Si tout va bien, le 20 juillet à 7h06 (heure de Floride), Atlantis se posera sur la piste du centre spatial Kennedy. Avec ce 135e vol s’achèvera l’ère des navettes spatiales américaines. Une ère qui aura duré trente ans, depuis ce 12 avril 1981 où John Young et Robert Crippen décollaient pour la première fois à bord de Columbia, à bord d’un “shuttle”, cet avion spatial réutilisable.
Trois décennies plus tard, la Nasa tente de dresser un bilan positif de cette ère, en mettant en avant la place unique qu’ont occupée les navettes dans le domaine spatial, avec des missions spectaculaires d’arrimage avec la station orbitale russe Mir, des mises en orbite multiples de satellites, des réparations aussi (comme les missions d’entretien du télescope spatial Hubble), une place à part dans la construction de la Station spatiale internationale (ISS). Elle n’oublie pas les 14 morts qui ont marqué le programme, lors des destructions de Challenger en 1986 et de Columbia en 2003.
A l’heure où elle expédie ses navettes à la retraite, la NASA se doit de faire bonne figure, de mettre en avant ses succès. C’est pour mieux masquer une énorme défaite. Car le 20 juillet à 7h06, quand les roues d’Atlantis toucheront le sol, les Etats-Unis auront perdu la course à l’espace habité en n’ayant plus aucun moyen d’envoyer des astronautes en orbite et en devant payer quelques places assises dans les fusées russes pour au moins cinq ans.
Pierre Barthélémy
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