La sélection du Globule #66

C’était une semaine de prix Nobel, qui a commencé avec les trois récompenses scientifiques : médecine pour les mécanismes de l’immunité, avec notamment le Français d’origine luxembourgeoise Jules Hoffmann ; physique avec la découverte que l’expansion de l’Univers s’accélérait ; chimie avec les quasi-cristaux.

Il y a cent ans, en 1911, Marie Curie décrochait son second prix Nobel, cette fois en chimie, ce qui déclenchait une abominable campagne de presse dont le correspondant du Temps à Paris se faisait l’écho (je précise que, même si mes initiales figurent en bas de cet article centenaire, je ne suis pas assez vieux pour en être l’auteur).

– Un ancien Prix Nobel de la paix (et ancien vice-président américain), Al Gore, est-il en train de survendre le lien entre accidents météorologiques et changement climatique ? Oui, estime un éminent climatologue britannique dans The Guardian.

– L’Agence spatiale européenne a validé la mission Solar Orbiter. En 2017, un engin devrait décoller pour aller étudier le Soleil et s’en approcher plus près qu’aucune sonde n’a jamais tenté de le faire. Autre mission confirmée, Euclid, qui s’intéressera à la mystérieuse énergie noire, celle qui participe justement à l’accélération de l’expansion de l’Univers (voir ci-dessus).

– Menace écologique en Nouvelle-Zélandeun porte-conteneurs s’est échoué, qui risque de libérer 1 700 tonnes de fioul.

En plus d’avoir été chassé intensivement par l’homme au point d’être au bord de l’extinction, le tigre de Sibérie, dont seulement 400 individus vivent encore en liberté, est sous la menace de la maladie de Carré, une maladie qui touche ordinairement les chiens.

– A partir de petites ondulations dans les anneaux de Saturne, des astronomes ont pu remonter le temps et montrer que cela trahissait l’impact d’une comète, survenu… au XIVe siècle.

Pour finir : ma chronique “Improbablologie” de la semaine dans Le Monde évoque une étude consacrée à ce coléoptère qui prend non pas sa vessie pour une lanterne mais des bouteilles de bière jetées dans la nature pour des femelles et s’évertue à copuler avec le verre…

Pierre Barthélémy

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Hommage à Galilée

Il y a quatre siècles, le 25 juillet 1610, Galilée pointait pour la première fois la lunette astronomique de sa fabrication vers la planète Saturne et lui découvrait… deux oreilles. La résolution de son instrument était insuffisante pour que le savant italien comprenne de quoi il s’agissait. Il fallut attendre quelques décennies et le regard du Néerlandais Christian Huygens pour qu’on s’aperçoive qu’autour de Saturne se trouvaient des anneaux, comme le rappelle l’astronome Mark Showalter pour fêter cet anniversaire.  Aujourd’hui, c’est la sonde Cassini qui explore lesdits anneaux. Cet engin, parti le 15 octobre 1997 de Cap Canaveral, a réalisé une moisson de données et d’images extraordinaire. Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer la photo que je préfère (et que Mark Showalter a aussi sélectionnée). Il s’agit en réalité d’une mosaïque de 165 clichés pris par Cassini le 15 septembre 2006. Je me suis permis de la recadrer afin de vous poser une petite devinette : il y a un tout petit point clair en haut à gauche des anneaux. De quoi s’agit-il ?

Saturne-anneaux-Cassini2

Réponse : si vous avez lu mon précédent papier, vous avez dû comprendre que j’aimais bien retourner les télescopes vers ceux qui les utilisent. Ce minuscule point bleuté, c’est bien entendu notre Terre vue de Saturne…

Pierre Barthélémy

Post-scriptum : j’apprends dans les colonnes numériques du New York Times que de nouvelles “reliques” de Galilée (trois doigts et une molaire…) sont présentés au public dans le musée qui porte son nom. Je trouve qu’il y a une certaine ironie à traiter celui qui fut condamné à la prison à vie pour hérésie en 1633 comme un petit saint de l’Eglise catholique.

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