Mon papa à moi est footballeur

GravesenAvatarLucarelliAvatarNon non, il n’y a pas que Jean Sarkozy pour profiter de l’aura de son papa. Dans le monde du foot, être un “fils de” peut aussi aider. Mais comme en politique, bon sang sait aussi mentir, et les tentatives de faire “comme papa” peuvent finir dans l’anonymat, avec l’avantage près qu’en football le talent et la qualité font effectivement la différence entre les bons et les baltringues. Même si certains auraient mieux fait, comme le prince Jean, de renoncer à suivre les pas de leurs pères.

A tout seigneur, tout honneur. Pelé, le “roi“, présenté comme le meilleur joueur de l’histoire du jeu, a enfanté un gardien raté, Edinho, passé entre autres par Santos et Ponte Preta. Mais, alors que son père faisait de la pub pour le Viagra, Edinho s’est rendu célèbre pour son arrestation lors d’un coup de filet contre des trafiquants de marijuana, en 2006.

Question génétique, un autre “fils de” aurait pu aspirer à récupérer une parcelle du talent paternel. Diego Sinagra, 23 ans, joue en Italie. Mais bien loin de la Série A, en championnat régional de Campanie, la région de Naples. A l’U.S Boys Caivanese plus précisément. A l’époque où il fréquentait les équipes de jeune du Genoa, on le connaissait mieux sous le nom de Diego Maradona Junior. En effet, le petit meneur est le fils illégitime de la légende argentine, né d’une coucherie lors de la période napolitaine du “Diez”. Perdu pour le foot de haut niveau, Diegito a commencé à se forger un palmarès en beach soccer: international italien, il est vice-champion du monde en 2008. Ce qui est déjà mieux que Sébastien Pérez.

Le football a sa trinité: Pelé, Maradona, et le Saint Esprit, plus connu sous le nom de Johan Cruyff. Le meilleur joueur des années 70 a aussi légué son amour du foot à son fils. Il s’appelle Jordi, et pour lui, dur dur d’être le fils de Johan. Malgré une belle carrière qui l’a mené de Barcelone au Metalurg Donetsk en passant par Manchester United et une finale de Coupe de l’UEFA avec Alavés, Jordi ne sera jamais que l’ombre de son père, un peu comme Axel Merckx. On est peut-être dur avec lui, mais c’est vrai que le prisme culturel français nous empêche de complimenter un mec nommé Jordi. Selon Wikipédia, le blondinet se finit, à 35 ans, du côté de Malte.

Dix tondus pour un pelé

Mais, comme dirait Jean-Claude Dassier, les vrais rois du népotisme sont Africains. Comme Omar Bongo, trois anciens internationaux bien connus du championnat de France tentent de faire briller leur semence.

Le plus avancé est Abedi Ayew Pelé. L’ancien seigneur ghanéen a placé des rejetons, André et Jordan, à l’OM, club avec lequel il gagné la Ligue des champions. A 20 ans, André vient de gagner le mondial junior avec le Ghana, mais va très vite devoir revenir au quotidien de la Ligue 2, à Arles-Avignon, où il est prêté. Son petit frère de 18 ans, Jordan, a lui fait ses premiers pas avec les pros de l’OM lors d’un récent match amical contre Nîmes.

Moins fulgurant qu’Abedi Pelé, Pierre-François Aubameyang a joué 200 matchs de Ligue1 comme défenseur avant de devenir recruteur pour le Milan AC, où il a casé ses deux fils, Willy et Pierre-Emerick. L’aîné (22 ans) joue maintenant en Série B italienne, le cadet (20 ans) est arrivé à Lille cette année et participera à la CAN avec le Gabon.

George Weah est très clairement le moins avancé. Sûrement depuis que la démocratie est revenue au Libéria, il n’arrive pas à transformer son fils, George Junior, en joueur de foot. Formé au Milan, il n’a pas été retenu au Slavia Prague. International américain des -20 ans, il préférerait le Libéria. Putain de génération Freddy Adu.

C’est sûr, on n’a pas tous le talent en héritage. Franck Lampard, Jamie Redknapp, Youri Djorkaeff ou Yoann Gourcuff, ont magnifié les talents de leurs géniteurs respectifs. Ce qui n’est pas le cas de Thibault Giresse, Benjamin Genghini ou Kasper Schmeichel, le nouveau goalkeeper de Notts County en D4 anglaise.

Et puis il y a les tout petits, ceux qui n’ont pas encore de poil aux gambettes mais qui régalent déjà sur les terrains. Citons le bien connu Enzo Zidane, 14 ans et une double nationalité qui promet des bruits de bottes à la frontière pyrénéenne quand il s’agira de choisir une sélection. Enfin ça, ça sera s’il a le même talent que papa balle au pied. En tout cas, pour le moment, il joue avec les jeunes du Real et ça a l’air d’aller.

En Italie, tu peux pas faire mieux que la famille Maldini. Il y a Paolo, bien sûr, le capitaine emblématique du Milan AC qui vient de prendre sa retraite, après 902 matches sous le maillot lombard. Il y a le père de Paolo, Cesare, qui jouait défenseur, comme son fils, au Milan, dans les années 1950-1960 et qui a entraîné l’équipe d’Italie pendant la Coupe du monde 1998. Et puis il y a les fils de Paolo, Christian et Daniel, 13 et 8 ans. Les deux jouent dans les équipes de jeunes du… Milan AC, évidemment. A priori c’est le petit Daniel qui est le meilleur. Il joue… défenseur et fait ses classes dans les pieds de Clarence Seedorf.

A noter qu’à Milan, le numéro 3 que portait Paolo Maldini est désormais réservé. Seuls ses fils pourront le porter. A Milan comme dans les Hauts-de-Seine, on a le sens de la famille.

François Mazet et Lilian Murati

Un commentaire pour “Mon papa à moi est footballeur”

  1. Je découvre ce blog avec plaisir… enfin presque: c’est vraiment nécessaire de mettre la photo de la jambe brisée de Cissé?

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