La balance des paiements reste négative en 2009 de 40,6 Mds€, contre 44Mds€ en 2008. La baisse des prix du pétrole et du gaz se traduisent par une légère amélioration. Stat Info Banque de France.
Le rapport de la Cour des Comptes 2010. Au sommaire : La conduite des programmes de défense, le parc automobile des services centraux de la police nationale, les méthodes et les résultats du contrôle fiscal, la SNCF réformes sociales et rigidités de gestion, la RATP, bilan déséqilibré, la lutte contre le sur-endettement des particuliers…
lire le billetCela fait maintenant deux ans que Vincent Bolloré rachète sur le marché des titres de la Financière de l’Odet. L’homme d’affaire a consacré 87 millions d’euros à ramasser des actions de la principale holding du groupe qui porte son nom. L’opération rachat démarre le 4 janvier 2008. Ce jour là, la Sofibol, comprenez la Société Financière Bolloré, rachéte pour 429.533€ des actions de la Financière de l’Odet. Avant cette date, rien, pas un mouvement en 2007, pas un en 2006, pas un en 2005. Le calme plat si l’on en croît les communiqués publiés sur le site de l’Autorité des Marchés Financiers, l’AMF. Ensuite, c’est la grande tourmente. Quatre-vingt cinq opérations réalisées en vingt-cinq mois, de janvier 2008 à janvier 2010. Tous les 10 jours l’AMF publie un rachat d’actions de la Financière par “une personne morale liée à Vincent Bolloré, Administrateur, Président du Conseil d’Administrat ion” selon une formule immuablement reprise. Parfois, les sommes sont ridiculement faibles. Un jour c’est 5060€, l’autre 6370€. D’autre fois, les choses deviennent très sérieuses 1 million, 2 millions, jusqu’à 18,6 millions d’euros.
Le plus intéressant, ou le plus curieux, est de regarder qui rachète les actions. Vincent Bolloré utilise six sociétés financières qui détenaient ensemble 80% du capital de la Financière de l’Odet, au 31 mars 2009. Ajoutons les 10% d’Orfimar, la société de Sébastien Picciotto, l’allié de toujours, et l’on arrive à 90%. Certains noms des holdings ramènent aux plantations d’hévéa de l’époque coloniale. Il y a Nord Sumatra Investissement, elle ne réalisera que 4 opérations mais signera la plus importante, celle à 18,6 M€, il y a aussi la Compagnie du Cambodge (18 rachats) ou l’Imperial Mediterranean (1 seul rachat à 5,5 millions d’euros). La Compagnie de Guénolé (24 rachats) ramène, comme la Financière de l’Odet, en Bretagne, le berceau de l’entreprise. Il y a enfin des noms qui sente les livres comptables comme la Foncière Moncey (5 rachats dont le plus petit à 5.060€), la Sofibol (8 rachats), La Société Industrielle et financière de l’Artois (23 rachats).
Les entreprises intervenaient par vagues successives, en bon ordre. La Sofibol et la Foncière Moncey ont commencé le travail en janvier 2008, suivies de Nord Sumatra et de la Financière de l’Artois, de la Cie. du Cambodge et de l’Imperial. Ces dernières semaines la Compagnie de Guénolé a pris le relai avec une dernière opération réalisée le 21 janvier pour un montant de 373.399,59€. Il faut avoir vu une démonstration de Vincent Bolloré, avant l’Internet, aux temps préhistoriques du Minitel, pour comprendre que l’homme aime chasser lui même. Il avait alors lancé une OPA et rachetait tout de temps à autre ce qui passait.
Répète-t-il la même opération sur lui-même? Possible. Pour quelle raison vient-il sur le marché pour ramasser les titres de la Financière de l’Odet? Nous avons sollicité le porte-parole de Vincent Bolloré, à de multiples reprises, par mail et par téléphone, sans obtenir de réponse, jusqu’à présent. Une hypothèse tient la route: sortir de la cote. Pourquoi s’ennuyer avec des minoritaires quand cela ne se justifie plus? Un article paru dans les Echos, en mars 2009, soulignait que les “sorties de la cote se multipliaient” et évoquait explicitement le cas de Bolloré. Avant Bolloré c’est peut-être la Financière de l’Odet qui montre le chemin de la sortie. A suivre.
PhDx
lire le billetRappel à l’ordre pour le patron d’EDF
Henri Proglio a tout accepté: d’abandonner son plan de restructuration de la filière nucléaire française, sous la houlette d’EDF, de réduire son salaire de PDG, de ne plus avoir de salaire comme président du conseil d’administration de Veolia, de quitter Veolia et maintenant il devrait abandonner la réorganisation d’EDF et de ses filiales ErDF, et RTE, chargées respectivement des réseaux de distribution et de transport d’électricité. A peine a-t-il déclaré qu’il allait ouvrir le dossier que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) lui rappelle que Bruxelles impose et que la France a accepté que les réseaux devaient désormais être indépendants des producteurs. Les Echos (09/02/2010)
La Banque de France vient de publier son Enquête mensuelle de conjoncture qui donne une série de photos de “la grande récession”. Les investissements, les marges, la trésorerie de l’industrie se redressent, repassent au dessus de “la moyenne de longue période” (depuis 1991), qui marque un retour à la “normale”. Du coup il est possible de mesurer l’impact de la crise. La mécanique pour l’industrie est donc la suivante: la situation de trésorerie des entreprises, les moyens financiers dont elles disposent sans avoir besoin de demander un coup de main à leurs fournisseurs ou à leurs banques, se dégradent à partir au milieu de l’année 2006. Le résultat brut d’exploitation, les profits des entreprises, qui venait d’atteindre un sommet, chute rapidement à partir du deuxième semestre 2006. Les investissements ont tenu une année environ avant de plonger au 2ème semestre 2007. Le creux de la récession est atteint il y a un an à la fin de l’année 2008, et 2009 est une remontée assez rapide vers la normalité.
Source: Banque de France.
Deux éléments de ce que nous appelons une crise paradoxale. La consommation des produits informatiques, numériques, de téléviseurs, ou de GPS, bref ce que l’on regroupe sous le vocable d’électronique grand public n’a enregistré qu’un faible ralentissement à la fin de 2008.
Source: Banque de France.
Les achats de voitures neuves ont également enregistré un revers en 2008, mais l’année 2009 c’est traduite par un record des ventes (2.268.730 immatriculations), depuis 1990! Drôle de crise durant laquelle on bat des records de consommations.
Source: Banque de France.
Il reste la question du chômage qui devrait se résorber avec la remontée du taux d’utilisation des capacités de production. Mais il reste de la marge puisque la tendance vient seulement de s’inverser.
Nous nous posions la question de savoir comment appeler cette crise liée à des sommets de consommation, le nom qui s’impose donc est “la grande récession”.
PhDx
lire le billetAir France-KLM souhaite économiser 120 millions d’euros par an sur le personnel navigant des réseaux courts et moyens courriers, dont 66 millions sur les pilotes, selon des informations de La Tribune reprises par Le Figaro. Pourquoi se focaliser ainsi sur les stewards, les hôtesses et les pilotes? La réponse est peut-être contenue dans un tableau paru dans le dernier numéro de Capital (n°221).
Une compagnie aérienne achète des avions. L’objectif est d’avoir une flotte aussi importante que possible pour avoir un pouvoir de négociation face à Airbus ou Boeing. Il faut ensuite la renouveler assez vite pour qu’elle soit aussi jeune que possible. Un avion moderne permettra de réduire les coûts de carburant, les coûts de maintenance et, accessoirement de séduire la clientèle. L’étape suivante est de dessiner un réseau aussi complet que possible sans qu’il devienne trop complexe à desservir. Pour y parvenir, toutes les grandes compagnies ont noué des alliances.
Pour la taille Air France-KLM est tout à fait bien placée. Avec 649 appareils elle se retrouve juste derrière la Lufthansa (725 avions) et devant Delta Airlines (628 avions) ou American Airlines (612 avions). Du côté des alliances, la compagnie est au point avec Sky Team qui regroupe Delta Airlines, China Southern Airlines, Korean Air ou Aeroflot, entre autre.
La flotte des avions d’Air France-KLM est tout à fait honorable avec ses 10 ans de moyenne d’âge. Easy Jet (2,3 ans), Ryannair (2,8 ans) ou Emirates font beaucoup mieux, mais les autres compagnies sont dans les mêmes eaux.
Là où les choses se compliquent très sérieusement pour la compagnie franco-néerlandaise c’est pour les coûts salariaux (dépenses de personnel en % du chiffre d’affaires en 2008):
Ryanair (Irlande): 10,7%
China Southern Airlines (Chine) : 11,3%.
Easy Jet (Royaume-Uni): 11,3%
Air China (Chine): 11,6%.
Cathay Pacific (Hong Kong): 14,8%
Emirates (Dubaï): 15,6%.
Continental Airlines (Etats-Unis): 19%.
Delta Airlines (Etats-Unis): 21%.
United Airlines (Etats-Unis): 21%.
Qantas (Australie): 21,8%.
Lufthansa (Allemagne): 22,9%.
British Airways (Royaume Uni): 24%.
Iberia (Espagne): 24,2%.
American Airlines (Etats-Unis): 25%.
Air France-KLM (France-Pays Bas): 30,4%.
Source: Capital, n°221.
Avec 30,4% contre une moyenne de 18% pour ses rivales, il y a un sérieux problème dans un monde ouvert. Faut-il le refermer? Peut-être. Encore faut-il se poser la question suivante : ce surcoût peut-il devenir un avantage? Oui, si le service est meilleur ou perçu comme tel? Oui, si la compagnie peut faire payer un prix plus élevé que ces rivales pour ce service? Oui, si ayant réussi à faire des économies dans d’autres secteurs (la maintenance par exemple, le coût du demi tour aux escales…) la compagnie se retrouve avec un niveau de service à bord supérieur et des prix identiques à ceux pratiqués par ses concurrentes?
PhDx
lire le billetLes Douanes confirment que le déficit des échanges de «véhicules automobiles» a atteint 7,4 Mds€, en 2009. Le solde des équipements automobiles restant excédentaire (+2,7 Mds€), le déficit de l’industrie automobile se limite à 4,7 Mds€ l’année dernière. En 2004, Peugeot-Citroën, Renault et les équipementiers affichaient un excédent commercial de 13,1 Mds€. Pour les Douanes, les voitures viennent d’ailleurs et ça n’est pas prêt de s’arrêter : «De manière structurelle, [le déficit] tient au dynamisme persistant des importations en provenance des nouveaux Etats membres de l’Union européenne et de la Turquie, où sont produits des modèles d’entrée de gamme.» La bataille pour la Clio semble derrière nous, un combat d’arrière-garde.
L’industrie automobile passée durablement dans le rouge, il ne reste plus grand-chose à la France. Quatre secteurs industriels permettent encore de sauver la face d’une France qui se pense en puissance industrielle: l’aéronautique, la chimie, la pharmacie et l’agro-alimentaire. De l’autre côté, il ne faut pas compter sur un redressement des comptes de l’habillement et du textile ou de l’informatique. Quant à l’énergie, il faudra se montrer patient.
La question est donc de savoir si la France peut rééquilibrer son commerce extérieur. L’Allemagne montre que le déficit commercial n’est pas une fatalité, mais cela suppose un tissu industriel qui semble avoir disparu de l’Hexagone. Après, il faudra savoir où exporter et là, il faudra beaucoup d’imagination. Pour l’heure, nos échanges ne sont positifs que vers l’Afrique et le Proche-Orient. C’est peut-être à un autre modèle économique qu’il faut réfléchir… Mais lequel? La solution est peut-être en Californie, à mi-chemin entre San Francisco et Santa Cruz, à Cupertino au siège d’Apple. Où mieux, prenez un iPod, un iPhone ou n’importe quel produit Apple. C’est écrit en tout petit: Designed in California Assembled in China. L’intelligence est sur la côte est américaine, la main d’œuvre de l’autre côté du Pacifique. Les emplois sont également d’un côté et de l’autre, mais ce ne sont pas les mêmes. Cette voie suppose d’investir dans l’éducation à haute dose.
PhDx
lire le billetLe dollar au plus haut… l’euro au plus bas… question de perspective. Il faut étirer le temps pour corriger une vision trop pointilliste. Le 1er février, l’euro s’échangeait contre 1,3686$. Il s’agit d’un plus bas depuis 7 mois. Remontons le temps. Le 1er janvier 1999, le jour de sa naissance, l’euro, dont le Franc et dix autres monnaies devenaient une subdivision, valait 1,174$. Il était encore virtuel et allait se faire balayer par la force bien réelle du dollar. Au bout de 11 jours il se retrouvait à 1,0158$, avant de remonter illico à 1,58$. Ensuite, quelle dégringolade face au dollar malabar! Le lundi 20 novembre 2000, il atteignait son plus bas historique puisque 1€, toujours virtuel pour le consommateur, ne permettait plus d’obtenir que 0,8397$, selon Yahoo Finance
.
Pendant 61 semaines, l’Euro allait se traîner jouant au yoyo autour de 0,89$ pour 1€. Le 1er janvier 2002, l’Euro devient la monnaie officielle pour dix pays et il n’est vraiment pas au mieux de sa forme: 0,8913$. A l’évidence le monde est sceptique. A tort, mis à part une pause relative en 2005, la montée de la monnaie européenne face au dollar sera continue jusqu’à son plus haut historique atteint le 7 juillet 2008: 1,5893$. L’appréciation atteint 79%. Depuis la dépréciation est de 13%. De quoi relativiser un plus haut ou un plus bas.
Après il est possible de rectifier la perspective pour dire que l’euro est au plus bas. Prenons le 9 novembre 2009 comme point de référence, l’euro est sur une pente savonneuse. Il y a un point culminant à 1,514 dollars le 26 novembre et ensuite… la dégringolade.
Nous pouvons aussi considérer la valeur du dollar par rapport à l’Euro à partir du 3 janvier 2009 et considérer que l’euro oscille autour d’une valeur moyenne qui doit se situer autour de 1,43 dollar pour 1 euro.
Enfin, on peut complétement renverser les choses en regardant l’évolution de l’euro par rapport au dollar. Il s’agit de regarder les courbes depuis New York en quelque-sort. Et là, en prenant une perspective de long terme, entre le 1er janvier 1999 et le 1er février 2010, on constate non une appréciation continue, mais une dépréciation continue ou une perte de pouvoir d’achat continue des américains. Question de point de vue donc.
La question des perspectives réglées, si l’on peut dire, la seule question qui intéresse le consommateur, comme le trader, est: que va-t-il subvenir demain? Et ce qui se passera demain dépend de la confiance que les acteurs ont aujourd’hui dans la monnaie. Les déficits publics de l’Espagne, de la Grèce, la France ne sont pas faits pour les rassurer. La caractère composite de l’Euro non plus. Si les acteurs détiennent des euros et craignent de voir sa valeur baisser, ils vont se tourner vers d’autres actifs comme le dollar, l’or ou d’autres matières premières. La difficulté aujourd’hui est la complexité des instruments financiers qui permettent de prendre position, “je vends” ou “j’achète”, et la puissance de certains intervenants qui vont pouvoir peser sur le marchés.
PhDx
lire le billetAprès avoir annoncé qu’il ne toucherait pas de salaire comme président non exécutif de Veolia, Henri Proglio a renoncé à présider le conseil d’administration de Veolia. Cela posait la question de sa retraite. Il devait en effet toucher 13,1 millions d’euros à condition de rester chez Veolia jusqu’à sa retraite. Il a donc liquidé sa retraite. Selon des informations du Parisien (dont le site est inatteignable) et reprises par Le Figaro, Henri Proglio devrait toucher entre 1 million et 1,15 million d’euros par an au titre de sa retraite de Veolia. Cela s’ajoute à son salaire chez EDF: 1,6 million par an selon une évaluation communément admise, mais jamais confirmée. Henri Proglio gagnera donc entre 2,6 et 2,75 millions d’euros. A ces sommes il faudra ajouter les éventuelles plus values sur les stocks option.
PhDx
lire le billet