté d’une technologie qui est l’avenir de l’agriculture face aux défis futures pour le plus grand plaisir d’autres pays…

  15. @Caspase – Permettez-moi de vous répondre. Un journaliste “scientifique” est tout simplement un journaliste spécialisé dans les domaines scientifiques. Il existe aussi des journalistes économiques, politiques, sportifs, des critiques de cinéma, des éditorialistes…. Tous ces journalistes exercent leur métier sans avoir forcément participé aux Jeux Olympiques pour les journalistes qui couvrent le sport, ni été élus députés pour ceux qui traitent de politique. Pas plus que les journalistes économiques n’ont dirigé de banques ou de FMI. Je pense que, dans l’expression “journaliste scientifique”, le terme le plus mystérieux, pour vous, n’est pas scientifique mais journaliste. Le scientifique, comme vous, écrit des articles dans des revues scientifiques. Cela fait partie de son métier. Ses lecteurs sont d’autres scientifiques, travaillant essentiellement dans son domaine. Le journaliste écrit des articles dans des journaux destinés au grand public qui ne lit pas les revues scientifiques. Son travail, c’est de rendre compréhensible votre travail, soit à partir de vos articles scientifiques, soit en vous interviewant. Ainsi, vous n’êtes pas journaliste et je ne suis pas scientifique. Cela ne m’empêche pas d’être journaliste scientifique. Depuis une vingtaine d’années.

  16. @Caspase

    Vous, je ne sais pas, mais moi qui suis juriste et qui parle beaucoup de droit, je peux vous dire que des scientifiques qui parlent de droit, il y en a à la pelle, et qu’ils n’y connaissent rien. Il y a beaucoup de médecins, aussi, et ils racontent souvent n’importe quoi, surtout quand ça concerne le régime de responsabilité qui leur est applicable (et quand on a traité des affaires de responsabilité médicale, on a beaucoup moins envie de les entendre pleurer à la télé sur la juridicisation de la société).

    J’ai bien essayé de leur interdire de participer à tout débat impliquant à titre principal un volet juridique, mais ces ignares-là m’ont fait remarquer que le droit ayant vocation à s’appliquer à tous, il n’était pas illogique qu’ils y prissent part eux-même, particulièrement lorsque le droit s’appliquait à leur domaine.

    Corinne Lepage fait son boulot de politique, et aussi de juriste (au demeurant, elle est plutôt compétente dans son domaine).Parce que quand on pratique le droit, on est obligés de s’intéresser à des domaines où l’on est incompétent.

    Et les gens comme vous sont bien contents quand des gens comme nous font bien leur boulot et vous sauvent la mise, précisément parce qu’on a essayé d’apprendre au-delà du droit, et que oui, on a un avis très tranché, ça aussi ça fait partie de notre métier. D’abord, le doute, ensuite, la mise en question du doute, enfin, l’acceptation de la certitude, avec tout ce que ça implique de possibilité de se tromper.

  17. Afin d’essayer de bien saisir les arguments de Caspase et Karg se dans leurs positions pro-OGMs, peuvent-ils se présenter avec sincérité et afficher les intérêts qu’ils peuvent avoir professionnellement avec l’industrie semencière et sa recherche?
    Sur le même plan, peut-on aussi en savoir plus sur ces 63 chercheurs qui ont publié cet appel?
    Le conflit d’intérêt rode toujours autant en nôtre pays, et dans de nombreux domaines.
    Je n’ai personnellement aucun intérêt financier ou autre dans l’industrie semencière, je porte en revanche une grande crédibilité à France Culture et à Michel Alberganti

  18. Cher Mr Alberganti
    Merci de vos critiques, quelques réponses rapidement:
    -Pro OGM/anti OGM : Vous savez quand même que ce débat mérite mieux…Sinon, oui! On estime qu’environ la moitié des récoltes de la planéte disparaissent chaque année en fumée à cause de la sécheresse, des maladies et autres véroles. On regarde en rigolant? Ce n’est pas notre conception de la responsabilité. Vous remarquerez que des collègues des pays du Sud soutiennent l’article sur le site du CNRS, cela pourrait vous interpeller.
    – Le bio : Nous n’attaquons pas le bio mais le traitement médiatique de l’affaire.
    -une certaine presse: oui, les journalistes du nouvels obs et quelques autres n’ont pas fait preuve d’une grande compétence dans cette affaire. On peut même dire qu’ils ont desservi l’image de leur profession. Mais, évidemment, quand une profession arrogante en rencontre une autre, cela fait des étincelles.
    – le nombre de cancers et les OGM: ???? Avez vous une théorie quelconque qui permettent de relier le cancer et les OGM, au delà du papier de Seralini? Vous pensez que ses hypothèses sont démontrées?
    -Financer Seralini: Bien sur, il est à contre-courant du consensus scientifique majoritaire, il porte la charge de la preuve. Ce n’est pas au reste de la communauté d’être forcé le faire. C’est comme ça que fonctionne le processus scientifique. Son article est ce que l’on appelle un case report, finalement assez courant dans ce type de journaux. Il doit maintenant fournir une analyse plus complète et la publier. Pour l’aider, nous suggérons que des experts de l’ANSES soient détachés auprès de son laboratoire afin de contrôler les procédures. Mais si d’autres équipes sont tentées par ces travaux risqués, elles sont libres.
    – Rhétorique Monsanto : C’est Monsanto qui reprend notre rhétorique. Nous sommes leurs meilleurs avocats, c’est notre croix.
    – Vous boudez car le texte n’a pas été publié sur votre blog ? Je vous en envoie volontiers un autre.
    .
    Christophe Robaglia, signataire de la tribune “Pour un débat raisonné sur les OGM”.
    La page “Pour un débat raisonné sur les OGM” est en ligne http://www.cnrs.fr/fr/une/actus/2012/20120927-debat-ogm.html et annoncée sur la page d’accueil du site CNRS.fr.

    Il est possible, pour ceux qui désireraient le faire, d’apporter son soutien au texte en envoyant un message à petition-debat-ogm@cnrs.fr et en transmettant cette information.

  19. @Mountemple: au lien de chasser les sorcières, ça te dirait de répondre aux arguments techniques? Je te demande moi si tu bosse dans le bio ou chez Carrefour?
    GES a fait une publication frauduleuse dans le cadre d’un plan médiat pour son livre, le film de Jaud et le marketing de Carrefour:
    http://www.forbes.com/sites/henrymiller/2012/09/25/scientists-smell-a-rat-in-fraudulent-genetic-engineering-study/

  20. @karg se

    Toujours autant de mauvaise foi dans tes réponses.
    Toujours à botter en touche et chercher à noyer le poisson dans une logorrhée technique.
    Et face à la contradiction tes arguments se transforme en déni et dénigrement vulgaire du genre “Ce genre de condamnation c’est un combat entre des associations à la con et des publicataires mongols”.

    Le bio chez Carrefour = 1,7 % du marché.
    La France = plus gros consommateur européen de pesticides et de semence.

    @Mountemple : karg se officie au sein d’alerte-environement.fr
    Fais une recherche avec leur nom et “Canard enchainé”, tu trouveras quelques pistes.

  21. Juste une question, le principal argument de M. houdebine sur Inter, mais aussi de la plupart des détracteurs de cette étude, porte sur les rats eux-mêmes car il semble qu’ils fassent partie d’une lignée génétique ayant une forte tendance à développer des tumeurs en tous genres… Soit, mais c’est malheureusement aussi le cas de nombreux humains qui consomment quotidiennement des OGM, non ?
    Quand aux discours sur les gentils scientifiques et vendeurs de graines type Monsanto, qui ne veulent que le bien de l’humanité et sauver les populations les plus fragiles de la famine… Faudrait quand même pas trop se foutre du monde, les OGM sont majoritairement cultivés dans des pays ou la famine n’existe qu’à la télé. Je voyage beaucoup en Afrique et n’y ai jamais vu d’OGM à part bien sur ceux cultivés pour des grandes firmes internationales et par les chinois. Le jour ou les paysans africains, sud-américains et autres auront accès gratuitement aux semences, on pourra commencer à envisager la possibilité que les OGM peuvent représenter une forme de bienfait.

  22. Swergen je t’ai déjà expliqué que Carrefour a une stratégie marketing plus complexe et subtil que x% de bio dans leur vente. Tu n’a jamais vu leur gamme de produit FQC?

    Le Canard, superbe référence technique. On attend aussi la preuve du financement d’AE par l’industrie de la chimie, vu la gueule du blog, ça fait doucement rigoler les habitués. Sinon citez moi un article qui raconte un mensonge. Des mensonges de Nicolino c’est facile, il ne raconte que ça sur tout les sujets possibles.

  23. @Braillard
    Merci pour la leçon, je constate à vous lire qu’il vous est difficilement supportable que des non-juristes (i.e. des non spécialistes) donnent un avis sur le droit et bien il en est de même pour moi, j’ai du mal à imaginer qu’une personne ne sachant pas ce qu’un OGM est scientifiquement parlant et ne sachant encore moins comment ont été obtenues l’intégralité des variétés cultivés actuellement (bio ou conventionnelles) puisse donner un avis.
    Maintenant, permettez que je vous pose une question juridique, quel est votre regard sur cette note qui trône à la fin de l’article de GES: “The authors declare that there are no conflicts of interest.” ???…

  24. C’est desespérant d’avoir des médias aussi partiaux et incompétents en science. D’un point de vue scientifique, les arguments pro-OGM sont infiniment plus puissants que ceux des réac anti-OGM. Dans 50 ans on parlera du CRIIGEN de la même manière que ceux qui ne voulaient pas de l’électricité

  25. @Mounttemple
    Malheureusement, je ne suis pas un petit soldat payé grassement par le méchant diable Monsanto (ou autre semencier) pour déverser mes arguments pro-OGM. Je suis un scientifique qui trouve juste honteux que la parole d’un type douteux, déjà contredit et en aucun cas suivi par la grande majorité des chercheurs (la pétition du CNRS gonfle doucement…), soit reprise sans modération par la presse, sans le moindre avis contradictoire et sans analyse critique de l’article scientifique en question. Maintenant, ce type passe pour un martyre et limite un saint prêchant la bonne parole, alors que tous les autres méchants scientifiques qui cherchent à comprendre et/ou à analyser les donnés de GES pour émettre un avis impartial sont juste bon pour passer pour des empoisonneurs en puissance assujettis au lobby pro-OGM. Je le réaffirme, le débat est impossible pour la simple raison que les anti-OGMs sont des saints et la remise en cause de leurs arguments fait systématiquement de vous un pro-OGM à la solde du méchant lobby des semenciers. En stigmatisant Monsanto comme le diable en puissance, les anti-OGMs affectent toute la filière et pas seulement les grand méchant semenciers avides de profits, également nos laboratoires de recherche. Renseignez vous sur les nombreuses entreprises Françaises ou Européen qui comptaient dans leurs rangs de très bon scientifiques et des techniciens hautement qualifiés et qui sous la pression abandonnent progressivement les recherches en transgénèse (Biogemma, Meristem Therapeutic, SunGene etc…), poussant nos « cerveaux » et nos compétences a s’expatrier pour le plus grand plaisir d’autres pays ; ou encore les travaux de laboratoires publiques tels que ceux de l’INRA de Colmar qui après des années d’efforts et de travail en toute légalité et transparence ont payé le prix de l’ignorance en voyant leurs essais détruits. Poursuivez vos raccourcis partisans, de toute façon il est déjà trop tard en France, nous avons loupé le virage des biotech verte au profit d’autres pays (Chine, USA, Inde etc…) envers lesquels tôt ou tard nous seront dépendant et cela, Mr Alberganti, me fais comme vous dites frémir…

  26. A cet instant, il y a 140 chercheurs (CNRS, INRA, INSERM et universités) qui ont voté cette pétition.
    http://www.cnrs.fr/fr/une/actus/2012/20120927-debat-ogm.html
    De quel droit dites vous que ces gens qui s’expriment publiquement sont des pro-OGM ?
    Toute personne qui n’est pas anti-OGM est-elle obligatoirement pro-OGM ?
    Toute personne osant dire du mal de l’étude de Séralini est-il obligatoirement un pro-OGM ?
    C’est trop facile.
    Quant à affirmer que tous ces chercheurs Français payés par nos impôts sont vendus à l’industrie, et n’ont donc aucune conscience professionnelle, ni déontologie, ni éthique personnelle, c’est une injure et une calomnie !

  27. @Orestre – Pour vous, ce texte n’est pas pro-OGM ? Si ce n’est pas le cas, il ne suffit pas de s’offusquer. Démontrer le ! Donnez -nous des exemples de phrases qui ne soient pas pro-OGM !
    Quant à “dire du mal” de l’étude de GE Séralini, ne trouvez-vous pas que c’est prématuré ? Il ne s’agit pas de “dire du mal” mais de démontrer que cette étude n’est pas valide. Si c’est le cas. Enfin, je n’affirme nulle part que tous les chercheurs français sont vendus à l’industrie. L’injure et la calomnie ?

  28. @michelalberganti: c’est quoi pour vous être pro OGM? Ne pas refuser cette technologie a priori? Si c’est le cas tout scientifique digne de ce nom est pro OGM, l’indigence des arguments scientifiques contre les OGM n’est un secret pour personne.

  29. @karg se. Oui. Un pro OGM est quelqu’un qui pense exactement comme vous…

  30. Mr Alberganti, avant de demander à vos lecteurs de démontrer pourquoi le texte signé par de plus en plus de scientifiques (CNRS, INRA, CEA etc…) n’est pas comme vous le laissez entendre un pamphlet pro-OGM, faites votre travail de journaliste, renseignez vous sur les scientifiques signataires et démontrez nous clairement sans manipulation et parti pris en quoi ce texte est pro-OGM. Les signataires de cette pétition eux jouent la transparence, vous n’aurez donc aucun mal à trouver la source de leur financement, ou encore à mesurer la qualité de leur recherche et leur crédibilité internationale. Vous m’avez fait un cours sur ce qu’est un journaliste, permettez moi à mon tour de vous donner ma vision de ce que devrait être le travail de journaliste. Je pense que votre profession nécessite le respect strict d’un principe d’objectivité, ce qui implique une prise de distance entre les faits et votre interprétation. Or cette distance, je ne la vois pas. Ce que je vois moi, ce sont des raccourcis limite partisans et des interprétations strictement personnelles. Seriez vous d’une façon ou d’une autre soumis à la pression du lobby anti-OGM ? Belle preuve d’impartialité…
    Je me permet de vous citer : « Par ailleurs, Gilles-Eric Séralini a, lui aussi, livré ses résultats à la communauté scientifique pour vérification. De plus, il a publié son étude dans une revue, ce que les chercheurs du CERN n’avaient pas fait lors de leur annonce. » Alors voici la première preuve d’une mémoire sélective de votre part, car je n’ai pas le souvenir d’une telle chronologie. Ce que j’ai observer (je dis j’ai, mais c’est le cas de tous mes collègues), c’est une chronologie millimétrée pour faire un maximum de dégâts. L’article publié dans la revue Food and Chemical Toxicology n’a été disponible en ligne que bien après le choc médiatique résultant de l’article du Nouvel Obs. De plus, vous devriez savoir que GES a clairement annoncé qu’il ne fournirait pas les données brutes de son étude (notamment à l’EFSA). Or, c’est uniquement à partir de ces données qu’une contre expertise pourra être engagée. Autre point à mes yeux critique de votre discours, il me semble que ne pas publier ses résultats dans une revue scientifique comme ce fut le cas chez les physiciens, c’est faire justement preuve de, comme vous dites si bien, « précautions », non ? Or qu’a fait GES, il a négocié une exclusivité avec le nouvel obs, en leur fournissant un article sur mesure et des photos chocs. C’est très scientifique comme démarche, vous en conviendra, puisqu’à suivi la sorti d’un bouquin et également d’un film, belle promo…
    Et là vous enfoncez le clou : « L’exemple est si mauvais que les signataires le détruisent eux-mêmes lorsqu’ils se demandent “Pourquoi une telle différence de traitement?”. Personnellement je trouve l’exemple au poil tant il démontre que la science nécessite beaucoup de retenu, surtout sur un matériel aussi variable que le vivant. N’importe qui, de l’étudiant stagiaire au directeur de recherche vous le dira, on ne peut pas se jeter sur un résultat préliminaire, on doit le confirmer via de multiples réplica biologique. Et je suis navré mais ce n’est pas le cas de l’étude de GES, il interprète ce qu’il veut tant que sa colle à son idée directrice : le NK603 est tumorigène. Que faire de l’absence d’effet de dose ou encore de l’effet bénéfique de la dose maximal de roundup ??? Facile, ça passe à la trappe !!! Et les statistiques, assez faible convenez s’en et de toute façon elles se limiteraient à cette phrase : « non-significant result » !!!.
    Et vous poursuivez : « La réponse est édifiante : “Des enjeux scientifiques sans commune mesure ! Des contextes socio-économiques totalement différents !”.». Qu’est ce que ça a d‘édifiant ??? La suite est pourtant assez claire, non : « Voila autant d’éléments de réponse, mais s’y arrêter serait, à notre sens, manquer l’essentiel.» C’est ce qui fait l’idée de leur pétition : retrouvons un peu de mesure, arrêtons les jugement à l’emporte pièce, les raccourcis simpliste et malheureusement vous en faites…
    Allez, poursuivons : « Les signataires tentent de ridiculiser “l’agriculture biologique” (sic) ». J’ai l’impression de ne pas avoir lu le même texte que vous, ils font juste une comparaison de traitement médiatique. Faite un petit flashback et demandez vous si un seul journal a titré sa une : « Oui, l’agriculture biologique est un poison », pourtant dans ce cas, ce sont des humains qui sont mort et non pas des rats de laboratoire. Alors expliquez moi votre remarque, est ce faire preuve de retenu ? De distance entre les faits et votre interprétation personnelle, c’est à la limite du journalisme engagé là, non ???
    Je vous cite encore : « Voilà la grande coupable sur le billot : “une certaine presse”. La même presse qui permet aux signataires de s’exprimer librement ? » Alors là, attention, touche pas à mon pote. Soyez sérieux et convenez comme moi que le Nouvel Obs aime bien les coups, d’ailleurs rappelez vous la une : « oui, les OGM sont des poisons ! ». Quelle retenu !!! C’est simple, les « résultats » du pire scientifique de l’année 2012 (référence au titre que GES s’est payé pour 250 euro en 2011), régulièrement contesté par la communauté scientifique international viennent balayer les résultats de tous les autres (rappelez vous les 24 études dont parlent les signataires). Ce type c’est Moïse !!! Le sauveur !!! Et tous les autres scientifiques des empoisonneurs en puissance. Soyez sérieux, renseignez vous sur le personnage et comparez le avec les signataires ou les personnes qui sont à l’origine de ses 24 études…
    « Demander le financement d’une nouvelle étude plus poussée apparaît donc comme aussi méprisant que dispendieux. » et encore une fois, vous voyez le mal partout, ils parlent de vérifier cette étude, où est le mal bon sang et à partir de fond publique afin d’éviter la pression du lobby anti-OGM (pro-bio comme nos amis de Carrefour ou Auchan qui eux n’ont qu’un objectif à l’inverse de Monsanto : le bien du consommateur, n’est ce pas…). Mince, je me mets à faire moi aussi des interprétations hautement journalistiques !!!
    Allez je m’arrêtes là, je suis gavé par ce débat qui n’en est pas un puisque le anti détiennent la vérité et qu’il ne faut pas chercher à discuter avec eux, surtout si il s’agit de contredire un de leurs arguments. De toute façon la mesure ne semble pas caractériser votre discours, du moins pour ce qui est des OGMs. Continuez vos raccourcis sur le sujet au lieu d’informer objectivement les gens, faites leur comprendre insidieusement que les scientifiques sont vendus au lobby pro-OGM (« On croirait lire du Monsanto dans le texte », c’est de vous, pas de moi) et que la parole d’un (GES) vaut mieux que celle de centaines d’autres (les signataires et leur « faible rhétorique », d’ailleurs leur nombre augmente). Cependant, admettez qu’à mon tour je me pose également des questions sur votre profession, vu les hypothèses que vous vous permettez de construire sur la mienne. Qui vous a poussé à écrire un tel article ? Qu’avez vous à y gagner ? Êtes vous réellement indépendant ? Y a t’il derrière votre réaction comme une frustration de n’être que journaliste scientifique et non pas scientifique ?

  31. @ Caspase. Vous m’attaquez personnellement. Je vous répondrai dès que je saurai à qui je réponds. La mise en cause ad hominem impose a minima de la faire à visage découvert.

  32. “Vous m’attaquez personnellement” non je ne crois pas, voyez vous la moindre attaque personnelle dans mes propos ? Des interrogations ? Oui il y en a. Provocatrices ? Forcément, tout comme votre article vis à vis de ma profession et de mes pairs. Maladroites ? Certainement vu ma faible “rhétorique”. Pour ce qui est du “ad hominem”, vous vous trompez également car je crois avoir essayé de discréditer vos arguments en les discutant. Enfin, pour l’histoire du “visage découvert”, mon manque de courage (d’ailleurs assez caractéristique chez les pro-OGMs) me pousse a rejeter votre provocation en duel, j’aime bien trop la liberté d’expression découlant de l’absence d’identité.

  33. @Caspase – Cela clôt le débat. je note que les pro-OGM ne restent libres de leur parole que s’ils restent anonymes. Très instructif !

  34. et vous osez parler de faible rhétorique !!!…

  35. @caspase. Oh que oui. Vous venez d’en donner un exemple éclatant. Ceci est mon dernier message dans cet échange. Bien à vous. Michel Alberganti

  36. @Caspase

    Non, vous m’avez mal lu, ou je me suis mal exprimé, ou les deux. J’ironisais sur la propension qu’ont beaucoup de scneitifiques, de juristes et de spécialistes en général à dénier à tout autres qu’eux-mêmes le droit d’intervenir dans un débat qui tombait à titre principal dans le champ de leur expertise.

    A la suite de quoi je faisais un parallèle entre le droit et la science, en l’espèce, puisque le débat sur les OGM intéresse l’ensemble de la société (tout le monde mange) comme beaucoup de sujets juridiques (ou plus exactement beaucoup de sujets juridiques intéressent un fragment de la société, comme par exemple l’obligation de moyens intéresse beaucoup les médecins, entre autres). On n’a pas le droit, sous prétexte que notre compétence technique nous autorise un avis plus éclairé, d’interdire aux autres la discussion alors même que, par définition, nous avons un biais qui n’est pas l’ignorance mais son contraire.

    Vous avez le droit, vous scientifique, d’avoir une opinion sur le principe de précaution, qui est aujourd’hui un principe de droit positif. J’en ai une aussi, comme juriste. Qui serais-je pour vous interdire d’avoir une opinion au motif que vous ne maîtrisez pas la subtilité de la pyramide des normes ni es controverses relatives à la qualification exacte de ce qu’est un juge au temps des normes supralégislatives? De la même façon, je ne vois pas qui vous êtes pour interdire à tout un chacun de tenter de se forger une opinion sur les OGM alors que tout un chacun en mange.

    Vous êtes là pour nous éclairer, humainement (donc de façon biaisée, nécessairement) et honnêtement (donc scientifiquement).

  37. Houla, vous m’avez mal lu également, je n’interdit rien, loin de là. Mais comme vous le dites si bien, se “forger une opinion” nécessite selon moi un travail et notamment un travail personnel (donc critique), or je ne crois pas qu’actuellement la tournure du débat permet se travail.

  38. La desinformation de meme que la manipulation de l’information a fait partie des grandes strategies de tristes et sombres pouvoirs politiques pour controler les foules. C’est une technique comme une autre afin de manipuler l’individu et la societe. Jouer sur la peur, priver la societe de debats contradictoires, et dans le cas present mettre en avant une certaine mediocrite scientifique sous pretexte qu’elle va faire vendre du papier est une strategie comme une autre. Elle peut permettre d’assouvir un desir d’exister aux yeux du grand public, soit en tant que “scientifque” ou journaliste. C’est en quelque sorte la liberte d’entreprendre et de s’exprimer. Jusque la je ne vois pas de probleme majeur bien que n’adherant pas a ces machinations. A contrario, se poser des questions, informer le public et laisser la place a des discussions dans lesquelles pourraient prendre part d’autres scientifiques, serait un benefice pour la societe. Elle permettrait a des journaliste de mieux s’informer, de se cultiver et de retirer leurs oeilleres milititantiste d’un nihilisme et mepris permanent.
    La recente strategie de victimisation de Mr Seralini est malheureuseument une strategie tout aussi eculee que navrante. C’est la strategie du faible d’esprit pousse dans ses rentranchements. Alors mesdames, messieurs, soutiens de Mr Seralini, soyez grands et n’ayez pas peur de la confrontation et de la critique d’une communaute qui n’a pas le temps de se pavanner dans les medias et dont le role principal est de creer du savoir et d’informer le grand public avec deontologie et serieux des avancees scientifiques financees par l’argent public. Ne vous inquietez pas Mr Alberganti, je ne vous en veux pas, mais si vous continuez dans cette direction vous resterez a vie englue dans une certaine mediocrite…mais peut etre est ce votre choix ?

  39. JLM permet moi cependant d’ajouter que certains journalistes français font correctement leur travail, j’en veux pour preuve les articles qui tombent doucement:

    très bon article de JC Jaillette: http://www.marianne2.fr/OGM-l-Allemagne-recale-l-etude-Seralini_a223146.html

    autre très bon article de M Mennessier: http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/10/04/19229-ogm-letude-choc-sur-rats-invalidee

    prenez en de la graine…

  40. @Caspase and al. Quel mépris ! Si vous ne changez pas de ton, je vais être contraint de ne plus publier vos commentaires, quel que soit le pseudo utilisé.

  41. Mr Alberganti, je viens de passer plusieurs longues minutes à lire votre article et les réponses suscitées. Parmi ces réponses, nombreuses sont méprisantes à votre égard, mais honnêtement, est ce que ce n’est pas également le cas de votre article vis-à-vis d’une profession souvent critiquée et, plus particulièrement ici, vis-à-vis de scientifiques reconnus (dont un bon nombre de directeurs de recherche) ? Je crois que dans le mépris, il faut admettre une part de réciprocité, vous avez été méprisant envers eux, ils ont le droit légitime en retour de l’être envers vous, non ?

  42. @JP – Je pense que la critique de ce texte ne relève pas du mépris. Les signataires de ce texte se sentent attaqués personnellement, c’est dommage. Mais qu’ils m’attaquent personnellement n’est pas acceptable. Cela ne veut pas dire que je refuse moi-même les critiques. Le nombre de commentaires critiques que j’ai publié le montre assez, me semble-t-il. Mais la frontière du débat est celle de la mise en cause personnelle. Là, nous sortons de la discussion et j’arrête de publier les commentaires. Si les chercheurs signataires de ce texte ne supportent pas qu’on le trouve “faible” (quelle insulte) sur le plan rhétorique, c’est leur droit. Et c’est dommage car l’on peut toujours tirer profit d’une critique, à mon avis.
    Enfin, je n’ai jamais attaqué une profession, comme vous dites. Mais un texte. Lorsque de nouvelles informations contestant l’étude Séralini sont sorties, je ne pense pas avoir omis d’en parler. Dans un débat, la rhétorique et la dialectique sont importants. Ainsi, celle des climatosceptiques a longtemps mis à mal celle des climatologues.
    Quand la science est débattue publiquement, il est nécessaire de prendre soin de cette rhétorique. Les chercheurs se laissent souvent, eux-aussi, emporter par leur passion, leur certitude d’avoir raison. Relever les faiblesses d’un tel texte est un service rendu, pas du mépris. Dommage…

  43. En réponse à Karg.se: ni de prés, ni de loin, je ne travaille dans le bio, ni à Carrefour ou ses filliales.
    Mes sources de revenus sont indépendantes de tous ces secteurs, et je ne suis pas non plus affilié à une organisation partisane.Peux-tu en dire autant?
    En réponse à Caspase et à Robaglia: Que Monsanto et les grands semenciers, à travers leurs pratiques et leurs lobbying(s) tristement célèbres, vous portent préjudice ainsi qu’à l’ensemble d’une filière de biotech, c’est malheureux, bien sûr, car les lampistes en font les frais comme on dit…
    Il ne s’agît pas d’incriminer tous les chercheurs et scientifiques…ce serait absurde.
    L’étude Séralini est sûrement critiquable, mais la réaction de certains paraît aussi suspecte, surtout quand Séralini demande la publication de toutes les études sur le produit incriminé, pourquoi cette levée de boucliers?

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