Peindre les astéroïdes en blanc : une idée pour les détourner de la Terre…

Tandis que les astronomes et autres astrophysiciens s’interrogent sur le meilleur moyen de détourner un astéroïde menaçant la Terre, un diplômé du Massachusetts Institute of Technology (MIT) propose une stratégie originale. Nul besoin d’une bombe atomique enfouie par un Bruce Willis, ni de laser de l’espace ou de vaisseau tracteur. Pour Sung Wook Paek, qui travaille dans le département Aéronautique et Astronautique du MIT, de simples bombes de peinture suffiraient. De la peinture blanche… En effet, le chercheur explique que grâce à cette version spatiale du paintball, l’albédo de l’astéroïde serait doublée. Ainsi, l’énergie due à l’impact des bombes de peinture commencerait à dévier l’astéroïde. La pression des photons réfléchis par la surface blanche achèverait le travail !

On se demande pourquoi personne n’avait eu cette idée auparavant… Sans doute parce que ce n’est pas aussi simple. Néanmoins, Sung Wook Paek a reçu le prix du meilleur article technique lors de la compétition “Fais bouger un astéroïde 2012” organisée à Naples en octobre 2012. L’article du jeune chercheur utilise Apophis comme exemple. Cet astéroïde fait partie des géocroiseurs qui pourrait menacer la Terre. Ses prochains passage près de chez nous sont prévus pour 2029, et, surtout, en 2036, où il se rapprochera sensiblement. Avec une masse de 27 mégatonnes pour un diamètre de 270 mètres environ, nul doute que son impact sur Terre aurait des conséquences désastreuses.

5 tonnes de peinture

Sung Wook Paek a utilisé la période de rotation de l’astéroïde, environ 30 heures, pour le calcul du moment de lancement des boules de peinture. Celles-ci seraient envoyées en deux vagues afin d’atteindre les deux faces d’Apophis. Au contact, les boules explosent et déposent sur la surface une couche de peinture de 5 microns d’épaisseur. Cinq tonnes de peintures suffiraient pour couvrir la totalité de la surface d’Apophis. Les boules seraient lancées à partir d’un vaisseau spatial croisant à proximité.

20 ans de délais

D’après les calculs de Sung Wook Paek, il faudrait 20 années d’effets cumulés des rayons solaires sur sa surface blanche pour détourner Apophis de sa trajectoire. Une durée qui n’est pas incompatible avec la fréquence des passages de l’astéroïde près de la Terre. Bien que ce soit raté pour 2029. En revanche, il suffirait d’exécuter le plan de Sung Wook Paek en 2016 pour qu’Apophis soit dévié en 2036. Pour l’instant, toutefois, il semble que les probabilités d’impact soient très faibles pour cette date. Néanmoins, l’opération peinture blanche permettrait de mieux suivre l’évolution d’Apophis dans le système solaire et d’améliorer ainsi la précision du calcul de sa trajectoire.

Bientôt, peut-être, de nouveaux objets célestes seront visibles dans le ciel : les astéroïdes peints en blanc.

Michel Alberganti

A ce sujet, vous pouvez (ré) écouter l’émission Science Publique que j’ai animée le vendredi 26 octobre 2012 sur France Culture :

Espace

26.10.2012 – Science publique
Un astéroïde peut-il provoquer la fin du monde? 57 minutes Écouter l'émissionAjouter à ma liste de lectureRecevoir l'émission sur mon mobilevideo

La fin du monde, que certains prévoient pour le 21 décembre 2012 à partir d’une interprétation du calendrier maya,pourrait-elle être provoquée par une collision entre un astéroïde géant et la Terre ? Nous en débattons avec nos invités : jean-Pierre Luminet, astrophysicien,Patrick Michel,astrophysicien et David Bancelin, astronome.

 


lire le billet

Comment capturer un astéroïde de 25 000 milliards de dollars

Quand les astronomes (et les journalistes…) s’emballent pour les astéroïdes, c’est en général pour évoquer celui qui a provoqué la disparition des dinosaures, ceux qui nous frôlent de temps à autre et que l’on détecte trop tard ou encore pour se faire des frayeurs en parlant des chances infimes pour que le pavé Xtrucmuche212 percute la Terre dans 94 ans. Plus ces rochers géants restent loin de nous, mieux nous nous portons, avons-nous tendance à croire. Erreur grossière car, sur le plan des ressources naturelles et notamment des métaux, un astéroïde, c’est quasiment de l’or en barre. En effet, il est très probable que l’origine des métaux précieux présents dans la croûte terrestre soit extraterrestre : de nombreux chercheurs estiment en effet que le grand bombardement météoritique qui s’est produit il y a environ 4 milliards d’années nous a fait cadeau de ces éléments qui, sans cela, auraient été des plus rares.

D’où l’idée, émise il y a déjà plusieurs années, d’extraire ces métaux dans l’espace lorsqu’ils viendront à manquer sur Terre ou quand le prix de leur extraction sera faramineux. Encore faut-il, pour pratiquer cette exploitation minière spatiale, faire l’aller-retour à un coût qui n’excède pas celui des minéraux en question. La population la plus accessible, la grande ceinture d’astéroïdes, gravite entre les orbites de Mars et de Jupiter, soit, dans le meilleur des cas, à quelque 150 millions de kilomètres de nous. C’est loin ? Pas de problème. Pour parodier Paul Féval et son Lagardère, on pourrait dire “Si tu ne viens pas à l’astéroïde, l’astéroïde ira à toi !” Au lieu de traverser de longues distances intersidérales, pourquoi ne pas prendre “au lasso” un géocroiseur, un de ces vagabonds qui passent dans les parages de la Terre ?

C’est la question que se sont posée trois chercheurs chinois, spécialisés dans le spatial, à l’occasion d’un article publié l’an dernier par la revue chinoise Research in Astronomy and Astrophysics et qui est désormais disponible depuis quelques jours sur le site arXiv. En introduction, Hexi Baoyin, Yang Chen et Junfeng Li commencent par… parler argent, en rappelant des chiffres qui feront rêver n’importe quelle entreprise minière : un astéroïde métallique de 2 kilomètres de diamètre contient pour plus de 25 000 milliards de dollars de matériaux, soit bien plus que le fameux montant du déficit fédéral américain, qui faisait les gros titres et inquiétait les Bourses il y a un mois… L’idée de ces chercheurs chinois consisterait à dévier d’un chouïa la trajectoire d’un astéroïde de manière à ce qu’il soit capturé par l’attraction terrestre et devienne temporairement satellite de notre planète, ce qui nous laisserait tout loisir pour y envoyer une armée de robots excavateurs.

L’étude a donc passé à la moulinette les orbites de plus de six mille géocroiseurs censés venir flirter avec la Terre à moins de 1,2 million de kilomètres (soit environ trois fois la distance qui nous sépare de la Lune) d’ici à 2060. Le but étant de savoir s’il existait dans cette liste quelques candidats qu’une petite pichenette pourrait faire basculer dans notre piège gravitationnel. Nos scientifiques chinois en ont sélectionné un, qui répond au doux nom de 2008EA9 et est censé passer à un peu plus d’1 million de km de notre planète en février 2049. Il suffirait, selon leurs calculs, de modifier la vitesse de l’astéroïde d’un kilomètre par seconde (ce qui fait tout de même 3 600 km/h…) pour lui faire gagner une orbite autour de la Terre deux fois plus éloignée que celle de la Lune. Autant dire la proche banlieue. Pour mémoire, les astronautes des missions Apollo ne mettaient que trois jours lors de leurs voyages vers notre satellite.

Cela dit, 2008EA9 n’intéressera pas beaucoup de compagnies minières : ce caillou de l’espace ne mesure que 10 mètres de diamètre et il n’y a sûrement pas grand chose à en tirer. Ce “hic” n’empêche pas les auteurs de cette étude d’envisager l’opération comme une démonstration de faisabilité. Après un rapide tour d’horizon des techniques de poussée (de la bombe atomique au laser), ils concluent que la meilleure solution serait une collision bien calculée avec un impacteur de 26 tonnes. L’avantage de 2008EA9, c’est que si l’expérience rate, l’astéroïde est si petit qu’il ne provoquera aucun dégât sur Terre puisqu’il se consumera en entrant dans l’atmosphère. Ce qui risque de ne pas être le cas avec un des autres candidats potentiels, le fameux astéroïde Apophis, qui est doté d’une probabilité infime mais réelle de nous percuter au cours des décennies à venir. C’est un bestiau de 270 mètres de long dont l’impact sur Terre relâcherait une énergie de plus de 500 mégatonnes de TNT (soit dix fois plus que la plus puissante des bombes thermonucléaires jamais conçues).

Comme il ne faut pas jouer avec le feu, une autre étude réalisée dans la même université pékinoise vient de s’attaquer au problème inverse : comment, avec une voile solaire de seulement 10 kg, dévier Apophis pour qu’il ne risque plus, au moins à moyen terme, de venir nous chatouiller la croûte terrestre. Quitte à retourner le chercher plus tard, quand les mineurs de l’espace seront au point…

Pierre Barthélémy

lire le billet

La sélection du Globule #52

 

– Mardi 5 juillet si tout va bien, Atlantis s’élancera dans le ciel pour ce qui sera le dernier vol d’une navette américaine. Pour les Etats-Unis, cela marquera la fin d’une certaine conception du spatial

– Dans le ciel médiatique de cette semaine on avait le plus lointain quasar (et aussi le plus vieux) jamais observé et ce petit astéroïde, déjà signalé la semaine dernière, qui a frôlé la Terre lundi 27 juin.

– Au Texas, la sécheresse fait des ravages et 800 000 hectares de champs de coton ont été abandonnés. Dans l’Hexagone, Météo-France annonce que les sécheresses pourraient être plus fréquentes et plus intenses au cours de ce siècle.

Le trésor du temple indien. Ce pourrait être le titre d’un nouvel épisode d’Indiana Jones mais il s’agit en réalité d’une jolie découverte : de l’or, de l’argent et des pierres précieuses cachés depuis plus d’un siècle dans le temple de Sri Padmanabhaswamy, dans le Kérala, un état du sud de l’Inde.

Tout un monde dans votre nombril. La biodiversité de l’ombilic est en train d’être explorée. Environ 1 400 souches de bactéries ont été comptabilisées, dont plusieurs centaines sont inconnues !

Un petit exploit de plus pour le BTP chinois, avec l’ouverture du plus grand pont maritime du monde entre la ville de Qingdao et l’île de Huangdao : 42 kilomètres. On pourrait y faire courir un marathon…

– Pour terminer : alors que le Tour de France commence aujourd’hui, le New York Times s’intéresse à une amélioration du vélo que l’on ne verra pas dans le peloton cette année, la selle sans nez. Qui n’écrase donc pas le périnée de ces messieurs-dames à bicyclette, ce qui est excellent pour leurs parties intimes.

Pierre Barthélémy

Post-scriptum : Globule et télescope est de nouveau sur la deuxième marche du podium au classement Wikio des blogs de science francophones. Voici ce classement, en avant-première :

1 {sciences²}
2 Globule et télescope
3 SCIENCE pour vous et moi
4 Technologies du Langage
5 En quête de sciences
6 Guy Doyen
7 La Science au XXI Siècle
8 Bibliomancienne
9 Une heure de peine…
10 Planet Techno Science
11 Scriptopolis
12 Le blogue de Valérie Borde
13 Baptiste Coulmont
14 Knowtex
15 Dr. Goulu
16 Points de vue sur l’information
17 Le Cosmographe
18 AGORA / sciences sociales
19 Lirographe
20 pierremerckle.fr
lire le billet

La sélection du Globule #51

C’est comme un cœur qui fonctionne, mais sans battre. Il s’agit d’un système de double pompe centrifuge qui, après avoir été testé avec succès sur quelques dizaines de veaux, a été implanté pour la première fois dans la cage thoracique d’un homme gravement malade, souffrant d’amylose. Le patient est décédé au bout d’un mois, non pas en raison de problèmes cardiaques mais parce que sa maladie s’était aussi attaquée à son foie et à ses reins. L’opération a été menée au Texas Heart Institute, où le premier cœur artificiel avait été greffé en 1969.

Tous les indicateurs océaniques sont en train de passer au rouge, ce qui fait dire aux experts qu’une grande partie de la vie marine pourrait disparaître. Et cela pourrait arriver dans une génération.

– J’ai beaucoup parlé, sur Slate, du tsunami du 11 mars au Japon. La facture de cette catastrophe naturelle vient de tomber : près de 150 milliards d’euros, sans compter, lit-on sur le site Internet du Monde, “les perturbations pour l’activité économique ni les conséquences de l’accident nucléaire de Fukushima”.

Encelade, un satellite gelé de Saturne, renforce sa place de bon candidat pour la recherche d’une forme de vie extraterrestre (derrière la mythique Mars) : de plus en plus d’éléments indiquent qu’il pourrait receler un océan salé sous sa croûte gelée.

– En 2009, un fait divers peu commun avait fait couler beaucoup d’encre en Allemagne : lors du cambriolage d’un grand magasin, un des voleurs avait laissé un peu d’ADN. Un homme correspondant à l’empreinte génétique fut retrouvé mais, manque de chance pour la justice, il avait un frère jumeau… doté du même matériel génétique. Dans l’incapacité de prouver lequel des deux avait commis le forfait, on fut obligé de les laisser tous les deux en liberté, pour ne pas risquer d’emprisonner un innocent. Une telle histoire pourrait ne plus se reproduire car une étude publiée par PLoS ONE a montré que, bien dressés, des chiens policiers pouvaient faire la différence, sans se tromper, entre les odeurs de deux vrais jumeaux.

– Lundi matin, un astéroïde gros comme un autocar devrait passer à seulement 12 000 kilomètres de la Terre.

On s’en sert déjà dans des voitures mais ce “biocarburant” va passer à la vitesse supérieure en faisant voler des avions de la compagnie KLM. De quoi s’agit-il ? D’huile de friture usagée.

Pour finir, cette “expérience” originale : la construction d’une horloge géante un peu spéciale a commencé au Texas. Elle est censée donner l’heure pendant dix mille ans. Mais y aura-t-il encore quelqu’un pour la lire ?

Pierre Barthélémy

 

lire le billet

Astéroïdes : la course à l’apocalypse

asteroid

C’est un “marronnier” journalistique qui revient régulièrement hanter certaines “unes” : l’astéroïde tueur qui nous a frôlé sans qu’on le voie ou qui, selon des calculs très savants, viendra nous heurter dans dix, vingt, trente ou deux cents ans, parce que si la fin du monde n’est pas pour 2012 comme d’aucuns le redoutent, elle sera forcément pour plus tard… Dans la grande course médiatique à l’apocalypse, les cailloux errant dans le système solaire se sont transformés en vedettes, au fur et à mesure que les instruments automatiques de surveillance installés pour les détecter, les identifier et les cataloguer aidaient les astronomes à calculer précisément les orbites de ces “géocroiseurs” (un mot savant pour désigner les corps passant à proximité de la Terre). D’où des articles récurrents sur d’hypothétiques chocs avec notre planète, aux saveurs de fin du monde et fleurant bon la disparition des dinosaures.

Ainsi nous a-t-on récemment reparlé de l’astéroïde Apophis (du nom d’un dieu égyptien personnifiant le chaos, rien que ça), un objet de 270 mètres de diamètre qui, selon les récents calculs d’astronomes russes, risquerait de se fracasser sur notre bouboule bleue le 13 avril 2036. Si l’on met de côté le fait qu’Apophis pourrait choisir une autre date parce que, si tout va bien, ce sera le 93e anniversaire de ma maman ce jour-là, l’auteur de la dépêche en question a un peu oublié de préciser ce que recouvre l’emploi du conditionnel dans la phrase précédente (“risquerait de se fracasser”). C’est souvent là que le bât blesse le journaliste en quête de sensationnalisme. En fait, la NASA a précisé quelques jours plus tard qu’il y avait une “chance” sur 250 000 pour qu’Apophis nous croise sur son chemin. Encore faut-il pour cela que, lors de son passage en 2029 (qui devait déjà donner lieu à un cataclysme si on se rappelle les prévisions établies lors de la découverte d’Apophis en 2004…), l’astéroïde pénètre dans ce que les chercheurs appellent un “trou de serrure”, une minuscule région de l’espace où l’attraction terrestre “corrigera” l’orbite d’Apophis de telle sorte que ce dernier ne pourra plus nous rater en 2036.

Une chance sur 250 000, c’est à la fois peu et beaucoup si l’on considère que le choc d’un tel corps contre notre planète serait assez destructeur puisqu’il relâcherait une énergie équivalente à 510 mégatonnes de TNT, soit 34 000 fois celle de la bombe atomique d’Hiroshima. Encore faut-il que les calculs soient exacts. Ce qu’ils ne peuvent être complètement, étant donné qu’on ignore beaucoup de choses sur les propriétés d’Apophis et que les chercheurs en calculent l’orbite dans un modèle de système solaire forcément simplifié. Ainsi, des facteurs tels que la rotation de l’astéroïde sur lui-même, sa masse, la manière dont il absorbe la lumière du Soleil et irradie la chaleur, les irrégularités du champ gravitationnel terrestre, l’influence d’autres astéroïdes inconnus et même la masse des planètes et du Soleil, tous ces paramètres ne sont pas connus avec une précision suffisante pour que l’on puisse faire des prédictions ultra-fines. Si l’on se projette dans un quart de siècle, cela peut amener une incertitude de plusieurs milliers voire de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres dans la position d’Apophis…  D’où la nécessité de surveiller toujours davantage les géocroiseurs et notamment les prochains rendez-vous d’Apophis, qui repassera en 2013, 2014, 2016, 2020, etc.

D’où la nécessité, aussi, de communiquer avec mesure sur les dangers que courent la Terre et ses habitants, afin d’échapper aux accusations de sensationnalisme et de ne pas effrayer inutilement le public. C’est pour cette raison que les astronomes ont mis au point en 1999 une sorte d’échelle de Richter du risque d’impact avec un astéroïde. Baptisée échelle de Turin, en l’honneur de la ville où cet outil a été présenté, elle est graduée de zéro à dix et change de couleur en fonction du risque, allant du blanc au rouge en passant par le vert, le jaune et l’orange (voir ci-dessous).

torino_scale

Le degré zéro, qui correspond à la zone blanche, signifie que l’objet n’a aucune chance de toucher notre planète ou bien que sa taille est si faible qu’il se consumerait dans l’atmosphère avant de toucher le sol, à la manière des étoiles filantes. Plus les degrés augmentent, plus la probabilité de collision est importante. On passe ainsi en zone verte (degré un), en zone jaune (de deux à quatre), en zone orange (de cinq à sept, où la probabilité est importante mais pas égale à 100 %), pour atteindre enfin la zone rouge. Lorsqu’un astéroïde parvient à se hisser au niveau huit, cela signifie qu’il frappera la planète, causant des dégâts « locaux » équivalant à ceux produits par un gros tremblement de terre. A neuf, les dégâts deviennent régionaux (au sens planétaire…) et, à dix, la collision se traduit par une « catastrophe climatique globale » analogue à celle qui marque la disparition des dinosaures. Il faudrait pour cela un astéroïde d’une dizaine de kilomètres de diamètre.

A l’heure qu’il est, Apophis est classé au degré zéro de l’échelle de Turin. Parmi les quelque 7700 objets passant dans les parages de la Terre et répertoriés aujourd’hui (dont 823 à ce jour font au moins un kilomètre de diamètre), seuls deux sont classés au niveau un (et aucun à un niveau supérieur). Il s’agit de l’astéroïde 2011 AG5 (140 m de diamètre), dont la probabilité de collision avec notre planète, le 5 février 2052 est pour le moment estimée à un sur 9 000, et de l’astéroïde 2007 VK184 (130 m de diamètre), qui a une chance sur 3 000 de nous rentrer dedans le 3 juin 2048. Pour présenter les chiffres autrement, ils ont respectivement 99,989 et 99,967 % de chances de passer à côté de notre maison bleue. Cela relativise un peu les dangers. Comme quoi, la présentation des chiffres, ça compte.

Pierre Barthélémy

Post-scriptum : pour rester dans l’actualité “astéroïde”, je signale qu’un rocher d’un mètre de diamètre a battu, vendredi 4 février, le record du “caillou” détecté le plus près de la Terre, puisque 2011 CQ1 est passé à seulement 5 480 km du plancher des vaches. S’il était entré dans l’atmosphère, il se serait très probablement disloqué et consumé en un beau météore, sans atteindre le sol.

lire le billet

Programmez la fin du monde

20090623_Asteroid_impact

Les faiseurs d’apocalypse vous prédisent la fin du monde pour 2012 ? Mais 2012, c’est loin ! Pourquoi attendre quand on peut programmer soi-même la destruction de la planète ? Le mieux est encore de balancer un bon astéroïde sur notre vieille Terre et tous les Bruce Willis version Armageddon n’y pourront rien. Mais une question cruciale se pose : quelle taille d’astéroïde choisir, quelle doit être sa composition, sa vitesse, son angle d’attaque, etc ? Compliqué… Si vous souhaitez une réponse à toutes ces interrogations, le simulateur “Impact : Earth !” est pour vous.

Développé par l’université Purdue (Indiana) et l’Imperial College, il s’agit avant tout d’un outil destiné aux chercheurs et aux étudiants, élaboré pour comprendre les dommages créés par un impact d’astéroïde. Ce qui n’empêche pas la NASA et le Département pour la sécurité intérieure des Etats-Unis de s’en servir pour imaginer des scénarios-catastrophes, ainsi que l’explique Time. C’est aussi un joujou amusant et pédagogique pour tous les destructeurs maléfiques qui sommeillent en nous…

Avant de lancer le programme, il vous faut déterminer plusieurs paramètres : le diamètre de l’astéroïde, sa composition (glace, roche poreuse, roche dense, fer sont prévus mais on peut rentrer n’importe quelle autre donnée de son choix), l’angle de l’impact, la vitesse de l’objet au moment de son arrivée chez nous, ainsi que le terrain qu’il rencontre : océan, roche sédimentaire, roche magmatique (comme le granite ou le basalte). Enfin, le simulateur vous demande de préciser à quelle distance de l’impact vous vous trouvez. Cela aura son utilité plus tard…

Pour évaluer les dégâts que je pouvais causer à la planète depuis mon fauteuil, j’ai commencé petit et multiplié le diamètre de mon projectile par 10 à chaque essai, comme un joueur de roulette qui mise de plus en plus au fur et à mesure que la partie avance… Tous les autres paramètres sont restés fixes : astéroïde de roche dense, angle de 45°, vitesse de 40 km/s au milieu de la fourchette proposée, point d’impact en roche sédimentaire comme notre Bassin parisien… Et je me suis installé le plus loin possible (pas fou !), exactement de l’autre côté de la Terre, à 20 000 kilomètres de là.

Premier essai avec un gros caillou de 10 mqui a fait l’effet d’un pétard mouillé. En effet, comme c’est le cas pour l’immense majorité des corps extra-terrestres qui nous arrivent droit dessus chaque jour (des poussières et du gravillon pour l’essentiel), l’atmosphère joue à plein son rôle protecteur. En raison du frottement de l’air, le projectile commence à se disloquer et à chauffer à environ 68 km du sol et se transforme en nuée de débris ardents à 32 km d’altitude. De gros fragments peuvent atteindre le sol mais ce sera tout. Ce genre d’intrusion arrive en moyenne tous les 44 ans.

Pour obtenir un véritable impact, il faut passer à la catégorie supérieure : 100 m de diamètre, soit la longueur d’un terrain de football. L’astéroïde est trop gros pour se consumer dans l’atmosphère et, même s’il se fractionne, il percute le sol à la vitesse hypersonique de 54 000 km/h ! L’énergie dégagée dans le choc est équivalente à celle de l’explosion de 42 millions de tonnes de TNT, soit 2 800  fois la bombe d’Hiroshima. Le cratère obtenu mesure 2 km de diamètre, soit un peu plus que le célèbre Meteor Crater situé en Arizona, qui a été creusé par un astéroïde deux fois plus petit mais plus dense car métallique. Les effets de l’impact restent très locaux. Statistiquement parlant, un astéroïde de cette taille frappe la Terre tous les 8 900 ans.

En arrivant à un diamètre d’un kilomètre, les choses sérieuses commencent et votre potentiel destructeur s’élève sérieusement tout en restant cantonné à l’échelle d’un petit pays. Le bestiau rocheux heurte le sol à la vitesse de 143 000 km/h et vous explose 20 millions de bombes d’Hiroshima d’un coup. Le cratère qui en résulte mesure 22 km de diamètre. Tout en étant de l’autre côté de la Terre, le bruit de l’explosion me parvient 17 heures après… 1,8 million d’années est l’écart qui sépare en moyenne deux catastrophes de ce genre.

Ajoutons un zéro au diamètre : 10 km, c’est quasiment le diamètre de Paris intramuros et de l’astéroïde qui, il y a 65 millions d’années, a créé un hiver nucléaire sur notre planète et fait disparaître les dinosaures. Tout cela a pris du temps. Le jour de l’impact, je vais sentir une petite brise tout en entendant un grondement équivalent à celui de la circulation automobile. Des poussières et des cendres finiront aussi par m’atteindre. Sur place en revanche, il n’y aura plus rien si ce n’est un grand cratère de 168 km de diamètre et de 1,38 km de profondeur. Et à des centaines de kilomètres à la ronde, la boule de feu résultant de l’explosion cataclysmique aura tout brûlé sur son passage. Selon “Impact : Earth !”, il s’écoule 370 millions d’années entre deux pareils événements.

Avec un monstre de 100 km de diamètre, on s’approche vraiment d’un scénario de fin du monde, même si l’on vit aux antipodes du lieu de la catastrophe, où un cratère plus grand que la France s’est creusé. Là où je suis, la secousse sismique due à l’impact se ressent clairement. Le bruit de l’onde de choc est intense et approche les 100 décibels. Le souffle de l’explosion peut atteindre 475 km/h et fait tomber les immeubles les plus hauts et les plus fragiles, ainsi que 90% des arbres. Il est même possible que la durée du jour soit modifiée de quelques secondes ! Ce genre de collision n’a pu se produire que pendant la jeunesse du système solaire qui ressemblait à un grand jeu de flipper cosmique.

On a donc atteint les limites plausibles du jeu. Mais comme c’est un jeu, ajoutons un dernier zéro. Car il se trouve qu’il existe un astéroïde (une planète naine en réalité) nommé Cérès, dont le diamètre approche le millier de kilomètres. Si Cérès, pour une raison aussi inconnue qu’improbable, quittait la ceinture d’astéroïdes dans laquelle elle se situe (entre Mars et Jupiter) et fonçait droit vers la Terre, que se passerait-il ? Un immense continent de roche en fusion s’étendrait sur des milliers de kilomètres autour du point d’impact, le souffle de l’explosion m’attendrait avec une vitesse approchant les 10 000 km/h et la boule de feu ferait le tour total de la Terre. Game over.

Pierre Barthélémy

Post-scriptum 1 : vous pouvez visualiser ce dernier scénario, le plus extrême, dans la très esthétique vidéo ci-dessous. La seule “consolation” de l’histoire est que la collision avec Cérès ne modifierait notablement ni l’axe de rotation de la Terre ni son orbite. Tout cela continuerait de tourner presque comme si de rien n’était…

Post-scriptum 2 : pour ceux qui voudraient en savoir plus sur le monde fascinant des astéroïdes, je conseille deux livres écrits par des astronomes de renom : Le Feu du ciel : Météores et astéroïdes tueurs, de Jean-Pierre Luminet, et Les comètes et les astéroïdes d’Anny-Chantal Levasseur-Regourd.

lire le billet

La sélection du Globule #17

vaccin-grippe

La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière a commencé il y a un mois dans une indifférence qui contraste avec le psychodrame de 2009 autour de la grippe A(H1N1). Les polémiques de l’an passé pourraient autour de l’utilité et de la “dangerosité” du vaccin pourraient jeter la suspicion sur les autres vaccins, explique une enquête du Monde Mag. Un article accompagné d’un entretien avec l’anthropologue Frédéric Keck, auteur de Un monde grippé (Flammarion), qui analyse les réactions des sociétés face aux maladies émergentes.

Des astronomes français et britanniques ont détecté la galaxie la plus vieille découverte à ce jour dans la constellation du Fourneau. Elle a plus de 13 milliards d’années, ce qui fait qu’elle est née seulement 600 millions d’années après le Big bang. L’article annonçant la trouvaille est paru dans Nature.

– A cause du réchauffement de la planète, l’Arctique est probablement entré dans une nouvelle phase de son climat où ce qui était la norme il y a encore quelques décennies risque de ne pas se revoir de sitôt.

Toujours sur le changement climatique, le site Climate Progress s’est aperçu que 22 des 37 candidats républicains aux postes de gouverneurs pour les prochaines élections américaines niaient la réalité du réchauffement.

– Les volcanologues doivent-ils ou non percer un trou pour évaluer le potentiel des Champs Phlégréens, une zone volcanique située à l’ouest de Naples, au risque de chatouiller et de réveiller la bête ? Un débat que nous rapporte Newsweek.

Depuis plusieurs années, les autorités égyptiennes ont pour plan de redessiner la ville de Louxor pour mettre en valeur son patrimoine archéologique exceptionnel. Au point d’en faire un Las Vegas archéologico-touristique, se demande Time ?

– Pourrait-on faire entendre la forme d’un objet à un aveugle qui ne la voit pas ? C’est l’idée de chercheurs de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal.

La physique du chien qui s’ébroue a fait la “une” de nombreux sites et blogs scientifiques anglo-saxons… Voici ce qu’a écrit et montré wired.com.

Pour terminer, une infographie simple et claire sur les gros géocroiseurs, ces astéroïdes de plus d’un kilomètre de diamètre qui ont frôlé ou vont frôler un jour notre Terre.

Pierre Barthélémy

lire le billet

La sélection du Globule #9

Voici une vidéo de la grande ceinture d’astéroïdes, située entre les orbites de Mars et de Jupiter. Il y a trois décennies, les astronomes y dénombraient moins de 10 000 habitants. Aujourd’hui, plus d’un demi-million est répertorié… La vidéo dure trois minutes et je vous conseille d’attendre la dernière minute pour voir le rythme des découverte s’accélérer quasi frénétiquement. Pour bien la comprendre, je vous signale que le Soleil est bien sûr le point jaune au milieu, la Terre la troisième planète en partant du centre et que les astéroïdes nouvellement découverts s’allument en blanc tandis que les anciens sont en vert.

Une bonne façon de connaître l’environnement dans lequel vivaient les mammouths et de savoir ce qu’ils mangeaient consiste à… examiner leurs excréments. Qu’elles soient retrouvées dans le pergélisol ou encore dans les intestins des mammouths congelés que l’on sort régulièrement de terre en Sibérie, ces crottes nous en apprennent beaucoup. Y compris qu’il arrivait à ces herbivores de manger les excréments de leurs congénères, une coprophagie que pratiquent occasionnellement leurs cousins éléphants.

On a craint un moment que la superficie de la banquise arctique batte un nouveau record à la baisse cette année. Cela ne sera finalement sans doute pas le cas. Cela dit, la surface est une chose, le volume en est une autre. Et celui-ci, même quand la superficie ne se réduit pas trop, continue de baisser, d’après l’enquête de Chris Mooney dans le New Scientist.

La Bolivie connaît une catastrophe écologique, peut-être la plus importante de son histoire : une vague de froid sans précédent a tué des millions de poissons dans ce pays. La température de l’eau, en moyenne de 15°C à cette époque, est descendue jusqu’à 4°C. La décomposition des poissons a pollué l’eau de nombreuses rivières.

Alors que le cours du blé a atteint des sommets (dont il n’est pas vraiment redescendu) début août après que la Russie, frappée par la sécheresse et les incendies, a suspendu ses exportations jusqu’à la fin de l’année, une équipe de chercheurs britanniques vient de publier une première version, non finalisée, du génome de cette céréale. L’idée étant de permettre aux semenciers de mettre au point de nouvelles variétés plus résistantes aux maladies.

Gros scandale scientifique outre-Atlantique : Marc Hauser, un chercheur vedette de Harvard, spécialisé dans la comparaison des cognitions humaine et animales, est accusé d’avoir fabriqué des données pour un article paru en 2002. Il s’agissait d’un test pour savoir si des singes pouvaient ou non saisir des règles de l’algèbre.

Pour ceux qui auraient raté l’info, un système d’au moins cinq – et peut-être sept – planètes vient d’être découvert autour d’une étoile situé à 127 années-lumière de nous.

Pour terminer, une des plus petites grenouilles du monde vient d’être découverte à Bornéo. Elle mesure 15 millimètres.

Grenouille

Pierre Barthélémy

lire le billet

Qui va manger la main du Serpentaire ?

Serpentaire-de-faceMême si ce blog n’a pas vocation à jouer aux éphémérides, je ne peux m’empêcher de signaler un événement astronomique exceptionnel, qui aura lieu dans la nuit du 8 au 9 juillet. Un événement qui, si l’on en croit l’Agence spatiale européenne, ne se produira peut-être pas une seconde fois au cours de ce siècle. Dans la nuit de jeudi à vendredi prochain, pendant quelques secondes, une étoile visible à l’œil nu “s’éteindra” avant de se “rallumer”. Les guillemets vous laissent déjà entrevoir qu’il n’y aura pas vraiment de coupure momentanée de lumière au firmament, mais qu’un autre phénomène sera à l’œuvre. Tout comme, lors d’une éclipse totale de Soleil, la Lune s’interpose entre notre étoile et nous, créant la nuit en plein jour pour les observateurs qui se trouvent dans l’ombre de notre satellite, c’est à un alignement de trois corps célestes que nous assisterons.

Le premier, c’est l’étoile delta de la constellation d’Ophiuchus. Le delta, quatrième lettre de l’alphabet grec, indique que c’est la quatrième étoile la plus brillante de la constellation. Il se peut que vous n’ayez jamais entendu parler d’Ophiuchus, un groupement d’étoiles aussi connu sous le nom de Serpentaire (voir l’image ci-dessus). C’est une lacune qu’il faut combler rapidement ne serait-ce que pour enrichir votre culture personnelle mais surtout, surtout, pour faire un pied de nez aux astrologues car Ophiuchus n’est rien moins que la treizième constellation du Zodiaque, systématiquement mise de côté par les pondeurs d’horoscopes. Ce charmeur de serpent céleste serait le médecin Asclépios (Esculape chez les Romains), foudroyé par Zeus pour avoir fait de l’ombre au dieu des morts Hadès, en prétendant ressusciter les défunts.  Ce qui, on s’en doute, ne faisait pas les affaires d’Hadès, qui risquait de voir son petit commerce funéraire péricliter si ses clients ne passaient plus la porte des Enfers. Qu’Hadès soit en position de monopole sur le marché n’a jamais gêné personne… Delta Ophiuchus est aussi connue sous son nom mi-arabe mi-latin de Yed Prior. Yed signifiant la main, l’étoile en question forme, avec sa consœur Yed Posterior, la main gauche d’Ophiuchus, qui tient la tête du Serpent. Il s’agit d’une étoile géante rouge (ce que deviendra notre Soleil en fin de vie) située à 170 années-lumière de nous, soit, pour les amateurs de grands chiffres, 1,6 million de milliards de kilomètres.

Le deuxième corps de cet alignement est beaucoup plus proche, puisqu’il navigue à 300 millions de kilomètres (soit deux fois la distance Terre-Soleil). C’est un astéroïde d’une cinquantaine de kilomètres de diamètre appelé Roma. Complètement invisible à l’œil nu, il va jouer, pendant environ 7 secondes et demie, le rôle de l’occulteur. Les astronomes comptent d’ailleurs profiter de l’événement pour mieux le connaître. En effet, sachant déjà à quelle vitesse il se promène dans l’espace, ils vont mesurer, depuis plusieurs endroits du globe, le temps pendant lequel il masquera l’étoile, ce qui leur permettra de préciser sa forme et ses dimensions car les astéroïdes de cette taille ressemblent plus souvent à des patates qu’à des boules de billard.

Au bout de la ligne droite formée par Yed Prior et Roma, il y aura un troisième corps : la Terre. Enfin, plus précisément une bande de Terre. Comme pour les éclipses totales de Soleil au cours desquelles l’ombre de la Lune trace un noir ruban sur notre planète, l’occultation ne sera visible que sur une bandelette d’une cinquantaine de kilomètres de large courant du sud-ouest du Portugal jusqu’à la Finlande, en passant par Bilbao, Bordeaux, Hambourg et Copenhague. Pour assister à l’événement, qui devrait avoir lieu aux alentours de minuit, il faut d’abord savoir repérer la constellation Ophiuchus et son étoile delta. Pour ce faire, tournez-vous vers le sud, trouvez, à quelques degrés au-dessus de l’horizon, la brillante étoile Antarès, légèrement orangée, qui est à la base de la queue du Scorpion, et remontez un peu dans le ciel. Et puis, attendez sans lâcher (du regard) la main du Serpentaire. Jusqu’à ce qu’elle s’éteigne.

Pierre Barthélémy

Post-scriptum : pour les amateurs de curiosités, je signale que, suivant les atlas célestes, Yed Prior n’a pas toujours figuré la main gauche d’Ophiuchus. Comme vous pouvez le voir ci-dessous, en 1603, trois ans avant que Kepler ne publie la gravure qui ouvre cet article, l’Allemand Johann Bayer représentait le Serpentaire de dos, tenant la tête du Serpent dans sa main droite…

Serpentaire-de-dos

lire le billet