Lyon est un grand club français. C’est indéniable, en témoignent son septuplé et sa capacité à sortir le chéquier pour attirer des noms. Mais l’OL a aussi une image trop lisse, pas popu ni romantique pour un rond. Pourquoi? Parce que programmés pour le succès, les Gones ont toujours raté les hautes marches européennes, les matchs de légende qui font que dans l’imaginaire collectif, Lyon n’est ni Paris, ni Saint-Etienne, sans même parler de l’OM.
Ce soir, les Lyonnais se déplacent à Bernabeu: après la victoire du match aller, la qualif’ serait un exploit, et le match référence qui marque une génération et donnerait une nouvelle dimension à un club bien propre sur lui, une sorte de mythe fondateur.
Avant tout, tordons le coup à la défense aulassienne classique : “on perd toujours contre des finalistes”. En vérité Lyon a été éliminé par un finaliste 3 fois sur les 6 dernières compétitions. Un ratio de 1/2 honnête pour une équipe éliminée en 8ème ou en quarts.
L’équipe était peut être encore un peu tendre mais cette année-là, la compétition était ouverte aux outsiders. La Corogne, Porto et Monaco en demi! Malheureusement l’équipe n’est pas encore en place. Essien vient d’arriver, Elber se blesse tous les deux matchs et Dhorasoo, Carrière et Juninho se marchent sur les pieds. Lyon n’a pas encore appris à faire match nul à l’aller, défaite 2-0. Au retour l’OL lâche les chiens mais en prend deux derrière. Rideau, c’est Monaco qui écrira une belle page de son histoire en allant perdre en finale 3-0 contre les mêmes Portugais.
Le traumatisme par excellence pour les Gones. Score de parité 1-1 au match aller et au match retour. Dans les prolongations, Nilmar se présente seul face au portier batave, crochète et se fait faucher. La faute est évidente pour tout le monde sauf pour l’arbitre. Frustrés, Essien et Abidal rateront leurs penalties (qu’on n’aurait jamais dû leur demander de tirer). Les Hollandais d’Hiddink, Van Bommel et Cocu feront trembler le Milan en demies mais laisseront Maldini and co s’envoler vers Istanbul.
Le club de JMA n’est jamais passé aussi près des demies. Les leçons des deux années précédentes sont retenues: ne pas prendre de but au match aller. L’équipe semble maîtriser son sujet. Cris et Caçapa tiennent la baraque derrière, Fred et Carew se tirent la bourre devant. Même quand Inzaghi vient mettre une tête vicieuse sur un centre venu d’un flanc droit délaissé par François Clerc, les hommes de Gérard Houiller ne s’affolent pas. Et sur un coup franc de Juni, ils égalisent. Lyon tient son exploit contre un grand d’Europe, finaliste en titre. La suite est moche. Sur un centre de la ligne médiane (!) Abidal préfère rater le ballon de la tête plutôt que de marquer son joueur, 2-1 pour le Milan. L’OL pousse pour revenir. Hélas, sur une passe en retrait mal appuyée de François Clerc (mais qu’est-ce qu’il fout encore au club?), Inzaghi trompe Coupet facilement. C’est fini, Juni ne sera jamais Champion d’Europe. Il admet en fin de match qu’il aurait bien troqué le cinquième titre contre cette qualif.
Depuis lors, les échecs se succèdent pour des Lyonnais qui claironnent leur intention de gagner cette C1, mais butent tous les ans en 8e…
En 2007, la Roma de Mancini refroidit les Houllier boys, 2-0 à Gerland. En 2008, l’OL ne fait tout simplement pas le poids face au futur vainqueur, Manchester. 1-1 à Gerland, 1-0 à Old Trafford, emballez c’est pesé. Lyon se contentera d’un doublé coupe-championnat historique mais bien fade pour Alain Perrin, viré sans ménagement.
Et puis pas de chance pour l’OL, de nouveau deuxième de son groupe, qui retrouve un autre futur vainqueur en 2009. Le Barça ne fait qu’une bouchée des “enfants” lyonnais, avec un 5-2 mémorable au Camp Nou.
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Olivier Monod
Quel article visionnaire! Ca va mieux maintenant à 22h45?
“Lyon n’est ni Paris, ni Saint-Etienne, sans même parler de l’OM”
Encore quelqu’un frustré que Lyon puisse être meilleur au foot que:
– Paris avec ses supporters qui se mettent dessus tout seul?
– Saint Etienne? A oui le club des années 80…mais depuis???
– Marseille? Ils ont fait quoi depuis 7 ans? Et leur Coupe d’Europe acheté par Tapie, quelle victoire!
Effectivement, Lyon rate ses RDV avec l’histoire, mais elle ne loupe pas ceux avec l’Histoire.
Encore bravo pour ce super article d’une clairvoyance à couper le souffle.
Lyon en route pour la finale!
“les Gones ont toujours raté les hautes marches européennes, les matchs de légende qui font que dans l’imaginaire collectif, Lyon n’est ni Paris, ni Saint-Etienne, sans même parler de l’OM”
Quand on veut faire une citation, on utilise le contexte ça évite d’être ridicule.
Saint-Etienne est plus le club des années 70. M’enfin, bon.
Et l’OM qui achète une Coupe d’Europe face au Grand Milan AC de Berlusconi. Ouais. Fortiche Tapie.
Enfin, l’article me semble faire le constat (plus valable aujourd’hui, tant mieux) que Lyon n’avait pas eu de matchs historiques en Coupe d’Europe, à même de rentrer dans les mémoires collectives. C’est tout. Il n’en reste pas moins que “Lyon est un grand club français” @ le journaliste.
Tout à fait.
[…] lamentablement comme à chaque fois qu’ils ont joué un gros d’Europe. C’est historique, Lyon rate ses rendez-vous européens, on vous dit! Raté sur ce coup, heureusement les lyonnais nous donneront raison en faisant deux […]