Avant de refermer la saison européenne ce samedi avec les deux meilleures équipes du continent, retour sur les dix moments les plus marquants de la Champions League 2010/11. Sans clubs français (ou presque) évidemment.
1. Le meilleur match : Bayern-Inter (3-2)
Huitième de finale retour. Les Allemands ont gagné à l’aller 1 à 0. Festival d’occasions et de buts, avec double retournement de situation: ouverture du score par l’Inter puis domination forcenée du Bayern, avant la remontée finale des Italiens. Et tout le monde est fidèle à sa réputation: Lucio n’a toujours pas compris qu’il fallait arrêter les petits ponts dans sa surface, Gomez pousse la balle au fond, Sneijder et Stankovic canardent, Robben est toujours aussi insupportable, Eto’o régale.
“Surtout, ne pas toucher le ballon”
La relégation de Lens et celle, possible, de Monaco, jadis valeurs sûres de la Ligue 1, traduisent ce que vit la société française actuelle: une paupérisation accélérée de sa classe moyenne.
Remontons un peu plus de dix ans en arrière. Lens devient champion en 1998, Nantes en 2001 et Monaco, deux fois, en 1997 et 2000. L’année prochaine, ces trois équipes joueront sûrement en Ligue 2. Pour deux d’entre elles, c’est en tout cas déjà certain. A l’inverse, qui verra-t-on en Ligue 1 l’année prochaine? Evian, Dijon, Le Mans et/ou Ajaccio. Une marque de bouteille d’eau, une de moutarde, une de rillettes et un club de vacances en bord de mer. Autant dire que l’intérêt du championnat va en prendre un coup.
lire le billetQui réalisera le plus gros transfert de l’été ? Rhabillez-vous, Cheikh Mansour, Roman Abramovitch et autres Florentino Perez. Claude Guéant est dans la place.
Le ministre français de l’Intérieur vient de frapper un grand coup en recrutant, en l’espace de quelques mois, deux fleurons du sport français. Pascal Garibian, ancien arbitre international, est devenu porte-parole de la direction générale de la Police Nationale. Selon le communiqué, le natif de Bourg-en-Bresse travaillera “en constante collaboration et complémentarité” avec Pierre-Henry Brandet. Oui oui, l’ancien présentateur de Tout le Sport, promu porte-parole du ministère. Avec la bonne foi qui la caractérise, l’équipe de Plat du pied sécurité a imaginé le mercato de la Place Beauvau. Pour que les talents du foot français continuent à tout donner pour la sécurité de nos 18 mètres.
lire le billetLa Jupiler se sert aussi en coupe
Cela vous a sûrement échappé, le RC Genk est devenu champion de Belgique hier soir. Sauf que la conquête du titre a de quoi bien faire rire: elle s’est faite pour un demi point au bout d’un championnat toujours incompréhensible.
Vous reprendrez bien une pinte de Jupiler league, le championnat de nos voisins préférés ? Pour résumer ce qu’on vous a déjà expliqué ici (en longueur et avec brio), cette compétition sans queue ni tête se joue en deux phases: une saison régulière, et des “play-offs” sous forme de mini-championnat entre les 6 premiers de la première phase, mais qui bénéficient de la moitié des points acquis.
lire le billetVendredi, la Ligue de football professionnel lance son appel d’offres pour la retransmission de la Ligue 1 pour la période 2012/16. L’occasion d’établir le(s) classement(s) économique(s) du foot français en 2009/10, grâce aux comptes publiés il y a quelques semaines par la Commission de contrôle des clubs professionnels (DNCG).
lire le billetD’où viennent les préjugés sur les fameux «grands blacks costauds et puissants» dans le foot français? Le point de vue d’un doctorant en sociologie, auteur d’un mémoire sur la question.
Sébastien Chavigner est doctorant en sociologie à l’IEP de Paris. Il est l’auteur d’un mémoire de recherche portant sur la «question noire» dans le football français, réalisé en 2010 à partir d’une enquête de terrain.
Qu’on ne s’y trompe pas: la fameuse réunion de novembre dernier à la FFF réunissant, notamment, Laurent Blanc, François Blaquart et Erick Mombaerts, portait essentiellement sur la gestion du cas des binationaux, ces joueurs qui s’en vont grossir les rangs de sélections étrangères après avoir effectué toute leur formation en France. Si la volonté de limiter leur nombre peut faire l’objet de débats, il est pour le moins délicat d’y voir du racisme –quand bien même l’immense majorité de ces joueurs sont originaires d’Afrique noire ou du Maghreb, pour des raisons historiques évidentes (1). En faisant l’amalgame entre ces «quotas» (dont on ignore d’ailleurs la portée et même l’existence) et une discrimination «raciale», Mediapart fait certainement fausse route dans sa volonté de désigner des méchants à la vindicte populaire. Mais là n’est finalement pas la question.
lire le billetIl aurait fait la même tronche, Marcel, à la CAN avec le Ghana ?
D’après les révélations de Mediapart, les pontes de la Fédération française de foot s’inquiètent du trop grand nombre de joueurs binationaux qui renoncent à porter le maillot bleu. Pourtant, quand on regarde le onze type des joueurs à la double nationalité, on se rend compte que c’est bien l’équipe de France qui est la grande gagnante. Desailly vs Faty, y’a pas match.
François Blaquart suspendu, Laurent Blanc dans l’œil du cyclone et parti se mettre au vert, Fernand Duchaussoy qui se demande comment il va sortir l’institution de la panade… ça sent le roussi à la FFF. Discriminations ? Non, volonté de mettre de l’ordre dans la gestion des joueurs binationaux formés en France nous dit l’establishment de la fédération. Avec une idée simple: éviter que trop de joueurs aillent jouer pour une autre équipe nationale que la nôtre. Mais, au fait, c’est quoi le problème ?