Lyon vendra pour 30 millions d’euros cet été

Depuis l’introduction du club lyonnais en bourse, la finance française rencontre le monde du football. Dernière session en date jeudi midi avec la présentation des résultats semestriels d’OL Group. Bilan? Une annonce, une confirmation et un florilège aulassien.

Annonce. Lyon veut vendre pour 30 millions d’euros au mercato estival. Lors du mercato d’été 2009 (avant l’achat de Lovren donc, pour environ 9,5 millions d’euros), l’OL a acheté pour 76,5 millions d’euros et a vendu pour 52,4 millions d’euros. “Le Conseil d’Administration a pris la décision stratégique de rééquilibrer ce solde“, dixit JMA. Le groupe est-il en fin de cycle? Certains cadres ont-ils encore la motivation? La décision est tranchée, l’équipe bougera cet été.

Problème: comment générer 30 millions d’euros dans un marché toujours touché par la crise et qui ne pourra certainement pas compter sur Florentino Perez pour se doper l’été prochain? Le président en a conscience: “les bons joueurs seront toujours chers. C’est le marché des joueurs intermédiaires qui va souffrir”. Donc Lyon devra soit vendre Lloris, Toulalan ou Lopez pour 30 millions soit se séparer de Källström, Bastos, Clerc et Govou pour 30 millions (sachant que Govou et Clerc sont en fin de contrat). Là, Aulas est moins lucide: “Avec la coupe du monde, nos joueurs vont prendre de la valeur. Bastos par exemple vaudra deux fois le prix auquel nous l’avons acheté“. Remember Keita.

Qui va partir alors? On voit mal les dirigeants détruire le groupe mis en place par Puel. Les joueurs récemment arrivés devraient être protégés.”Certains joueurs avaient souhaité partir au mercato d’hiver. Nous avons refusé afin de jouer nos chances jusqu’au bout cette saison“, explique JMA. Ederson, Bodmer, Clerc ou encore Govou, régulièrement annoncés partant ces derniers temps, pourraient donc faire leurs bagages en juin.

Confirmation. La gestion lyonnaise est tournée vers l’économie. Si cela rassure les analystes financiers autour d’une flute de champagne après la conférence de presse, cela peut frustrer les supporters assis dans les tribunes. “Pour moi, la véritable valeur au delà des résultats sportifs, ce sont les capitaux propres“, affirme le mec à la tête d’un club possédant 168 millions d’euros de capitaux, contre 26,5 pour l’OM. Dans la même optique, JMA ne regarde pas le prix des joueurs en fonction de leur niveau mais en fonction de leur “capacité de plus-value”. Les joueurs sont aussi des placements financiers. Et si Lyon a effectué deux mercatos de suite négatifs, il est hors de question de continuer cette politique dépensière.

Malgré cette gestion stricte, l’OL n’arrive toujours pas à rivaliser avec les grands d’Europe. JMA plaide donc avec force pour un fair play financier européen, une régularisation du nombre des joueurs pros dans les clubs et un encadrement du salaire des intermédiaires. En ça, nous ne lui donnerons pas tort.

Florilège. Donner la parole à Jean-Michel Aulas, c’est toujours l’occasion d’avoir une perle. Alors pendant plus d’une heure, on a eu le droit à plusieurs phrases d’anthologie.

“Je ne suis pas satisfait de notre cours de bourse, mais bon, il faut être démocrate.”

“La fréquentation du stade est en baisse mais cela est notamment dû aux travaux du métro qui gênent l’accès au stade […] Les critiques régulières des médias diminuent également le nombre de spectateurs.”

“Malgré notre modestie habituelle nous remarquons que nous sommes en tête dans trois domaines. Les produits des activités hors cessions de joueurs, le résultat net et les capitaux propres.”

“Hier je dinais avec Florentino Perez.“

Ah oui, j’oubliais, si vous voulez vraiment les chiffres du semestre. Le chiffre d’affaire est en recul de 10% à 90 millions d’euros, le résultat net du club est négatif à -8,7 millions d’euros mais le club est toujours assis sur 157 millions d’euros de fonds propres. Coté recettes, le palmarès est le suivant:

1°) Les droits TV avec 38,4 M€

2°) Les produits de la marque (filiales type OL  coiffure et produits dérivés) avec 17,8M€

3°) Les ventes de joueurs avec 14,5 M€

4°) La billetterie avec 11,4M€

5°) Le sponsoring avec 7,8 M€

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Photo: Reuters/Robert Pratta

Olivier Monod