A 34 ans passés, Ronaldo quitte le monde des footballeurs vivants pour aller profiter, in fine, de ce qu’il a toujours préféré: la bouffe, la cachaça et les filles faciles des boites de nuit.
Ronaldo annonce aujourd’hui sa fin de carrière, la faute à un corps fatigué par plus de 17 années de courbes d’excès et de performances. Portrait du gros le plus cher du monde.
25.000 dollars, c’est ce que vaut Luis Ronaldo Nazario de Lima à 16 ans et demi lorsqu’il débarque à Cruzeiro début 1993. Le gamin passe vite en équipe première, affole les compteurs, marque en moyenne 1 but par match et, à moins de 18 ans, s’envole pour la Coupe du monde aux États-Unis. Carlos Alberto Parreira et Mario Zagallo ont bien vu naitre la perle. Le Mondial, il le passe sur le banc, analysant le jeu de Romario et Bebeto. Peu importe, avec zéro minute de jeu et zéro cape internationale, il est champion du monde. Comme Romario avant lui, c’est au PSV Eindhoven que le génie découvre l’Europe. Il est déjà incroyablement rapide, adroit et technique. Mais, en plus, il a des cheveux.
Au bout de deux ans et avec une moyenne d’un but par match, il rejoint le Barça. Sa valeur: 18 millions d’euros à moins de 20 ans. Il devient à ce moment le meilleur joueur de la planète, idole de la Catalogne et de tous les adolescents du monde qui rêvent de ses passements de jambes, de sa conduite de balle, et n’en pincent pas encore pour Zidane. En un an, il marque 34 buts en championnat, gagne la Coupe des coupes, part à l’Inter pour 30 millions environ, écrase le vote du Ballon d’or.
Dur dur d’être à l’apogée de sa carrière à 21 ans, car c’est en fait le début de la fin pour le “fenomeno”.
Après une Coupe du monde 98 marquée par l’affaire du “malaise” et une finale perdue, le corps du Brésilien se rappelle au bon souvenir du gamin précoce. De blessure en blessure, il ne jouera qu’une cinquantaine de matchs en quatre ans. Surtout, c’est la nature de cette série qui intrigue les spécialistes. La plus significative est la rupture du tendon rotulien du genou droit dont il est victime fin 99, alors qu’il joue souvent sous infiltration et sous anti-inflammatoires pour cacher ses douleurs ligamentaires.
Un mal récurrent qui ne doit rien au hasard selon le docteur Jean-Pierre de Mondenard, qui a écrit un livre sur le dopage dans le foot. Il y voit une conséquence probable des traitements reçus lors de son arrivée en Europe, soit une bonne cure d’anabolisants destinée à “épaissir” le petit Brésilien face aux rugueux défenseurs du championnat batave. Une blessure rare qu’il connaîtra à nouveau en 2000 avec l’Inter et en 2008 avec le Milan AC. L’ensemble de sa carrière se résume alors à un traité d’anatomie sur les différents ligaments, tendons et muscles des jambes.
Avec un sens du timing digne d’un film hollywoodien, le “phénomène” revient à temps pour jouer la Coupe du monde 2002. Au top de sa forme, il est le meilleur buteur du tournoi (8 buts). Le Brésil est champion du monde et Ronaldo devient le troisième galactique du Real pour 42 millions d’euros et un deuxième Ballon d’or en fin d’année. Marquée par les blessures, la suite de sa carrière oscille entre sens du but aiguisé (il ne joue plus sur son démarrage) et critiques sur son hygiène de vie.
Avec le maillot du Real ou celui du Milan AC, Gronaldo promène alors son embonpoint sur tous les dancefloors, les stades et les infirmeries d’Europe. Au passage, il marque trois fois au Mondial allemand de 2006 et devient le meilleur buteur de l’histoire de la compet’ avec 15 buts en trois éditions. En six ans, et malgré une douzaine de kilos superflus, il score tout de même plus de 100 buts en 200 matchs, ce qui lui permet de signer début 2009 un ultime contrat avec les Corinthians de Sao Paulo, pour qui il marque encore en moyenne un but tous les deux matchs.
Au final, la carrière de Ronaldo, c’est deux victoires en Coupe du monde plus une finale, deux Copa America, une Coupe des confédérations plus une médaille de bronze olympique avec le Brésil, 97 sélections (9 défaites seulement) et 62 buts. Plus deux Ballons d’or, une Coupe des coupes, une coupe UEFA, deux Liga espagnoles et une multitude de coupes au Brésil, aux Pays-Bas et en Italie.
Certains joueurs laissent à la postérité leur nom apposé à un geste technique extraordinaire qu’ils ont rendu célèbre comme Madjer, Panenka ou Jean-Pierre Papin. Ronaldo a bien gravé des gestes de grande classe dans l’imaginaire collectif, mais c’est à une coupe de cheveux que son nom restera à jamais associé. Le 24 juin 2002, alors que le Brésil prépare sa demi-finale du Mondial, il débarque à l’entraînement en arborant ostensiblement les traces du crime qu’il a lui-même commis contre ses follicules pileux. Le style est simple, épuré, sans chichis: son crâne est rasé, à l’exception d’une petite zone sur l’avant du crâne, au-dessus du front, parfaitement parallèle à sa ligne de sourcils.
Les observateurs sont divisés: classé seulement 15e par le blog sportif Bleacher Report dans une liste prestigieuse dominée par des excentriques capillaires du calibre de Taribo West et Carlos Valderrama, le Sun lui décerne son Ballon d’or des pires coiffures de l’histoire du foot dans un classement à l’objectivité discutable (Chris Waddle et son mulet ne sont que 6e).
Ronaldo est fier mais reste modeste, minimisant la portée de son invention capillaire minimaliste que certains rapprochent même du cubisme. «C’est seulement quelque chose de nouveau. Je me le suis fait moi-même», déclare-il alors aux journalistes dans un grand sourire, inconscient de la douleur qu’il était sur le point d’infliger aux mères de petits fans de foot du monde entier. La suite, on la connaît: Ronaldo marque deux buts en finale contre l’Allemagne et brandit le trophée en héros. Les images font le tour du monde, et la coiffure avec, qui devient à la mode jusqu’en Chine. Ronaldo est forcé de se raser pour que son fils le reconnaisse à nouveau, et doit s’excuser auprès des mères brésiliennes pour l’épidémie de touffes triangulaires frontales qui ravage le pays. Comme tant de génies qui ont dynamité les codes de leur époque, Ronaldo est un incompris.
A l’image de ses compères Adriano et Ronaldinho, Ronaldo traine aussi un bon lot de casseroles. Son fait d’armes reste encore d’avoir été victime de chantage de la part d’un travesti payé pour ses faveurs après une soirée arrosée en 2008. 30.000 dollars réclamés, un passage par le commissariat et un scandale national plus tard, le gros continue de s’en mettre plein la panse et de profiter des soirées qu’il passe entre Milan, Sao Paulo et Rio, avec une multitudes de fiancées et bonnes amies.
A son tableau de chasse non rétribué, les mannequins Susana Werner et Raica Oliveira, la footballeuse Milene Domingues, ou encore un vrai-faux mariage avec la présentatrice Daniela Cicarelli. Du coup, le phénomène a semé aux quatre coins de la planète, reconnaissant désormais quatre enfants. Des stats qu’il ne pourra pas améliorer.
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François Mazet et Grégoire Fleurot
Bonjour,
Ronaldo ne risque pas d’améliorer ses stats (à moins que d’autres enfants illégitimes entrent en scène) car il a subi une vasectomie en fin d’année 2010 : http://www.le10sport.com/Footbal/Foot-International/Ronaldo-a-eu-une-vasectomie-271242223.html
Cordialement.
le phénomeno,c’est le meilleur attaquant que la terre ait connu.Meme s’il est gros aujourd’hui c’est toujours le phénomeno.Et ça impose le respect.après lui vient Samuel Eto’o
Lamentable votre article. C’est tout ce que vous retenez de la carrière de ce génie du foot. J’ai l’impression d’assiter à un procès. Avec cela on se dit être des journalistes. Citez- moi un seul joueur qui comme lui s’est blessé maintes reprises et malgré tout est revenu au top. Certes il avait des vices ( comme tous), mais au moins il faisait son job. On voit des joueurs qui ont une “vie saine” mais qui n’atteigneront jamais son niveau, même avec son poids. Il reste le meilleur à jamais.
@cédric
merci pour l’info, qui avait échappé à nos radars pendant les fêtes et a servi de mise à jour.
@fanfoot
Ronaldo est le meilleur attaquant de sa génération mais réduire son portrait à ses ahurissantes lignes de stats aurait été dommage et contraire à l’objectif de ce blog
Salutations
J’aime bien comment vous mettez papin dans la liste des gestes techniques extraordinaires avant le “Cruyff turn” ou la virgule de Ronaldinho. Cocorico…
Lamentable article, et honte à vous chers journalistes “Portrait du gros le plus cher du monde.” Vous n’avez pas honte d’utiliser de tels propos et c’est tout ce que vous retenez de la carrière de ce grand joueur!
Où est le respect?