Frédéric Thiriez prêt à partir pour PSG-OM
La Ligue 1 rétrograde derrière le Portugal au classement UEFA. Pourtant, les dirigeants ne semblent toujours pas accepter leurs propres lacunes. Ils expliquent le manque de résultats par des problèmes économiques.
Si vous kiffez le foot, ne regardez pas la Ligue 1. Oubliez Nancy-PSG, passez plutôt en streaming sur Porto-Guimaraes. C’est désormais officiel, le foot français a perdu une place à l’indice UEFA, doublé par un Portugal en amélioration constante sur la scène européenne. La France est maintenant le 6ème championnat du continent derrière l’Angleterre, l’Espagne, l’Allemagne, l’Italie, et le Portugal donc. Oui, oui, la Liga Sagres, ses quatre clubs connus et ses petits poucets sans argent, talonne désormais la Série A.
Cette perte d’un rang aura un fort impact sur le futur troisième du championnat. Afin d’accéder à la Ligue des Champions, celui-ci aura deux tours de barrages à passer (contre un seul auparavant). Quand on sait comment le tour préliminaire avait dérangé Lyon ces dernières saisons, on s’interroge sur les conséquences de ces deux matchs supplémentaires, qui se dérouleront avant le début du championnat. La préparation en sera décalée et le club risque fort le coup de bambou en septembre, quand ses adversaires de Ligue 1 monteront en puissance…
L’art de se voiler la face
Les explications sont simples pour expliquer cette relégation. Les meilleurs clubs de notre championnat atteignent péniblement les quarts de finale de la Ligue des Champions, et nos seconds couteaux se permettent de ne pas jouer la Ligue Europa, ne dépassant jamais les 8èmes de finale. N’est-ce pas le PSG ? Pour faire court, chaque fois que les clubs français se frottent à leurs homologues européens, ils perdent. Soit parce qu’ils sont moins bons que les gros, soit parce qu’ils se fichent des plus faibles ou des clubs équivalents.
Heureusement, les pontes du ballon rond hexagonal se penchent sérieusement sur le sujet sous l’impulsion de “Frédo la moustache” Thiriez, patron de la Ligue de Football Professionnel. Se basant sur les conclusions d’une journée organisée par l’Union des clubs professionnels de football, l’avocat avance des propositions radicales. Thiriez cite dans l’Equipe ses pistes de réflexion: “Le format des compétitions, à dix-huit ou à vingt, le nombre de descentes ou de montées, la répartition des droits ou la solidarité avec le monde amateur et la L2“. Wahou.
Dommage qu’il n’ait pas repris les propositions encore plus audacieuses comme “rapprocher le statut du footballeur de celui des artistes”, ou mieux, “proposer des séances de média-training aux présidents de clubs”… Le foot français ne semble même pas capable de tirer des conclusions réalistes sur son état.
Insuffisances à tous les étages
Les entraîneurs de Ligue 1 avaient répondu vertement aux critiques de Leonardo. Pour mémoire, celui-ci avait dit: “Être en haut, en championnat ou en Ligue des Champions, ce n’est pas qu’une question d’argent. Il n’y a pas de culture de la gagne, ici. Le niveau de préparation des joueurs et des entraîneurs est vraiment bas. Faire juste des toros et tirer au but, ce n’est pas possible. Au PSG, on a changé la méthodologie et on a eu six claquages. Sakho, il avait trois kilos en trop mais il ne le savait pas. La base de travail chez les joueurs n’est pas là . Si la France perd une place à l’indice UEFA, c’est que cela ne marche pas.”
On peut aider Leo avec d’autre exemples: le surpoids de Gignac, la gestion de Gourcuff, Chamakh, Niang, Lucho, les blessures à répétition depuis quatre ans à Lyon, les négociations des salaires à Bordeaux suite au titre…. Mais non, on préfère stigmatiser Léo et son brushing plutôt que de voir la réalité de ses propos.
De même, il est surprenant de voir que des thèmes comme le recrutement et le scouting n’apparaissent pas dans les conclusions tirées par Frédéric Thiriez. Pour diverses raisons, Le foot français n’est pas un poids lourd économique, ce n’est pas neuf. Il doit donc compenser cela par une intelligence dans le recrutement, suivant l’exemple…. du Portugal ! Dont les clubs équilibrent leurs comptes grâce aux fortes plus-values effectuées sur les transferts: Lucho, Lisandro, Deco, Pepe ont ainsi gardé les comptes de Porto à flot. Même chose pour Di Maria ou Coentrao à Benfica. Une telle stratégie nécessite un bon réseau d’informateur dans les pays étrangers. Le Lyon de la grande époque avait ainsi révélé Edmilson, Cris, Caçapa, Juninho, Nilmar ou encore Fred.
Autre problème français: si les clubs ne jouent pas l’Europa League, c’est qu’elle engendre peu de revenus comparativement à une compet’ domestique comme la coupe de la Ligue, et pour beaucoup plus de matchs. Supprimons donc la coupe de la Ligue ! Cela allègera le calendrier et obligera les clubs à jouer la coupe d’Europe pour obtenir des revenus en termes de droits télé, billetterie et primes de victoires. Sans oublier que la 5e place de la Ligue 1 redeviendrait attractive.
Le foot français doit évoluer, mais les acteurs préfèrent cacher leurs propres défauts derrière leur faiblesse économique face à leurs concurrents du big 4 européen. Le Portugal vient nous rappeler à nos failles structurelles. Des failles qu’on ne veut pas voir. Et c’est bien dommage.
Olivier Monod
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C Photo REUTERS/Benoit Tessier
Certes, les clubs français ne jouent pas l’Europa League mais je les comprends : ça rapporte peu et ça fait perdre de l’énergie pour le championnat. Ces deux dernières années, Sochaux et Montpellier ont balancé dès le premier tour pour pas se retrouver handicapés à l’automne.
La réduction à 18 clubs et la suppression de la Coupe de la Ligue semblent clairement les deux réformes utiles pour libérer des dates et de l’énergie. C’est un peu prétentieux de penser qu’on a 20 équipes de haut niveau en France (remember Grenoble, Arles, etc.)
Après, il faut pas négliger l’anomalie de 2011 où le Portugal a marqué le plus de points UEFA (plus que l’Espagne ou l’Angleterre, voir : http://kassiesa.home.xs4all.nl/bert/uefa/data/method4/crank2012.html). C’est pas exclu aussi qu’on leur repasse devant l’année prochaine.
On attend que PSQ (Q pour Quatar) se casse la gueule pour se marrer un bon coup. Le reste on s’en fout !
@Cursoux
Quel commentaire constructif !!
c’est trop facile se plaindre et de dire que la coupe UEFA rapporte rien et epuise les organismes. A ce que je vois les autres equipes jouent et ne sont pas épuisées elles!!! Et e, champions league quelque soit le tirage on dit ca va être difficile… Serieusement Leo a raison il y a un sentiment d’inferiorité en France que cela soit en sport ou ailleurs, on préfère toujours parler d’exception francaise (nulle en sport, nulle en création d’entreprise, nulle en innovation, nulle en cinéma, nulle en en langue…) De la a dire que l’exception francaise n’est en fait que l’acceptation de sa médiocrité et que l’on se complais dans cette médiocrité il n’y a qu’un pas que je franchis
1) Les clubs russes et portugais qui sont derrière le championnat français au classement ont utilisé la liga Europa comme tremplin pour gagner en expérience et en confiance pour être compétitif plus tard en ligue des champions.
Même si cette compétition rapporte peu en terme financier, elle apporte beaucoup aux joueurs et à leur progression.
Puis c’est mieux de gagner quelques choses que de se retrouver aux places d’honneurs.
Faut penser long-terme, c’est pour ça que les clubs russes et portugais sont très fort aujourd’hui.
2) Le foot est par essence un jeu, si les efforts ne sont pas mis à la construction d’une mentalité équipe et d’un projet de jeu tout en développant et insérant les footballers aux milieux de ça, il n’y a pas de raison d’être.
Les équipes avec un niveau collectif et technique moyen auront de la chance de progresser beaucoup dans les premières années mais il n’y aura jamais de stabilité et de performances exceptionnelles.
C’est aussi ce qu’on appelle l’ambition par le jeu.
3) comme dans tout domaine, il faut trouver un équilibre collectif et individuel aussi bien pour les joueurs que les entraineurs, dirigeant. La base doit être la confiance, l’envie de progresser et de participer à cette progression.
4) Le football est un jeu collectif pour le rappeler même si il y a des joueurs qui ont un niveau au-dessus des autres. Même Messi et Ronaldo ont besoin de leur coéquipier. Remettre en place cette mentalité collective pour le bien de l’équipe.
Changer cette mentalité c’est s’assurer du bon fonctionnement d’une équipe.
5) le manque de prise de risque, sans prise de risque pas de gain. Quand on pense aux Borussia Dortmund qui il y a encore 5ans était au fond du trou et qu’ils vont être champion pour la 2e fois consécutive sachant qu’ils ont mis les moyens pour durer. Pourquoi la L1 ne ferait pas de même?
Le court-termisme n’a jamais apporté quelque chose de significatif.
Voilà ce qui manque beaucoup aux clubs français et qui explique la pauvreté et le niveau moyen du championnat.
Le foot français est trop conservateur :
– Tactique ultra défensive (Galtier ” quand on démarre un match à l’extérieur on a le point du match nul. À nous de le cosnerver jusqu’au bout”, sans commentaire).
– Aucune ouverture sur l’étranger : toujours les mêmes entraineurs bien franchouillards et corporatistes : les Baup, Guy Lacombe, Perrin, Girard, Jean Fernandez, Puel… qui passent de clubs en clubs.
– Les joueurs qui se la jouent et qui s’ils sont remplaçans veulent même pas entrer en cours de match (n’est-ce-pas Luyindula).
– Des lever de boucliers dès qu’on veut moderniser les infrastructures : Surtout pas quitte r le parc des prince, vous vous endez compte c’est un monument historique…qui à plus de 50 ans. Le Bayern ou Arsenal ont pas eu ces états d’ames pour construire un nouveau stade.
Le foot francais est foutu
Les problèmes que rencontre le foot français sont équivallents aux poroblèmes de communication de ses dirigeants. Il y a peu nous avons connu une levée de boucliers des élites dirigeantes concernant la possible imposition des joueurs au dessus de 1 million d’euro, nous risquions d’avoir un championnat dégradé. l’imposition n’a pas varié et nous sommes dégradé. Quelle réponse va nous apporter Thiriez ? Si ce n’était qu’une question d’argent le Portugal ne devrait pas nous faire la pige. Les joueurs préfèrent jouer que s’entrainer. Bien alors pourquoi ne jouent ils pas l’Europa à fond quand ils en ont la possibilité ? On ressent dans le championnat français ce que l’on ne ressent nul part ailleurs un j’menfoutisme, un manque de motivation, qui est choquant quand après un match perdu un joueur arrive tout souriant pour nous expliquer que ce n’est qu’un jeu et que le ballon tournera autrement une prochaine fois. Croyez bien qu’au Portugal aucun joueur ne s’exprimerait de cette façon. Un remède une prépondérance des primes sur le salaire, des sanctions et suspensions de salaire, un interressement au résultat en fin d’année mais surtout changer, si c’est encore possible, l’état d’esprit de nos joueurs qui sont vraiment en dehors de la réalité.
[…] « Le foot français à la ramasse », par Olivier Monod, Plat du Pied, Sécurité Réflexion sur les difficultés du football français après la rétrogradation de la France au sixième rang du classement UEFA. […]
Le football français est en dégradation, déjà la ligue 1 perd son niveau, les clubs sont de plus en plus faible, à quelques exceptions près, et l’équipe de France pareil, à l’euro on va pas aller très loin je vous le dit.