Nous sommes en pleines vacances d’été et des millions d’automobilistes parcourent les routes de France et de Navarre, voire au delà. Les voitures sont pleines d’enfants et de bagages. A tout moment, le conducteur, distrait ou fatigué, peut faire une erreur de conduite. Un mauvais geste, un réflexe tardif et c’est la catastrophe. On peut se demander pourquoi, dans une société tout aussi automatisée que portée sur la sécurité, de tels risques subsistent. On peut aussi noter le coté très low-tech des solutions prônées par les associations militant pour la sécurité routière et souvent suivies par les autorités: ceintures de sécurité, air-bags, limitations de vitesse, contrôles radar, éthylotests… Sans parler des ralentisseurs ou des systèmes de sécurité passive des carrosseries qui se déforment pour absorber une partie de l’énergie du choc lors d’un accident.
La sécurité routière semble ainsi fondée sur un seul principe: limiter les conséquences des accidents. C’est à dire réduire le nombre de morts sur la route. Objectif éminemment louable mais qui est obtenu à grand prix. D’abord celui des contrôles (plus de radars, plus de policiers), ensuite celui du plaisir de conduire. On peut considérer que ce dernier baisse proportionnellement à la réduction du nombre de morts… A l’avenir, les mesures anti-accidents pourraient bien achever le petit reste de ce plaisir avec des systèmes d’automatisation plus ou moins totale de la conduite. Au delà des régulateurs ou limiteurs de vitesse, ce qui guette les conducteurs n’est autre que, par exemple, la conduite en convoi (la voiture “s’accroche” grâce à des capteurs de distance à celle qui la précède).
Cette perspective peu réjouissante pour ceux qui aiment encore tourner un volant et appuyer sur des pédales confère tout leur intérêt aux travaux du groupe de mobilité robotique du Massachusetts Institute of Technology (MIT) de Cambridge. Les chercheurs conçoivent en effet un système dont l’objectif est d’éviter les accidents sans contraindre le conducteur. Pour Sterling Anderson, doctorant du département d’ingénierie mécanique du MIT, il s’agit d’un véritable “copilote” électronique. A l’aide d’une caméra et d’un radar embarqués, le système est capable d’analyser à la fois les fautes de conduite et les risques de collision. Dans les deux cas, il prend le contrôle de la voiture pour éviter l’accident. Le reste du temps, il ne se manifeste pas, laissant au conducteur toute sa liberté. Le rêve, non?
Michel Alberganti
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