La décevante moisson de Marie-Monique Robin

Le nouveau documentaire de Marie-Monique Robin, “Les moissons du futur” a été diffusé ce soir, 16 octobre 2012, par Arte. En 2008, la journaliste avait défrayé la chronique avec son film précédent, “Le monde selon Monsanto, enquête à charge mais remarquablement documentée sur la multinationale des semences, en particulier OGM, et des pesticides comme le Roundup. On s’attendait donc à une nouvelle bombe. Ce fut plutôt un pschitt… Pourquoi une telle déception ? Pourquoi Marie-Monique Robin s’est-elle enlisée dans un sujet qu’elle maîtrise pourtant fort bien, dont l’enjeu est planétaire et qui est d’une actualité brûlante avec l’affaire de l’étude Séralini ?

Les rendements de l’agroécologie

Il semble que la journaliste soit désormais victime d’une proximité avec son sujet telle qu’elle en oublie la mise en perspective. Avec ce nouveau documentaire, elle veut répondre à une critique, adressée sur le plateau de Mots Croisés, l’émission d’Yves Calvi sur France 2, début 2011. L’agriculture dite biologique, ou plutôt l’agroécologie, ne serait pas en mesure de nourrir la planète, selon le ministre de l’agriculture de l’époque, Bruno Le Maire, grand spécialiste du travail de la terre, et  Jean-René Buisson, président de l’association nationale de l’industrie agroalimentaire, digne représentant… de l’industrie. Tous deux affirment alors que les pesticides sont incontournables. Le sang de Marie-Monique ne fait qu’un tour. Et la voilà partie, avec cameraman et preneur de son, pour un nouveau… tour du monde. Amérique du Sud, Afrique, Etats-Unis, Allemagne, Japon… Elle rencontre des fermiers qui nous démontrent, grâce à leurs années d’expérience, que l’agroécologie permet d’obtenir des rendements souvent égaux à ceux de l’agriculture issue de la révolution verte, celle qui utilise massivement engrais chimiques et pesticides pour faire pousser des plantes hybrides ou transgéniques.

Canards laboureurs

Tout ces portraits et ces témoignages sont convaincants et enthousiasmants. Un peu longs aussi, et redondants. Plus de 90 minutes de documentaire, même sur Arte, c’est assez éprouvant. Mais il s’agit d’une véritable découverte pour un citadin. On apprend comment la culture simultanée de plusieurs plantes peut résoudre les problèmes d’herbes nuisibles et de ravageurs. Comment le maïs peut servir de tuteur à des haricots. Comment on enrichit le sol en azote en enfouissant des branchages au pied des plans cultivés. Comment on peut semer sans labourer. Comment un paysan japonais peut vivre en totale autonomie, énergie comprise (d’où vient l’électricité ?), et nourrir directement une trentaine de familles. Comment des Allemands se sont convertis au bio. Comment un Américain regrette d’utiliser des pesticides au milieu de son champ de maïs tout sec (en fait simplement mûr, sans doute), alors que celui des paysans bio est tout vert. Comment les canards labourent un champ de riz avant le repiquage…

L’Eden recréé par l’homme

L’émerveillement est total. Marie-Monique Robin nous décrit cet Eden retrouvé où l’homme et la nature sont en parfaite symbiose. Mieux encore, car désormais l’homme comprend la nature et il est capable de recréer cette harmonie massacrée par les tracteurs, les hélicoptères d’épandage et les moissonneuses-batteuses monstrueuses. Sérieusement, le documentaire rend perceptible la magie de l’équilibre écologique. Le témoignage final d’un Français (le seul ?), l’agronome Marc Dufumier (sic) achève de convaincre que tout cela est vraiment possible. Que la planète peut se nourrir sans Monsanto. Le débat qui suit ne parvient pas à briser le rêve. L’animatrice, Emilie Aubry, a beau poser la question banco :“Mais est-ce généralisable ?”, on reste sous le charme du “push-pull” et des canards laboureurs. D’autant que le contradicteur du plateau, Willi Kampmann, directeur du Bureau de Bruxelles du Deutscher Bauernverband (?) ressemble un peu trop à un VRP de l’industrie agroalimentaire.

Quelque chose ne va pas…

Et puis… Une fois le petit écran éteint, le rêve se dissipe assez rapidement. Qu’a-t-on vu ? Des agriculteurs exploitant des fermes de quelques hectares utilisant des méthodes à la fois très ingénieuses sur le plan agronomique et très rudimentaires, voire archaïques. Tout se fait à la main, ou presque. On voit des bœufs de labour… Une ferme nourrit quelques dizaines de familles…  Le paysan japonais a beau calculer qu’il existe assez de surface cultivable dans son pays pour nourrir la population nippone, quelque chose ne va pas… Même si les rendements de l’agroécologie peuvent  rivaliser avec ceux de l’agriculture intensive…

Combien de paysans agroécologiques ?

Ce qui ne va pas, c’est que le problème n’est pas de convertir les paysans actuels à l’agroécologie. Le problème, c’est de multiplier leur nombre par cent ou mille pour recréer des fermes de quelques hectares dont les champs ressemblent à de grands jardins. Bien sûr, il y a l’exemple de l’agriculteur allemand, converti dans les années 1970. Mais le documentaire de Marie-Monique Robin ne répond pas à la question essentielle de l’organisation humaine de la nouvelle agriculture qu’elle prône. Combien d’agriculteurs bio faut-il en France. Avec quelle taille d’exploitation pour éviter le recours aux machines polluantes ? Connait-on les solutions agroécologiques adaptées aux écosystèmes français ? Si le documentaire apporte une contestation passionnante sur l’argument du rendement, il nous laisse sur notre faim quant à la mise en oeuvre de l’Eden agricole. Pour Marie-Monique Robin, cela passe par une décision politique. Cela paraît bien court. Concrètement, comment la France, par exemple, peut-elle se convertir à l’agroécologie ? Le sujet du prochain documentaire de Marie-Monique Robin ? D’ici là, la France aura peut-être créé un institut national de la recherche agronomique qui pourra lui donner son avis sur la question…

Michel Alberganti

35 commentaires pour “La décevante moisson de Marie-Monique Robin”

  1. Récit d’une visite chez des agroécologues français.

    http://afis-ardeche.blogspot.fr/2012/09/humanisme-notre-visite-chez-des.html#more

  2. Mr. Dufumier y a répondu à votre question, en faisant mention au taux de chômage.
    Ce système n’est possible que lorsque la proportion d’agriculteur s’éloignera du niveau actuel, 2% d’agriculteur temps plein sur l’ensemble de la population active. Pour rappel au siècle passé ils étaient, si j’ai bonne mémoire, 50%.

  3. @Arnaud – C’est bien tout le problème. Reconstituer une population agricole à l’aide des 10% de chômeurs actuels, cela mérite quelques explications. Et quelques réponses aux questions que cela pose : combien de chômeurs peuvent/veulent retourner ou aller à la terre pour effectuer un travail plus pénible que celui des agriculteurs d’aujourd’hui ? Comment former ainsi des centaines de milliers de “nouveaux paysans” ? Quel sera l’impact sur les prix de vente du salaire supérieur réclamé par M. Dufumier ? A ces questions, il ne suffit pas de répondre Yaka. Le retour à la terre, c’est séduisant. Mais pour combien de personnes ? Je me pose vraiment la question, sans ironie ni a priori.

  4. Beau résumé de ce documentaire très intéressant (que je n’ai malheureusement pas pu voir dans sa totalité, pour le moment),et de l’enthousiasme que l’on éprouve en le regardant. Cela dit, je suis loin de partager votre avis sur ce côté “décevant” que vous lui trouvez…
    Je ne vois pas en quoi la quantité de main d’œuvre nécessaire à la mise en pratique d’une telle agriculture est un problème. Ce serait au contraire une très belle opportunité d’offrir du travail à de nombreuses personnes. Je ne suis pas convaincu qu’au final, le cout de cette main d’œuvre soit susceptible de faire enfler les prix de façon démesurée (cette main d’œuvre remplaçant des machines hors de prix et pour lesquelles les exploitants s’endette parfois à vie).
    Personnellement je trouve bien plus absurde d’utiliser, par exemple, tant de personnes dans les services commerciaux pour créer des publicités nous “encourageant” à consommer quantité de choses parfaitement inutiles. C’est bien beau d’avoir un home cinéma 3D ou le dernier portable à la mode (qui sera obsolète dans 6mois…) mais ce n’est pas ça qui va vous nourrir… La production agricole, Elle, est vitale pour tout un chacun! Aussi pour moi, la main d’œuvre de cette industrie des besoins virtuels, serait bien plus utile dans les champs que dans un bureau…
    Mais pour cela il faut opérer un changement de mentalité (c’est d’ailleurs dit dans le reportage), en revalorisant le travail de la Terre, qui est vu aujourd’hui comme une base besogne. Depuis 50 ans il y a un travail de sape social vis à vis du monde agricole. Le portrait d’un agriculteur que se font les “citadins” (dont je fait partie) est peu glorieux : un gars couvert de bouse, qui doit se lever aux aurores, travailler 12 heures par jour mais ne survie que grâce aux subventions européennes…etc. Effectivement ça ne donne pas forcement envie…

    A mon humble avis, la plus grande difficulté se trouve là : changer l’image de l’agriculture et revoir notre sens des priorités (nourriture > I-phone 5).

    Une “critique” que j’adresserais en revanche au reportage, c’est effectivement l’image d’archaïsme (bien que très performante!) de ces techniques de culture. Image qui effectivement n’est pas très sexy à l’heure de tout les gadgets électroniques avec lesquels on nous submerge sans cesse…
    J’aurais aimé avoir d’avantage d’informations sur la culture hydroponique qui, d’après les maigres informations dont je dispose, serait elle aussi une des solutions viables, durables et généralisables, pour répondre aux besoins mondiaux en se passant de l’industrie chimique et autre OGM (?).

  5. Le prix du pétrole dans un 1er temps forcera la conversion, et le réchauffement climatique dans un second temps qui exercera une “sélection naturelle” sur les agriculteurs. Les “bios” s’en sortiront, les autres laisseront tomber avec la chute de leur rendement.
    De la même façon que l’urbanisation du monde au cours du 20ième siècle est allé de pair avec la surexploitation du pétrole, la chute de sa production anticipée par tous les experts engendrera très probablement un phénomène inverse au cours de ce siècle.

  6. comment convertir la France à l’agriculture durable ?
    les grandes lignes :
    en 20 à 25 ans
    ceux ne sont pas obligatoirement les chômeurs actuels mais les futurs qui peuvent devenir agriculteurs.
    ce genre d’agriculture ça s’apprend donc formation, développement de filière agricole, dès 12/13 ans
    nécessité d’avoir une exploitation agricole sans s’endetter à vie, les rendements sont insuffisants pour pouvoir survivre dans l’environnement économique actuel : redistribution des terres
    reconversion des salariés des entreprises agro alimentaires : formation (ils doivent quand même connaitre un peu l’agriculture), reconversion en agriculteur bio, organisation, circuit de distribution, etc…

  7. Il en va ainsi de tous les documentaires de Marie-Monique Robin, qui mélangent du vrai, du tordu, et du faux (voire parfois des bidonnages francs, cf ses docu sur la voyance et sur les voleurs d’yeux). Elle même se définie comme militante et pamphlétaire, ce qui semble assez incompatible avec la constitution d’un dossier permettant de se faire un avis posé sur une question (ce qui était une fois encore l’ambition de la soirée). Par ailleurs, son absence de culture scientifique la plus basique lui fait commettre d’assez graves confusions et erreurs de raisonnement, laissant toute la place aux préférences émotives et à la pensée magique. Bref, qu’Arte choisisse de continuer a lui offrire du temps d’antenne est en soi un probleme, et s’agissant de prétendre informer un débat c’est pire. Mais qu’elle puisse arriver a faire l’actualité sur ces bases, là ce serait carrément grave.

  8. Le dernier à avoir tenté la retour à la terre généralisé, ce fut Pol Pot, le résultat fut à la hauteur des espérances: 30% de la population éliminée.

    @Vince: en SCV 5% de la surface en production d’agrocarburant suffit a assuré les besoins pour les machines de récoltes, à 10% la distribution à des distances convenables (surtout sur rails). Le bio ne réduit absolument pas la dépendance au pétrole.

  9. Notez que l’Inra se penche sérieusement sur ces questions et vient de clôturer une étude de 12 ans sur l’influence de la suppression des herbicides sur les rendements. Verdict : pas de baisse de rendement si on s’y prend comme il faut.

    Et on ne taxera pas l’Inra d’écologisme outrancié, hein !

    http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/09/cultiver-sans-herbicides-possible-dit-linra.html

  10. @Fabrice N : Si les gens qui viennent en face, représentant de l’industrie agroalimentaire étaient eux aussi des modèles de vertu, on pourrait se dire qu’effectivement, elle n’a pas sa place dans le débat.

    Mais on en est pas encore là.

  11. Si le seul problème est “de multiplier leur nombre par cent ou mille pour recréer des fermes de quelques hectares dont les champs ressemblent à de grands jardin” cela n’en est pas un… c’est une solution au chomage au contraire. L’essentiel dans ce qu’on lit dans votre article c’est de retenir que l’agriculture bio peut être suffisamment productive pour nourrir tout le monde… J’y vois donc une manière solution à plusieurs problèmes en même temps : la pollution, la qualité de la santé et le chomage.

  12. Je ne peux que rejoindre Fabrice N. ; il est inadmissible qu’une personne aussi peu avertie et aussi peu compétente intervienne dans les débats dans la mesure où elle s’appuie sur des chiffres truqués.

  13. Trop facile, Fabrice. Le lobby de l’agrochimie a fait la preuve depuis longtemps de sa capacité à orienter voire fausser les débats, les études scientifiques, les décisions politiques… grâce aux masses d’argent dont il dispose. Qu’une documentariste agissant en solo ne soit pas parfaite certes mais cela n’enlève rien à la pertinence de son discours, vers lequel convergent l’ONU, la parlement européen et un sacré paquet de scientifiques, excusez du peu.
    Une monoculture intensive entièrement basée sur des intrants (semences à racheter chaque année, engrais, pesticides, pétrole) ne peut pas fonctionner longtemps, c’est juste une question de bon sens. Mais c’est comme pour la financiarisation de l’économie, le bon sens semble avoir disparu des écrans radar depuis quelques décennies. Il revient par la petite porte, tant mieux !

  14. @ Fabrice N

    Quand des scientifiques expliquent que l’agroécologie présente des rendements supérieurs à l’agriculture “conventionnelle” (sic), vous trouvez ça “tordu” ? La science serait-elle donc devenue “tordue” ? Diantre…

    Si j’ai un reproche à faire au docu de Mme Robin, ça serait uniquement sur sa réalisation très “grand public”, limite putassière… (Un docu reste un film, donc une oeuvre où le formalisme a aussi son importance.)
    Alors c’est certain qu’on trouve des docus bien mieux foutus que celui de Robin, mais chiants… Et ces docus n’auront strictement aucun impact médiatique sur les gens, ils n’intéresseront que ceux qui sont déjà convaincus.

  15. Analyse très intéressante du documentaire et du débat, que je partage totalement. Comment imaginer en effet revenir à des pratiques d’un autre temps dans les pays développés au motif qu’ils donnent de bons résultas dans les pays en voie de développement? Séduisant sans doute pour des citadins (bobos ou non) ignorant tout de l’agriculture, mais parfaitement irréaliste chez nous. Comment imaginer remettre aux champs 60 ou 80% de la population dans des unités de production familiales où l’on devrait par exemple récolter séparément et manuellement des productions cultivées en association pour des revenus de misère incompatibles avec le niveau de vie des pays développés.
    A propos de remettre le peuple aux champs, voir aussi l’histoire du Cambodge de 1975 à 1979, sous Pol Pot…mais ça n’a rien à voir en effet! Il ne s’agissait pas de sauver la planète.

  16. Oups Michel !
    elle veux répondre à une critique
    Peut-être un effet du sujet qui vous fait prendre un t pour un x comme une inconnu, cette inconnu qui fait la différence entre un plaidoyer militant et une étude sérieuse sur un sujet, on ne peut plus primordiale, que celui de l’alimentation alors qu’un milliard de personnes souffre de malnutrition dans le monde.
    Pourquoi des sujets aussi sérieux et importants que la santé, le réchauffement climatique, le nucléaire, l’alimentation, l’accès à l’eau, et bien d’autres sont-ils systématiquement buzzéifier, discréditant au passage la parole des scientifiques qui eux-mêmes ne font pas les efforts pour être entendu tant ils sont prisonniers de la tyrannie de la publication et de la quête humiliante aux subsides?
    La parole des vrais journalistes scientifiques (j’ai la faiblesse de vous compter parmi le petit nombre que vous êtes) doit-elle rester cantonné à des blogs certes utiles, a des émissions certes passionnantes mais si rare ou peut-elle surmonter un jour l’ostracisme bien pensant ou au contraire la vénération de l’audimat qui ne donne la parole au sensationnel, au manichéisme souvent grotesque, parfois coupable, au contrepied proclamé sans preuve et en toute impunité?
    Vous écrivez en conclusion de votre post utile :
    Concrètement, comment la France, par exemple, peut-elle se convertir à l’agroécologie ?
    Je vous parodierai volontiers en demandant si au fond la France peut se convertir à une information apaisée, contradictoire mais documentée sur des sujets aussi sérieux que ceux qui conditionnent l’avenir des générations futures au lieu de laisser la parole aux prosélytes de toutes confessions. .
    Au moment où, selon Strategy Analytics, la barre symbolique du milliard de smartphones dans le monde a été franchie au troisième trimestre, au moment où jamais l’information et la communication n’avait atteint un tel niveau de diffusion et d’instantanéité, jamais non plus des sujets d’une complexité impressionnante mais d’une importance considérable n’avaient été aussi confisqués par des charmeurs de serpents soucieux d’enrôler des fidèles à leurs justes causes qui s’apparentent plus à des croyances qu’à des vérités scientifiques.
    On prête à André Malraux la phrase Le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas». Il n’est pas sûr qu’il l’ait dite mais il avait peut-être raison (s’il l’a dite  ) sauf qu’en plus de l’éveil inquiétant des fanatismes religieux il y a aussi le fanatisme de ceux qui prennent l’écologie en otage pour s’autoproclamer les nouveaux messies sauveurs du monde, alors qu’ils ne sont que des gourous transformant le débat en une guerre de religion.
    J’ai pour ma part la nostalgie de la controverse utile et apaisé qui ne vise pas à prendre son contradicteur pour un ennemi ni à lui jeter des arguments comme des anathèmes visant à disqualifier son propos.
    L’instrumentalisation systématique des débats c’est comme des phares de voitures qui nous éblouissent en pleine nuit. Cela ne participe pas à la clarté des arguments.

  17. une honte pour arte cette émission.IL FAUT SAVOIR D4OU ON VIENT!
    si l’agriculture est ce qu’elle est aujourd’hui c’est pour 2 raisons principales – subvenir au besoins d’autosuffisance pour ne plus connaitre de famines ( grande famine en Irlande suite à l’arrivé du mildiou sur la pomme de terre à l’époque ou 100% de l’agriculture était bio, résultat 1.5 million de morts sur 4 millions d’habitants)
    – au 20 eme siècle l’agriculture devait fournir la main d’œuvre au développement de l’industrie ( choix politique )
    Mme ROBIN est elle prête à travailler le dos courbé dans les champs , car avec ces méthodes de productions il faudra plus de 50% de la population dans les fermes !! et pour quel revenu .tiens un sujet le revenu qui n’a pas été abordés.
    il ne me semble pas que les fermes en question croulaient sur les dividendes

  18. Non mais sérieux les mec, vous lisez les bétises que vous écrivez ? Super, on a qu’à reconvertir les chomeurs en agriculteur comme ça on résout le problème du chômage et de l’agriculture !!!
    Bienvenue dans le monde des bisounours !
    Mais allez-y dans les pays qui vivent vraiment comme ça, aller au Bangladesh ou dans la Chine profonde, ou même au fin fond du Maroc, allez voir comment ça se passe. Et demandez-leur ce qu’ils en pensent.
    Vous n’arrivez pas à admettre un fait connu pourtant depuis la nuit des temps : on ne peut pas allez contre la nature humaine qui est d’aller au plus simple, au moins fatiguant et de s’enrichir (et pas uniquement financièrement). Vous passeriez 80 ans de votre vie avec votre bêche vous ?

  19. @Romu: les conclusions de l’INRA sont bien plus mesuré que les vôtres, et leurs systèmes reposent sur l’intensification du désherbage mécanique (=pétrole) et sur une composante élevage ruminant forte (presque les 3/4 des cultures leurs sont dédiés, notamment lors de rotation visant à épuiser les chardons).

    Pour ceux qui veulent des vrais info sur la troisième voix agricoles:
    http://www.agriculture-de-conservation.com/
    Après avoir enterré les objectifs chiffrés pour l’AB, notre ministre de l’agriculture est venu visiter l’exploitation d’un des leader du mouvement:
    http://www.agriculture-de-conservation.com/-Philippe-Pastoureau-.html

  20. Erratum:http://www.lemonde.fr/planete/article/2012/10/09/le-gouvernement-met-fin-a-l-objectif-de-reduire-l-usage-des-pesticides_1772342_3244.html
    C’est l’idiot objectif du Grenelle qui est enterré (il aurait peut être fallu demander un rapport à l’INRA avant de s’engager avec les ONG d’écologistes de salon). L’objectif de surface bio s’enterre tout seul, on n’a toujours pas atteint les objectifs de 2007 en 2012.

  21. @ Jean C

    Le japonais présenté dans le docu n’avait pas trop l’air d’un bobo ; en revanche l’américain et ses champs minables avait l’air, lui, d’un sacré gogo…
    Comment imaginer que les gens retournent à la campagne ? Eh bien en imaginant des villes où l’insécurité et le chomage ne cessent d’augmenter par exemple… La faim est également un argument…

  22. votre article n’est pas tres optimiste et peut etre meme pas si reflechi que ca.

    Je vais essayer d’etre bref.

    nous sommes à 10% de chomage, ce chomage touche particulierement la main d’oeuvre non qualifiée.

    Notre société ne produit plus d’emploi pour ce genre de main d’oeuvre.

    ils disparraissent peu à peu : automatisation dans les usines, pompe a essence automatique, caisse de supermarché automatique…

    Avec un peu de bon sens (je suis conscient que c’est deja de l’idealisme), il ne serait probablement pas tres compliqué de favoriser politiquement, un retour a l’agriculture d’une partie de cette population, en favorisant la formation et l’achat de terre acricole a ceux qui aimeraient se lancer.

    Il y a aujourd’hui un vrai desir de manger plus sainement dans notre société, Les AMAP sont très prisées, a tel point qu’il est difficile d’y trouver une place et Je ne pense pas que ce soit un phenomene de mode.

    Je pense que nous devrons bien comprendre, à un moment ou a un autre, que le modele actuel doit evoluer, changer….

  23. @ Michel Alberganti

    Je suis très déçu par une critique mêlant forme et fond. Elle laisse le goût amer de la subjectivité.

    Vos critiques concernant le reportage sont très dommageable au travail de fond qu’il évoque.
    Le propos n’est pas de donner LA solution, c’est le travail d’autres personnes.
    Il démontre que d’autres voies s’ouvrent à nous.
    Si vous ne le comprenez pas.
    Si vous ne voyez pas la nécessité impérieuse de modifier nos modes de production.

    S’il vous plait cesser d’utiliser le pouvoir de votre plume pour saper les étapes déjà difficiles de cette évolution.

  24. MDR, pas la peine de s’étriper sur ce sujet, dans 10 ans on aura épuisé tout le phosphate du monde… Et la, nos 75 % de terres, sur lesquelles rien ne peut plus pousser sans lui pendant au moins 10 ans sinon 15 (…), seront incapables de produire quoique soit, a part du foin et des marguerites…

    Mais si l’agriculture bio ca marche, et elle peut s’industrialiser, on ne va revenir au labour a la main alors que des machine le font bien… La diversification des cultures n’empeche pas des récoltes avec machine, la surface des champs de la Beauce peut très bien etre divisé par 10 que les machines pourront toujours récolter… Quand aux semences je ne vois ou est le problème non plus…

    C’est plutôt la taille des fermes que notre chère europe a détruite qui sera le plus gros problème… Les petites exploitations doivent revenir et être aidées ainsi on pourra tout a fait assainir nos champs poubelles…

    Non si il y a de la volonté, on y arrivera, ha oui le budget alimentaire des familles doit être augmenté, tant de chose inutile sont acheté juste par envie de consommation que une augmentation du budget de 50 % en achetant plus en grande surface, c’est jouable ! ^^ Ce que l’on va economiser sur nos factures grace aux economies d’energie sur nos transports et nos domiciles (isolation correct…) peut très bien être réinjecté dans notre alimentaire en s’interdisant les grandes surfaces… Mais il y a du boulot c’est sur…

  25. Comment faire la transition ? La vraie question est “comment ne pas la faire ?”. Le pétrole, dont sont issus les engrais, les pesticides et l’énergie nécessaires au modèle agriculturel actuel, se fait de plus en plus rare. Au fur et à mesure que son prix va augmenter, le modèle va s’adapter. On n’achètera plus de bananes d’équateur quand elle seront à 1500 € le kg (dont 1492 de frais de transport), ni d’OGM à 400 € le kg (dont 396 de pesticides). Mais on voudra quand même manger (il paraît que c’est bon pour la santé). Alors on se tournera vers les terres proches, et on fera … comme nos ancêtres ont fait pendant des milliers d’années !

  26. @Christophe: et qualifier les chômeurs ça ne serait pas une solution plus pertinente? Sans forcément leur mettre des bac+x, des formations pratiques

  27. sont encore recherché sur le marché du travail…

  28. Il y a toujours des déçus et des contestataires.
    Mais l’objectif du film est atteint car il provoque le débat.
    D’autres modes d’agriculture, existent et ne demandent qu’à se développer.
    Le film démontre que cette agrobiologie n’est pas archaïque ou le fait de doux rêveurs ; que c’est une agriculture non plus basée sur le tout chimique et le tout mécanique, mais qui demande au contraire de grandes connaissances biologique, botanique et environnementale : étude des plantes, des insectes et autres animaux, leur biologie, leurs interactions etc… domaines d’études longtemps délaissés au profit de la chimie, la biochimie, la génétique : un rééquilibrage dans ces domaines de recherche et surtout dans les programmes d’enseignement s’impose.

  29. @Mitch: 10 ans? D’un vous délirez, de deux certains agriculteurs ont 10 ans de stock dans leurs sols, donc il y a de la marge. Avec un peu d’élevage le problème des engrais de fond disparait. Les agriculteurs en AEI n’utilisent presque plus que des doses starter en localisé, 2 à 10 fois moins que ce qu’ils auraient besoin au vu de leur rendement en conventionnel.

  30. Guyver , on ne fait jamais comme nos ancêtres.Mais ne paniquez pas les modes de productions évoluent dans nos campagnes et ce vers le moins d’intrant de synthèse.Savez vous qu’en 2009 la consommation de PK en France est revenu au niveau de celle de 1936 !Et le travail sur l’azote est commencé. CONFIANCE .

  31. L’agriculture même intensive évolue et commence à faire pas mal d’adeptes ..même en utilisant des tracteurs et du gros matériel.

    Quelques pistes :

    http://www.objectifsol.fr/

    http://www.agrovideotop.com/category.php?id_category=8
    visualisez les extraits

    http://www.atoutbiner.fr/

    Vous pourrez voir que certains, tout en n’étant pas des bios cogitent et adaptent

  32. Les documentaires de Marie-Monique Robin mélangent du vrai, du tordu, et du faux effectivement, comme l’écrit très justement FabriceN. Mais je me garderais de lui reprocher un manque de culture scientifique, le problème est son irrespect de certaines règles de base de sa propre profession – le journalisme – avec la complicité d’Arte.
    Les défenseurs de l’agroécologie ont un mauvais porte-étendard avec elle. J’ai montré “Moissons du futur” à des étudiants de journalisme, comme je l’avais fait avec le reportage qui lui a valu un Prix Albert Londres contesté, sur le vol d’organes humains en Amérique latine. Ces jeunes sont restés unanimement dubitatifs, relevant beaucoup d’approximations et de partialité.
    Alors pourquoi tant d’impunité et de médiatisation pour des documentaires qui vont á l’encontre des causes parfois nobles qu´ils prétendent défendre? Et pourquoi ce silence des journalistes sur des pratiques contestables, au grand jour et au sein de leur profession?

  33. […] au passage de l’agriculture intensive à l’agroécologie, approche développée dans le documentaire de Marie-Monique Robin dont nous avons parlé il y a quelques […]

  34. […] liée au passage de l’agriculture intensive à l’agroécologie, approche développée dans le documentaire de Marie-Monique Robin dont nous avons parlé il y a quelques […]

  35. MM Robin faut partie des gens qui vivent sur la médiatisation créée par la peur
    elle commence à lasser
    pendant ce temps Monsanto engrange car on ne l’attaiaque pas sur le vrai problème qui la création de semences stériles

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