En cette période pré-électorale en France et dans le contexte actuel de crise économique mondiale persistante, faire de la prospective devient de plus en plus nécessaire. En effet, c’est bien dans les moments de doute et d’incertitude que nous avons, encore plus que d’habitude, besoin d’une perspective, voire d’un espoir… Dire que les hommes politiques actuels, voire nos intellectuels, ne nous aident guère dans ce domaine relève de la litote. Mais après tout, avons-nous vraiment besoin d’eux pour nous projeter dans le futur ? Ne sommes-nous pas capables d’imaginer, à partir de la situation actuelle, qu’il s’agisse des sciences, de la technologie, de la médecine, de la société ou de la politique, ce qui pourrait advenir d’ici 100 ans, en 2112 ?
Il y a un peu plus d’un siècle, un illustre inconnu, John Elfreth Watkins, n’a pas hésité à publier 29 prophéties dans la revue The Ladies’ Home Journal. Slate rend compte de quelques prédictions qui se sont rélèvées étonnamment justes dans cet article.
Devant cette preuve manifeste que la prédiction n’est pas vouée à l’échec, Slate et Globule et Télescope vous lancent le défi :
Prédire ce que sera le monde et notre vie quotidienne en 2112 !
Voici quelques pistes pour participer à cet exercice, non de divination, mais bien de prospective. Il ne s’agit pas de donner le nom du président de la République française à cette époque, mais plutôt d’imaginer si nous serons toujours en république ou sous un autre régime… Ainsi, vous pourriez répondre à certaines des 10 questions suivantes et à d’autres, bien entendu. L’utopie est même autorisée… En 2112 :
1 – Grâce à la médecine, quelle sera la durée moyenne de la vie humaine ?
2 – Pourrons-nous changer d’organes à volonté ?
3 – Garderons-nous toute notre vie notre visage de 20 ans ?
4 – Roulerons-nous toujours en automobile ou bien en aéromobile ?
5 – La côte d’azur sera-t-elle devenue un désert ?
6 – Communiquerons-nous toujours par téléphone ou bien par télépathie ?
7 – L’homme aura-t-il colonisé une autre planète (la Lune, Mars…) ?
8 – Faute de ressources fossiles, quelle énergie utiliserons-nous ?
9 – Aurons-nous un gouvernement démocratique mondial ?
10 – Combien serons-nous sur Terre et avec quel niveau de vie moyen ?
Bien entendu, il ne s’agit là que d’exemples… Vous pouvez nous livrer d’autres prédictions. Nous publierons ensuite, d’ici quelques semaines, une synthèse de ces visions du futur sur le site de Slate.
Ainsi, dans 100 ans, nos descendants pourront-ils se livrer à l’exercice émouvant consistant à comparer ce que vous avez imaginé avec ce qui s’est réellement produit. Le même examen que celui que nous avons fait passer à John Elfreth Watkins. Peut-être auront-ils alors aussi quelques surprises…
A vous de jouer !
Michel Alberganti
lire le billetLe tarsier des Philippines est un tout petit primate nocturne aux grands yeux ronds, qui était bien connu jusqu’ici pour être discret, insoutenablement mignon, et bailler souvent.
Et un tarsier la bouche ouverte, croyez bien que ça vaut le détour :
Mais cette apparence de fatigue perpétuelle était en fait usurpée : un tarsier ne baille pas, il crie.
Il crie mais son cri est bien trop aigu pour être audible pour une oreille humaine, ce qui explique que personne ne s’en était rendu compte jusqu’à maintenant. Produire des ultrasons n’a rien de très original chez les mammifères, mais ne produire que des ultrasons, voilà qui est plus rare.
Le tarsier ne fait pas les choses à moitié : alors que le spectre auditif humain va de 20 à 20 000 hertz, la fréquence principale du cri du tarsier est de 70 000 Hz, et il peut entendre jusqu’à 91 000 Hz. Cela ne bat pas la performance de certains cétacés (jusqu’à 160 000 Hz) mais ça reste très impressionnant, et complètement nouveau pour un primate.
Vous pouvez même écouter un échantillon de ce cri, suffisamment ralenti pour être audible, mais encore trop aigu pour être mélodieux :
Outre son originalité, ce moyen de communication présente un avantage précieux : la discrétion, car une bonne partie des prédateurs du tarsier, qu’il s’agisse d’oiseaux, de serpents ou de lézards, sont incapables d’entendre des fréquences aussi aiguës. En outre, un son aigu se détache mieux des nombreux bruits de la forêt (ce qui explique par exemple que peu d’oiseaux gazouillent dans les graves).
Les auteurs de cette découverte rappellent les autres cas connus de communication suraiguë chez, outre les cétacés, certains rongeurs, quelques chauves-souris et les chats. La question qu’ils posent maintenant est toute simple : que va-t-on découvrir si l’on met d’autres petits primates devant des enregistreurs d’ultrasons ? Peut-être bien que nos cousins primates sont plus d’une espèce à discuter derrière notre dos…
(Probablement de branches.)
Fabienne Gallaire
Sources :
Primate communication in the pure ultrasound, Marissa A. Ramsier et al., Biology Letters, février 2012. (Article complet en accès gratuit)
The only primate to communicate in pure ultrasound, Zoë Corbyn, New Scientist, 8 février 2012. (Avec enregistrement du cri ralenti pour être audible)
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