– La Thaïlande est confrontée aux pires inondations de son histoire récente. Plusieurs articles sur lemonde.fr. Et un portfolio sur cyberpresse.ca.
– Le sud de la France souffre toujours de la sécheresse alors que l’automne est déjà bien entamé. Le déficit en précipitations menace les cultures hivernales et l’alimentation du bétail.
– Toujours dans le même ordre d’idées, le réchauffement climatique (que vient de confirmer une nouvelle étude) se fait de plus en plus sentir sur les réserves d’eau potable.
– Pour la première fois de sa longue histoire, la fusée russe Soyouz est partie depuis Kourou, en Guyane. Elle a mis sur orbite les deux premiers satellites de la constellation Galileo, qui se veut le concurrent américain du GPS.
– Des astronomes pensent avoir détecté une pluie de comètes sur une planète tournant autour d’une étoile jeune de la constellation du Corbeau. Les comètes, chargées de glace, ayant apporté une partie de son eau à la Terre, une nouvelle planète bleue est-elle en train de naître à 59 années-lumière de nous ?
– Les guerres du troisième millénaire se feront-elles sans verser le sang et en se contentant de détruire, par des chocs électromagnétiques, l’électronique des blindés, des avions et des missiles ? Certains y pensent et y travaillent, explique The Economist.
– L’art de préparer les pigments pour les peintures a au moins 100 000 ans, si l’on en croit la découverte d’un “atelier” consacré à cet effet dans une grotte sud-africaine.
– Je ne résiste pas au plaisir, un peu puéril, de vous parler de cet Irlandais qui, au cours d’une expérience où il tentait de transformer ses excréments en or, a mis le feu à son appartement. Résultat : trois mois de prison pour avoir mis la vie d’autres personnes en danger et pour les dégâts causés. L’alchimie est un art aussi difficile qu’incompris…
– Ah, au fait, l’Apocalypse n’a apparemment pas eu lieu. Harold Camping, qui l’avait prédite pour le mois de mai puis pour le 21 octobre s’est encore trompé. Va-t-il réviser une nouvelle fois ses calculs ?
– Pour finir : ma chronique “Improbablologie” de cette semaine dans Le Monde tente de répondre à une question fondamentale : quelle barre chocolatée ferait le meilleur os ? Je ne vous dis que ça.
Pierre Barthélémy
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– Mardi 5 juillet si tout va bien, Atlantis s’élancera dans le ciel pour ce qui sera le dernier vol d’une navette américaine. Pour les Etats-Unis, cela marquera la fin d’une certaine conception du spatial.
– Dans le ciel médiatique de cette semaine on avait le plus lointain quasar (et aussi le plus vieux) jamais observé et ce petit astéroïde, déjà signalé la semaine dernière, qui a frôlé la Terre lundi 27 juin.
– Au Texas, la sécheresse fait des ravages et 800 000 hectares de champs de coton ont été abandonnés. Dans l’Hexagone, Météo-France annonce que les sécheresses pourraient être plus fréquentes et plus intenses au cours de ce siècle.
– Le trésor du temple indien. Ce pourrait être le titre d’un nouvel épisode d’Indiana Jones mais il s’agit en réalité d’une jolie découverte : de l’or, de l’argent et des pierres précieuses cachés depuis plus d’un siècle dans le temple de Sri Padmanabhaswamy, dans le Kérala, un état du sud de l’Inde.
– Tout un monde dans votre nombril. La biodiversité de l’ombilic est en train d’être explorée. Environ 1 400 souches de bactéries ont été comptabilisées, dont plusieurs centaines sont inconnues !
– Un petit exploit de plus pour le BTP chinois, avec l’ouverture du plus grand pont maritime du monde entre la ville de Qingdao et l’île de Huangdao : 42 kilomètres. On pourrait y faire courir un marathon…
– Pour terminer : alors que le Tour de France commence aujourd’hui, le New York Times s’intéresse à une amélioration du vélo que l’on ne verra pas dans le peloton cette année, la selle sans nez. Qui n’écrase donc pas le périnée de ces messieurs-dames à bicyclette, ce qui est excellent pour leurs parties intimes.
Pierre Barthélémy
Post-scriptum : Globule et télescope est de nouveau sur la deuxième marche du podium au classement Wikio des blogs de science francophones. Voici ce classement, en avant-première :
lire le billet– Il y a trente-cinq ans, en 1976, au terme d’une sécheresse exceptionnelle, la France avait instauré un impôt non moins exceptionnel pour aider les agriculteurs. Trois décennies et demie après, suite à un début d’année particulièrement sec, la question se pose de nouveau. Cet impôt n’est officiellement pas à l’ordre du jour, du moins pour le moment…
– Du côté du Mississipi, c’est le contraire de la France, il y a trop d’eau. Des crues catastrophiques qui, selon certains, étaient prévisibles tellement l’homme a modifié l’environnement du fleuve.
– C’était la nouvelle paléoanthropologique de la semaine : des hommes de Néandertal auraient vécu dans le grand nord sibérien il y a 28 000 ans, à l’époque où il est censé s’être éteint. Cette région du monde semble décidément être l’ultime refuge des grands symboles de la préhistoire car c’est aussi là que les derniers mammouths se sont retrouvés avant de disparaître de la surface de la planète.
– Quelle sera la prochaine grande mission de la NASA dans le système solaire ? De la géophysique sur Mars, une sauterelle robotisée sur une comète ou un vaisseau sous-marin allant explorer les océans d’hydrocarbure de Titan, un satellite de Saturne ? Toutes les trois sont palpitantes mais une seule sera choisie…
– Beaucoup de chercheurs veulent déterminer si le réchauffement de la planète, en fournissant aux moustiques les températures qu’ils aiment dans des régions de plus en plus septentrionales, favorisera la remontée du paludisme vers le nord. Pour les oiseaux et le paludisme aviaire, la réponse semble être “oui”.
– Star Wars, de la science-fiction ? Plus trop, à en croire le Christian Science Monitor. Cinq des trouvailles du film nous ont rejoints dans la vraie vie : les hologrammes en 3D, un succédané de “force” (voir la vidéo ci-dessus), le traducteur automatique (qu’était C3PO), un laser (presque) aussi létal que celui de l’étoile de la mort et des protections pour les vaisseaux spatiaux… Enfin, bon, je n’ai toujours pas de vraie épée-laser.
– Un petit portfolio consacré aux fourmis sur le site de la BBC : vous ne les aurez jamais vues d’aussi près !
– Pour finir : il semblerait que voir des œuvres d’art procure le même plaisir qu’être amoureux. Allons l’expérimenter dès ce soir avec la Nuit européenne des musées…
Pierre Barthélémy
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– Nous ne sommes qu’en avril mais c’est déjà la sécheresse dans le nord de l’Europe ainsi qu’en Suisse. Un certain nombre de limitations d’usage de l’eau sont déjà entrées en vigueur en France. La carte Meteo France ci-dessus montre les cumuls de précipitations en mars : on voit que le rouge (déficit de précipitations par rapport à la moyenne) est beaucoup plus répandu que le bleu (excédent de précipitations par rapport à la moyenne).
– Dans le dossier des gaz de schiste, que l’on croyait refermé après l’abrogation des autorisations d’exploration et d’exploitation , la commission nommée par le gouvernement vient de rendre son rapport d’étape. Celui-ci préconise, relate Le Figaro, «la réalisation de travaux de recherche et de tests d’exploration» dans les régions françaises les plus «prometteuses». L’affaire n’est donc pas définitivement close.
– Et si on remplaçait vos bougies de voiture par un laser ? Résultat escompté : meilleur rendement et moins de pollution.
– Avec la mise à la retraite des navettes spatiales, que vont bien pouvoir faire les astronautes américains ?
– On vous classait selon votre groupe sanguin ? On pourra peut-être le faire selon vos bactéries intestinales…
– C’est un reportage que j’avais toujours voulu faire et reporté à des jours meilleurs : un tour dans l’antre de Jack Thiney, taxidermiste depuis plus de quatre décennies au Muséum national d’histoire naturelle, un artiste au service de la science. Finalement, c’est mon ancienne consœur du Monde, Florence Evin, qui s’en est chargée…
– Une peinture d’automobile qui pourra se réparer toute seule après une rayure (à condition d’être exposée à des UV, tout de même), c’est une invention de chercheurs suisses rapportée dans Le Temps.
– Un joli portfolio sur les baleines, dû au photographe Charles Nicklin, sur le site de Time.
– Pour finir : toujours dans Time, un article que j’aurais pu écrire pour compléter mon billet sur la taille du pénis suivant les pays (billet qui a battu tous les records d’audience, bande d’obsédés !). Selon des chercheurs, en dehors de la chirurgie, il existe vraiment au moins une méthode efficace pour augmenter la longueur du membre viril… Prendre une loupe ? Non, tirer dessus.
Pierre Barthélémy
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Si vous avez bien suivi les cours de sciences naturelles à l’école, vous vous souvenez que les plantes absorbent le carbone contenu dans l’air (le “C” de CO2) pour grandir, fabriquer des branches, des tiges, des feuilles, des racines, etc. C’est la photosynthèse. La végétation est donc ce que les climatologues appellent un puits de carbone. A priori, on pourrait donc se dire que plus les plantes ont de carbone à leur disposition pour croître, plus elles sont contentes et plus elles en absorbent. C’est d’ailleurs un des arguments qu’utilisent les climato-sceptiques pour dire qu’on peut continuer à brûler les énergies fossiles puisque, après tout, les plantes vont se gaver de dioxyde de carbone. Et, même si la première partie de la phrase est contestable, la seconde partie repose sur une réalité mesurée. Ainsi, au cours des décennies 1980 et 1990, la production primaire nette (PPN) des plantes sur Terre a augmenté, ce grâce… au réchauffement de la planète qui a réduit les contraintes climatiques pesant sur la végétation.
Enfin un effet positif du réchauffement ? Pas sûr du tout si l’on en croit une étude publiée ce 20 août dans la revue Science. Maosheng Zhao et Steven Running, deux chercheurs de l’université du Montana, s’y sont posé une question simple. Comme je l’ai rappelé récemment dans un autre article, la décennie 2000-2009 a été la plus chaude depuis la naissance de la météorologie moderne. Pour faire bonne mesure, l’homme n’a jamais largué autant de CO2 dans l’atmosphère qu’au cours de ces dix années-là. Nos deux spécialistes ont donc voulu vérifier si les plantes avaient battu le record d’absorption de carbone. Pour ce faire, ils ont analysé les données enregistrées par Modis, un instrument monté sur le satellite Terra (Etats-Unis, Canada, Japon). Outil conçu pour les climatologues, Modis met de un à deux jours pour scruter, dans différentes longueurs d’onde, chaque point de la Terre et notamment sa végétation.
L’analyse des données a réservé une petite surprise. Au cours de la dernière décennie, au lieu d’augmenter comme elle l’avait fait pendant les vingt précédentes années, la PPN a légèrement chuté. De 550 millions de tonnes de carbone pour être précis. Cela peut sembler beaucoup, mais au regard des quelque 9 milliards de tonnes de carbone que l’homme et ses activités injectent dans l’atmosphère chaque année (données moyennes sur la période 2000-2006), ce n’est pas gigantesque. Néanmoins, ces résultats marquent une rupture. Comment l’expliquer ? Maosheng Zhao et Steven Running ont commencé par regarder les disparités régionales du phénomène. En effet, à certains endroits (en vert sur la carte ci-dessous), la végétation absorbe plus de carbone et à d’autres (en rouge) elle en ingurgite moins.
Les deux chercheurs écrivent dans leur étude que les anomalies négatives (en rouge) de la PPN s’expliquent principalement par des sécheresses à grande échelle : “En 2000, les sécheresses ont réduit la PPN en Amérique du Nord et en Chine ; en 2002, les sécheresses ont réduit la PPN en Amérique du Nord et en Australie ; en 2003, une sécheresse causée par une importante canicule a réduit la PPN en Europe ; en 2005, de graves sécheresses en Amazonie, en Afrique et en Australie ont grandement réduit la PPN sur le plan régional et sur le plan mondial ; et de 2007 à 2009, sur de larges parties de l’Australie, des sécheresses continuelles ont réduit la PPN du continent.” En entrant dans le détail des données, Maosheng Zhao et Steven Running ont compris que la montée des températures a des effets différents suivant les endroits. Aux hautes latitudes et dans les zones de montagne, elle favorise l’augmentation de la biomasse car la saison de croissance de la végétation est allongée. Cela concerne essentiellement l’hémisphère nord car quiconque regarde une carte du monde s’aperçoit que, dans l’hémisphère sud, les terres émergées sont presque entièrement regroupées en deçà du 40e parallèle… Et dès qu’on arrive sous les tropiques, l’argument des saisons n’est plus pertinent. Ce qui compte, c’est la température et l’eau disponible. Or, en Amazonie, dont l’impact sur la PPN mondiale est majeur, la hausse des températures a accru la respiration des plantes (et donc le rejet de gaz carbonique…) tandis que la grave sécheresse de 2005 réduisait la création de biomasse.
Résumons : qui dit plus de CO2 dans l’atmosphère dit des températures en hausse à cause de l’effet de serre ; qui dit plus de chaleur dit plus de sécheresses ; qui dit plus de sécheresses dit végétation qui souffre et absorbe moins de carbone ; lequel reste dans l’atmosphère et augmente l’effet de serre. Les climatologues parlent d’une boucle de rétroaction positive : un phénomène a des effets qui l’augmentent. En français moins jargonnant, on dit que c’est un cercle vicieux. Est-il vraiment enclenché ?
Maosheng Zhao et Steven Running se gardent d’être péremptoires. Toutefois, à la fin de leur étude, ils soulignent qu’une baisse de la PPN peut également “menacer la sécurité alimentaire mondiale et la future production de biocarburant”. Ils concluent en écrivant : “Une surveillance mondiale continue de la PPN sera essentielle pour déterminer si la réduction de la PPN au cours des dix dernières années n’est qu’une variation décennale ou le début du déclin pour la séquestration terrestre du carbone, sous le règne du changement climatique.” Si cette seconde hypothèse se confirmait et si les océans, comme certains le soupçonnent, se mettaient aussi à faire la grève du puits de carbone, le scénario d’un emballement du réchauffement deviendrait de plus en plus probable.
Pierre Barthélémy
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