Enfin… Dans la nuit de vendredi, 12 octobre 2012, une fusée Soyouz, exploitée par Arianespace, a mis sur orbite deux nouveaux satellites de Galileo à partir de la base de Kourou en Guyane. Avec les deux précédents, lancés le 21 octobre 2011, ce sont maintenant 4 satellites qui composent la constellation européenne concurrente du GPS américain. Ce premier groupe a ainsi atteint la taille minimale nécessaire pour faire fonctionner un système de positionnement par satellites. Mais il faudra encore patienter jusqu’en 2015 pour le lancement commercial avec 18 satellites et, sans doute, 2020 pour que Galileo atteigne sa taille finale : 30 satellites dont 4 de secours.
A cette époque, le GPS européen disposera d’une meilleure couverture de la Terre (jusqu’au cap Nord et au delà) et une plus grande précision que le GPS américain, qui ne compte que 24 satellites. Cette précision atteindra le mètre contre 3 à 8 mètres pour son concurrent. Positionnés sur 3 orbites à 23 222 km de la Terre, la réseau Galileo doit fournir des services à l’ensemble des modes de transports (avions, trains, bateaux, voitures…) et sera utilisé, grâce à sa grande précision, comme instrument de guidage pour les secours. Sans compter, bien entendu, les militaires.
Avec les Etats-Unis et les Russes (système Glonass), Galileo donnera à l’Europe une indépendance qu’elle a bien failli ne jamais avoir. Tandis que le GPS américain date de 1994 pour sa mise en service commercial et le Glonass de 1996 (il est ensuite resté à l’abandon à la suite de la chute du mur de Berlin avant d’être relancé à partir de 2002), la gestation du système européen a a été longue et douloureuse. Résultat : près de 25 ans de retard sur les Américains… Ses prémisses datent de 1998. Il faudra donc plus de 20 ans pour qu’il soit totalement opérationnel.
Galileo restera un mauvais exemple de la coopération européenne, empêtrée dans les montages financiers successifs et les concurrences entre pays. En 2002, le projet était considéré comme pratiquement mort. Le coût du système, tel qu’annoncé en mai 2012 par la Commission européenne, devrait atteindre 5 milliards d’euros, supérieur aux 3,4 milliards d’euros d’argent public initialement prévus. L’exploitation devrait coûter environ 220 millions d’euros par an. Le recours aux fusées russes Soyouz, à la place d’Ariane 5 ou de Vega, contribue à réduire la facture.
Dans quelques années, nous pourrons enfin guider notre voiture grâce à nos propres satellites. Une satisfaction que nous aurons bien méritée. A force de patience…
Michel Alberganti
Mise à jour le 14 octobre 2012 avec des éléments de coût suite au commentaire de pmoulin.
lire le billet– La Thaïlande est confrontée aux pires inondations de son histoire récente. Plusieurs articles sur lemonde.fr. Et un portfolio sur cyberpresse.ca.
– Le sud de la France souffre toujours de la sécheresse alors que l’automne est déjà bien entamé. Le déficit en précipitations menace les cultures hivernales et l’alimentation du bétail.
– Toujours dans le même ordre d’idées, le réchauffement climatique (que vient de confirmer une nouvelle étude) se fait de plus en plus sentir sur les réserves d’eau potable.
– Pour la première fois de sa longue histoire, la fusée russe Soyouz est partie depuis Kourou, en Guyane. Elle a mis sur orbite les deux premiers satellites de la constellation Galileo, qui se veut le concurrent américain du GPS.
– Des astronomes pensent avoir détecté une pluie de comètes sur une planète tournant autour d’une étoile jeune de la constellation du Corbeau. Les comètes, chargées de glace, ayant apporté une partie de son eau à la Terre, une nouvelle planète bleue est-elle en train de naître à 59 années-lumière de nous ?
– Les guerres du troisième millénaire se feront-elles sans verser le sang et en se contentant de détruire, par des chocs électromagnétiques, l’électronique des blindés, des avions et des missiles ? Certains y pensent et y travaillent, explique The Economist.
– L’art de préparer les pigments pour les peintures a au moins 100 000 ans, si l’on en croit la découverte d’un “atelier” consacré à cet effet dans une grotte sud-africaine.
– Je ne résiste pas au plaisir, un peu puéril, de vous parler de cet Irlandais qui, au cours d’une expérience où il tentait de transformer ses excréments en or, a mis le feu à son appartement. Résultat : trois mois de prison pour avoir mis la vie d’autres personnes en danger et pour les dégâts causés. L’alchimie est un art aussi difficile qu’incompris…
– Ah, au fait, l’Apocalypse n’a apparemment pas eu lieu. Harold Camping, qui l’avait prédite pour le mois de mai puis pour le 21 octobre s’est encore trompé. Va-t-il réviser une nouvelle fois ses calculs ?
– Pour finir : ma chronique “Improbablologie” de cette semaine dans Le Monde tente de répondre à une question fondamentale : quelle barre chocolatée ferait le meilleur os ? Je ne vous dis que ça.
Pierre Barthélémy
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