Baclofène : un Mediator à l’envers

Débattre du baclofène n’est pas une sinécure. Même lorsque tout le monde est d’accord sur l’efficacité de ce médicament contre l’alcoolisme. Nous en avons fait l’expérience lors de l’émission Science Publique du vendredi 7 septembre sur France Culture. Parmi les invités, Jean-Yves Nau, bien connu sur Slate.fr où il écrit les articles médicaux dont le dernier sur cette affaire en dénonçait le scandale, nous avait apporté les chiffres inédits établis par la firme Celtipharm, spécialisée dans le recueil et le traitement de l’information sur la commercialisation des médicaments. Révélées sur son blog à l’EHESP, ces données démontrent que le baclofène est largement prescrit en dehors de son indication officielle, c’est à dire le traitement de certaines maladies neurologiques comme la sclérose en plaques. Ainsi, sa consommation aurait augmenté de 30% au cours des 12 derniers mois. Sur les 45 000 patients qui ont pris du baclofène en août 2012, 11 000 l’aurait utilisé pour traiter leur alcoolisme.

Les médecins hors la loi

Le problème : le baclofène n’est pas reconnu par les institutions, l’Assurance maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM, ex Afssaps), pour le traitement de l’alcoolisme. Son autorisation de mise sur le marché (AMM) ne concerne toujours que son indication initiale. Ainsi, en toute rigueur, les médecins qui prescrivent du baclofène contre l’alcoolisme devrait indiquer “hors AMM” sur leur ordonnance ce qui rendrait impossible le remboursement par la sécurité sociale. Beaucoup ne le font pas, ce qui est une faute, afin de ne pas pénaliser leur patient. Un essai en double aveugle est en cours qui pourrait conduire à une révision de l’AMM. En effet, aujourd’hui, l’efficacité du baclofène n’est pas reconnue officiellement. L’information sur ses résultats, si remarquables soient-ils, ne circule que de bouche à oreille et de sites Internet en blogs.

La découverte d’Olivier Ameisen

La situation : le recours au baclofène pour soigner l’alcoolisme a été découvert par un médecin, Olivier Ameisen, qui a fait connaître sa propre expérience de sevrage par ce moyen dans un livre publié en 2008 (Le dernier verre, Denoël). Depuis, Olivier Ameisen mène campagne de façon passionnée pour diffuser cette information et la pratique du sevrage alcoolique à l’aide du baclofène. Le problème réside, de sa part, dans une fougue souvent non maîtrisée et qui a rendu le dialogue difficile pendant l’émission Science Publique. Deux autres participants, Bernard Granger, professeur de psychiatrie à l’université René Descartes et William Lowenstein, addictologue et directeur général de la clinique Montevideo, ont souvent eu du mal à s’exprimer alors même qu’ils apportaient des témoignages de leurs pratiques médicales allant tout à fait dans le sens de la croisade d’Oliver Ameisen. Ce dernier s’appuie sur le fait que l’alcool provoque, selon lui, 45 000 morts prématurées en France chaque année et qu’il est donc urgent d’agir.

Huit ans après…

Après le scandale du Médiator, nous assistons donc à une affaire similaire mais symétrique. Au lieu de présenter un danger pour les patients, le baclofène pourrait les soigner. Dans les deux cas, toutefois, les institutions restent muettes. Pas plus qu’elles n’ont pris assez tôt (euphémisme) la décision de retirer le Mediator de la vente, elles se révèlent incapables de prendre parti clairement en faveur du baclofène. Olivier Ameisen a publié sa découverte dans un journal international d’alcoologie en 2004 et son livre en 2008. Ainsi, huit ans après la révélation de l’étonnante efficacité du baclofène, personne n’est capable de dire quelle est la dose efficace contre l’acoolisme, ni quel est le taux de patients sur lesquels le traitement est efficace, ni s’il faut prendre ce médicament à vie. Tout repose sur l’empirisme de la pratique médicale.

Le silence des institutions

A une époque où de plus en plus de médicaments sont déremboursés au motif d’une trop faible efficacité découverte des années après leur mise sur le marché, voici donc la situation inverse: un médicament efficace de notoriété publique parmi les médecins mais non remboursé. On en arrive forcément à douter des institutions. D’autant qu’elles ne souhaitent pas s’expliquer. Invitée à Science Publique, l’ANSM n’a pas pu ou voulu y participer. Une attitude qui se répand de plus en plus, peut-être sous l’influence des services de communication. Lorsqu’une situation est embarrassante, les protagonistes s’abstiennent d’en débattre publiquement. C’est pratique. Mais est-ce vraiment démocratique ?

Michel Alberganti

Vous pouvez (ré)écouter l’émission :

France Culture – 07.09.2012 – Science publique :

Alcoolisme: faut-il prescrire du baclofène ?

avec:

Olivier Ameisen,  cardiologue, addictologue, professeur à l’Université de l’Etat de New York
Bernard Granger, professeur de psychiatrie à l’université René Descartes et responsable du service psychiatrie à l’hôpital Tarnier  à Paris
William Lowenstein, addictologue, directeur général de la clinique Montevideo, à Boulogne-Billancourt, spécialisée dans la recherche et le traitement des dépendances,
Jean-Yves Nau, médecin et journaliste à Slate.fr

28 commentaires pour “Baclofène : un Mediator à l’envers”

  1. à creuser également, la bataille autour du lucentis et de l’avastin pour lutter contre la DMLA: seul le lucentis est autorisé en AMM (1000 euros l’injection mensuelle), alors que l’avastin, sans AMM, coûte 30 euros à l’institution avec les mêmes effets.

  2. J’ai écouté comme d’autres l’émission de France Culture et déplorée aussi la difficulté du débat.

    Concernant vos questions sur la dose efficace et le pourcentage de malades répondants, des éléments de réponses figurent dans les publications d’O. Ameisen et R. de Beaurepaire de 2010 : Suppression de la dépendance à l’alcool et de la consommation d’alcool par le baclofène à haute dose publiée dans les Annales Médico-Psychologiques.
    Dans la thèse de médecine (04/2011) de Constance Alexandre Dubroeucq : Alcool et baclofène : Etude de 132 personnes suivies pendant un an en ambulatoire
    Et dans la publication des Dr L. Rigal, C. Alexandre-Dubroeucq, R. de Beaurepaire, C. Le Jeunne et P. Jaury : Baclofen: A Retrospective Study among ‘High-Risk’ Drinkers parue dans Alcohol and Alcoholism en mars 2012.

    L’information est donc disponible autrement que par le biais de forums.

    L’ANSM la connait et si elle ne souhaite pas avancer plus vite sur ce dossier majeur, c’est peut être sous l’influence de ceux qui font de la résistance à l’avancée de ce médicament.
    Quand on entend des rumeurs persistantes indiquant que des médecins bien en vue découragent la prescription auprès de leurs confrères sous prétexte de chômage possible des alcoologues ou fermeture de centres de soins, on ne peut que se poser des questions.

    Sylvie Imbert – Association BACLOFENE – http://www.baclofene.org – Forum http://www.baclofene.com

  3. @ Sylvie Imbert – Merci beaucoup pour ces précisions et pour ces informations sur les publications scientifiques existantes. Néanmoins, de telles publications ne sont guère accessibles au grand public. S’il existe des institutions comme l’ANSM, c’est justement pour faire le lien entre les publications scientifiques et le grand public mais également avec le corps médical. Aujourd’hui, la prescription du baclofène contre l’alcoolisme relève de la décision individuelle des médecins. Pour ceux qui ont des doutes ou qui ne sont pas au courant, en particulier parmi les généralistes, une synthèse des études en matière de posologie serait sans doute utile.

  4. @michelalberganti

    Tout à fait d’accord avec vous concernant la synthèse des études.

    A condition que les conclusions ne soient pas biaisées comme on l’a lu dans le document 2011 de la SFA http://www.baclofene.org/wp-content/uploads/2011/07/Baclofene_SFA_15juin2011.pdf où de 88% de bons résultats donnés par O. Ameisen et R. de Beaurepaire on arrive au commentaire de F. Paille et L. Mallet :

    Cette série met en évidence 38% d’efficacité, à 3 mois… chez des patients motivés, demandeurs et très informés.

    Ou à celui ci :
    Il ressort de ces séries empiriques haut dosage (et de l’avis plus subjectif des médecins prescripteurs) que :
    – Le baclofène semble avoir un effet anti-craving, mais la relation dose-effet n’est pas évidente.
    – La balance bénéfice-risque semble favorable du fait de la gravité de la maladie alcoolique, même si la balance bénéfice-tolérance est incertaine
    – L’impression subjective des médecins prescripteurs (motivés) est plutôt positive, mais l’expérience est limitée aux patients demandeurs.

    En gros les médecins prescripteurs n’ont aucun recul objectif et les malades se laissent sans doute emporter par leur envie de croire au miracle !

    Il serait bon également de d’autres médecins publient leurs résultats, j’espère qu’ils le feront.

  5. il suffit de demander aux praticiens, ils existent et répondent 🙂
    j’ai posé la question à 4 d’entre eux qui prescrivent (1psychiatre et 3 généralistes)
    réponse = entre 75 et 80% de réussite (arrêt total ou consommation contrôlée)
    et parmi les 20 et 25 % restant, un bon pourcentage de perdus de vue.

    à priori pour ces praticiens, oui, traitement à vie mais à des doses inférieures à la dose d’indifférence initiale.

    moi : indifférent à 240, soigné en deux mois.

  6. Après 10 années avec l’alcool et une montée progressive des doses, je pris conscience de mon alcoolisme il y a 2 ans.

    J’ai donc pris contact avec mon généraliste qui m’a mis sous anti-dépresseur (dont l’effet est annulé par le caractère dépressogène de l’alcool), médocs style Aotal couplé avec des séances de psychothérapie pour trouver la raison qui m’a poussé à commencer à boire… pour finalement me dire que je n’avais pas assez de volonté (sic).

    En début d’année, mon épouse à vue une émission sur le Docteur Ameisen et m’a acheté son livre. Mon généraliste ne voulant (pouvant ?) pas me prescrire ce traitement, Sylvie m’a aidé à trouver un psychiatre qui en prescrivait.

    J’ai débuté mon traitement mi-mai à 30mg pour monter à 180mg mi-août. Depuis la dose de 150mg j’ai commencé à sentir les effets positifs du Baclofène (moins d’envie jusqu’à l’abstinence complète), depuis 180mg j’ai une indifférence totale vis à vis de l’alcool et je me retrouve enfin “tout seul dans ma tête”.

    Quand on voit les efforts des différents gouvernements pour réduire le nombre de mort sur les routes (ce qui est bien évidemment) alors qu’il y a 12 fois plus de mort à cause de l’alcool alors qu’un médicament existe, c’est à ne plus rien y comprendre…

    En tout cas, une nouvelle vie sans alcool s’offre à moi désormais.

  7. Il est indispensable que les médecins prescrivent le Baclofène, Hors AMM, certes certains le prescrivent avec AMM, parfois parce que leurs patients sont financièrement démunis. l’Association Baclofène travaille avec environ 500 médecins à travers l’Hexagone, les Dom Tom et l’étranger. La majorité de ces médecins pensent que ne pas prescrire le Baclofène serait criminel et je partage cet avis. Je suis le trait d’union entre les membres souffrants et ces médecins, il s’agit là de mon rôle au sein de l’association. Notre forum : baclofene.com, une seule loi: chaque membre doit avoir un médecin prescripteur, sans à avoir à le mendier comme cela se passe malheureusement par ailleurs.
    Mia Olsen -association baclofene.com

  8. Je n’ai jamais vu un tel engouement pour un médicament qui n’a pas prouvé son efficacité SCIENTIFIQUEMENT. Aucune étude prospective notamment…
    Les données qui circulent ne prennent pas en cause tous les intolérants qui arrêtent rapidement le traitement et qui sont nombreux!
    Il y a actuellement un essai clinique de phase III en cours, attendons les résultats.
    Pour le moment les résultats semblent similaires aux traitements déjà existants.
    Vos témoignages ne sont que des cas personnels et on ne peut en rien baser des recommandations généralisées à une population sur une expérience personnelle.

    De mon vécu de médecin, ce que je vois des patients sous Baclofène, c’est qu’ils prennent des doses monstrueuses par rapport aux doses prescrites dans les autres indications et réduisent leur consommation d’alcool car il sont complétement “cassés” par le médicament. Quid de la qualité de vie pour un sevrage coûte que coûte?

  9. Bonjour Raymond,
    je comprends vos question et vos inquiétudes, le grand nombres de personnes guéries ont connu, les sevrages, cures, post cures, révia, Aotal et toute la panoplie: résultat 90% de réussite. Aussi d’accord avec vous qu’à un un dosage élevé, le membre est cassé, mais il est cassé provisoirement.
    Je vous propose d’allez voir la liste des membres guéris et leurs commentaires sur le forum, vous serez surpris et agréablement. Raymond, si attendez les essais, vous les attendrez longtemps, le baclofène n’intéresse pas les lobbies, normal il est tombé dans le domaine public, si plus de 500 médecins ont pris le risque de le prescrire c’est pour l’unique raison d’éviter les milliers de personnes décédées en attendant ces fameuses études.

    Mia Olsen – association baclofene .com

  10. Si ce médicament provoque un tel engouement c’est pour une raison bien simple : il marche là où rien ne marche.

    Vous êtes médecins, lisez les docs scientifiques disponibles, je peux vous les envoyer. Mon mail est baclofene@baclofene.org

    Vous verrez que les résultats sont bien supérieurs aux résultats des autres médicaments utilisés pour l’alcoolisme.

    Les doses prises par les malades varient de 60mg/j à 350mg/j. Doses qui leur permettent, non de réduire leur consommation, mais de ne plus avoir besoin/envie de boire.
    Et si effectivement certains voient leur qualité de vie réduite, cela n’est que temporaire.
    On peut en effet ensuite réduire la dose de baclofène prise à quelque chose de très supportable.

    Cette absence de qualité de vie est donc choisie en toute connaissance de cause par des malades qui en ont marre de rechuter sans cesse.

  11. Pardon Raymond, je voulais dire 90% d’échec au lieu de réussite mais je ne vous apprends rien.

    Toutes mes excuses.

    Mia Olsen -association baclofene.com-

  12. J’ai aidée mon amie à se battre contre l’alcool ,elle est guerie depuis 7 mois grâce au baclofene et les effets secondaires ont completement disparu. J’ai remarqué la similitude entre son addiction et la mienne, la boulimie. J’ai consulté son médecin, commencé le traitement en Avril et le 5 Juin, j’ai ressenti ce que j’attendais depuis 40 ans, une indifférence à la nourriture.
    Comme le dit le Pr Ameisen, le baclofene est efficace sur beaucoup d’autres addictions.
    Les crises de boulimies supprimées, je vis enfin normalement, je mange lorsque la faim physiologique se fait sentir et plus quand mes émotions me le commandaient.
    Merci à tous les médecins qui entendent la détresse de leurs patients addicts. Merci au Dr Ameisen.

  13. 20 années d’alcoolisme, 10 psys, 3 TS, une cure, des kgs de médicaments tous plus variés les uns que les autres (AD, Aootal, etc…..)
    Rien n’a pu stopper ma consommation excessive d’alcool, j’en étais à me demander si je ne devais pas finir mes jours imbibé
    Puis ma rencontre avec un psy (déniché grâce à baclofene.com), la prescription du médicament, le traitement, et en 14j jours à 100mg (oui vous ne révez pas), l’indifférence est arrivé
    Je ne suis pas un cas à part, de nombreux témoignages sur le site précité, montrent que l’on peut sortir de l’enfer causé par la boisson
    Pourquoi se poser encore la question de savoir si ce médicament est utile pour soigner l’alcoolo-dépendance?
    Pourquoi ne pas plutôt orienter les études sur les effets secondaires et sur les causes d’échecs?
    Personnellement je n’attends rien de la future étude, elle représente à mes yeux, une querelle d’égos et un conflit d’intérêt entre les laboratoires et certaines professions liées à l’alcoolisme (Alcoologue, centres de cure, etc…), qui à ce jour refusent d’avouer leur impuissance à soigner correctement les patients

  14. Bonjour,
    Je me suis alcoolisé pendans 25 ans, sur les 2 dernières années je consommais plus d’un bouteille de rhum blanc par soir.
    Suite à une émission TV dans laquelle participait Olivier Ameisen, j’ai commencé mes recherches sur le net et j’ai découvert le forum baclofène.com.
    Sceptique au début, je me suis quand meme présenté sur le forum et j’ai été mis en relation avec un médecin prescripteur.
    En 2 mois je suis devenu indifférent à l’alcool à 170 mg de baclofène par jour, c’était inespéré.
    Donc ce médicament, qui coute 3.35 € la boite de 30 comprimés, est efficace contrairement à d’autres beaucoups plus chers.
    Quand aux effets secondaires ils sont variable d’un individu à l’autre. J’estime pour ma part que j’en ai eu peu.
    Cette molécule est approprié pour traiter le problème de l’alcoolo-dépendance et me permet d’avoir de nouveau une vie sociale normale.
    Je conseille à tous ceux qui veulent se sortir de l’alcool d’aller sur le forum http://www.baclofene.com

  15. Bonjour,

    @Raymond : Votre témoignage de médecin est une expérience comme ceux dont vous affirmez qu’ils n’ont aucune valeur.
    Vous ne donnez aucun chiffre et ne précisez rien des dosages en question des malades que vous avez “vus”.
    Je peux tout à fait mettre en valeur dans ce cas, l’expérience de mon médecin prescripteur, qui a réussi à sortir de leur dépendance plus de cinquante personnes sur les deux dernières années.
    En ce qui concerne la qualité de vie, celle d’un alcoolo dépendant est tellement désastreuse avant traitement, que nombreux sont ceux qui pensent à mettre fin à leurs jours.
    Avoir le droit de tenter l’expérience de ce traitement sans parcours du combattant pour trouver un médecin me semble être un minimum.
    Se pose t-on la question d’un traitement lourd pour le cancer, qui ne devance au nombre de décès l’alcoolisme que d’une courte tête ?
    Vous êtes adepte du protocole scientifique et c’est bien normal, mais il n’y a pas de fumée sans feu, les témoignages de gens soignés et enfin libres sont bien réels, et doivent immédiatement être pris en compte. Au risque de laisser des gens mourir inutilement, aveuglément, par votre acharnement à vendre des procédures et du catastrophisme médical.

    Je suis soigné depuis depuis Avril à 120mg, 4 semaines après avoir commencé mon traitement. Je suis LIBRE.
    Je buvais depuis l’adolescence et rien n’avait jamais marché pour moi, aucun médecin ni psy ne pouvait rien pour moi que m’enterrer avec des AD inefficaces et aliénants.
    J’ai découvert le baclofène grâce à des gens comme Sylvie et Mia qui se battent pour sauver des vies, celles des malades dont personne ne voulait plus avoir à les traiter, à commencer par les médecins qui se retrouvaient confrontés à leur propre ignorance.
    Quand enfin on trouve une solution, certains de ces mêmes médecins voudraient bien que ce soit un nouvel échec et freinent cette avancée majeure ?
    On verra comment ils arriveront à retourner leur veste quand le scandale éclatera.
    Et avec ma liberté recouvrée, je serai aux avant postes pour les montrer du doigt.
    Merci aux médecins courageux qui ont eu l’humanité de revenir aux sources et à l’essence de la médecine : sauver des vies, coute que coute.

  16. J’ai commencé le traitement depuis quatre semaines.
    Mon témoignage n’est pas encore celui d’une guérie, mais d’une personne qui renait à la vie.
    Ma consomation est en chutre libre. Depuis 10 ans, je n’ai cessé de taper à toutes les portes pour me guérir de cette addiction. Espéral, Aotal, Antidepresseurs divers et variés, Psy, ont été mon lot, sans succès avec en prime l’idée que je ne valais vraiment rien.
    C’est l’excellent article du Nouvel Observateur qui m’a redonné espoir, je m’y suis retrouvée comme tant d’autres dependants. Il m’a fallu attendre 3 long mois et plusieurs consultations inutiles pour enfin trouver un médecin prescripteur. Je remercie au passage le fabuleux forum “Baclofène Alcool et autres dépendances”.
    Aujourd’hui, oui, je renais, et je me regarde autrement, je vois tout ce que j’ai accompli de bien dans ma vie.
    Le fait d’avoir eu a me battre pour ce traitement me mets vraiment en colère, il devrait être accessible à tout ceux qui veulent s’en sortir.

  17. Je me souviens de ce jour là, ou le médecin traitant de mon mari lui a dit : ” Bon puisque rien de fonctionne chez vous, on va essayer l’Esperal, par contre attention vous ne pouvez pas boire avec le traitement, donc c’est simple, vous ne buvez rien du tout pendant 3 ou 4 jours et vous attaquez le traitement. Cela fera l’affaire en attendant une place en cure. ”
    Simple ? Vous avez dit simple ? Des cures il en avait déjà fait plusieurs et à chaque fois se retrouvait seul à la sortie comme lâché en pleine forêt sans boussole. Et la seule direction qu’il retrouvait à chaque fois, c’était celle de l’alcool.
    Alors entendre son médecin lui demander de ne rien boire pendant 4 jours, comme ça, sans filets….pour essayer un énième médicament qui ne fonctionnerait surement pas…..

    Et le Baclofène est entré dans sa vie…grâce à l’association Baclofène, et à son forum d’entraide baclofene.com.

    Aujourd’hui il est libre, heureux après 6 mois de traitement et après avoir atteint la dose de 230 mg de Baclofène par jour.

    Nous avons finalement changé de médecin, et donné toute notre confiance à celui qui n’a pas eu peur de lui sauvé la vie….

    Que le Baclofène soit reconnu dans le traitement de la maladie alcoolique, et que d’autres vies puissent être sauvées, c’est notre combat aujourd’hui.

  18. J’ai commencé le traitement début juin et le 8 juillet Mr baclo à fait son effet.3 semaines de baclo,dosage à 120 et 40 ans d’alcoolémie balayé.Sans aucun effort,la ou plusieurs cures classiques n’ont pas abouties seul le baclo y est arrivé.Pour experience, pas plus tard que samedi ,grosse fiesta pour l’anniversaire d’une amie.Apero, vin ,etc…et pas une seule tentation.La j’ai vue que c’était gagné.Par contre je ne suis pas encore prèt à descendre ma dose.Laisser le temps au temps.Pour ceux qui débute le baclo,confiance c’est notre derniere chance et pour moi ça à marché ainsi que beaucoup d’autres,alors pourquoi pas vous.
    Comme le dit Cecilia Bacloféne reconnu,beaucoup de vies sauvées et vos Messieurs les Médecins votre devoir est de sauver des vies,alors soyez moins frileux et allez de l’avant.

  19. Seul patient, malade alcoolique de mon médecin traitant, il a tout essayé pendant de nombreuses années, lui et tous les médecins que j’ai pu rencontrer, psychologues, psychanalystes, psychiatres et alcoologues, aucun n’ont réussi à combattre cette maladie, 6 cures en hôpital, des dizaines de fois transportés aux urgences dans des états lamentables, séjours en hôpitaux psychiatriques, rien à faire, j’en sortais et je continuais immédiatement. Une année à convaincre mon médecin de me prescrire le baclo. Après un premier échec à 350 mg ( merci l’hôpital public ) sevrage de 350 à 0. J’ai bien cru que j’allais mourir, attaché en chambre d’isolement, dans le noir avec comme seul médicament de l’eau, toutes les heures, bref la honte de la médecine Française. ( je comprends mieux mes collègues de chambre, préférant la prison aux hôpitaux psychiatriques). Forcément rechute et 3 mois plus tard, on recommence mais sans bricoler, donc en 2 mois 250 mg et libération, ouf………. Le baclo m’a permis de vivre, et faire vivre mes 24 employés, mon élevage de chevaux de sport, bien entendu redonner le sourire à mes 2 bambins, et me permettre de retrouver ma dignité. Je viens de prendre rdv avec mon addictologue qui prône l’abstinence, je l’ai vu pendant 5 ans toutes les semaines, traitement AOTAL, ATTARAX, je vais juste lui transmettre le livre du doct AMEISEN et lui demander de revoir sa copie, il est à 2 ans de la retraite !!!!!

  20. Il est indéniable que le baclofène provoque une révolution dans le traitement de l’alcoolisme de la plus haute importance. L’essai contre placebo conduira peut-être à une autorisation de mise sur le marché mais si tel est le cas, quelle dose journalière de baclofène sera autorisée par l’ANSM ?

  21. Le professeur Ameisen a précisé que le médiator n’avait jamais eu l’aval des USA, ce qui n’est pas le cas du baclofène . Il n’y a donc pas lieu de comparer ces médicaments dont l’un présentait des dangers lorsque l’autre est un produit fiable.
    Au sujet du débat , l’on ne peut reprocher au professeur Ameisen sa fougue, suscitée par tant d’années d’attente. Il y a de quoi être exaspéré !En revanche, le ton hautain, voire méprisant de Mr Lowenstein est très déplacé. Et que dire de cette consultation promise, puis supprimée à Cochin ?

  22. On se demande qui veut qu’on continue à consommer trop d’alcohol. Qui bénifie de notre surconsommation? L’état? L’industrie? Les viticulteurs? Il y a-t-il un lobby contre ce médicament?

  23. Les débats et tergiversations diverses sont le fruit d’une longue (TROP LONGUE) réflexion stratégique: comment valoriser une molécule vieille de 40ans à sa nouvelle valeur commerciale? (x30, x50?)

    – qui va payer? le client, l’assurance maladie? tout cela dans un contexte d’économie mondiale.
    – qui va toucher? les négociations doivent aller bon train.
    – comment faire avaler la pilule au publique et au pouvoirs publics pas trop grossièrement?

    L’Afrique meurt toujours du sida, normal, ils n’ont pas les moyens de payer le prix fixé!

    Il faut bien que tout le monde vive mon bon monsieur.

  24. Bonjour Nicole,
    Nous avons tous compris que le frein vient du fait que le baclofène est tombé dans le domaine public et qu’il ne sera en aucun cas revalorisé financièrement. Qui paie?: la personne malade, le baclofène étant prescrit hors AMM. Les malades eux-même ont promu cette molécule auprès des médecins, ce qui ne s’était jamais produit pour aucun médicament à ce jour et par eux, la guerre du Baclofène sera gagnée. Par la masse, lasse de souffrir Je suis d’accord, tout le monde à le droit de vivre. Ici, nous combattons l’addiction, l’addiction en Afrique et dans le monde entier existe, le sida aussi,malheureusement. J’ai commenté cet article sans remercier, celui qui nous sauve la vie, jour après jour. Professeur Olivier Ameisen.” Le dernier verre” relates a vie d’un homme malade qui guérit son addiction par le Baclofène.
    L’aventure commence à ce moment mais les guérisons un peu plus tard.Encore merci au nom de nous tous. je remercie les médecins impliqués dans cette bataille et qui n’ont pas hésité à prescrire le Baclofène sans attendre.

    Mia olsen – association baclofène- baclofene.com

  25. Bonjour
    Et bien que de témoignages…
    Moi même j ai été alcoolique pendant je ne compte plus les années et depuis 7 mois mon psychiatre était désabusé d essayer de me sortir de cela car il faut savoir que les autres problemes ne peuvent être resolu sans l arret de l alcoolisme, il a donc essayé le baclo et avant de trouver une dose de 100mg (pratique ca fait une tablette par jour !) ya eu des pulsions et des impressions de rechute car consommation parfois excessif et je trouvais cela inquiétant et pensais que même le baclo ne pourrait rien et bien même la je me trompais c etait mon cheminement pour le sevrage de l alcool car quelque chose que je n avais pas remarqué : seulement 4 cuites(avec des doses d alcool, moins l habitude) en 5 mois et quasiment rien sinon alors que je prenais une cuite par jour avant .

    Miantenant depuis deux mois indifference totale, des envies parfois mais je cherche de tres bonne bouteille et ne peux depasser un verre a croire que le baclo nous rendrait oenologue maintenant…les effets sur les sens accrus sont interressants ! bref 3 verre en 2 mois aucune cuite je me demande même des fois aujourd hui comment je pourrais me prendre une cuite, faudrait me forcer

    par contre je pense sincerement a tous que reduire les doses c est une erreur pour l instant mon medecin psy pense que nous participons a une etude en “off” du baclo donc reduire ce serait nuire a ce genre d etude…

    de plus je pense que les choses avancent peut etre pas assez vite mais c est normal en fait on est au debut et faut penser au milliers d années d alcoolisme de l europe ( si si faut se l avouer) mon baclo a changé de boite et c est un groupe pharmaceutique qui le produit donc ya de l espoir car c est eux qui font pression faut pas se leurrer

    donc j attend avec sourire les medecins qui sous la pression de ces firmes vont prescrire par interet. C est sur que prescrire autre chose pour les bobos et autres complications du a l alcoolisme c est fini, ca peut etre embetant de mettre que “baclofene” 5 5 5 pendant un mois

    Mais comme le dis l autre le changement c est mainteant !!!

  26. Bonjour,

    Cela ne fais pas longtemps que je suis sous baclofene, j’ai arrêté de boire presque immédiatement sans volonté particulière de ma part. On appelle ca « l’indifférence » pour les malades.
    Pour les personnes ne connaissant pas cette maladie j’aurais tendance à assimiler cet état à un « comportement normal » face à l’alcool ou la nourriture.

    Quand on ne connait pas l’addiction on ne peut parler d’indifférence.

    C’est aujourd’hui le seul médicament qui m’a redonné de l’espoir pour l’avenir. Je passe sur mon parcours de soins médicamenteux et nombreux types de psychanalyse.
    J’ai lu plus haut post dénonçant les effets secondaires.

    Dites moi quel médicaments n’en a pas.

    La somnolence, les insomnies peut etre? oui, je confirme. Chaque personne va réagir différemment et ses effets sont variables et gérable dans le temps.

    Maintenant réfléchissez en vous mettant des côtés des malades: boire 2 bouteilles par jour ou passer son temps à manger et à vomir pour les tca: es ce vraiment une vie? As t-on vraiment les idées claires emprisonné dans notre cycle infernale?

    Ce comportement n’a-t-il pas des effets secondaires également ?

    Avant de crier au loup en invoquant le fait que le baclofene “casse”, mieux vous t’il pas prendre du recul et prendre en considération sur l’état de destruction du mental des malades au quotidien?

    Qu’est ce qui au fond est réellement important : faire une analyse économique et scientifique poussée et discuter des années entières sur les tenants et aboutissants de l’autorisation de l’amm pour les personnes atteintes d’addiction ? Ou bien aider ces personnes à s’en sortir et se reconstruire ?

    On ne choisit pas de souffrir, on apprend à survivre avec sa souffrance.

    Pour ma part, amm ou pas, je ne peux qu’encourager la prise du traitement sous surveillance médical et la participation au forum du site baclofene.com qui est un modèle de soutient et d’ouverture d’esprit.

    Chose dont les malades ayant cruellement besoin tant ses maladies entrainent un isolement et une solitude, dont on connait malheureusement la fin tragique que cela peut engendrer.

    A bon entendeur,
    Mes meilleurs sentiments,
    Lilou

  27. 10 ans l’alcoolisme, une bouteille de whisky par soir, seule porte de sortie, le suicide, raté, heureusement. Direction l’hôpital psychiatrique. Comme beaucoup, j’ai découvert le Baclofene par hasard, au grès de mes recherches sur internet et d’articles lus dans la presse. La lecture du Livre du Dr. Ameisen m’a définitivement convaincu. Après quelques mois d’hésitations, car elle n’avait pas toutes les infos en main, ma psychiatre et addictologue, se décide de me prescrire du Baclofène, vu mon insistance. Après une “montée” progressive et seulement 4 mois de traitement pour arriver à une dose d’uniquement 80mg/jour, ce qui n’est pas beaucoup, je suis devenu indifférent. Fini les tortures journalières, reste à me reconstruire et aider comme je peux les malades.
    http://www.baclofene.com/

  28. Bonjour,
    Agé de 54 ans et je suis alcoolique depuis 40 ans. Depuis l’âge de 14 ans je ne pouvais faire la fête sans « m’en prendre une bonne », ….. et la fête je peux vous dire que j’aime ça, et que ce n’est pas les occasions qui manquent. Entre deux fêtes : alcoolisation quasi quotidiennes les soirs, et WE chargés. J’ai la chance que mon addiction à l’alcool ne m’ait jamais désocialisé, sans vouloir être provoquant, je pourrais dire au contraire. Je ne suis plus dans le déni depuis longtemps. Je faisais régulièrement des cycles de « rinçage » en me forçant à l’abstinence, par prise conscience, pour faire un régime ou pour avoir de bons résultats à mes analyses de sang. Mais ces cycles sont devenus de plus en plus éloignés, de plus en plus courts, et finalement la machine à laver s’est enrayée.
    – Connaissant les limites de ma volonté,
    – constatant les nombreuses rechutes de mes collègues de bistrot ayant suivi des cures de « désherbage », expression régionale, (peut-être nationale, je n’en sais rien),
    – pensant qu’en devenant totalement abstinent, je me marginaliserais, il faut voir le regard des gens après un « je ne bois pas d’alcool » traduit par un « tiens il ne boit plus c’est un ancien alcoolo »,
    – Et ayant entendu parler du baclo, Je me réunissais et décidais à l’unanimité que ma guérison se ferait grâce à la chimie ou ne ferait pas.

    En septembre 2011, je consulte un médecin (pas mon généraliste, je fais peut être cette erreur) prescripteur de baclo, mais qui refuse de me le prescrire sans l’avis de mon cardiologue. J’ai fait un petit infarctus à 36 ans et j’ai eu trois pontages à 46 ans. Désabusé, ayant peur de la réaction de mon cardiologue je laisse tomber, et continue ma vie de « poivrot festif ». Poivrot festif qui constate qu’il est de plus en plus poivrot et de moins en moins festif.
    En juillet 2012 j’achète du baclo sur internet, (je sais ce n’est pas bien). N’étant pas suivi, mais ayant parcouru de long en large un forum sur le baclo, je décide de commencer à 30 mg par jour et d’augmenter de 10 mg tous les semaines. Et bien je n’ai augmenté qu’une seule fois , dès ma prise de baclo j’ai immédiatement plus eu envie de boire, étonnant, mais vrai, mais je dois avoir la chance de très bien réussir à la molécule.
    Depuis je suis et je reste à 40 mg par jour, j’ai eu un peu d’effets secondaires indésirables au début, maintenant plus grand-chose (peut être des cauchemars) mais rien à comparer aux effets primaires de mon alcoolisme, comportement, gueule de bois…..
    Je fais un tableau excel pour mon suivi quotidien de conso d’alcool, et bien, pour qu’il soit lisible, il faut que je comptabilise ma conso hebdo qui, une seule fois depuis juillet 2012 à flirté avec la barre des 10 verres en une semaine (vacances au village avec resto et bistrot tous les jours), alors qu’avant les vendredi soir, en pleine forme, je m’envoyais à l’aise 10 demis de bière dans l’heure.
    J’ai depuis consulté mon médecin généraliste qui, mit devant le fait accompli, m’a ordonnancé, mon baclo .
    Puisse mon témoignage aider à la généralisation de la prescription du baclo.
    En effet, j’ai peur qu’en l’état actuel des choses, seuls des privilégiés, dont j’ai la chance de faire partie, qui ont accès à internet, qui ont un niveau de culture ou d’éducation relativement élevé (plus ou moins), qui sont sociabilisés, qui ont tout simplement la possibilité ou capacité d’aller chercher l’info peuvent bénéficier des bienfaits de cette molécule.
    Dommage pour les autres, n’est-il pas ?
    Jeanus.

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