Helmut, le mammouth de la Marne a-t-il été victime de l’homme ?

Belle prise, peut-être, pour l’homme de Néandertal… Helmut était un mammouth laineux de 2,9 à 3,4 m au garrot pour environ 5 tonnes. Pas mal de viande pour l’hivers qui devait être long, à l’époque, avec le climat sibérien qui régnait sur la région de cet ancien lit de la Marne où il a été trouvé. Cette carrière de Changis-sur-Marne (Seine et Marne) a ensuite vu passer les gaulois et les romains. C’est d’ailleurs la fouille d’un site gallo-romain par l’Institut de recherches archéologiques préventives (Inrap) qui a mis au jour cet habitant des lieux, il y a 200 000… ou 50 000 ans.

Éclats de silex

La fourchette reste large, avant les analyses de datation, pour ce troisième exemplaire de mammouth découvert en France. Du sol sableux, émergent deux défenses imposantes, un fémur, une partie du bassin, un humérus, une mandibule, quatre vertèbres encore connectées et passant sous les omoplates… Le tout, en assez bon état et assez dispersé pour poser question. D’autant que la présence d’éclats de silex près du crane de l’animal suggère une présence humaine.

Cold Case

Sur l’enquête scientifique, va dont se greffer une enquête policière qui aurait sans doute passionné les héros de la série Cold Case. Espérons que l’affaire soit élucidée de façon convaincante. L’archéologie en souvent conduite à bâtir des scénarios peu crédibles en raison du manque de preuve, c’est à dire de traces édifiantes. Trouveront-ils, cette fois, des marques laissées par le silex sur les os d’Helmut ? L’auteur sera-t-il identifié comme l’homme de Néandertal qui a vécu en Europe entre moins 250 000 et moins 28 000 ans ? Si c’est le cas, cela remettra-t-il en cause nos connaissance sur les capacités de cet “ancêtre” qui reste au coeur de nombreux débats, en particulier sur les possibles croisements avec l’Homo sapiens, apparu il y a quelque 400 000 ans ? Aux archéo-policiers de nous le dire.

Michel Alberganti

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La sélection du Globule #45

Il y a trente-cinq ans, en 1976, au terme d’une sécheresse exceptionnelle, la France avait instauré un impôt non moins exceptionnel pour aider les agriculteurs. Trois décennies et demie après, suite à un début d’année particulièrement sec, la question se pose de nouveau. Cet impôt n’est officiellement pas à l’ordre du jour, du moins pour le moment

– Du côté du Mississipi, c’est le contraire de la France, il y a trop d’eau. Des crues catastrophiques qui, selon certains, étaient prévisibles tellement l’homme a modifié l’environnement du fleuve.

– C’était la nouvelle paléoanthropologique de la semaine : des hommes de Néandertal auraient vécu dans le grand nord sibérien il y a 28 000 ans, à l’époque où il est censé s’être éteint. Cette région du monde semble décidément être l’ultime refuge des grands symboles de la préhistoire car c’est aussi là que les derniers mammouths se sont retrouvés avant de disparaître de la surface de la planète.

Quelle sera la prochaine grande mission de la NASA dans le système solaire ? De la géophysique sur Mars, une sauterelle robotisée sur une comète ou un vaisseau sous-marin allant explorer les océans d’hydrocarbure de Titan, un satellite de Saturne ? Toutes les trois sont palpitantes mais une seule sera choisie

Beaucoup de chercheurs veulent déterminer si le réchauffement de la planète, en fournissant aux moustiques les températures qu’ils aiment dans des régions de plus en plus septentrionales, favorisera la remontée du paludisme vers le nord. Pour les oiseaux et le paludisme aviaire, la réponse semble être “oui”.

Star Wars, de la science-fiction ? Plus trop, à en croire le Christian Science Monitor. Cinq des trouvailles du film nous ont rejoints dans la vraie vie : les hologrammes en 3D, un succédané de “force” (voir la vidéo ci-dessus), le traducteur automatique (qu’était C3PO), un laser (presque) aussi létal que celui de l’étoile de la mort et des protections pour les vaisseaux spatiaux… Enfin, bon, je n’ai toujours pas de vraie épée-laser.

Un petit portfolio consacré aux fourmis sur le site de la BBC : vous ne les aurez jamais vues d’aussi près !

– Pour finir : il semblerait que voir des œuvres d’art procure le même plaisir qu’être amoureux. Allons l’expérimenter dès ce soir avec la Nuit européenne des musées

Pierre Barthélémy

 

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La sélection du Globule #9

Voici une vidéo de la grande ceinture d’astéroïdes, située entre les orbites de Mars et de Jupiter. Il y a trois décennies, les astronomes y dénombraient moins de 10 000 habitants. Aujourd’hui, plus d’un demi-million est répertorié… La vidéo dure trois minutes et je vous conseille d’attendre la dernière minute pour voir le rythme des découverte s’accélérer quasi frénétiquement. Pour bien la comprendre, je vous signale que le Soleil est bien sûr le point jaune au milieu, la Terre la troisième planète en partant du centre et que les astéroïdes nouvellement découverts s’allument en blanc tandis que les anciens sont en vert.

Une bonne façon de connaître l’environnement dans lequel vivaient les mammouths et de savoir ce qu’ils mangeaient consiste à… examiner leurs excréments. Qu’elles soient retrouvées dans le pergélisol ou encore dans les intestins des mammouths congelés que l’on sort régulièrement de terre en Sibérie, ces crottes nous en apprennent beaucoup. Y compris qu’il arrivait à ces herbivores de manger les excréments de leurs congénères, une coprophagie que pratiquent occasionnellement leurs cousins éléphants.

On a craint un moment que la superficie de la banquise arctique batte un nouveau record à la baisse cette année. Cela ne sera finalement sans doute pas le cas. Cela dit, la surface est une chose, le volume en est une autre. Et celui-ci, même quand la superficie ne se réduit pas trop, continue de baisser, d’après l’enquête de Chris Mooney dans le New Scientist.

La Bolivie connaît une catastrophe écologique, peut-être la plus importante de son histoire : une vague de froid sans précédent a tué des millions de poissons dans ce pays. La température de l’eau, en moyenne de 15°C à cette époque, est descendue jusqu’à 4°C. La décomposition des poissons a pollué l’eau de nombreuses rivières.

Alors que le cours du blé a atteint des sommets (dont il n’est pas vraiment redescendu) début août après que la Russie, frappée par la sécheresse et les incendies, a suspendu ses exportations jusqu’à la fin de l’année, une équipe de chercheurs britanniques vient de publier une première version, non finalisée, du génome de cette céréale. L’idée étant de permettre aux semenciers de mettre au point de nouvelles variétés plus résistantes aux maladies.

Gros scandale scientifique outre-Atlantique : Marc Hauser, un chercheur vedette de Harvard, spécialisé dans la comparaison des cognitions humaine et animales, est accusé d’avoir fabriqué des données pour un article paru en 2002. Il s’agissait d’un test pour savoir si des singes pouvaient ou non saisir des règles de l’algèbre.

Pour ceux qui auraient raté l’info, un système d’au moins cinq – et peut-être sept – planètes vient d’être découvert autour d’une étoile situé à 127 années-lumière de nous.

Pour terminer, une des plus petites grenouilles du monde vient d’être découverte à Bornéo. Elle mesure 15 millimètres.

Grenouille

Pierre Barthélémy

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